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| Kanza, un jeune paysan japonais, voit son père mourir sous ses yeux, touché par une flèche perdue. Les jeunes archers, qui s’entraînent non loin de là, semblent faire peu de cas de ce tragique accident. Fou de douleur, le jeune homme se met néanmoins au service de son seigneur pour devenir le meilleur des archers. |
  herbv
| Avec L’âme du Kyudo, Hisroshi Hirata, l’auteur, explore une autre facette de la voie du bushi, cette fois, sous l’angle du kyudo, c'est-à-dire l’archerie japonaise. C’est ainsi qu’on suit la quête de Kanza, un samouraï de basse classe, tout au long des 430 pages du titre. Afin de sauver sa vie, puis de s’élever dans la hiérarchie, et enfin, par conviction profonde, il va vouer son existence à l’épreuve du Tôshiya, une épreuve de tir à l’arc qui consiste à faire traverser le plus de flèches possibles à travers le long couloir d’un temple de Kyoto. Si l’épreuve peut sembler futile pour des combattants, elle est devenue au fil du temps un enjeu de prestige entre les clans.
Pour mieux comprendre cette compétition, il est nécessaire de la remettre dans le contexte de l’époque, c'est-à-dire celui d’une longue période de paix imposée sur tout le territoire de l’empire japonais par le clan des Tokugawa. C’est ainsi que de nombreux samouraïs, dont la vie est vouée au combat se retrouvent contraint à une inactivité de plus en plus pesante. De plus, leur position sociale se retrouve figée, la guerre ne permettant plus de s’élever dans la hiérarchie. Une des conséquences de cette paix est le dévoiement de certaines activités et valeurs martiales. Comme cette œuvre nous le montre, le kyudo est l’une d’entre elle avec l’apparition d’épreuves comme le Tôshiya.
Hiroshi Hirata se base sur une certaine réalité historique et le fait avec minutie, réalisme, mais aussi avec emphase, donnant du rythme, de la force, un souffle à son récit. Avec une volonté de garder un esprit neutre, il cherche à décrire la réalité d’une compétition, la critique sociale venant d’elle-même au lecteur. Ceci est superbement réalisé grâce à un graphisme exceptionnel représentant ce que la bande dessinée japonaise pouvait faire de mieux dans les années 1970, plongeant totalement le lecteur dans l’ambiance et servant parfaitement le propos de l’auteur aidé en cela par une excellente adaptation graphique réalisée par Delcourt. L’âme du Kyudo est, non pas un manga mais un gekiga comme aime à le définir son auteur, à ne pas manquer.
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