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| 1932. L'Allemagne traversait une crise sans précédent. Mon père, comme de nombreux compatriotes, voyait en Hitler le seul homme capable de la redresser. Je désapprouvais en silence... C'est à cette époque que Katarina vint habiter en face de chez nous. Je découvris des sentiments inconnus jusqu'alors... Les choses auraient pu être simples, s'il n'y avait pas eu ma timidité et, surtout, l'arrivée des Nazis au pouvoir... |
  cadou
| Le dernier printemps est avant tout un roman d’amour. Martin Mahner, le héros, est un soldat de l’armée nazie posté dans le Sud de la France. Très vite on s’aperçoit qu’il est l’amant d’une "Française", Catherine, venue s’installer en ex-zone libre avec son mari Xavier Gance, quelques années auparavant. Notre héros narre son histoire. Redémarrant sur un flash-back, le récit nous plante à Berlin, dans le décor sinistre de l’Allemagne de la crise et de la montée du nazisme. Mahler est un lycéen brillant, féru de littérature et plutôt timide avec les filles. Son père est sympathisant des SS, quelques uns de ses camarades de classe aussi. Romantique et solitaire, Martin s’inscrit en faux contre les dérives politiques malsaines auxquelles s’abandonne son entourage. Le docteur Braun et sa famille viennent s’installer dans la maison d’en face. Martin remarque immédiatement Katarina Braun, la fille du docteur.
La force du scénario et la rigueur presque expressionniste des dessins laissent le lecteur captivé. Le dernier printemps est une démonstration magistrale en matière de BD tant par ses qualités littéraires que par la dynamique des images et de leur mise en mouvement.
A lire absolument!
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ingweil
| Sud de la France, 1942. Martin, jeune officier allemand de la Wehrmacht, se souvient de la montée du nazisme à partir de 1932 et de son ancienne vie de lycéen.
Il est alors passionné de littérature, introverti quand il s'agit de parler à sa voisine, la belle Katarina.
On voit lentement monter la tension en Allemagne symbolisée par la relation tendue avec le père, pro-nazi, jusqu'à la nomination d'Hitler comme chancelier en 1933.
Ce qui me plaît le plus dans cet album, c'est la profonde humanité des personnages, les amis de Martin par leur futilité de lycéen, le père de Martin, qui symbolise bien, je trouve, l'aveuglement de la plupart des allemands de l'époque jusqu'à ce qu'il soit trop tard (SPOIL : quand il prétend faire changer le parti d'avis sur les juifs, et qu'il se résigne à se taire quand il passe devant les SA... FIN DU SPOIL), l'oncle de Martin, qui voit son monde lui échapper à travers la réussite de son fils...
Le dessin très classique, sert bien cette histoire de gens simples qui sont emportés par la grande Histoire.
Un premier tome très prometteur. |
Coacho
| Voilà une bien belle histoire d’amour que nous proposent ces deux talentueux auteurs.
Sur fond de 2° guerre mondiale, en plein montée du nazisme dans les années 30, Philippe Richelle va nous perdre dans une histoire aux contours pas si nets, pas si évidents, et dont le flou en fera toute la saveur.
Sans refaire non plus un cours d’histoire, il replace les personnages dans le contexte de l’après première guerre mondiale, en pleine crise économique, en pleine désillusion… Et avec un « sauveur » à la moustache tristement célèbre, qui rallie tous les suffrages d’un peuple à l’agonie…
Dans ce long flashback de près de 90 pages, l’exploration de Richelle est de multiples niveaux. En effet, il creuse la psychologie de ses personnages, principaux et secondaires, nous les montrent forts, faibles, frustrés, amoureux, timides, maladroits, écœurés, galvanisés, trompés, séduits, et toujours avec une complexité qui fait le propre de chaque être humain. C’est brillant !
Mais sous le couvert de cette histoire d’amour presque impossible, et de ces rencontres improbables, il va habilement rendre compte du régime qui se met insidieusement en place dans cette Allemagne des années 30…
La montée du nazisme est pernicieuse, et si elle est tacitement acceptée, elle ne se fait pas sans quelques réticences que des méthodes brutales s’affaireront à gommer définitivement… Ainsi le père de Martin et de nombreux autres seront confrontés à ces dilemmes chaque jour plus inquiétants…
D’ailleurs, et ce n’est sûrement pas innocent, Richelle joue avec subtilité de cette famille Mahner qui semble être l’archétype de la famille allemande de cette époque trouble pour mieux nous faire comprendre comment l’horreur s’est instillée goutte à goutte…Le fils, David, est un idéaliste, profondément attaché aux valeurs humaines, qui aura bien du mal à s’affirmer tant les pressions sont énormes…
Entre courage de ses opinions et peur de la répression, les protagonistes du « Dernier Printemps » nous livrent une pièce fameuse que l’on applaudit des deux mains, les rôles ayant été au préalable magnifiquement attribués par un Philippe Richelle qui tient son chef-d’œuvre.
JM Beuriot joue lui dans un registre ligne claire qui est destiné à faciliter la lecture, privilégiant l’essentiel, l’ambiance, le tout étant rythmée par une lancinante et douloureuse voix off qui accompagne le lecteur tout le long de l’album.
Ses couleurs aquarelles un peu délavées renforcent cette impression diaphane, la pâleur des personnages, la disparition des contours psychologiques, une Allemagne dans le doute… mais qui veut garder encore un brin de romantisme…
Dans le genre, il y avait Gibrat qui nous offrait son « Sursis » en zone libre en France, là, nous sommes dans l’Allemagne qui gronde… mais ce sont toujours de belles histoires d’amour complexes, qui, le temps d’une lecture, nous conduisent aux tréfonds de l’Histoire qui se met en branle… Superbe !
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