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| Je suis un hacker. Mais c'est dans le cerveau des gens que je suis capable de m'introduire en un instant. Je lis les données qu'il contient, je modifie sa programmation et je l'adapte à ma convenance. Je peux me faire passer pour qui je veux aux yeux de n'importe qui, même un proche ou une personne décédée.
Dès qu'un problème apparaît, je me déconnecte, et tout repart à zéro. Alors, je redeviens un total inconnu pour eux...
Je n'ai pas de nom. Aucun ne semble fait pour moi. Si j'osais... oui, appelez-moi ES.
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Noir Firebird
| Avce ES, et après Mars, l'excellente Fuyumi Soryo s'essaye avec bonheur au seinen manga. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le changement est brutal, et particulièrement flagrant. Si son trait raffiné reste le même, ainsi que les moues boudeuses de ses personnages, la narration a de son côté totalement changé. Le découpage gagné en clarté, et si il est moins original, il conviendra parfaitement aux lecteurs novices en matière de mangas. A ce titre, même les allergiques à la série Mars pourront accrocher à la lecture d'ES.
L'histoire, quant à elle, est aux antipodes de la relation torturée des deux écorchés vifs que sont les personnages principaux de Mars. Une brillante scientifique, Mine, fait la connaissance d'un être aux pouvoirs surnaturels; celui-ci étant capable de pénétrer l'esprit des gens, et pouvant, à la manière d'un pirate informatique, modifier les pensées de ces derniers, et mettre à nu leur conception du monde. Or, il existe des humains dont il ne peut altérer l'esprit, et Mine, la scientifique, en fait partie.
Les bases ainsi posées, Soryo construit une intrigue basée sur le psychisme, une réflexion sur la science ainsi qu'un regard sur les secrets que cache encore notre corps. Sans oublier une peinture nuancée de la diversité de l'âme.
Fascinants, les personnages sont d'une froideur apparente, qui cache des personnalités atypiques et totalement à contre courant de ce qu'on peut lire ici et là; Mine est un véritable génie dans son domaine, mais sa passion pour la médecine et son approche clinique de la vie lui rendent tout contact humain difficile. A ses cotés, son "alias" (terme peut être inexact, mais qui ne me parait pas innaproprié) a beau connaître les moindre recoins de l'esprit de ceux qu'il croise, il n'en reste pas moins ignorant des véritables fondements de la vie, et s'autorise trop souvent la solution de facilité, en ignorant la confrontation.
En un volume, Fuyumi Soryo a fait plus que prendre un départ prometteur: les personnages tels qu'ils nous sont présentés, et l'histoire, fascinant mélange entre réel et science-fiction, peuvent permettre d'affirmer qu'elle sait déjà parfaitement où elle va. Et que "ES" a le potentiel pour être l'une des séries phares de ces prochaines années.
A suivre. Et à ne pas manquer. |
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