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| Le Hikari Litchi Club n’est pas un gentil cercle d’amateurs de fruits exotiques mais une sorte de secte de collégiens sanguinaires prônant la jeunesse et la perfection esthétique. À leur tête, le ter- rible Zéra, dictateur pré-pubère au goût prononcé pour la torture, cherche par tous les moyens à s’emparer de jolies filles. Avec l’aide de ses fidèles comparses, il va donc construire un robot surpuissant se nourrissant exclusivement de litchis, qui aura pour mission de partir en chasse à leur place. Mais cette machine restera-t-elle dévouée ? L’intrusion de filles au sein du club sera t-elle sans conséquences ? Qui trahira Zéra le despote ?
Sur fond de récit de vengeance, l’auteur construit une intrigue à la Frankenstein qui mêle complots et romances secrètes. Un huis clos terrifiant qui s’achève dans le bruit et la fureur. |
  herbv
| Dans une société industrialisée à outrance, des adolescents pas encore pubères se retrouvent dans un bâtiment abandonné autour d’un projet fou : créer un robot doté d’une intelligence artificielle. À l’origine petit groupe de camarades cherchant à fuir la réalité, le Litchi Hikari Club s’est transformé sous l’influence de Zéra, un véritable despote, en une forme de secte uniquement composée de collégiens issus d’un même établissement scolaire. Rejetant le monde des adultes, refusant de vieillir et idéalisant l’image des jeunes filles, leur absolutisme va les conduire à commettre de nombreuses atrocités notamment avec l’aide d’un robot humanoïde qu’ils ont construit. Après plusieurs tentatives infructueuses, ils réussissent à capturer une jolie collégienne qui va devenir le centre de leurs préoccupations et le catalyseur de leurs nombreuses dissensions et jalousies.
Litchi Hikari Club est la cinquième œuvre d’Usamaru Furuya a paraître en français (après La Musique de Marie, Le Cercle du suicide, Tokyo magnitude 8 et L’Âge de déraison) et, certainement, s’agit-il de la meilleure. Adaptant cette fois une pièce de théâtre qui l’a marqué dans sa jeunesse, il dresse un portrait d’une jeunesse désabusée, refusant l’avenir qui semble devoir s’imposer à eux. L’auteur n’hésite pas à mettre en scène des enfants prépubères en leur faisant commettre des actes d’une violence extrême et, pour certains, vivre une sexualité sans morale, ce qui réserve le titre à un public « averti », comme on dit.
Utilisant un registre graphique rendant hommage à Sueiro Maruo, le maître de l’ero-guro, revisitant le mythe du monstre de Frankenstein, empruntant largement à l’imagerie militaire allemande mais aussi aux débuts de l’informatique des années 1980, le mangaka réussit à créer un univers fort avec une ambiance oppressante et aliénante. Si le rythme du récit est plutôt maîtrisé jusqu’à un final grandiose, on ne peut s’empêcher de regretter quelques facilités et incohérences au niveau du scénario ainsi qu’une rupture de ton suite à l’éveil de Kanon, la jeune fille enlevée. Le nihilisme sanguinaire et sexuel des débuts fait alors place à un questionnement assez simpliste sur la vie, la mort et l’amour. Heureusement, l’explosion des rancœurs et la multiplication des trahisons des deux derniers chapitres relancent un récit qui aurait pu s’enliser dans la mièvrerie. Un titre à découvrir, incontestablement !
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