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  MR_Claude
| Dans une oeuvre comme celle-ci, le dessin ça n'est pas l'essentiel...
Daddy's Girl est un livre dur, une autobiographie déguisée qui parle de l'inceste sans complaisance mais sans (s')épargner. Forcément le dessin passe au second plan.
Composé de courts épisodes montrant Lili, de l'enfance à l'âge adulte, Daddy's Girl fait partie de ces récits qui laissent une trace durable, longtemps après l'avoir refermé. Pas d'introduction, on est plongé dès le départ dans cette horreur sordide, révoltante, et bien trop réaliste et quoitidienne.
Debbie Drechsler réussit un vrai tour de force, entre crudité et pudeur. De la petite fille au dessin terrorisé, maltraité, sombre, condamnée à se taire dans cette famille en mal d'amour, et la jeune adulte qu'elle devient, que de souffrances à peine exprimées, d'amitiés contrariées, avant de pouvoir s'accepter, ne pas se dégouter, avant de mettre un nom sur l'innomable, avant de mettre un peu de couleur et d'éclaircir sa vie.
Sans céder au voyeurisme ou à la complaisance, c'est une oeuvre qui bouleverse, qui crie avec force le besoin de témoigner, le besoin que d'autres sachent. Les non-dits, la force qui se dégage de ce personnage pourtant si faible, l'évolution mentale de Lili, tout ça se trouve exprimé presque sans mots, par la qualité et les choix graphiques.
Et finalement, dans ce livre, le dessin est essentiel. |
Glotz
| Encouragé par les critiques unanimes émises sur la bande dessinée de Debbie Drechsler (le webzine Jade la classe parmi les meilleures BDs existantes) je franchis le pas en l'achetant. Comme d'habitude à l'Association on a une belle présentation, et mêmes des pages en couleurs ! Bon, la Bd en elle-même… Personnellement, moi, le dessin j'accroche pas trop, j'aurais même tendance à dire que c'est assez moche (comparé à mes dessins, c'est beau il est vrai…) mais bon, ça rajoute à l'horreur de l'histoire principale : l'inceste. Daddy's Girl en effet aborde ce sujet, tabou auparavant en BD, et la manière autobiographique de le raconter rend ce livre encore plus dur, même si Drechsler laisse planer le doute sur la véracité des faits qu'elle narre. En effet, Lilly, violée dès son plus jeune âge, est dans son adolescence complètement paumée, vaque de groupe d'amis en groupe d'amis, couchant avec des gens qu'elle n'aime pas, en conflit avec tout le monde… Dur. En fait le gros reproche que je ferais à la BD de Debbie Drechsler est plutôt adressé aux adaptateurs… En effet, la chronologie est assez hasardeuse, les histoires ne s'enchaînent pas très facilement et les cahiers en couleurs à la fin sont difficiles à replacer chronologiquement… Par contre la traduction de Jean-Christophe Menu est très bonne. Un bon livre, à lire pour mieux comprendre ce dont peuvent souffrir les victimes de l'inceste. |
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