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| Les pirates sont entré dans Paris. Un trois-mâts glisse entre les façades du faubourg Saint-Germain. A son bord, le Capitaine Ecarlate déchaîne la foudre et le canon. |
  hoody
| Le chef-d'oeuvre.
Le Dessin, tout d'abords, se permet d'etre à la fois classieux et tres personnel, Guibert est un caméléon. Cherchez pas: seul le trait (très élégant) est commun à ses oeuvres, il s'adapte à chaque fois à l'histoire et là, la symbiose est parfaite. Les planches sont à couper le souffle, c'est de la couleur directe, y'a de l'aquarelle et des craies. C'est beau. C'est surtout réalisé avec une simplicité aboluement dégueulasse, c'est du talent pur, parce qu'en plus le maître instille quand meme son style personnel.
Le Scénario est riche. Comme il sait si bien le faire, David B. entremêle références impressionnantes et imaginaire personnel foisonnant. Rythmé et chargé d'émotions, il se paye le luxe d'avoir plusieurs degrés de lecture et plusieurs thèmes. Une biographie (celle du conteur Marcel Schwob), un hommage à son oeuvre, à l'argot, à l'imaginaire en général, un cadre historique très précis (le Paris de la fin du XIXème), etc.
Et tout s'emboite parfaitement. Il y a là une perfection ahurissante. Pensez: l'histoire ne fait que 48 pages, peu de cases sur chacune et des dialogues courts... mais tout est là. C'est aiguisé à la perfection comme la plus pure des lames de cet inquiétant capitaine. Bien sûr il y a aussi une évolution des personnages qui n'en ressortent pas intacts, un peu d'humour noir, tout ça... Et enfin, comble de la classe, ça n'est même pas dense ou indigeste, c'est fluide. C'est monstrueux.
En fait, cette BD vous coupe le souffle: dessin à tomber, scénario magistral et qui prend à la gorge (première BD qui m'ai empêché de dormir!) et puis toute cette jalousie qui monte en vous: comment ont ils fait?
Et en plus, comment ne pas signaler une édition classieuse qui justifie ses 12 euros: outre la qualité de la reliure, de l'impression et du papier, Aire Libre nous gratifie d'une postface sympa sur la génèse de l'oeuvre avec une superbe nouvelle de Schwob qui aide à mieux comprendre les références. C'est plus qu'un bonus, un chef-d'oeuvre d'éditeur. La perfection de l'objet est totale!
Encore un combo imparable de cette génération d'auteurs (apres La Fille du Professeur, Hiram Lowatt et Placido, Donjon PM...)
Un Classique. |
NDZ
| Une vie imaginaire : voilà comment David B. et E. Guibert rendent un hommage passioné à Marcel Schwob... ils nous proposent ici une biographie fantasmée de l'auteur (il devient pirate tout comme les Kid, Kennedy ou Bonnet qu'il a salués dans "Vies imaginaires"), un portrait plein de tension et d'émotion, cruel et tendre à la fois (mais imaginé de toute pièce, comme le faisait lui même Schwob avec des personnages illustres).
Le scénario sans faille, dans lequel David B. explore un peu plus le Paris mythologique dans lequel il vit (cf "Les incidents de la nuit" ou la carte de Paris parue dans Pilote), est sublimé par la puissance du dessin de Guibert. Ce récit à la fois fantastique et policier, rempli de pirates et de poésie, nous entraîne dans un tourbillon d'aventures grâce à une dynamique efficace du texte : l'argot des malfrats/pirates et la culture livresque de Schwob se mêlent pour donner des dialogues de toute beauté. Cette dynamique (eau-air? comme celle des grosses tempêtes) est également parfaitement rendue par le trait et les couleurs : au final on nage en plein bonheur et on se laisse porter sans mal par ce vent de fraîcheur et de sublime... |
feyd
| Une claque !
Bizarrement, malgré les excellents échos sur cet album, j'ai longtemps hésité à l'acheter... peut-être à cause de la couverture peu attractive... Au final, après avoir découvert d'autres albums de David B. j'ai fini par franchir le pas et suis bien loin de regretter mon achat !
Voila une BD originale, fantastique, magique, bizarre, drôle, cruelle.
Le dessin est excellent, parfaitement adapté à l'histoire, avec un grain particulier qui donne à l'album une note un peu brumeuse, fantomatique. Les ambiances comme les scènes extérieures sont superbement rendues.
Les personnages sont extraordinaires. Que ce soit le commissaire Quart-d'Oeil, hilarant de suffisance, ou Monelle, prostituée aux allures d'ange, tellement bien dessinée malgré l'encrage épais de Guibert qu'on en tombe quasiment amoureux ;)
Le scénario est un récit d'aventure abracadabrantesque, vivant et dépaysant. Du David B en grande forme.
On atteint des sommets dans les dialogues. Les reflexions du commissaire sont succulentes, et certaines repliques de Monelle ou même de Marcel sont vraiment magnifiques.
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Découvrez le monde extraordinaire des pirates sans tête !
Apprenez de véritables mots d'argot du XIXe !
Naviguez au-dessus de Paris en Bateau !
Suivez une enquête hors du commun en compagnie du plus spirituel des commissaires !
Bref, lisez Le Capitaine Ecarlate !
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CoeurDePat
| Surprenant !
Cet album -- celui que j'ai le plus apprécié pour l'instant de David B. -- est un petit bijou d'étrangeté, d'aventures, de contes, de rêve et de poésie.
Le dessin de Guibert, absolument superbe tant dans son trait un peu épais que dans l'ambiance qu'il créé, y est certainement pour beaucoup. Mais l'histoire mêle avec un si grand naturel le quotidien et le fantastique, le réel et l'imaginaire, les personnages sont si attachants, avec leur touche de fatalité teintée d'un espoir que l'on devine sans forcément bien le comprendre d'abord, que l'on est embarqué dans ce souffle épique. Le personnage du commissaire ajoute à tout cela une touche d'humour bienvenue, qui m'a souvent fait naître un énorme sourire tant il est touchant.
Le dossier en fin d'album explique également beaucoup de choses, et j'ai été un peu déçu de ne pas l'avoir lu avant, car il permet de voir les sources d'inspiration et références de David B.
Bref, très bel album, et d'une lecture complètement absorbante. |
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