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© La Boîte à Bulles

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L'immeuble d'en face
ScénarioVanyda
DessinVanyda
Année2004
EditeurLa Boîte à Bulles
CollectionContre-Jour
SérieL'immeuble d'en face, tome 1.5
autres tomes1 | 1.5 | 2 | 3
Bullenote [détail]

L'immeuble d'en face (L'immeuble d'en face #1) []
Interruptions (in)volontaires, Porophore 9 (Porophore #9) []
- [Chapitres inédits], []

 

5 avis

Gilles
Dans un immeuble ordinaire, vivent deux jeunes amoureux, un couple entre 2 âges et une femme célibataire enceinte. Au fil des évènements de la vie de tous les jours, ces personnes vont être amenées à se rencontrer et à se connaître un peu mieux.

Cet album réunit des histoires courtes initialement publiées dans le fanzine Porophore puis regroupées dans une version auto-éditée. Grâce à cette nouvelle version, le remarquable travail de Vanyda pourra être découvert par un plus grand nombre de personnes. Malgré son jeune âge, elle fait en effet preuve d'une grande capacité d'observation et d'une maîtrise certaine de la narration graphique. La succession d'histoire courtes lui permet d'ailleurs d'expérimenter et jouer avec le format de la page et le découpage.

Bien qu'encore hésitant, son style graphique trouve son inspiration entre les mangas et certains comics indépendants. Des premiers, elle emprunte la gestuelle et la forme des visages ; des seconds les cadrages et le découpage. Mais c'est encore dans son propos que l'inspiration nippone est la plus présente. A l'instar des mangakas, Vanyda sait prendre le temps de poser une atmosphère et de décomposer les mouvements. La planche où Claire se fait un thé en est un parfait exemple.

Bref, vous l'aurez compris, L'immeuble d'en face pose les premiers pas prometteurs d'une artiste avec qui il faudra désormais compter. A noter que cet album bénéficie du soutien de Frédéric Boilet qui signe la préface.
Herbv
Qaund j'ai entendu parler de ce titre, je me suis dit :"Super, encore une auteure de BD et encore un titre plus ou moins fleurant bon l'autobiographie". Et je n'ai apas été deçu ca il s'agit là d'une de mes oeuvres préférées en ce début d'année.

La qualité narrative, le sujet, la peinture tout en subtilité, tout en zones d'ombres et tout en finesse des différents personnages de cette histoire de vie de tous les jours m'ont enchanté. On retrouve ici ce que peut produire le meilleur de la fusion de la BD franco-belge et du manga : traitement soigné des personnages, narration très inspirée du manga avec un jeu avec l'espace et surtout avec le temps, le côté feuilletonnesque, la qualité du dessin européen (même s'il est parfoit perfectible, ce qui se comprend pour une première oeuvre issue du fanzinat). C'est vraiment l'anti Soleil et sa collection "manga" d'auteurs francophones sans aucune originalité.

Si vous êtes amateurs de BD "différentes", il ne faut rater sans aucun prétexte ce titre. Entre le Journal de Neaud et L'immeuble d'en face (sans oublier Zorn et Dirna de Bessadi et Morvan ou Sillage de Buchet et Morvan dans un autre genre), on a un aperçu du futur de la BD métissée dans nos contrées et je dois dire que ça me réjouit au plus haut point. Non, la BD franco-belge n'est pas moribonde, on en a un superbe exemple ici. Je vous recommande donc très fortement la lecture de cette superbe première oeuvre d'une auteure/dessinatrice pleine de talent.
minibulle
Cet album est LA météore de ce début d'année ! Même si le dessin de Vanida est parfois encore approximatif, la fraicheur de son style, matiné d'influences niponnes, colle parfaitement à son propos. L'histoire est construite de petites séquences, mettant en scène la vie des habitants du premier, 2e et 3e étage. C'est en ce concept que réside l'originalité de l'album. Car Vanyda, loin de raconter sa vie de façon nombriliste, sait écrire une vraie fiction avec une galerie de personnages auxquels on finit par s'attacher grâce à des petits détails qui font très vécu (attention aux épilateurs !). Mais c'est l'immeuble D'EN FACE, et cette distance permet aussi de ne pas tout montrer, et le hors champ devient presque aussi important que ce qui est montré.
Finalement, la naissance de la petite sœur du premier étage, si elle est présentée comme un élément positif de l'histoire n'en est pas moins un moment dramatique qui donne à cet album un parfum doux/amer.
isaac
Festival d'Angoulême, stand bol d'encre. Une conversation débutée sur 20th Century boys avec Naomiki Sato, l'un des rédacteurs du mensuel virus manga. Naomiki me parle de l'influence manga dans la bd européenne. Selon lui, bien que les mangas ont trouvé place sur le territoire français, le melting-pot avec la bd franco-belge n'est pas encore assez marqué. Ce serait un plus, d'où en sortiront des hybrides intéressants. Je ne luis dis pas qu'il n'envisage pas l'inverse car les bd franco-belges franchissent à peine la frontière japonaise. Et que le résultat pourrait être intéressant dans ce sens également. Cependant, en y repensant bien, certaines bd ont déjà cette influence marquée, il n'y a qu'à ouvrir l'immeuble d'en face de Vanyda pour se dire tiens, du Yazawa. Le dessin est moins stéréotypé, bien que les influences sont nettes, les décors y sont plus fouillés, les plans plus larges, l'encrage plus épais, la trame plus grise. Le propos est plus adulte également, même s'il s'intéresse aux petits riens de la vie, on est plus proche d'un Boilet ou d'un Peeters. Ce premier signe d'ailleurs la préface, il y raconte sa rencontre avec Vanyda, son trait et surtout son talent pour raconter des histoires vraies, sur la vie, sur des sachets de thé, sur du dentifrice... Il suffit d'ouvrir ces deux pages pour se persuader du talent de Vanyda. Quelques cases, pas de dialogues, une action simple, routinière et pourtant, cela fonctionne, cela touche le lecteur, la narration est parfaite, maîtrisée.

Le principe de l'immeuble d'en face est simple : trois étages, six locataires, miroir d'une société aux multiples facettes. Si Vanyda joue avec les clichés, elle ne tombe jamais dans cette facilité. Par ailleurs, ceux-ci sont suffisamment bien amenés pour épaissir et animer le récit. La narration est intelligente, les scènes bien découpées, le tout astucieusement mis en place pour donner vie à tout ce petit monde. C'est émouvant, cohérent et drôle. Les personnages sont riches, attachants, ils vont être amenés à se croiser et se fréquenter au sein de ce petit microcosme, les à priori disparaîtront.
Première version publiée par le label Bom Bom Prod, des épisodes paru dans le fanzine Porophore, ce qui lui a permis d'être remarquée par F. Boilet et J.D. Morvan, Vanyda a su en moins d'une année, acquérir un style graphique et narratif hybride entre le manga et la bd européenne. Un récit riche, réalisé par une jeune auteur extrêmement prometteuse. Et c'est vrai qu'elle est très jolie en plus.
mokona noir
Vanyda a un trait que j'aime beaucoup. Elle est, à mes yeux, l'une des dessinatrices les plus douées de sa génération.

L'immeuble d'en face est un petit album joli et fin. L'histoire se compose de tranches de vies des habitants de "l'immeuble d'en face". C'est un point de vue féminin, qui raconte le quotidien. Du dentifrice, un chien, un bébé qui naît. Rien de fantastique. Pourtant, il se dégage de ce petit univers des petites pensées fines sur la vie quotidienne. Qu'est-ce qui est important : les grands événements que l'on vit une fois dans sa vie ou les faits du quotidien que l'on vit tous les jours ? Sans répondre à cette question philosophique, cet album nous ouvre les yeux sur ces faits du quotidien. Ils sont un peu poétiques, un peu jolis même dans leur banalité si l'on prend la peine de se pencher dessus. Cette approche est assez typique des Shojo (les manga pour filles ou plutôt jeunes femmes en l'occurrence).

Pour le dessin, c'est un peu la même approche, un dessin tout en finesse qui mélange les influences franco-belges et japonaises. Le dessin est en noir et blanc, tramé. Les décors sont simples, les vêtements tiennent un rôle assez important. Là encore, on sent l'influence des Shojo. Mais les rues lilloises, l'immeuble d'en face qui fait penser à certains quartiers de Lille, en briques, un peu décoré. Le mobilier, les comportements de personnages, tout cela est tellement français. Enfin, la façon dont les visages sont dessinés est vraiment influencée par la bande dessinée franco-belge.

C'est ce style fin, épuré, joli et métissé qui fait, à mon avis, le grand talent de Vanyda. Sans compter, qu'avec tout cela, c'est aussi une scénariste talentueuse. L'histoire mais aussi la narration graphique, les découpages de l'immeuble d'en face, m'ont ravi et prouvent que Vanyda est une auteure à suivre.
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