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  nabla
| Avec le retour de héros mythiques tels que Blake et Mortimer, on peut s'attendre au meilleur comme au pire. Et on pencherait plutôt pour le pire quand on sent que cette reprise pue le "merchandising", avec une campagne de pub pas piquée des vers et avec un scénariste "star" choisis plus en fonction de ses chiffres de ventes que de ses aptitude potentielle à faire de la BD jacobsienne.
L'album est de prime abord très ésthétique. Maestro de la ligne claire, Ted Benoit nous offre un trait "ligne claire" qui sent bon les années 50 et qui, laissons tomber l'objectivité, est vraiment magnifique.
Pourquoi ? Difficile à dire... Peut-être gràce à ces décors très travaillés mais qui jamais ne sont encombrés de détails superflus. Peut-être à cause de ces personnages, dans la pure veine jacobsienne, qu'on sent vraiment vivre et bouger. Peut être à cause des couleurs de l'épouse de Ted Benoit, à la fois vive et de bon goût. Ou peut-être aussi gràce à ce trait qui respire la sincérité, ces petites maladresses et ces lignes pas tout à fait droites... Quoi qu'il en soit, Ted Benoit est vraiment un grand dessinateur et, personnellement, je ressens une réelle émotion à la vue de ses dessins.
Quand au scénario, que faut-il en penser ? Le coup est classique: ce bon vieux Francis Blake fait semblant de trahir son pays pour remonter la filière d'un réseau d'espionnage qui tient en échec les services secrets britanniques. Sur qui tombe-t-il ? Olrik, bien évidemment. Le prétexte semble un peu léger, et il est bien loin des scénarii fantastiques ultra-fouillés de Jacobs. Et pourtant... c'est diablement bien fait ! Les dialogues sont jacobsiens, l'action est crédible et passionante. On frémit réellement de plaisir en retrouvant nos deux héros.
En fin de compte, une excellente bouffée d'air, caractérisée par un dessin superbe et un scénario fort divertissant. Que demander de plus ? |
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