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| L'esprit des fées ne les quittera pas. Jam tient sa fée rejointe...
Enfin, il a traversé les siècles pour cet instant de grâce. Mais c'est sans compter sur les âmes humaines, ce fléau bruyant et chaotique que se déverse sur Carlotta. Loin, très loin, l'empereur est sombre. En son regard ne perlent que mélancolie et noire rancoeur. Quel mal le ronge ? Cette nuit où il carressera enfin le rêve de toute une vie. Etendre sur son lit le corps d'une fée. La toucher du regard, l'effleurer. Jusqu'au noir minuit, où tout basculera. |
  Garulfo
| S'il y a bien une bande dessinée que j'attendais avec grande impatience, c'est bien celle-ci !! et quel plaisir de pouvoir enfin lire la suite (et fin) des aventures de notre si gracieuse fée :D
Néanmoins, que les fans ne s'inquiètent pas, le changement de dessinateur (Béatrice Tillier laissant sa place à Frank Leclercq) n'influe que très peu sur la très grande qualité de cet album que ce soit au niveau du scénario qu'à celui du dessin.
On retrouve donc pour l'ultime album de la série nos deux héros enfin réunis à la fin du 2ème tome et entourés de gardes de l'empereur Miyaké. Cette fois-ci, point de flashback et on vit l'aventure au présent avec nos deux héros. L'aventure commence donc avec le départ de la Fée du musée vers les quartiers de haute sécurité de l'empereur celui-ci ayant décidé d'assouvir ses désirs une dernière fois mais c'est sans compter sur la persévérance de Jam et de son amour pour la sauver. Et quelle magnifique scène finale ... !
On retrouve dans ce dernier opus la même opposition entre la barbarie, le penchant à l'auto destruction des hommes qui arrive dans ce tome à son paroxisme (si si, même après les 2 premiers tomes, les hommes y arrivent !) et l'amour, la grâce, l'humanité des héros qui sont plus humains que nature.
Ma grande crainte, et je pense que je suis loin d'être le seul à l'avoir eu, est le départ de Béatrice Tiller de la série. Effectivement, le dessin était d'une telle beauté, d'une telle intensité, chargé de tant d'émotions que j'avais vraiment peur pour la suite ! et ma foi, j'ai été très agréablement surpris par le dessin de Frank Leclercq, très fidèle aux deux premiers tomes avec de superbes planches et surtout, par notre Fée qui est toujours aussi belle ;).
Néanmoins, j'ai un tout petit reproche car je trouve que les couleurs sont moins chaudes (plus lisses, plus synthétiques peut être ?) et transmettent moins d'émotions que les couleurs de Béatrice Tiller.
Sinon, rien à redire, un magnifique troisième tome pour une désormais série culte à mes yeux. Tout simplement une des plus belles séries qui m'ait été donné de lire.
Merci Béatrice Tiller - Mr Téhy - Franck Leclercq ! |
petitboulet
| Trois "figures": une fée, pureté dans un monde violent et corrompu, un automate naïf et passionné, et un despote junkie haï par son peuple, qui souille tout ce qui s'approche de lui. Ces trois personnages sont les acteurs d'une tragédie au coeur de Carlotta, mégapole tentaculaire d'une beauté d'un autre âge où vivent ou plutôt survivent des hommes qui n'obéissent plus qu'à certaines émotions primaires, comme la haine ou la peur...
Un souffle épique extraordinaire, une intensité dramatique énorme, un dessin grandiose servi par un découpage laissant la part belle aux cases énormes, un rythme assez lent et une voix off aux accents mélodramatiques prononcés, voilà les ingrédients qui font de "Fée et tendres automates" une oeuvre à part dans la production ambiante.
Ce troisième opus de la série fut grandement attendu, d'une part du fait de l'écart entre les tomes, d'autre part parce que Béatrice Tillier ne fait plus partie du voyage. Frank Leclerc, sur des pré-crayonnés de Téhy, reprend le flambeau, et s'attaque à une tâche très difficile: garder la flamme épique de "Fée et tendres automates" intacte, véhiculer des émotions intenses au lecteur, lui en mettre plein la vue, et faire en sorte que ce tome 3 reste dans les mêmes nuances graphiques que ses prédécesseurs. Le résultat final est presque à la hauteur de l'attente. Frank Leclerc possède un trait légèrement plus anguleux que Tillier, peut être un peu plus sobre, surtout au niveau des décors. Cela fait perdre un peu de sa magnificence baroque à Carlotta et à l'album en général, mais les expressions des personnages sont criantes de vérité (arriver à faire passer les émotions de la fée rien que par les yeux est un beau tour de force), le passage d'un tome à l'autre se fait sans heurt majeur, la magie de "Fée et tendres automates" opère toujours.
Le (petit) problème de cet album vient des couleurs. Béatrice Tillier a su vraiment imposer sa patte sur les deux premiers tome grâce à ses couleurs exceptionnelles. Même si Le Prince, le coloriste du tome 3, a réalisé un travail qui mérite d'être salué, on se situe un cran au dessous de la performance (il n'y a pas d'autre mot) des deux premiers ouvrages.
Le scénario de Téhy lui ne déçoit pas une seconde, on se retrouve plongé avec délice dans le maelström d'émotions qui caractérise la série. "Fée et tendres automates" se situe entre le théâtre et le cinéma. Les dialogues trouveraient leur place dans une tragédie classique, alors que le découpage fait penser à un film hollywoodien.
Le mélange de ces deux caractéristiques, associé au dessin de Frank Leclerc et aux couleurs de Le Prince donne un album maîtrisé, marquant, mais qu'on ne peut s'empêcher de trouver légèrement en dessous de ses prédécesseurs... Reste que la fée, Jam, et l'intensité de leur amour nous poursuivront longtemps après la fermeture du livre... Et c'est là le principal.
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