|
| |
|
|
|
|
| Dans ce premier tome, on découvre les rouages de l'administration entourant l'Ikigami, ainsi que la théorie politique derrière la Loi de Prospérité Nationale.
Les deux victimes de la Loi sont un jeune homme qui tente doucement de se relever après des années de brimades à l'école, et un chanteur de pop qui a abandonné ce qui comptait le pour lui dans l'espoir d'atteindre la gloire plus vite.
|
  herbv
| Fujimoto est employé à la mairie en tant que livreur d’ikigami aux personnes dont on a inoculé un nano-virus lors de la "vaccination pour la prospérité nationale". Il s’agit d’une cérémonie qui se déroule lors de l’entrée à l’école et qui condamne un jeune sur mille à mourir entre 18 et 24 ans. L’ikigami est le "préavis de mort" qui est délivré à la victime afin de lui laisser le temps de vivre pleinement ses dernières 24 heures. Malheureusement, tout le monde ne prend pas bien cette nouvelle et peut vouloir se venger...
Ikigami est le nouveau manga seinen événement d’Asuka, lancé à grand renfort de communication sur les ondes. Lecteur suspicieux se méfiant automatiquement des titres qui bénéficient d’une grande promotion, c’est avec beaucoup de circonspection que votre serviteur a ouvert le premier tome d’une série en comptant six et toujours en cours au Japon. Surprise, en dehors d’une narration parfois un peu laborieuse, les deux épisodes proposés se révèlent être tout bonnement excellents.
Après une courte mise en place qui nous fait suivre une formation au ministère de la prospérité nationale par le biais du jeune Fujimoto, la première histoire, celle de Yosuke Kamoi, un jeune homme asocial victime de graves brimades dans ses années de lycée, permet de rentrer pleinement dans le récit. La seconde, mettant en scène un chanteur exploité par un producteur sans scrupule, confirme ce qu’on pouvait pressentir : sous couvert d’anticipation, Motorô Mase, l’auteur, aborde les dysfonctionnements de la société japonaise actuelle.
Il en résulte un récit assez fascinant que le dessin plutôt réaliste, sorte de croisement entre ceux de Harold Sakuishi (Beck chez Delcourt) et de Naoki Urasawa (Monster chez Kana), rehausse parfaitement. Si on ajoute à cela une version française tout à fait réussie, on ne peut que reconnaître avoir été méfiant par erreur, du moins dans ce cas. Dans la masse des sorties mensuelles, il est toujours plaisant de trouver des titres qui en émergent avec autant de qualités. Vivement la suite, afin de voir comment l’histoire va évoluer. |
rohagus
| Puisqu'on me l'a gentiment prêté, j'ai pu découvrir le début de ce manga. Je l'ai bien apprécié mais j'avoue ne pas être particulièrement pressé de lire la suite.
Il s'agit d'un seinen d'anticipation basé sur une réflexion intéressante. Le postulat veut que le gouvernement d'un pays tel que le Japon ait instauré une loi pour le progrès social, une loi censée donner le goût de vivre aux citoyens en plaçant 0,1% des jeunes sous la menace d'une mort inéluctable avant d'atteindre 24 ans par le biais d'une nanocapsule injectée comme un vaccin à l'âge de 6 ans. Le héros fait partie du service de l'état chargé de prévenir les concernés de leur mort 24h à l'avance, leur délivrant l'ikigami, le « préavis de décès », pour qu'ils prennent les dispositions qui s'imposent à leurs yeux. Celles-ci peuvent être touchantes mais également parfois violentes, au risque de pénaliser leur famille survivante.
J'avoue avoir eu un peu de mal avec ce concept de société.
D'une part, je ne vois pas trop l'intérêt de « donner le goût de vivre » et ne voit pas en quoi cela réduirait la délinquance. En effet, si j'avais la crainte de mourir avant d'atteindre 24 ans de manière aussi arbitraire, je crois qu'au contraire il me serait impossible de faire de plans sur l'avenir et du coup ma vie tendrait sûrement plus vers le nihilisme que vers une joie de vivre en bonne société.
D'autre part, les premières pages du manga, où l'on voit les enfants se faire « vacciner », poussés par les adultes (leurs parents ?) souriants m'ont choqué. Jamais ! Jamais je n'accepterais de voir mes enfants se faire injecter un produit qui aurait ne serait-ce qu'une chance sur mille de le tuer plus tard ! J'imagine mal comment cette société dystopique peut accepter cela (et avec le sourire ?) pour leurs enfants.
Mais soit, acceptons cela comme l'hypothèse de base de ce récit d'anticipation.
Alors la réflexion mise en place au fil des pages de ce manga est intéressante. Elle met en scène des cas variés de personnes à qui est annoncée leur mort imminente et qui réagissent de manières très différentes selon leurs contextes. La narration est juste et intelligemment menée.
Elle est soutenue par un dessin très soigné et de belle qualité.
Bref, c'est bien foutu, perspicace et cela amène à beaucoup de réflexions sur la vie, la mort et la société.
Cependant, la structure en histoires courtes, à raison de deux par tome, m'a moyennement séduit. J'ai déjà lu un certain nombre de seinen composés de la même manière, partant d'une idée ingénieuse de base pour présenter différents cas tournant autour du sujet, aussi intéressant soit-il (Transparent, Ushijima, etc.). Ils sont souvent fascinants et ingénieux, mais il manque une vraie intrigue, un fil rouge narratif avec suspens à la clé pour vraiment m'accrocher. Et dans le cas d'Ikigami, au bout de 4 tomes parus à ce jour, il n'y a pas encore d'intrigue véritable si ce n'est le rejet de plus en plus visible du système par le héros. D'où mon peu d'empressement à lire la suite pour le moment.
|
|
|
|
|
|
| |
| |