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  NDZ
| Kokor nous gratifie une nouvelle fois d'un livre au récit empreint de poésie et d'humanité. Narration fluide et bien menée, personnages fins et ambigüs, maîtrise des non-dits et des sous-entendus... conduisent à un coktail détonnant et étonnant. Le décor et la mise en scène accentuent l'atmosphère de "petit théâtre de quartier" qui se dégage du "Commun des mortels".
Comme dans toutes pièce, les comédiens sont à l'honneur et présentent un spectre de jeu très large et d'une qualité constante. Ainsi, Shaker (le même que dans "Kady" et "Ballade Ballade") est déboussolé à souhait - une gueule de bois sempiternelle collée au fond du crâne - et Factotum fait parfois penser à un "Prosopopus" qui distille couleurs comme le barman fabrique ses coktails : sa bonne humeur et son dynamisme enjoué rythment de manière continue et brumeuse cet étrange face-à-face, comme dans un rêve gentiment éthylique.
Côté jardin heu... dessin, on assiste à une transmutation des N&B/gris habituels de l'auteur en couleurs tirées d'une palette formidable. Les quelques cases monochromes qui ponctuent le récit sont aussi vives que les émotions qu'elles génèrent : elle permettent d'offrir à ce huis-clos des dimensions infinies, les parois (limites) branlantes de l'hotel-bar "à retaper" - la scène, les planches - volent en éclat à chaque coup de pinceau de Factotum (ainsi que les passages Zoom-plans larges).
C'est tout aussi onirique, drôle et poétique que ses autres livres (les deux opus de la collection Intégra déjà cités), l'idéal moyen de prolonger le plaisir procuré par leur lecture, comme après leur improbable collision chromatique avec le "Café Panique" d'Alfred (d'après Topor - à lire aussi!!). |
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