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  herbv
| Dans ce second volume de la série Kaos, nous retrouvons Koji, dénommé Kaos après avoir été ressuscité par de mystérieux extraterrestres. En effet, après avoir été tué par Jo, son ami d’enfance jaloux de sa réussite après avoir pu incorporer la prestigieuse Académie Galactique afin de prendre sa place, Koji s’est retrouvé à errer de planète en planète, chacune recélant de nombreux dangers. Après avoir survécu au terrible bagne situé sur la planète minière et désertique Bacara, le voilà contraint d’y revenir, ayant refusé de tuer Mayu, une Bédelgos, c'est-à-dire une forme de vie humanoïde qui se comporte en parasite pour se reproduire, ce qui tue invariablement son hôte. C’est alors que Koji doit apprendre à vivre avec cette nouvelle compagnie…
Les amateurs de space opera des années 1960-1970 seront ravis : Kaos leur propose un dépaysement certain avec des univers improbables, de nombreux combats, de somptueux vaisseaux spatiaux très inspirés par ceux du film La Guerre des étoiles, mais aussi des comportements virils et des expressions grandiloquentes de sentiments nobles. Les lecteurs à la recherche de subtilité dans l’intrigue, de comportements intelligents, de personnages crédibles et d’un récit réfléchi ne pourront être que déçus. Effectivement, il n’y a rien de tout ça dans ce second opus de Kaos. Alors que le tome 1 laissait un petit espoir d’amélioration après une impression très mitigée une fois la dernière page tournée, la suite ôte toute illusion. On est bien en face d’un récit de science-fiction pour enfants à la Tezuka.
Grosses ficelles, raccourcis nombreux, facilités scénaristiques, personnages artificiels au comportement illogique et aux réactions puériles, rien ne nous est épargné sauf peut-être une misogynie trop prégnante par rapport à des titres comme Prince Norman. Cependant, cela est certainement plus dû à la quasi-absence de personnages féminins de premier plan qu’à une évolution personnelle de l’auteur dans l’élaboration de ce type de récit. La seule chose qui sauve donc Kaos de l’abandon immédiat par le lecteur n’adhérant pas à cette démarche scénaristique est qu’il ne reste qu’un volume pour achever la série et permettre de satisfaire une vague curiosité sur l’issue de la confrontation entre Koji et Jo.
Il reste quand même une lecture intéressante du point de vue historique car elle permet de mieux percevoir l’état du manga dans les années 1970. En effet, peu d’œuvres de cette période qui précède et participe, donc, à la modernisation de la bande dessinée japonaise sont arrivées en version française jusqu’à nous, même si les choses changent petit à petit, notamment grâce à un éditeur comme Cornélius. De plus, on constate que la bibliographie de Tezuka comporte un grand nombre de séries de pur divertissement et, notamment après 1974 et la faillite de son studio d’animation, à but vraisemblablement alimentaire. Certes, nul doute que l’auteur se faisait aussi plaisir mais force est de constater que Kaos n’est qu’un titre mineur, figé dans un genre déjà maîtrisé depuis plus d’une décennie par le « dieu du manga ». |
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