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  Mael
| En 2006, le tout jeune Nicolas Plamondon l’était encore plus, il devait à tout casser avoir 14/15 ans et était, avec son camarade québécois Duy Tang Nguyen, un de ces génies du dessin qui me faisait tomber par terre. Les influences étaient toutes bonnes, leur digestion bien avancée, la science de la bande dessinée (notamment des cadrages et de la gestion des noirs) intégrée… A vous désespérer de ne pas croire en l’inné.
A l’époque, Nicolas autoéditait quelques fanzines photocopiés dans la forme la plus classique, moyen de diffuser son travail en festival. C’est à Angoulême qu’il m’a donné La Pelure de banane. Je m’en souviens très bien car des ados (je n’étais pas bien vieux moi-même certes… Mais bon, à cet âge-là deux ou trois ans ça se voit physiquement) venant vous montrer leur dessin en festival parce que chez vous il n’y a personne, on en voit des caisses entières à chaque festivals. On se dit qu’une-bonne-surprise-est-possible et non, encore et encore les même recopiage de shônen.
Et voilà de quoi me faire ravaler mon aigreur, Nicolas avait tout compris, ou presque. C’était le ton parfait qui concordait avec ce que je voulais publier, noir, drôle, beau, torturé. Torturé, ça oui, Nicolas l’est. Sa dernière publication en date, Théâtre des souffrances (2009), en est une expurgation salutaire. Depuis il en a dessiné un deuxième volume, en quête d’éditeur. Il faut le lire.
La Peau de banane n’est pas au niveau de maîtrise de Théâtre de souffrance, le scénario se veut plus gaguesque, et est très naïf dans sa dénonciation de l’eugénisme. Pourtant ce côté crûment premier degré séduit. Et au delà de la question de l’âge de son auteur, le charme opère avant tout parce qu’il y a là la compréhension de ce quelque chose qui fait que l’on sait faire une bonne bande dessinée. Spectaculaire, théâtral, on y retrouve déjà son amour des freaks et du combat social.
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