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  jean loup
| La guerre d'Alan, avant d'être une bande dessinée enthousiasmante, est la rencontre de deux hommes. Emmanuel Guibert, à qui on doit les remarqués La fille du professeur et Le capitaine écarlate, avait trente ans quand il a fait la connaissance d'Alan Cope, 69 ans au compteur et une bonhommie chaleureuse qu'on imagine sans peine. Pendant cinq ans, jusqu'à la disparition d'Alan, ils ont été amis, sans doute avec cette intensité qui réunit des êtres complémentaires que le fossé des années n'embarrasse pas.
Ensemble ils ont ri, cuisiné, jardiné, fait du vélo, discuté. Parce qu'Alan a vécu la Seconde Guerre mondiale et qu'Emmanuel avait à la fois l'oreille pour l'écouter et la plume pour dessiner, ils ont décidé ensemble de raconter ces souvenirs de jeune soldat en bande dessinée. Et le résultat est touchant et très réussi.
On sent l'affection de Guibert pour son aîné à toutes les pages. Le dessin lui-même, épuré et original, se fait tout petit derrière la parole retranscrite. Et on a eu l'impression, en fermant l'album, qu'Alan était face à nous, les yeux rieurs et pétillants, en train de raconter ses souvenirs. C'était le plus beau cadeau que le dessinateur pouvait faire au vieil homme, dont il a fait une sorte de grand-père universel au timbre chaud et stimulant.
Je crois que plus d'un lecteur aura envie de retrouver ses vieux manuels d'histoire pour se replonger dans la guerre 1939-1945 après avoir écouté (euh pardon, lu...) Alan et contemplé les images d'Emmanuel.
Un album profondément humain, à découvrir sans tarder.
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