|
| |
|
|
|
|
| On ne sait presque rien de lui. Il travaille dans le commerce, mais ce n’est pas un homme pressé ; il aime les femmes, mais préfère vivre seul ; c’est un gastronome, mais il apprécie par-dessus tout la cuisine simple des quartiers populaires… Cet homme, c’est le gourmet solitaire. Imaginé par Masayuki Kusumi, ce personnage hors du commun prend vie sous la plume de Jirô Taniguchi, sur un mode de récit proche de l’Homme qui marche : chaque histoire l’amène ainsi à goûter un plat typiquement japonais, faisant renaître en lui des souvenirs enfouis, émerger des pensées neuves ou suscitant de furtives rencontres. Ainsi la visite d’un sushi-bar au milieu de l’après-midi lui fait-il voir d’un autre œil les innocentes ménagères qui fréquentent le lieu, ou prend-il conscience, à l’occasion du match de Base-ball, des vertus tonifiantes du curry |
  herbv
| Le gourmet solitaire est un recueil de 18 petites histoires portant à chaque fois sur un repas remarquable du personnage principal. Inogashira est amené à se déplacer partout dans le Japon sans pouvoir prendre le temps de manger alors qu’il semble être un gourmet. Ainsi, il cherche à transformer l’obligation de manger en un plaisir, un plaisir solitaire, en l’occurrence. Toujours à la recherche d’une cuisine pouvant le surprendre, préférant celle qu’on peut trouver dans les quartiers populaires, on suit ses pérégrinations culinaires d’une gargote à un restaurant de cuisine occidentale en passant par les supérettes. C’est avec un grand souci du détail, ancrant ainsi les histoires dans la réalité et donnant l’impression au lecteur d’être à la place d’Inogashira que les deux auteurs nous entraînent dans le monde des restaurants japonais. Il est quand même un peu dommage que certaines situations, certaines inscriptions, certaines références échappent aux non japonisants du fait de notes de traductions données assez chichement, même s’il était impossible d’informer sur tous les détails dont fourmille ce manga. Il reste quand même une lecture dépaysante des plus plaisantes pour qui réussit accrocher à une certaine forme de poésie qui s’en dégage. |
doremi
| Je ne sais pas si la comparaison fait du sens pour tout le monde mais Taniguchi, c'est un peu le "Cosey japonais" je dirais. Ses bandes dessinées sont toujours très belles et très philosophiques. Ce sont des bandes dessinées qui se dégustent, au sens figuré.
Mais pour "Le gourmet solitaire", c'est une bande dessinée qui se déguste au sens propre. C'est un peu "le bouquin qui donne faim". Il s'agit d'une vingtaine d'histoires d'un japonais qui mange dans différents quartiers de Tokyo. Il est indépendant et vend du matériel cosmétique. Il voyage donc pas mal dans tout Tokyo, nous fait découvrir des tas de quartiers typiques, et surtout nous fait découvrir une part de la culture japonaise: la bouffe. Comme il se déplace beaucoup, il mange souvent dans des restos, parfois chics, parfois très "bistrots du coin". Parfois japonais, parfois étranger (coréen notamment). Parfois à l'intérieur, parfois sur le pouce dans la rue ou un parc. A chaque fois pourtant, il se laisse guider par son instinct et on partage avec lui le plaisir de manger. Ce qu'il choisit, la façon dont il choisit, ses "bon plans" et ses plans plus foireux sont à chaque fois très bien racontés. Puis tout ce qu'il mange est très détaillé. On apprend donc plein de choses. Par exemple que dans un "vrai" repas japonais, il doit absolument y avoir du riz, sinon on n'a pas l'impression d'avoir vraiment mangé (un peu comme nous les belges avec nos frites, tu vois hein, une fois). Ou alors, ce sont des petits plats (l'équivalent des tapas) que l'on mange en buvant de l'alcool. Mais comme notre homme ne boit jamais d'alcool, il se retrouve un jour dans un bar où on ne fait pas de riz mais où on boit de l'alcool. Il se sent alors très mal à l'aise devant les autres clients de ne pas boire d'alcool et de ne pas manger de riz... On apprend aussi que les sushis, c'est bon, mais que franchement, c'est loin d'être la base de l'alimentation japonaise et qu'ils mangent beaucoup de légumes confits avec du sel. Je me demande ce que c'est, ça doit être super bon. On apprend aussi que la cuisine coréenne, c'est pas mal du tout.
Et puis aussi, on apprend des tas de petites choses sur la politesse japonaise, sur la façon de se comporter dans un restaurant, sur la façon de commander un plat, de demander l'addition, etc. Ca donne très très envie d'aller sur place (mais pour ma part, j'ai cette envie depuis bien longtemps).
Mais alors, une fois le bouquin fini, tu crèves la dalle! T'as juste envie de te ruer sur ton frigo, de te faire un curry (même si je ne suis pas fan), de dégeler un morceau de cabillau pour faire des suchis et de cuire des nouilles dans du bouillon! |
mokona noir
| Un livre incroyable ! Un scénario très original ! En fait, le schéma de ce manga est le suivant : un homme - le gourmet solitaire - dans le cadre de son métier de commercial au Japon, se retrouve à manger dans les endroits divers et variés.
Et chaque repas est un chapitre du manga :
- occasion de montrer différents mets de la cuisine japonaise ou internationale (pas la grande cuisine mais la cuisine simple, celle des petits restaurants et des gargotes où l'on retrouve « monsieur ou madame tout le monde ») ;
- occasion de se remémorer les souvenirs de sa vie (juste des petites histoires et pas de grands drames) ;
- occasion de décrire les personnes qui l'entourent dans ces restaurants, les patrons qui racontent un morceau de vie, les femmes au foyer du sushi bar (un des meilleurs chapitre à mon goût - surtout que j'adooorrre les sushi !), ce qui donne un petit aperçu de la vie quotidienne des japonais ;
- occasion de décrire des lieux du Japon, surtout dans et autour de Tokyo, qui donnent envie d'aller voir à quoi tout cela ressemble en vrai.
Tout cela avec un ton très discret, très calme, quelque chose du tempérament japonais comme on l'imagine.
Et puis, comme toujours, le dessin de Jiro Taniguchi est magnifique, parfaitement adapté à la modestie et à la discrétion du ton, tout en étant de grande qualité. Mais comment fait-il pour être aussi bon !
Un manga que je conseille fortement aux gourmets, aux gourmands, aux amateurs de tranche de vie, aux amateurs du Japon, à tout le monde ou presque !!!
|
rohagus
| Le Gourmet Solitaire : un manga particulier, presque un concept. Faire 18 chapitres sur 18 repas différents d’un représentant de commerce dans divers petits restaurants, ou ailleurs, avec à chaque fois la description du repas et le ressenti du héros. Ça a l'air d'un ennui complet, non ? Et pourtant, j'ai bien apprécié ma lecture.
Taniguchi a le chic pour réussir à faire passer des émotions simples, souvent nostalgiques dans ses œuvres. Pour le coup, il a dû bien s'entendre avec le scénariste Kusumi car cet album fonctionne exactement comme ça.
Par ces repas et par la façon dont le héros nous fait partager ses émotions, c'est une porte vers nos propres sensations qui est ouverte, une fenêtre vers des souvenirs, gustatifs mais aussi de simples moments agréables ou moins agréables. Le personnage est assez attachant, proche de tout un chacun, et il est facile de s'identifier à lui.
Alors c'est certain que lire cet album d'un seul coup, c'est pesant car 18 repas racontés les uns après les autres, ça lasse. Moi-même, j'ai lu cet album en 2 fois car je me suis lassé en milieu de lecture. Mais c'est une chose à savoir : cet album se déguste par petites bouchées, pas en une seule grande déglutition. Chaque histoire apporte son lot d'émotions et de souvenirs, elles peuvent se lire indépendamment, doucement, en prenant son temps et en savourant les moments.
Nostalgie, papilles alléchées, émotions partagées. Il n'y a pas d'intrigue ici, pas d'histoire, juste des émotions et une communication entre êtres humains via une chose qui nous rassemble tous : le plaisir de manger.
Alors c'est clair que ça ennuiera beaucoup de lecteurs qui ne cherchent pas ça dans une BD, c'est clair que moi-même ce n'est pas une BD que je retiendrai comme étant indispensable, mais j'ai ressenti un petit bonheur à sa lecture et j'en ai encore faim rien que d'y penser.
Une chose est sûre, cet album m'a véritablement donné envie de découvrir un pays comme le Japon par sa cuisine, aussi variée soit-elle. |
|
|
|
|
|
| |
| |