|  | 
 
 
 |  | 
                            
                                |  |  |  |  
                                |  | |  
  | | Pauline (et les loups-garous) | 
 Sur une autoroute déserte, la nuit, Angus s’endort au volant de sa voiture malgré sa cassette d’AC/DC qui passe en boucle depuis deux heures. Pauline, qui l’accompagne, lui propose de s’arrêter sur une aire d’autoroute. Cela fait des heures qu’ils roulent ainsi, fuyant la police qui doit être à leurs trousses. Leur crime ? On n’en saura pas grand-chose si ce n’est que c’est un fait-divers sanglant.  
 Pas avant de découvrir les raisons qui ont poussé ces deux adolescents à tout quitter pour se cacher au bord de la mer, en hiver, dans une station balnéaire déserte de Vendée. Une ville traitée comme une ville fantôme de western.
 
 Sans le savoir, ils se jettent dans la gueule du loup.
 | 
   | Pierre 
     | Par une nuit de pleine Lune me vint l’envie funeste de rédiger mes impressions de lecture sur Pauline (et les loups-garous). La muse tardant à répondre à mes pressantes sollicitations, je m’en allai, laissant mes pas me guider vers une forêt obscure où je m’égarai. Au milieu d’un chemin m’apparût un lycanthrope qui me dit : « je connais Pauline ». Il me mena auprès des siens. L’un d’eux, qui avait nom Diesel dit : « Nous étions tout ce qu’elle redoute, nous sommes tout ce qu’elle désire ». Alors ils entonnèrent les trois chants du livre de Pauline dont je recueillis scrupuleusement les paroles. Ce sont les loups-garous entre parenthèses qui parlent : 
 L’AUTOROUTE
 
 Chargés de benzédrine
 On r’met de la gasoline
 Quinze litres de super ouais
 On file sur les highways
 Abreuvés, nos choppers
 Hurlent les ch’vaux-vapeur
 On a les crocs ce soir
 Comme des lames de rasoir
 Aiguisé l’appétit
 Ô Pauline mon petit
 Où c’est que tu t’enfuis
 La nuit qu’est-ce tu fuis ?
 Go west on vient t’chercher
 Nous on va pas t’lâcher
 Enragés comme des chiens
 Grrr on va t’bouffer hein
 T’as plus peur du loup dis ?
 T’es une grande fille pardi
 Vas-y on se r’trouv’ra
 Ouais t’es faite comme un rat
 
 
 LA VILLE DE L’OUEST
 
 On sait où qu’t’es Pauline
 À l’usine tu turbines
 T’es planquée en Vendée
 Une vie de crev’ en clandé’
 À trimer pour ton mec
 Pauv’ cave mis au pain sec
 Tu t’imbibes à l’alcool
 T’es reine de la picole
 Mais ta fleur est secrète
 Tu la gardes la pâquerette
 L’arracher c’est un biz’
 On va rafler la mise
 Le p’tit chaperon rouge
 Faudrait qu’i’ se bouge
 De dessus le bord du chemin
 Pour échapper aux mains
 Griffues des loups-garous
 Qui cavalent sur deux roues
 Va, on s’retrouvera
 Ho t’es faite comme un rat
 
 
 LA FORÊT
 
 Pauline t’as peur du noir
 Faut pas traîner le soir
 Vrai qu’est-ce tu fous-là
 T’es comme Cinderella
 T’as la perm’ de minuit
 Mais t’as de gros ennuis
 Ici t’es en enfer
 Dis qu’est-ce tu viens faire
 Ton lascar, ta copine
 Tous déjà se débinent
 Ici c’est not’ repaire
 Qu’est-ce qui t’a fait ton père ?
 T’es venue à nous
 On va t’mettre à genoux
 T’as froid t’as chaud t’as peur
 Comme une chatte en chaleur
 Tu crois nous échapper
 Ton mec on l’a chopé
 Vers toi il s’en ira :
 Là t’es faite comme un rat
 
 Je m’en revins chez moi, comme dans un rêve. A la lueur de la lune mon œil brillait, mes canines et mon poil luisaient, j’avais une faim de loup.
 
 | 
 |  |  
                                |  |  |  |  |  |  |  |