|
| |
|
|
|
|
  rohagus
| Voilà un excellent cocktail d'enquête policière et de récit futuriste dans une société utopique plutôt originale.
Karma City, c'est une société humaine apparue après l'apocalypse. Toute une ville moderne et sa région fonctionnent sur un concept moral nouveau : les lois du karma. Chaque habitant est doté d'une montre qui mesure sa part de bonnes et de mauvaises actions, opposant les actes et pensées égoïstes et altruistes ; seuls ceux dont le karma est positif peuvent vivre au cœur de la capitale. Cela crée ainsi une société stable et civilisée où les plus méritants ont accès aux meilleurs postes et conditions de vie.
Evidemment, tout n'est pas parfait : comme dans toute ville, on y trouve des policiers. Parmi ceux-ci, une jeune femme officier, sortie major de sa promotion, prend la tête d'une petite équipe d'inspecteurs composée d'un sympathique amateur de nouvelles technologies et d'un vieux briscard au sale caractère et aux méthodes contestables. On s'en doute, il va y avoir des étincelles entre eux. Mais cela ne les empêchera pas de mener avec intelligence une enquête sur des morts à priori naturelles qui finalement vont dévoiler quelque chose de nettement plus complexe impliquant la société de Karma City toute entière.
C'est le côté polar qui prend le dessus pour le premier des deux albums de cette série. Ce livre est épais, en format moyen et doté de plus de 170 pages. Sa lecture est dense et particulièrement prenante car la narration y est excellente.
On suit avec intérêt l'investigation de nos trois inspecteurs et leurs relations compliquées les uns avec les autres. C'est ainsi que peu à peu se dévoilent à la fois les éléments mystérieux de cette enquête mais aussi la manière dont cette surprenante société fonctionne.
Le côté science-fiction sert initialement seulement de discrète trame de fond avant de peu à peu prendre de l'importance. Et à voir la tournure des événements, il semble que la science-fiction prendra davantage d'ampleur dans le second tome.
Le dessin de Pierre-Yves Gabrion y est de belle qualité. Étrangement, il m'a paru légèrement rétro, me faisant penser à un cocktail de styles de plusieurs bons auteurs des années 1980-1990. Parfois je pensais au style de Cosey, parfois à celui de Marvano, les décors futuristes me faisaient un peu penser à Mézières ; et il y a ces mouettes qui me font toujours instinctivement penser à Hugo Pratt. J'aime le résultat et ce graphisme réaliste qui en découle.
Le récit est intelligemment mené et j'ai été pris dans le récit dès les premières pages, sans jamais ressentir le moindre ennui. J'apprécie l'originalité de son thème et du monde imaginé, la personnalité de ses protagonistes, la crédibilité de leur enquête, et j'ai vraiment envie de lire la suite. |
|
|
|
|
|
| |
| |