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  herbv
| Dans un quartier de Kyoto, deux enfants passent le temps dans un petit jardin d’enfant. L'une, Sayuri, lit un livre, l’autre, Hisao, joue avec son ballon, en bon fan de football qu’il est. Alors que la nuit tombe, ils s’aperçoivent qu’il n’y a plus qu’eux dans les lieux. C’est alors qu’un gamin masqué apparaît dans leur dos et commence à taquiner Hisao, notamment en jetant le ballon au milieu du bac à sable. Soudain, un étrange phénomène se produit : des serpents apparaissent en masse pour empêcher Hisao de récupérer son bien. Ainsi débute une aventure extraordinaire qui pourrait bien être liée aux nombreuses disparitions d’enfants qui se produisent depuis quelques temps et qui minent le commissaire Koyasu, désespéré par son impuissance. Fantastique, suspense et enquête sont au menu d’un récit rondement mené par son auteur.
Animus est un graphic novel à destination des jeunes adultes (Young Adult) ressemblant à un manga. Il a été réalisé dans les années 2010 par Antoine Revoy, un auteur français (il est né en 1977 à Paris) vivant actuellement sur la côte Est des États-Unis. Après avoir passé une partie de son enfance au Mexique puis au Japon. il a étudié aux USA avant de travailler en Irlande et en France. Il s’est installé à nouveau aux États-Unis, il y a un peu plus de dix ans. Graphiste et illustrateur à succès, il s’est lancé dans la bande dessinée. Et pour une première, il faut reconnaître que c’est un coup de maître. Un deuxième titre est annoncé pour 2021 par First Second, son éditeur américain : Ghost Notes, une histoire de trois fantômes retenus dans notre monde et qui aimeraient bien rejoindre l’au-delà.
Animus propose un bel exemple de « global manga » et il est surprenant qu’une première œuvre soit aussi réussie tant graphiquement que narrativement. C'est une histoire vraiment prenante. Le dessin est typiquement seinen, dans la filiation d’Otomo (nous sommes loin de l’école Tezuka ou du gekiga). Il ne faut pas s’attendre aux grands yeux qui caractérisent la bande dessinée japonaise pour la plupart des lectrices et lecteurs occidentaux. D’ailleurs, sur ce point, le traitement d’Antoine Revoy est assez déroutant, notamment sur Sayuri et Hisao. En effet, il n’y a pas de travail visible sur la forme des yeux : les paupières sont inexistantes ; les personnages regardent à travers de minces et minuscules fentes obliques. Nous aurions pu nous attendre à une influence manga (une reprise du style d’Urasawa par exemple) et un peu plus de « kawai » pour les enfants. La forme de la tête de ses derniers est assez étrange, un peu en forme d'orange ou de poire. Une vision occidentale des traits asiatiques ? Ou une recherche d’originalité ? Difficile de trancher. Quoi qu’il en soit, une fois l’habitude prise, cela ne pose aucun problème pour apprécier l’histoire. |
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