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  rohagus
| Nouvelle production de Bilal, avec une forte impression de déjà-vu.
Déjà-vu dans le graphisme évidemment, avec les tics graphiques de Bilal, ses couleurs pleines de matière, sa passion pour le bleu, ses personnages aux faciès si reconnaissables, ses ambiances visuels un peu délétères... C'est un style que j'avais beaucoup aimé quand j'ai découvert La Trilogie Nikopol, qui avait trouvé son apogée esthétique dans Le Sommeil du Monstre, mais qui depuis lors n'évolue plus et finit par lasser. D'autant plus quand les protagonistes se ressemblent un peu tous et qu'on a du mal à s'y retrouver dans la longue introduction de ce récit.
Déjà-vu dans le décor de proche anticipation et d'ambiance de fin du monde où la société humaine tombe en décrépitude et fait la démonstration de ses tares et de sa bêtise égoïste.
Déjà-vu dans les personnages. Le héros bien foutu, menton carré, au visage rêveur mais fermé, et au caractère mutique qui est davantage spectateur de sa vie que véritable acteur. L'héroïne, femme forte et indépendante, cheveux courts et légèrement garçon manqué. Et toute la clique de méchants caïds et de chefs autoritaires, égocentriques, obtus et bien souvent ridicules.
Cela donne un récit qu'on a l'impression d'avoir déjà lu.
Il part ici sur un concept assez peu crédible : un événement qui a effacé toutes les données numériques de la planète. Les disques durs, les clés USB, toutes les mémoires informatiques sont brusquement vides et comme plus personne ne retient plus aucun code ou numéro depuis longtemps, tous les outils technologiques avancés deviennent inutilisables, plus rien ne marche correctement et c'est le chaos sur Terre. Sauf qu'un homme a récupéré sans comprendre pourquoi toute la mémoire informatique du monde dans sa tête, avec même semble-t-il des capacités à se connecter à un réseau informatique devenu fantôme. Il se retrouve du coup au centre de l'attention de tous les pouvoirs humains.
Outre le fait que le concept est difficile à avaler sur le plan technique, il présente aussi rapidement ses incohérences dès qu'on y réfléchit un peu. Si plus aucune mémoire n'existe, comment expliquer que les réseaux de téléphones mobiles fonctionne encore alors que leur fonctionnement est basé sur un réseau de machines au programme enregistré numériquement ? Comment expliquer que des drones fonctionnent encore, même s'ils sont déréglés ? Qui a réécrit tout le code qui permet de faire fonctionner tout ça ? Nous ne sommes plus à l'heure de l'électronique où toute la programmation était à base de transistors, de processeurs et d'électricité : maintenant, tout fonctionne sur la base de programmes numériques. Ainsi leur disparition ne se contenterait pas de vous faire perdre votre répertoire de numéros de téléphone.
Bon, j'arrête là mon laïus d'ingénieur, ce n'est pas le lieu et ce n'est pas rare qu'il faille accepter des postulats sans trop y réfléchir pour apprécier une œuvre.
Sauf que là, pour le moment, je suis loin d'être captivé. Les protagonistes ne sont pas attachants, le déroulement de l'action est un peu convenu. Et à part la légère curiosité de savoir quel est ce parasite et comment il est lié à la disparition des données informatiques, je ne suis pas très pressé de lire la suite. |
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