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| L’Américain a été le premier super-soldat au service des USA et de ses valeurs… Jusqu’au jour où Isaac, un ancien barbouze, l’aide à ouvrir les yeux sur la réalité : on s’est servi de lui ! Pour l’Américain, l’heure des comptes a sonné. Ses anciens compagnons se lancent à sa poursuite, bien décidés à ne pas voir disparaître les privilèges que leur confèrent leurs pouvoirs. |
  tcharmass
| Après l'ultime chef-d'oeuvre que fut "The watchmen" d'Alan Moore, les super héros se prennent à nouveau une bonne raclée dans ce Cla$$war sans aucune concession. Les 2 auteurs britanniques ne semblent manifestement pas des admirateurs de l'Oncle Sam. Les Etats-unis sont ainsi montrés sous leurs pires travers : corruption au plus haut niveau (le président est dépeint comme une espèce de pantin dépravé), financement de dictatures, démocratie de facade; et au milieu de tout ça, un super héros qui tente de racheter ses erreurs et se retrouve à lutter contre ses petits camarades à la botte du gouvernement. Ca charcle, c'est grossier, ca ne connaît pas la nuance, bref, tout le plaisir d'un bon vieux western spaghetti avec une vrai virtuosité graphique. Vivement la suite!! |
rohagus
| Autant j'ai eu un peu de mal avec les premières pages de ce one-shot car l'action y est un peu confuse quand on ne sait pas encore qui est qui et qui fait quoi, autant Cla$$War commence fort dès le début.
En effet, prenez un condensé des idées des films de Michael Moore, Bowling for Columbine et Fahrenheit 911, et voilà ce que vous aurez comme postulat de base de cette BD dès le début de l'intrigue. La première grande scène que nous suivons est en effet la rébellion du super-héros American, symbole de la gloire américaine et grand héros de la guerre des USA contre les « terroristes globaux ». American vient confronter le président des USA, affichant à la face du peuple américain les mensonges et horreurs que les USA et le Président lui-même ont réalisés dans le monde et sur leur territoire national. American dénonce une classe de riches capitalistes et lobbys qui, depuis les années 1950, organisent les guerres, entretiennent les dictatures, lobotomisent les Américains avec la télé et la société de consommation, etc. Un condensé des idées des anti-américains au sens anti-gouvernement capitaliste et ultra-libéral des USA, car American se dit patriote et amoureux de son pays, mais il se déclare en guerre contre le gouvernement fantoche et ceux qui trompent le peuple américain. Ce discours anti-« complot gouvernemental » est énoncé de manière tellement claire et nette dès le début de Cla$$War et tellement mis dans le contexte historique et actuel du monde réel (guerre en Irak, évènements réels du XXe siècle, etc.*) que c'en est assez fort (du moins dans le monde de la BD car le sujet a été totalement traité sur Internet et ailleurs notamment depuis la dernière guerre en Irak).
Partant de ce contexte, l'album va ensuite s'intéresser au combat opposant American et son ami et mentor, Isaac un ancien tueur black, aux autres super-héros créés comme American par les USA et qui tiennent à garder les privilèges que leur statut leur offre. En chemin, on suit les manigances du gouvernement des USA qui tente de contrer le scandale que American a dévoilé au peuple américain, de manipuler l'opinion et qui bien sûr n'a pas de meilleure idée que de lancer une guerre contre « un pays terroriste » pour faire oublier tout ça.
Cla$$War est donc assez fort au niveau de la dénonciation des manigances des puissants USA, mais cette BD se trouve aussi dans la mouvance de la destruction du mythe des super-héros américains dont la plupart des membres se révèlent être de beaux salauds. D'une certaine manière, Cla$$War se trouve à mi-chemin entre les séries Rising Stars, The Authority et Martha Washington - Liberty, un rêve américain.
Le sujet est fort, les personnages pas mauvais, l'intrigue assez rondement menée et prenante, le message assez intelligent. C'est une BD que j'ai donc lue avec un réel plaisir.
Mais je pourrais faire quelques reproches néanmoins à cette série.
D'une part, le dessin est assez inégal. Il y a plusieurs dessinateurs et celui qui remplit le plus de pages (et surtout celles du début) a un style pour lequel les personnages sont difficilement reconnaissables si ce n'était leur costume qui permet de les différencier. Ce n'est pas facile de suivre la narration quand on ne sait pas reconnaître bien qui est qui en début d'album.
D'autre part, autant le sujet traité est fort, autant la série manque quand même beaucoup de finesse. On est loin de la finesse d'une série comme les Watchmen. Le sujet du complot gouvernemental est balancé comme une masse dès le début de l'histoire et ensuite ce sont manigances gouvernementales et combats directs ou indirects entre super-héros. Le Président des USA est représenté comme un vrai bouseux aussi subtil qu'un taureau face à un drap rouge. En fait, ce manque de finesse réduit un peu la force du thème de cette série.
Et enfin, ce one-shot n'a pas de vraie fin. Quand on termine l'album, on en redemande, on se dit qu'il devrait sans doute y avoir un second tome car il n'y a pas de conclusion réelle à toute l'intrigue. D'une certaine manière, la fin est ouverte, laissant libre cours à l'imagination et l'intelligence du lecteur et on pourrait estimer y regagner là ce qu'on perdait en finesse avant, mais d'une autre côté, c'est quand même assez frustrant de ne voir presque rien se conclure et quelques pistes lancées en cours d'album rester sans finalité.
Il y a quelques défauts donc avec en premier un manque de finesse dans cette intrigue assez forte, mais une BD de super-héros assez intelligente, avec de bons personnages, un thème assez polémique et très actuel, et un récit qui se lit très bien.
* Cette chronique date originellement de 2005... |
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