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  herbv
| Kadode, Ôran et les autres filles sont désormais à l’université, sans Kiho qui est morte lorsqu’une navette en forme de Rubik’s Cube s’est écrasée après avoir été endommagée par l’armée. Elles découvrent un nouvel univers, rencontrent de nouvelles personnes, se font de nouveaux amis. L’un d’entre eux est particulier : il s’agit d’un extraterrestre qui utilise le corps d’un humain pour passer inaperçu. Pendant ce temps, le monde politique, aidé par les médias, continue à dresser les Japonais contre ces pitoyables envahisseurs venus de l’espace. Il faut, coûte que coûte, pour le gouvernement, percer le mystère de l’élément F, cette source d’énergie qui permet aux vaisseaux de se maintenir en l’air. Cette maîtrise permettrait au Japon de prendre sa place naturelle, la première, et de devenir le leader de la planète ! Mais l’Humanité aura-t-elle le temps de voir de tels changements arriver ?
Avec le cinquième tome de Dead Dead Demon's Dededededestruction, Iso Asano, l’auteur, continue à donner une tournure franchement noire à son histoire, en dépeignant une humanité amorphe ou haineuse, en montrant continuellement les Japonais sous un jour sombre. Les différentes trames narratives développent toutes une vision pessimiste, pour ne pas dire nihiliste, du Japon : celle centrée sur Kakode et Ôran, qui ont fait la connaissance d’un extraterrestre, fait progresser le récit vers sa conclusion, annoncée depuis le début ; celle qui se focalise sur Ruimaki, l’ancien petit ami de Kiho, vise directement les idées d’extrême droite, notamment celle des complotistes ; celle mettant en scène le premier ministre japonais montre le cynisme et l’égoïsme du pouvoir, visant manifestement Shinzô Abe et son gouvernement si critiqué ces depuis plusieurs mois. Et il en est de même pour les autres protagonistes, même si certains sont en retrait dans ces dix nouveaux chapitres...
Il est difficile de savoir si la série va encore durer de nombreux tomes. On peut penser que oui, étant donné que de nouveaux personnages ont été introduits dans le volume précédent et qu’on ne les voit pas réapparaitre dans le présent opus. Ce qui est certain, c’est qu’il va falloir être plutôt patient, la version française étant en train de rattraper la japonaise, le sixième tome étant sorti en avril dans son pays d’origine et que le rythme entre chaque parution est de 8 mois environ. Quoi qu’il en soit, les 160 pages (oui, ça fait peu) proposées ici donnent envie de lire la suite, notamment grâce à une désespérance de plus en plus prégnante. Alors, certes, tout le monde n’appréciera pas la lenteur de l’histoire, même si c’est moins vrai cette fois, et la noirceur du récit, il n’en reste pas moins qu’on retrouve petit à petit tous les éléments qui avaient tant plu dans le titre Larme Ultime de Shin Takahashi, édité il y a bien des années par Delcourt. |
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