|
| |
|
|
|
|
| Jusqu'où seriez-vous prêt à aller pour garder votre travail ?
Elle s'appelle Nina. Ses charmantes collègues la surnomment « Grande Gueule ». C'est vrai que son caractère exalté pourrait bien la pousser vers la porte des Transports Doublet ('Transports Doublet, la passion de la route').
La route, il en mange tous les jours : il est chauffeur chez Doublet. On l'appelle Castor. Castor a fait du zèle. A cause de ça, il devra laisser son volant. Le monde est mal fait.
Seulement voilà. Pas plus Nina que Castor ne peuvent envisager une seconde de se retrouver à la rue. Ils sont prêts à aller très loin pour éviter ça. Et qui va devoir résoudre ce problème ? Samuel Faure, directeur des ressourses humaines. Un métier pas facile. |
  thierry
| "Struggle for life"
Voila qui resume parfaitement l'esprit de cet album. Davodeau nous emmene dans cette realite qu'on ne veut pas voir: celle de la precarite au quotidien. Il est si facile de ne pas y songer, tranquillement installe dans son divan en se demandant ou on partira en vacances dans 6 mois. Mais pour certains, le travail, c'est parfois tout ce qui les separe de la rue. Garder son emploi devient vital.
Nina et Castor sont dans cette situation. Ils travaillent pour la meme societe de transport sans se connaitre. Elle est femme de menage, il est chauffeur interimaire. Menaces de licenciement, ils sont pret a tout pour conserver leur poste. Du moins le croient-ils… Et c'est monsieur Faure, DRH et brave type, qui sera contraint de trouver une solution au probleme, s'il y en a une…
Avec cet album, Davodeau retrouve la verve du "Constat", l'album qui l'avait revele. En s'attaquant de front au probleme de la precarite de l'emploi, il trouve le ton juste, evitant les pieges du militantisme primaire ou du miserabilisme. Il privilegie les personnages, des braves gens obliges de se defendre dans un monde sans pitie. Pour survivre, il faut etre pret a tout, Nina et Castor en sont conscients. Mais ils ne savent guere comment s'y prendre.
Difficile de ne pas penser a "Rosetta" des freres Dardenne qui traite du meme sujet avec les memes armes: le realisme, l'absence de complaisance et l'urgence. Si Davodeau reussit a rendre cette histoire sympathique et parfois meme drole, il ne neglige pas l'aspect desespere de la situation. Garder son emploi necessite parfois bassesses et trahisons. Nina et castor en font la tragique experience. Et on espere ne jamais devoir la subir a son tour.
|
|
|
|
|
|
| |
| |