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  herbv
| Cyborg Kurochan 9 est entièrement consacré à un nouveau personnage, Gorô, jeune garçon asocial battu par son père. Mais rassurez-vous, Naoki Yokouchi, l’auteur, n’a pas l’intention de faire un manga social, il s’agit d’une série comique avant tout. Car si Gorô meurt à la fin du premier chapitre, c’est pour mieux nous revenir sous la forme d’un cyborg autiste et ultra-violent, ce qui donnera lieu à de nombreuses destructions comme aux plus belles heures du début du manga. Puis, pendant trois chapitres, nous suivrons les démêlés de nos héros avec Gorô avant un dernier chapitre plus centré sur Kotarô et ses questionnements, ses doutes sur sa capacité à être un inventeur de qualité.
La tournure plus sombre entrevue durant le volume 8 se confirme : enfant battu, autisme, doute de soi, voilà des sujets biens graves pour un manga d’humour. Et pourtant, le talent de l’auteur fait qu’il réussit à nous faire rire, à nous divertir tout au long des 180 pages. Mais cet humour continue à se teinter de pessimisme, d’une tristesse sous-jacente. En tout cas, des situations fortes ne manqueront pas de marquer le lecteur (et encore plus s’il est jeune) comme la scène où le père de Gorô frappe à terre son fils en disant « Tu es dans mes pattes ! Tout le temps ! A chaque fois… A me faire chier ! ». Au passage saluons la très grande qualité d’adaptation de Pika aussi bien au niveau des dialogues que du lettrage. Il s’agit d’un travail de grande qualité, très professionnel, dont feraient bien de s’inspirer nombre d’éditeurs concurrents.
Il s'agit donc d'un excellent volume, sachant allier humour toujours aussi débridé, scènes de combats épiques comme la course de moto entre Gorô et Kuro / Mikun mais la tonalité de la série semble avoir subtilement changé. Les situations tristes voire dramatiques, même si elles n’ont jamais été totalement absentes de la série, sont de plus en plus poignantes et violentes. Difficile de dire ce qui est la cause de cette évolution mais on ne peut que féliciter le mangaka pour savoir faire évoluer son histoire vers des sujets plus graves. Plus que jamais, il en résulte pour le lecteur une certitude : l’impossibilité de savoir vers quelle fin on s’achemine, et ce, à deux volumes de la fin.
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