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© Futuropolis

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Les boules vitales
ScénarioRicard Sylvain
DessinMasson Charles
Année2007
EditeurFuturopolis
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

Comme il aime à se surnommer lui-même, Ernest est un « serial baiseur ». Une de ses techniques de drague consiste à se rendre sur les marchés « bio ». Là, « y a plein de sirènes qui ne demandent qu’à se faire attraper » et parmi celles-ci, Peggy (Un petit cul en forme de coeur !).

Malgré sa balourdise, la sirène s’entiche du beauf. Il faut dire que Peggy résume le sommaire d’un journal féminin à elle toute seule.

C’est une synthèse humaine de toutes les rubriques : mode, société, horoscope, régime…

L’entente entre Ernest et Peggy passe par le sexe, même si ce premier fait quelques efforts intellectuels pour s’intéresser au Feng-Shui et autres pratiques new age chères à Peggy. Mais enfin, inutile de se voiler la face, c’est uniquement pour pouvoir continuer à coucher avec elle. Comme Peggy l’explique à Martial, un ami homosexuel : « Ernest peut bien découvrir ses chakras sur le tard ! ». De son côté, pour le « dégrossir », Martial propose à Peggy de révéler à ce « dragueur de foire », autre chose que ses chakras.

Reste maintenant à savoir combien de temps durera l’alliance de la carpe et du (chaud) lapin…

 

3 avis

rohagus
Première vraie déception pour moi à la lecture d'un album du nouveau Futuropolis : je me suis ennuyé en lisant cette BD.

Le dessin de Masson est sympathique même s'il ne m'est pas apparu toujours très clair. J'ai eu du mal à observer les traits de certains personnages en début d'album notamment. Et je ne suis pas tellement fan des décors trop souvent vides. Mais c'est un dessin dynamique, au trait maîtrisé et assez plaisant à lire.

Le scénario derrière aurait pu être sympathique, la rencontre entre un serial-baiseur (un vrai connard en vérité) et une jolie crédule adepte de fengshui et de macrobiotique. Mais j'ai trouvé que tout cela manquait singulièrement de piment et à vrai dire d'interêt.
J'ai suivi leur relation amoureuse sans passion ni vraiment d'amusement.
Tout d'abord, après le début purement sexuel de leur relation, j'ai eu du mal à comprendre comment leur couple pouvait tenir. De voir ce dragueur invétéré jouer soudain les amoureux pas transi mais au moins fidèle sur la longueur ne m'a pas paru crédible, surtout quand on voit comment il se fout discrètement d'elle et de sa façon de penser. Qu'est-ce qui les rapproche ? Comment croire qu'ils puissent s'aimer ?
Puis ces nombreux passages sur la façon de vivre de Peggy, ses conférences, sa crédulité, ses gourous de salon, j'ai trouvé que cela n'apportait pas suffisamment au récit pour être à ce point là abordé.

J'ai lu cette BD comme j'aurais regardé un de ces caricaturaux "films français chiants" qui parlent d'une relation entre un homme et une femme qui ne s'aiment pas vraiment, qui se font du mal, on ne sait pas pourquoi ils sont ensemble, ils s'ennuient souvent, ennuient souvent le lecteur/spectateur.
Bref, bien que ce soit assez bien raconté, j'ai trouvé que le récit tirait en longueur et n'apportait pas suffisamment de contenu pour être vraiment intéressant.
marceau
Il y a comme une lutte... en ouvrant le livre je me suis dis "quel régal" : le trait charnu et changeant de Charles Masson se révèle incroyablement dans les couleurs de Raives, les dialogues de Sylvain Ricard sentent bon le lâchage et l'ironie contemporaine et mêmes les personnages sont beaux. Beaux comme l'éther ou comme le diable, mais beaux. Et puis il se passe quelque chose de curieux. J'avance, je m'enfonce, je traîne un peu et, en refermant le livre, je me dis "tiens, j'aurai bien aimé savoir où vont Peggy et Ernest". La suite de leurs aventures en somme.

Il y a comme un abandon dans cette fin, symbolique évidemment. Les routes se quittent, les personnages retournent à leur solitude, aucun des deux n'a évolué, aucun des deux n'a compris l'autre, aucun des deux ne déroge à son rituel d'avant rencontre : drague contre psy, désenchantement contre refuges karmiques, cynisme contre superstition...les cases se répètent à l'infini.

Il aurait peut-être été trop simple de boucler l'histoire dans le rire (un couple bancal, des quiproquos) ou dans la tragédie (Martial mourant du sida de s'être trop soigné par l'homéopathie). Non, l'histoire s'arrête définitivement pour le lecteur comme elle s'arrête pour les personnages : comme un non-événement, comme une fatalité, comme prévu finalement. Il reste un goût amer, et là, quelques heures plus tard on se rappelle d'un truc : on vit à l'époque de Meetic et de l'enfermement communautaire ; on parle des "no life", dans un pays qui compte désormais plus de foyers célibataires que de couples. On se rend compte que cette furieuse capacité à ne pas s'ouvrir, nous entoure de plus en plus. Pourquoi ce livre ferait-il semblant que tout celà n'existe pas ? Pourquoi ne pas nous faire ressentir cette émotion indigeste d'une fin frustrante. C'est bien de celà dont il s'agit.

Alors voilà, comme d'habitude avec Charles Masson, on est au coeur du problème : l'incommunicabilité, et comme d'habitude avec Sylvain Ricard on va joyeusement dans la noirceur, sans pitié pour les protagonistes.

On peut parler des détails, d'un trait ou d'un mot, d'une réplique ou d'une silhouette sans toucher du doigt l'essentiel : l'expérience de cette lecture est une expérience du ressenti des personnages. Tristes figures et faux semblants.

C'est sûr, ça gène parfois.
Alebrije
Grosse déception quand j'ai lu cette BD !
Les deux opus précédents de Charles Masson ("Soupe froide", et "Bonne santé") étaient des petits formats en noir et blanc sans prétention mais néanmoins excellents, et avec cet album, en passant à un grand format en couleur chez Futuro, on s'attendait légitimement à ce qu'on passe à la vitesse au dessus, ...mais ça n'a pas été le cas.

Le récit est mou et se noie dans des longueurs. L'histoire est certes intéressante, mais elle aurait gagné à être traitée de façon plus simple, tant sur le nombre de page que sur le choix de l'éditeur et de la collection.

En somme, ce qui m'a le plus dérangé, c'est le rapport Qualité/Prix... Certes, le prix n'est pas l'essentiel de la BD, mais ça compte aussi. Si c'était un album à 8 Euros, mon jugement serait sans doute moins sévère, mais il est à 17 Euros et je ne les ai pas retrouvés dans ma lecture.
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