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| Eustache traîne un lourd passé et une enfance perdue. Un poids qui pèse au moment de faire l'acrobate, quand il faut pénétrer dans les maisons bourgeoises dont Eustache, et Mouche son compagnon, font leur ordinaire de monte en l'air. Ce jour-là, Eustache et Mouche vont faire une drôle de découverte, au fond du coffre qu'ils viennent de forcer. La cassette d'un « snuff movie », ces films où on donne la mort pour de vrai - et pour exciter les pervers. La mort, qui ne les quittera plus après cette macabre découverte... |
  jean loup
| Le réseau Bombyce, qui tient son nom d'un papillon nocturne très difficile à capturer, est constitué par deux individus. Pas gros, comme réseau. Mais diablement efficace et aussi insaisissable que l'insecte qui les inspire. Mousse et Eustache sont deux cambrioleurs qui oeuvrent dans un Bordeaux début de siècle revisité par l'imagination graphique du dessinateur Cecil. Monte en l'air ingénieux, ils tombent lors d'un casse sur une bobine qui contient l'un des premiers snuff movies de l'Histoire. Ils se retrouvent confrontés à une organisation qui veut les réduire au silence de manière radicale...
Bon scénario livré par Corbeyran, qui s'affirme de plus en plus comme une valeur sûre du neuvième art. Ce premier volume est très bien mené, avec son lot de flash back, de péripéties et de surprises savamment orchestrées. La fin laisse un gros suspense : est-il mort ou n'est-il que sonné ? Lisez l'album pour savoir qui est le personnage en question, et pour admirer l'impresionnante qualité graphique du travail de Cecil. Auteur inconnu au bataillon (en tout cas, je le découvre), il possède un trait extrêmement précis, minutieux même, remarquablement mis en valeur par des couleurs bien employées. L'homme a visiblement un passé graphique déjà bien rempli, un tel niveau étant franchement impressionnant chez un nouveau venu dans le monde impitoyable de la BD. Ah, il est loin le temps où les dessinateurs apprenaient leur métier au fil des albums ! Maintenant, il faut être un pro tout de suite. Cela doit être dur, mais Cecil remporte l'épreuve haut la main.
De la belle BD, donc, à mettre entre les mains de tout amateur. |
gdie79
| Le Réseau Bombyce tome 1 ou comment faire une bd qui nous explose à la gueule, nous éjecte de notre fauteuil et nous propulse contre le mur, position du missionnaire, bras écartés, à glisser lentement jusqu'au sol tel un légume encore lobotomisé par cette bombe réalisée par Cécil et Corbeyran? ...et scusez-moi du peu!
Plus sérieusement, "ce papillon de nuit", premier livre d'une série prometteuse qui a déjà conquis son public, est tout simplement un chef d'oeuvre. Et spécialement concernant sa mise en page; comme si les auteurs s'amusaient à la baballe avec notre sang-froid. Ca monte, ça descend, ça s'atténue pour repartir de plus belle et transformer notre estomac en chair à pâté ou même en pudding anglais. Les lecteurs, si innocents et insousciants, sont des vraies proies au jeu des sentiments que se livrent les divers protagonistes du réseau Bombyce. Il y en a un qui tombe follement amoureux et qui se sacrifierait pour sauver sa mie d'un danger certain. Il y en a d'autres qui jouent de drôles de jeu derrière leurs mimiques si bien caricaturées par Cécil. D'autres encore se blesseront, frôleront la mort, etc... Plus directement, voici un album où Corbeyran est au sommet de son art et où il s'associe à un dessinateur dont le talent de s'arrêtera sûrement pas à cette série.
Cependant, la touche exclusive du réseau Bombyce réside dans un scénario horriblement noir et surtout: réaliste. (J'ai envie de souligner ce dernier mot dix foix!) Malgré un dessin précis, structuré mais bourré de détails, illustrant personnages et décors à merveille, le récit nous glace le dos par son traité si proche de nos pulsions les plus décadentes. Et puis, chaque héros a son passé, le porte d'une façon ou d'une autre, en rêve encore pour trouver des solutions à des énigmes toujours irrésolues. C'est comme si les acteurs du réseau se révélaient à nous, comme s'ils se confiaient à des lecteurs impuissants, qui finissent par durement s'y attacher. Si durement! Que lorsque ces héros sont en danger, on voudrait plonger la main dans la bd pour les sortir de leur pétrin. Alors que fait-on? On secoue le livre en criant : "C'est pas possible! J'arrive pas à l'admettre!"
Lorsqu'on ferme le bouquin, il y a un sentiment d'injustice qui nous envahit. On est fou de rage contre la bêtise humaine. Ah, ces 8 dernières planches! Si bien montées, si bien racontées, elles nous stressent puis finissent par nous écoeurer. Alors on ferme le livre, et on le rouvre. On essaie d'analyser les détails, les points qui nous en échappés, mais l'histoire reste la même. Alors, on se gratte la tête, on sourit mais on a envie de pleurer. En fait, on est perdu et c'est seulement après 5 minutes qu'on réalise qu'il faudra 2 ans pour lire la suite de cette histoire.
Jamais au grand jamais un premier tome n'aura aussi bien introduit une série qui n'a pas finie de faire parler d'elle. En espérant qu'elle ne s'échoue pas en glissant d'un sommet à un autre... |
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