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Voyage au coeur de la tempête
Dessin et scénario : Eisner Will

Voyage au coeur de la tempête, terminé


Volume 1 - 1991

Volume 2 - 1991


Sur le web

  • Sujet sur Will Eisner [forum]
  •  

    1 avis


    MR_Claude
    Oui, c'est vrai, Will Eisner raconte souvent la même histoire. Ici encore, des juifs new-yorkais, les années 30, l'immigration, la grande dépression, l'approche de la guerre... Ici encore peut-être, mais comme à chaque fois les variations autour de ces composantes en font tout l'intérêt.
    Et ici, Eisner choisit d'inverser son approche. Dans Big City, Un pacte avec DIeu, et autres, il part d'une histoire particulier, d'un petit personnage, pour toucher à des thèmes plus généraux de fil en aiguille. Ici, il choisit de partir directement de la trame générale: l'antisémitisme, qu'il soit latent aux Etats-Unis, ou montant, en Europe, à l'approche de la guerre. Et, à partir de là, il crée petit à petit une famille, toujours la même, et chaque fois différente, avec ses défauts, ses mesquineries, mais aussi son amour, son humour. Le tragique de la situation générale s'estompant toujours un peu derrière les minuscules existences humaines. Estompée certes, mais youjours palpable, avec ce qu'il faut de gravité, pour que le sujet ne serve pas que de prétexte. A sa manière, Eisner témoigne.



    Le talent d'Eisner c'est celui d'un grand conteur.
    Chaque petit morceau d'histoire s'insère sans heurts dans le cadre général, chaque disgression est l'occasion d'anecdotes savoureuses, parfois futiles, mais rarement totalement innocentes; chaque personnage possède au final un vécu dense, qu'il soit sympathique (souvent) ou antipathique (rarement complètement). Ce talent de conteur, c'est celui qui maitrise parfaitement les codes de son moyen d'expression, au point de se séparer de tout ce qui peut être superflu, de tout ce qui peut gêner. Pourquoi mettre des cases quand l'enchaînement est déjà fluide? Pourquoi répéter un décor que l'on a fixé une fois pour toutes? Immédiatement reconnaissable, la patte d'Eisner a de quoi faire pâlir bon nombre de dessinateurs, sobre et expressive, à la fois moderne et portant la marque d'une époque, d'un style.
    Et enfin le conteur, pour rendre crédible son histoire, la nourrit de son expérience personnelle, de son observation. Et là aussi, Will Eisner excelle. Il ne s'agit pas d'un récit autobiographique, ni d'une autofiction, simplement de parler de ce que l'on connaît, de ce que l'on a vu. Tour à tour fidéle portraitiste ou caricaturiste, il campe ses personnages avec un plaisir viblement toujours égal. De enfants bagarreurs aux mères juives dans leur totale caricature, en passant par les syndicalistes militants pas toujours très nets, les riches condescendants, les pauvres pas doués... Il égratigne tout le monde avec tendresse, et humour. Humour juif, peut-être, eisnerien sûrement.
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