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  CoeurDePat
| Après avoir relu « Le sommeil du monstre », c’est avec ardeur que je me suis jeté sur « 32 décembre ». Et je n’ai pas été déçu… Le graphisme si particulier de Bilal atteint ici des sommets, bien qu’on puisse le trouver assez peu dynamique et plutôt figé, exprimant peu le mouvement, mais le moins que l’on puisse dire est qu’il est superbe, à la fois extrêmement travaillé et donnant une impression de croquis, certainement original, et parfois très lourd de symboles (trop lourd, pense-t-on parfois).
La narration de l’album est – comme son prédécesseur – très particulière. Aux phylactères des personnages, parfois presque anecdotiques, s’ajoute une narration très dense, jamais redondante, qui fait très roman. Comme si cela ne suffisait pas, le découpage en trois points de vue (Nike, Amir et Leyla), complètement maîtrisé lui aussi, est original dans sa forme à défaut de l’être dans son principe. Saupoudrez le tout de quelques coupures de journaux, et vous aurez une narration originale, mais surtout complètement déterminée par l’auteur.
En effet, cet ouvrage est d’une complexité dans les thèmes abordés qui se révèle stupéfiante. Je prendrai pour exemple le thème de l’identité : deux doubles de Nike ont été créés, tous deux se croient être le seul et véritable Nike, et lui-même doute d’être l’original… Cette thématique (également abordée de manière plus anecdotique et poétique dans « Naciré et les machines », de Pontarolo) est traitée ici avec une telle virtuosité qu’elle m’en a laissé la gorge serrée, sans voix aucune. Mais elle est loin d’être la seule : Bilal pioche parmi ce dont il a besoin et créé un tout extrêmement riche et dense, tout en conservant une lecture très fluide et agréable.
Ce deuxième tome révèle malgré tout quelques petites… choses qui tempèrent (légèrement !) mon enthousiasme… Comme le docteur Warhole, qui de méchant sinistre, calculateur, inquiétant et mystérieux dans le précédent tome, passe ici plutôt pour un fou, un méchant un peu caricatural façon comics… Comme l’intrigue du site de l’Aigle, qui – en attendant bien sûr la suite qui confirmera ou infirmera cette impression – s’avère être très classique dans sa forme… Comme encore le côté « mémoire absolue » de Nike, qui ici disparaît alors qu’il fondait « Le sommeil du monstre »…
Enfin… Cette série d’une grande densité, d’une qualité réelle, d’un graphisme superbe, me semble pour l’instant absolument incontournable. Par contre, sa complexité et sa maîtrise même me semblent ne pas la destiner à l’amateur occasionnel qui ne pourra en apprécier qu’une petite partie. (… comme moi à la lecture du tome 1…) |
bourle
| Holeraw, un grand artiste après avoir envoyé une invitation à Nike Hatzfeld digne de ce nom décide de montrer au monde entier son talent en mettant à jour ses plus grandes œuvres la « all white party » et le « nuage de la mort ». C’est alors que le destin de nos trois orphelins va basculer. Le site de l’aigle fait polémique, des personnes de tout horizon sont invitées à l’observer avant sa disparition alors que nos ex-eradicateurs de l’ obcurantis order séparés par la « mouche » chercheront à se revoir. Un homme cherche à tout savoir au sujet de tout et oui qui n’a pas voulu être à plusieurs endroits différents en même temps, c’est le rêve de n’importe quel être humain de vivre une telle aventure. L’humanité repousse toujours les limites et ceci l’amènera peut être à sa destruction.
Bilal nous offre ici un opus digne de ce nom. Tous les défauts du premier tome ne sont plus visibles ici, je pense notamment à la compréhension du lecteur car il était difficile de suivre la vie de chacun des personnages et les pensées du héros n’étaient pas toujours « comestible ». Ici Bilal est inventif, il scénarise du façon remarquable, plus de dialogue, les pensées des 3 principaux protagonistes qui nous plonge dans leur tête respective, on rentre complètement dans l’histoire c’est fantastique. Il nous montre toutes les imperfections de l’Homme qui sont ici tous psychotiques et cherche à mettre en application leurs rêves les plus fous au détriment du monde.
Bilal n’est pas seulement un excellent scénariste, c’est un talentueux dessinateur qui ferait pâlir n’importe qui.
Voici un excellent tome qui, bien que sur la lignée du premier, est pour moi meilleur à tous les niveaux. J’avoue n’avoir pas apprécié cette série à la première lecture à cause du manque de compréhension. Donc je parle à ceux qui n’ont pas aimé, relisez cette série car ce tome bien qu’original va peut être devenir pour moi une BD de référence dans ce genre.
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Cellophane
| Il y a tout dans ce livre : du mystère (avec le domaine de l'Aigle et ses découvertes), de la manipulation (avec Warhole), du drame (avec Nike), de la poésie (ben si, les créations de Warhole ressemblent à de la poésie morbide), de l'imaginaire (le premier évènement), de l'humour parfois chez Nike...
C'est beau, c'est sombre, c'est violent, puissant, calme, envoûtant...
Très classe. |
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