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| En Italie, il n'y a que des vrais hommes |
Une phrase de Mussolini donne le titre – et le ton – à ce très bel album : « En Italie il n’y a que des vrais hommes ». Ainsi, en 1938, aucune loi nationale ne fut promulguée à l’encontre des homosexuels, puisqu’ils étaient censés ne pas exister. Une solution : les déporter sur de petites îles du sud de l’Italie... Dans cet album, deux journalistes rencontrent Ninella, l’un des seuls survivants de cette époque. Autre publication: |
  rohagus
| Cette bande dessinée est instructive sur le plan historique mais il lui manque une part d'émotion qui aurait pu en faire un très bon ouvrage.
Que les homosexuels avaient été réprimés en Italie sous Mussolini, je le savais depuis que j'avais vu le film Une journée particulière d'Ettore Scola. Cependant, je ne savais pas du tout ce qu'il leur arrivait une fois arrêtés par les milices fascistes. Aussi est-ce avec intérêt que j'ai découvert l'existence de leur confinement et d'îles telles que San Domino où ils étaient envoyés en exil. J'ai été étonné d'y apprendre à quoi ressemblait la vie sur place, certes faite de privation et de vexation, mais aussi de nombreuses fêtes et d'amitié, donc rien à voir avec les camps de concentration allemands.
Le dessin est agréable mais il est un peu trop simple à mon goût. Les personnages manquent de personnalité graphique, notamment. Heureusement, côté narration, je n'ai aucun reproche à faire à la mise en page.
Lecture instructive donc, comme je viens de le dire. Mais elle ne m'a pas touché. Le ton est un peu étrange. Il y a deux fils narratifs en parallèle. D'un côté, on a les journalistes et l'ancien exilé qui s'engueulent de nos jours sans qu'on ressente clairement les motivations des uns et des autres malgré les explications en prologue et en épilogue. D'un autre côté, on a le récit historique de cet exil forcé et là, malgré l'évidence que la situation était dure et humiliante, l'ambiance ne parvient pas tellement à s'imposer à mon goût. J'ai presque eu du mal à y voir un séjour horrible tant les personnages avaient l'air de bien s'entendre ou de s'engueuler gentiment. Et même les moments théoriquement plus durs de la fin ne ressortent pas particulièrement tristes ou emplis d'émotions à mes yeux.
Bref, c'est un album intéressant et qui nous apprend des choses dont on a très peu parlé au niveau historique, mais son atmosphère n'a pas su s'imposer en cours de lecture et les émotions ne sont que peu passées pour moi. |
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