| Le ciel au-dessus du Louvre |
Août 1793.
Le Louvre vient d’être inauguré. Premier musée de la Nation, il est destiné à recevoir les œuvres révolutionnaires. Pour être sûr qu’elles seront présentes sur les murs, rien de mieux que d’accueillir en son sein les peintres « officiels ». Ils y possèdent leur atelier. Ils cherchent une facture neuve, hardie, audacieuse, en rupture totale avec l’art de l’Ancien Régime symbolisé par Fragonard. Il faut montrer que l’Histoire est en marche. David, personnage politique de premier plan de la Révolution, voudrait être leur chef de file. Mais Girodet lui vole pour l’heure la notoriété. Homme de pouvoir, il va se lancer dans une révolution, lui aussi, à l’échelle de son art.
A la demande de son ami Robespierre, David tente de créer le tableau le plus difficile à réaliser de sa carrière. Donner un visage à l’Etre Suprême, sorte d’incarnation de l’aspiration à la spiritualité que Robespierre veut imposer en plein milieu de la Terreur. Il n’y parviendra jamais. L’entreprise est vaine. Mais elle nous vaut un face à face entre deux acteurs majeurs de la Révolution qui se déroule à toute vitesse, en vingt très courts tableaux. |