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© Revival

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Les Mystérieux Voyages de Cornélius Dark
ScénarioTrillo Carlos
DessinBreccia Alberto
Noir et BlancBreccia Alberto
Année2022
EditeurRevival
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

 

1 avis

Mael
Après Qui a peur des contes de fées ?, Revival publie cette autre collaboration entre le pape de la BD argentine, Alberto Breccia, et un alors jeune scénariste nommé Carlos Trillo.

Contrairement au livre sus-cité, celui-ci est entièrement de noir et de lavis. Comme l’explique Vladimir Lecointre dans une préface érudite, Breccia était déjà un maître reconnu du noir et blanc, et voulait essayer autre chose : d’où ce gris et, surtout, ces textures très présentes dans le dessin. Volontiers grotesque, artistiquement parlant - il faut voir ces corps déformés aux accents expressionnistes -, il porte des planches magnifiques où un dessin subtilement réaliste accompagne des scènes d’action quasi croquées.

Il faut dire que Cornelius Dark est taillé sur mesure pour le dessinateur, qui a passé des années à réaliser des récits de commande et à donner des cours et qui souhaite faire toute autre chose. Dans tous ses entretiens, Breccia ne fait que dire qu’il craint l’ennui et refuse tout style, considérant que chaque histoire, chaque projet, se doit d’avoir son dessin. Et justement, Cornelius Dark lui permet d’expérimenter diverses approches.

Récits fantastiques, les six histoires composant le livre, jusqu’ici inédites en France, mettent en scène un vieil homme (motif « breccien » récurrent) prisonnier, qui tente sans cesse de s’évader, et est régulièrement envoyé au mitard. Au début du premier épisode, il cherche une manière de fuir encore, et se retrouve physiquement projeté en pleine guerre entre soldats chinois et mongols, le long de la Grande Muraille, des siècles plus tôt. Après ce voyage et avoir résolu un drame amoureux, il retourne dans sa cellule, ignorant s’il a réussi sa projection physique ou s’il n’a que rêvé. Pouvoir de l’imagination ou réel talent surnaturel ? La réponse n’est jamais tranchée, mais Dark se met à courir derrière l’isolement pour voyager ainsi tant qu’il peut.

Seul besoin pour ces voyages ? Penser à un objet, qui permet d’incarner un environnement. Parfois, un souvenir suffit, parfois un gardien plus sympathique que d’autres lui glissent un livre. D’un bordel sans gloire à l’assassinat de Marat en passant par la réécriture d’une nouvelle de Bierce lors de la Guerre de Sécession, Breccia martèle graphiquement, rompant une scène par un noir brut, usant ensuite de collages (qui prendront ensuite une grande part dans son œuvre), se laisse aller à des arbres noueux et des décors suintants… Et encore, les originaux ayant été volés (ce qui a longtemps condamné la série), la qualité des originaux ne peut être rendue, les films d’une vieille revue ont permis cette édition : tant mieux !

Pour toute réussie qu’elle soit, la série, clairement anticarcérale, ce qui n’était pas anodin lors de sa création en 1977 (elle n'est publiée en Argentine qu’en 1983, à la fin de la dictature), ne connaît que quelques épisodes. S’ils sont peut-être plus classiquement écrits que de futurs travaux des deux auteurs, ils portent en eux les débuts de la libération du dessinateur. Et ils sont passionnants à lire autant pour leur contenu que pour leur témoignage en tant que pièces d’Histoire.
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