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| Le roman d'une vie en bandes dessinée : Ethel et Ernest vivent le grand amour, avec ses bonheurs et ses déchirures. Couple modeste, très anglais, décalé et follement attendrissant, ils portent un regard neuf sur le téléphone, la télévision, la hi-fi, le premier homme sur la lune, la guerre, la bombe atomique, les hippies, la naissance d'un petit Raymond qui - horreur ! - voudra devenir artiste... |
  rohagus
| Voilà un véritable hommage rendu par un fils à ses parents. Il les fait revivre en racontant toute leur vie commune, de leur rencontre à la fin des années 20 à leur mort en 1971.
Le décor est typiquement anglais. Ethel et Ernest vivent dans la proche banlieue de Londres, dans une de ces maisons accolées à bow-window comme on en voyait partout en Angleterre.
Quand ils se sont rencontrés, Ethel avait 35 ans et travaillait comme femme de chambre. Ernest, lui, est livreur de lait. C'est sur sa seule paie qu'ils vont vivre ensemble pendant plus de 50 ans, une condition pas vraiment ouvrière mais en dessous de ce qui à l'époque était considéré comme le seuil de pauvreté. Ils n'en vivent cependant pas plus mal, ils sont heureux, disposent modestement de tout le confort qu'ils désirent et ont pu élever très correctement leur fils unique.
Avec eux, on va découvrir de l'intérieur tous les évènements qui ont ponctué la plus grosse partie du 20e siècle, la crise économique, la seconde guerre mondiale, l'après-guerre, l'époque beatnik, etc. On suit également l'évolution technologique telle qu'elle était vécue dans les domiciles des gens. Ernest est de gauche, plutôt pro-communiste, tandis qu'Ethel est de droite, gentiment guindée et dotée de naïves oeillères l'empêchant de voir certains aspects de la vie qu'elle considère comme trop vulgaires ou inconvenantes. Leurs chamailleries politiques et leurs discussions sont souvent amusantes et représentatives de leur époque.
Bref, c'est un voyage dans le temps assez instructif quoiqu'un peu frustrant pour un lecteur français car la vie intime des anglais à l'époque était quand même bien différente par beaucoup d'aspects de celles de français.
Le dessin est plaisant même si je ne le considère pas comme excellent. Les personnages sont parfois difficilement reconnaissables. Heureusement qu'au final il n'y a pratiquement qu'Ethel et Ernest comme protagonistes, on ne peut pas donc logiquement pas trop se tromper.
Même si le récit n'est pas palpitant et même si le rythme narratif est un peu trop rapide et que les époques et les évènements se suivent à toute vitesse sans qu'on s'y attarde, on finit par s'attacher à ce petit couple dont la fin est assez poignante.
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