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Pages : 1

Le PBE, 26.05.2021 à 16:43375267
(ça date de ton faire-part prématuré)

Pierre, 26.05.2021 à 16:27375266
Le PBE :
Ah ? non ? pas de message de Pierre... ;o)


Pardon ? No comprendo !

Le PBE, 10.05.2021 à 10:08375211
Ah ? non ? pas de message de Pierre... ;o)

bullenbloc, 20.05.2004 à 14:19155739
et moi comme je suis vachement sympa j'vous ai fait un traduction automatik:

ALBUQUERQUE, N.m. - un homme du Mexique a fait une sortie précipitée à partir d'un zoo après s'être élevé près d'un camp pour choyer illégalement un jaguar, mais la police pouvait le dépister vers le bas par le doigt divisé il à gauche derrière.

Shriveled et a séché le doigt de la main droite de l'homme a été trouvé en dehors du camp de chat la semaine dernière par un groundskeeper, Tom Silva, sous-directeur d'Albuquerque le parc que biologique, qui inclut le zoo, a indiqué cette semaine.

Le propriétaire du doigt a été identifié et est interdit de retourner au zoo, Silva dit, ajoutant le parc ne projette pas serrer les frais criminels.

"je pense qu'il est souffert assez," il a dit.

L'homme était un visiteur fréquent et un membre officiel de zoo. Les témoins oculaires avaient vu qu'il se sauvant le zoo le mardi passé tenant le sien bloodied la main.

L'homme, qui n'a pas été identifié, a dit qu'il est monté une barrière en acier et les buissons finis brouillés à obtenir plus près du jaguar de le choyer, fonctionnaires de zoo ont indiqué.

Le zoo a une politique de se tourner vers des fonctionnaires d'application de loi quand le contact entre les visiteurs et les animaux tourne violent.

"quand nous trouvons une pièce de corps, nous sommes requis d'appeler la police," Silva dit, ajoutant. "il est sommairement interdit du zoo, pour la sûreté des animaux et pour ses propres."

SERVICE DE NOUVELLES DE REUTERS

(en plus on rigole doublement comme ça)

Obion, 20.05.2004 à 12:04155724
bon, c'est peut être un peu hors sujet mais bon... Désolé, c'est en Anglais, j'ai pas le temps de traduire pour les Anglophobes...


ALBUQUERQUE, N.M. - A New Mexico man made a hasty exit from a zoo after climbing close to a cage to illegally pet a jaguar, but police were able to track him down by the severed finger he left behind.


The shriveled and dried finger from the man's right hand was found outside the cat cage last week by a groundskeeper, Tom Silva, assistant director of the Albuquerque Biological Park, which includes the zoo, said this week.

The owner of the finger has been identified and is forbidden to return to the zoo, Silva said, adding the park is not planning to press criminal charges.

"I think he's suffered enough," he said.

The man was a frequent visitor and an official zoo member. Eyewitnesses had seen him fleeing the zoo last Tuesday holding his bloodied hand.

The man, who was not identified, said he climbed a steel barrier and scrambled over bushes to get closer to the jaguar to pet it, zoo officials said.

The zoo has a policy of turning to law enforcement officials when contact between visitors and animals turns violent.

"When we find a body part, we are required to call police," Silva said, adding. "He's been summarily banned from the zoo, for the animals' safety and for his own."


REUTERS NEWS SERVICE

San, 23.04.2004 à 22:08152061
Arf!! :))))

M'enfin?!?!

MR_Claude, 23.04.2004 à 21:30152058
hop, avant que le bouquin soit à nouveau enterré...

  • Le canal le plus minable

    En 1840, une entreprise de construction fut chargée de réaliser une voie d’eau entre deux lacs, Corrib et Mask, en Irlande. Dans un élan d’inspiration digne des plus grands poètes, elle la construisit entièrement en calcaire poreux. Le résultat fut spectaculaire : aussitôt qu’on y mettait de l’eau, elle s’écoulait. Dans un louable effort pour arranger les choses, on colmata le canal d’une couche d’argile. Toutefois, on découvrit rapidement qu’un des lacs était en contrebas de l’autre. Vers la fin du chantier, les ouvriers réalisèret qu’ils demandaient à l’eau de couler à contre-pente. C’est alors que le projet fut abandonné, laissant des quais ou nul bateau ne s’amarra jamais et un pont sous lequel rien n’a jamais flotté. Rendons cette justice à nos amis irlandais que le promoteur du canal était citoyen britannique.

  • Le fraudeur le moins inspiré

    Un travailleur nigérian fit reculer les limites de l’escroquerie en mars 1967. Manœuvre dans une entreprise de construction à Lagos, il maquilla son chèque de la semaine, qui se montait à 09 livres 4 shillings, en portant le montant à 697000090 livres 4 shillings.
    Cette fraude demeura totalement insoupçonnée… jusqu’à ce qu’il essaie de toucher son chèque.

  • Une course haletante

    Le principal intérêt d’une course de pigeons est que, pendant qu’elle se déroule, on peut aller se rafraîchir au bar.
    Même dans ces conditions idéales, ces courses peuvent parfois se dérouler de manière insolite. L’une des plus ratées eut lieu en 1978, à Preston, Lancashire, où furent lâchés 6745 pigeons de course. 5545 se perdirent en route.
    Ecoutons M. James Paterson, président de la Fédération Britannique des Courses de Pigeons : « En 40 ans de carrière consacrée aux pigeons, je n’ai jamais rien vu de pareil. Ils ont disparu, voilà tout. Quelqu’un a suggéré qu’ils pouvaient avoir survolé un terrain de chasse au coq de bruyère et été abattus par des chasseurs distraits. Mais je ne vois pas comment ils auraient pu en descendre 5545… »
    Mais l’explication la plus logique semble celle avancée par le naturaliste Tony Soper. D’après lui, les pigeons, retrouvant leur instinct migrateur, étaient tout simplement allés se faire bronzer dans le midi.

  • Le séducteur le plus con

    En 1977, le signor Paco Vila, étudiant à Palerme, dut être emmené sur une civière après s’être fait caresser le portrait dans une discothèque.
    Sous bien des apects, le signor Vila possédait les principaux pôles d’intérêt des séducteurs latins. Après avoir repris conscience sur un lit d’hôpital, il raconta : « Je suis fou des grandes Anglaises, mais elles me snobent parce que je ne fais pas le poids ! »
    Il était en effet du genre frêle, et dans un louable effort pour dissimuler ce défaut, portait d’épais pull-overs de laine en dessous de sa chemise.
    Dans cette fameuse discothèque aux lumières tamisées, il avait si bien fait illusion qu’il réussit à inviter à danser une jeune anglaise en vacances.
    Au cours d’une rumba particulièrement endiablée, il dépensa tant d’énergie que, lorsque la jeune fille lui caressa impudemment la joue, il tomba victime d’une syncope.
    Quand les docteurs l’examinèrent, ils découvrirent qu’il portait sous sa chemise 17 sweaters de laine superposés, et ne pesait que 45 kilos.
  • olid, 23.04.2004 à 14:50152018
    J'ai re-gaffé...

    J'ai pô l'ADSL chez moà depuis que j'ai déménagé :o((

    M'enfinnnn ?!!!! :o(((

    MR_Claude, 23.04.2004 à 13:58152011
    15h pour arriver! tu perds la main, olid! :o)

    olid, 23.04.2004 à 13:54152010
    J'ai encore gaffé...

    En janvier, j'ai planté de l'oseille dans mon jardin. Et tous les plants ont été grignottés des feuilles jusqu'à la racine par une espéce de rats venus d'Europe de l'est !!! :o((
    Pourtant, on m'avait prévenu qu'il y avait une invasion de rats Farin ! :o|

    M'enfinnnnn ?!! :o(

    MR_Claude, 22.04.2004 à 22:53151926
    oui, je l'ai vue dedans, par contre je crois pas avoir vu les quelques dessins de lui à l'intérieur du livre (j'ai juste feuilleté les Inédits)

    pessoa, 22.04.2004 à 22:48151924
    A noter que dans :





    les inédits de Gotlib figure la couverture du Livre des bides, avec quelques autres couvertures de bouquins (l'excellent Dieu, Shakespeare et moi de Woody Allen), ce qui me conduit à penser que :

    - les éditeurs ont vraiment raclé les fonds de tiroirs
    - ils ont un conception assez large de l'"inédit"...

    MR_Claude, 22.04.2004 à 22:35151920
    ah pis ça file une péniche, bien lancée...

    MR_Claude, 22.04.2004 à 22:26151917
    en soulevant une pile de trucs, j'ai fait remonter ce bouquin :o)
    Voici donc:

  • Un fabuleux récital de piano

    Dans les années 70, un jeune pianiste américain donna un concert dans le salon de musique de l’hôtel Erawan à Bangkok. Le récital n’était vieux que de quelques minutes quand l’artiste découvrit que, en raison de l’humidité excessive du climat, la touche du ré commençait à lui coller. Comme il se doit, il avait mis à son programme la Toccata et Fugue en Ré mineur de Bach, puis son Prélude et Fugue en Ré majeur.
    Le chroniqueur du Bangkok Post remarqua de son côté que le tabouret du piano, graissé avec un peu trop d’enthousiasme, se mit à pivoter lors d’un des plus vigoureux arpèges, si bien que le pianiste se retrouvé soudain face aux assistants.
    Renonçant à la Toccata en Ré mineur, il passa à la Fantaisie en Sol mineur, de Liszt, et la note sol se mit à coller aussi. Dans une tentative louable pour débloquer les notes, le virtuose commença à frapper les basses du piano avec son pied, ce qui brisa le pied gauche du piano, lequel prit aussitôt un air penché à 35 degrés.
    A ce stade, l’artiste se leva, salua et quitta la scène sous les applaudissements du public. Quand il revint, il tenait à la main une hache de pompier avec laquelle il entreprit de démolir le piano.
    Au bruit effroyable qui s’ensuivit, le personnel de l’hôtel s’affola. Il lui fallut l’aide du gérant, de deeux gardiens, et d’un agent de police attiré par le vacarme, pour réussir à désarmer l’instrumentiste forcené et à lui faire abandonner le piano pour le violon.

  • Le pigeon pigeonné

    Ce pigeonvoyageur historique fut lâché en juin 1953 dans le Pembrokeshire. On attendait son retour à la base pour le même soir.
    Il revint par paquet-poste, mort, onze ans plus tard, en provenance du Brésil. Son propriétaire déclara philosophiquement : « je l’avais considéré comme perdu ».

  • La simplicité du génie

    Tout acte de génie est frappé du sceau de l’évidence. On y trouve une logique et une simplicité profondément satisfaisantes pour l’esprit. Tels ces quelques délits qui furent détectés presque aussitôt après avoir été commis.
    En 1972, J.Egan, de Londres,vola une péniche sur la Tamise et fut aussitôt attrapé. C’était pendant la grève des mariniers, et ce chaland était le seul à avoir pris le large ce jour-là.
    M. J. Ealey commit un cambriolage à détroit en 1968 et abandonna son chien sur le théâtre de son exploit. Les policiers n’eurent qu’à dire au chien : « Où est maî-maître ? », sur quoi le fidèle animal les conduisit immédiatement au domicile du voleur.
    En mai 1976, Vernon Drinkwater et Raymond Heap, de Blackburn, furent convaincus d’avoir volé une voiture, parce qu’ils essayaient de la revendre à son légitime propriétaire.

  • Les grands pirates de l’air

    Nous ne connaîtrons jamais l’identité de l’hommen qui, en 1976, tenta le plus malencontreux détournement d’avion de l’histoire. Lors d’un vol au dessus de l’Amérique du Nord, il bondit de son siège, sortit un pistolet et prit une hôtesse en otage.
    -Emmenez-moi à Detroit ! dit-il
    -Mais nous allons à Detroit ! gémit-elle.
    -Ah ?… Bon.
    Sur quoi il se rassit.
    Peu d’autres cas approchent celui-ci en énormité. Mais, en 1967, un Arabe pris de boisson détourna un avion et demanda à être déposé à Jerusalem. Dans son propre intérêt, l’équipage lui expliqua que là-bas, c’était la guerre, et qu’en sa qualité d’Arabe il serait probablement abattu à vue.
    « Il était tellement saoul qu’il fallat bien le protéger » dit par la suite le commandant de bord.

  • Le spot publicitaire le plus ringard

    La comédienne Pat Coombs est la fière détentrice du record de prises ratées pour une publicité télévisée. En 1973, tandis qu’elle tournait une publicité pour des croquettes de céréales, elle oublia son texte 28 fois de suite.
    Chaque fois, elle n’oubliait qu’une chose : le nom du produit. Quand on lui delanda, 5 ans plus tard, de quel produit il s’agissait, elle répondit : « Je n’arrive toujours pas à m’en souvenir. C’était une espèce de petit déjeuner, mais le nom était pratiquement imprononçable. Tout le monde a été très patient avec moi, mais ça n’a fait qu’aggraver les choses. Chaque fois que la caméra s’approchait de moi, j’étais paralysée parle trac. Et ça empirait de prise enprise. Ca m’a dégoutée des céréales pour la vie. »
    Le film ne fut jamais terminé, et le produit fut retiré de la vente peu après.
  • pikipu, 03.03.2004 à 20:15144920
    >> La splendeur de la voix humaine n’a jamais plus belle expression que lors de la carrière de Florence Foster Jenkins.
    >> La Jenkins, dans son absence de talent, n’était pas eulement médiocre.
    >> Le 26 octobre 1944 elle loua et remplit d’invités le Carnegie Hall de New York pour ses adieux à la scène.Elle commença de façon assez peu glorieuse, par trois notes justes, mais ses admirateurs n’avaient rien à craindre. Elle abandonna très vite notes, clés, portée et tonalité et se retrouva chantant aussifaux que possible sans jamais retrouver une seule note juste.

    Avis aux amateurs, l'enregistrement de ce concert existe en CD.
    Tout simplement incroyable.

    INOUBLIABLE SURTOUT.


    MR_Claude, 02.03.2004 à 15:40144724
    j'ai toujours le livre pas loin, j'en remets bientôt bientôt (ptet pas aujourd'hui)

    San, 02.03.2004 à 15:33144722
    Bon, remontée de sujet pour ceux qui l'auraient pas lu. Un pur delice. :))))

    Léon le Wacky, 10.11.2003 à 19:05121392
    Mais où vont-ils les chercher?!

    MR_Claude, 10.11.2003 à 18:03121388

    Le garage le moins adéquat


    En 1978, un certain Donald O'Carroll mit en vente son pavillon d'Elkwood, près de Dublin. Quand les acheteurs éventuels se présentèrent, ils demandèrent pourquoi quatre marches de ciment menaient au garage.
    L'agent immobilier chargé de la transaction leur dit: "Je pense que le chemin était trop escarpé, ce pourquoi on a fabriqué cet escalier. Je reconnais que ce n'est pas id"al pour ranger une voiture mais ça fait une chambre d'amis très convenable."


    Le congrès antialcoolique le plus gai


    En 1974, la section de Belfast des Alcooliques Anonymes organisa une soirée dansante qui s'acheva en gigantesque bagarre d'ivrognes, après que le bar eut été totalement mis à sec et à sac.
    Le directeur de l'hôtel où se déroulait cette festivité expliqua que les anciens alcooliques n'avaient rien à voir avec l'évènement. Seulement, certains avaient amené leurs amis.


    Pilotage sans visibilité


    L'hypnotiseur Romarck annonça en 1977 qu'il donnerait une démonstration publique de ses pouvoirs supra-normaux. "Je conduirai une voiture les yeux bandés à travers Ilford."
    Le 12 octobre, par-devant témoins, il appliqua deux pièces de monnaie sur ses yeux, puis une couche de coton et un épais bandeau noir. Là-dessus, il monta dans une Renault jaune et se lança dans Cranbrook Road.
    19 mètres plus loin, il emboutit en toute bonne foi l'arrière d'une voiture de police à l'arrêt. Une foule d'admirateurs enthousiastes s'agglutina autour de notre héros, qui expliqua par la suite:"cette voiture était rangée à un endroit défiant tout raisonnement logique".

    manu, 05.11.2003 à 23:10120702
    la belle époque ! :o)

    MR_Claude, 05.11.2003 à 22:52120695
    t'as du faire une gaffe à un moment donné :o)

    olid, 05.11.2003 à 22:49120693
    Zest moi qui a créé le sujet, voyon ;o)

    A l'époque, je pouvais encore HTMLer, et j'ai passé un temps fou à faire le premier message pour constituer un petit bandeau à partir de liens directs vers les images découpées du site officiel... Et les liens des images marchent toujours !!! :o.

    Mais maintenant, je peux pu faire ce genre de truc... M'enfinnnnnnnn ?!!! :o(

    MR_Claude, 05.11.2003 à 22:42120690
    t'avais une alarme sur celui là aussi?
    zacré olid! :o)

    olid, 05.11.2003 à 22:40120689
    :o)))))))))) Merci Cloclo.

    Par contre, faut pô oublier de terminer vos messages par le reconnaissant "M'enfinnn ?!!" ;op

    D'ailleur, mon site marche pu ; conflit de javascript avec la pub Lycos... Menfinnnnnnnnnn ?!!! :o(

    MR_Claude, 05.11.2003 à 22:12120685
    waaaa presque deux ans! :o)

    Bon, j'ai retrouvé par hasard mon bouquin, alors ducoup j'ai envie d'en mettre d'autres...

    La cantatrice la plus bizarre



    La splendeur de la voix humaine n’a jamais plus belle expression que lors de la carrière de Florence Foster Jenkins.
    La Jenkins, dans son absence de talent, n’était pas eulement médiocre. Elle était agressivement et glorieusement infecte.Aucun être au monde, avant ou depuis elle, n’est jamais parvenu à se libérer aussi totalement des contraintes de l’art lyrique. Elle sévissait dans l’opéra, et elle brama héroïquement les arias les plus célèbres avec un abandon rafraîchissant.
    De sa naissance en Pennsylvanie en 1864 à ses débuts publics quarante ans plus tard, il faut dire à sa décharge que ni sa famille ni son mari ne donnèrent jamais le moindre encouragement à ses ambitions musicales. Puis papa lui laissa sa fortune, et, se trouvant à la fois libre et riche, elle se lança à l’assaut du monde musical.
    Son goût pour l’élégance rivalisait avec ses dons vocaux, et, au cours de chaque récital, des publics médusés se virent infliger un minimum de trois changements de costumes. A un moment donné elle apparaissait armé d’une gigantesque paire d’ailes pour interpréter l’Ave Maria. Un instant plus tard elle revenait affublée d’une robe gitane, une rose entre les dents, portant un panier de fleurs, pour agrémenter les vibrants accords de Carmen.
    Dans cet air fameux, elle ponctuait chaque strophe en expédiant des poignées de roses sur les spectateurs. Entraînée par son émotion, il lui arrivait aussi de lancer le panier. Les mélomanes pouvaient toujours savoir si elle allait leur administrer un bis. Elle chargeait son pianiste, le dévoué Cosme McMoon – un saint – de descendre récupérer les fleurs dans la salle pour lui permettre de recommencer son morceau de bravoure.
    Le 26 octobre 1944 elle loua et remplit d’invités le Carnegie Hall de New York pour ses adieux à la scène.Elle commença de façon assez peu glorieuse, par trois notes justes, mais ses admirateurs n’avaient rien à craindre. Elle abandonna très vite notes, clés, portée et tonalité et se retrouva chantant aussifaux que possible sans jamais retrouver une seule note juste.


    Le sonotone le moins efficace.



    Lors d’une visite de routine chez son médecin en 1978, M. Harold Senby, de Leeds, découvrit qu’il entendaitmieux lorsqu’il ôtait le sonotone qu’il portait depuis plus de vingt ans.
    Un examen auriculaire plus poussé révéla que, depuis 1950, il portait l’appareil enfoncé dans sa bonne oreille.


    L’exposition la plus frustrante



    Un exemple quasi-parfait d’étiquetage malencontreux fut découvert en 1971 dans un musée de South Shields. On y exposait une pièce de monnaie romaine, une sesterce frappée entre 138 et 135 vant Jésus-Christ. Toutefois, la jeune Fiona Gordon, 9 ans, fit remarquer qu’il s’agissait en fait d’un jeton prime en plastique distribué par une marque de sodas en échange de plusieurs étiquettes. D’après elle, les dates portées sur le panneau explicatif du musée avaient dans les deux mille ans d’avance.
    Sommée d’apporter la preuve de ses affirmations, elle dit : « c’est tout bête, la marque du soda est gravée dessus. »
    Un responsable du musée reconnut son erreur numismatique en ces termes : « Ce jeton ressemblait à la réplique d’une pièce romaine. Nous nous sommes tout naturellement imaginés que la lettre R gravée dessus signifiait Roma. En fait il s’agissait des sodas Rototo. »


    Le sauvetage d’animal le plus bête



    La grande grève des pompiers de 1978 rendit possible l’un des plus spectaculaires sauvetages d’animal de tous les temps. Vaillament, l’Armée avait pris en charge les sinistres urgents, et le 14 janvier, les militaires furent appelés par une vieille dame de Londres pour rattraper son chat, coincé en haut d’un arbre. Ils arrivèrent avec une promptitude remarquable et remplirent leur mission à la satisfaction générale. La dame, ravie, les invita tous à prendre le thé. En repartant, accompagnés de remerciements et de bénédoctions, ils écrasèrent le chat.


    et enfin une citation:
    "Nous n’aimons pas leur musique. De plus, les groupes de guitaristes ne sont plus à la mode"
    Rapport de lacompagnie de disques Decca, en refusant de prendre les Beatles souscontrat en 1962.
    Le groupe avait été également refusé par Pye, HMV et Columbia.

    MR_Claude, 29.11.2001 à 18:2811574
    Bon, ça faisait bien longtemps tout ça...., on en remet une couche alors!

    L'inventeur le plus frustré



    Entre 1962 et 1977, M. Arthur Paul Pedrick fit breveter 162 inventions, desquelles aucune ne fut jamais comercialisée.
    Parmi ses créations les plus remarquables, on trouve une bicyclette amphibie, des lunettes pour voir dans le brouillard et un système pour piloter une voiture depuis le siège arrière.
    Pedrick s'était lui-même sirnommé "l'unique fondateur des laboratoires de recherches physiques et mécaniques du 77 Hillfield Road, à Selsey, Sussex" et son projet le plus grandiose était d'irriguer tous les déserts du monde en y envoynt constamment des boules de neige depuis les régions polaires au moyen de gigantesques sarbacanes.
    Il déposa plusieurs inventions pour améliorer le sport du golf, dont une balle téléguidée, mais malheureusement, toutes contrevenaient aux règles du jeu.


    La démolition la plus difficile



    La jetée de Margate fut déclarée dangereuse en 1978 à la suite des violentes tempêtes qui ravagèrent les côtes du Kent. Il fallait démolir la jetée avant qu'elle ne s'efffondre et provoque un désastre.
    En janvier 1979, les démolisseurs s'installèrent et firent exploser une gigantesque charge de gélignite. L'explosion fit jaillir des gerbes d'eau à des hauteurs incalculables, sans que l'aspect génral de la jetée fût modifié. Lors de la deuxième "démolition", on retrouva un énorme rivet d'acier planté dans la devanture d'un restaurant de fruits de mer, et les autorités ordonnèrent que les tentatives ultérieures soient effectuées à marée haute. De sorte que l'explosion numéro quatre se déroula à minuit, et réveilla en sursaut toute la population de Margate.
    L'équipe de démolition fit encore six tentatives infructueuses jusqu'à ce qu'un édile de Margate suggère que, en raison des foules qu'elles attiraient, ces explosions deviennent une attraction touristique hebdomadaire.
    Après quatorze essais non transformés, on remplaça les démolisseurs malchanceux par une nouvelle équipe. Après la quinzième tentative, l'immeuble du Secours en Mer s'écroula enfin.


    le plus grand ringard de tous les temps



    Le plus mauvais acteur qui ait souillé les scènes en tous temps et en tout pays fut Robert Roméo Coates (1772-1842). Toutes les pièces dans lesquelles il se produisit, ou presque, s'achevèrent en échauffourées.
    Son incapacité totale à interpréter n'importe quel rôle, jointe à son obstination à porter des diamants de la tête aux pieds, sans souci du personnage, et sa tendance à improviser dans Shakespeare, le rendirent immensément populaire en Angleterre et dans les pays circumvoisins.
    Il s'était spécialisé dans les scènes d'agonie, qu'il préfaçait en déployant un grand mouchoir de soie blanche. Ses morts, toujours interminables, obtenaient un tel sucès, qu'il les bissait la plupart du temps, mourant pui mourant encore de fort bonne grâce.
    Né aux Indes Orientales, fils d'un richissime planteur américain, il débuta tout jeune dans des comédies de salon.
    Quand, à 35 ans, il hérita de l'affaire paternelle, Roméo Coates éprouva la nécessité de dispenser son talent au plus vaste public, et choisit l'Angletterre. Sa foi en son génie dramatique était inébranlable. Le pires critiques ne provoquaient chez lui qu'un sourire méprisant.
    Il débarqua à Bath en 1807, dans un carosse incrusté de diamants, en forme de coquillage, et en portant en blason la devise de sa famille: "tant que je vivrai, je chanterai". Sa manie de rajouter du texte dans celui de Shakespeare ("je trouve que c'est nettement mieux") puis de le déclamer à l'auberge au moment du déjeuner, attira rapidement sur lui l'atention du directeur du Théâtre Royal.
    Tandis que Coates atendait avec confiance la date de ses débuts officiels, le bruit avait courru qu'il s'agissait d'un phénomène, et les billets se vendirent comme des petits pains.
    Enfin une nuit de novembre, il apparut dans son plus grand rôle: "Roméo" (il serait forcé de l'abandonner par la suite, aucune actrice ne voulant interpréter "Juliette" avec lui.).
    La pièce commença sans heurts, mais quand il effectua son entrée, la foule éclata en bravos extatiques, auxquels il répondit par des baisers. Visuellement, Coates était toujours surprenant, et pour l'occasion, il avait choisi d'habiller son Roméo d'une jaquette à rayures bleu-ciel, d'un pantalon écarlate et d'un chapeau blanc littéralement couvert de plumes. Le tout était saupoudré d'une infinité de diamants, et l'impression générale ne correspondait que d'assez loin à la conception shakespearienne du héros: "un jeune calme et bien élevé".
    La pièce se poursuivit sous une pluie de peaux d'oranges, et chaque fois que le public lançait de sonores "cocoricos" à Coates, il s'interrompait sans égards pour Juliette abandonnée sur son balcon, et renvoyait aux spectateurs leurs "cocoricos".
    A un moment, les spectateurs crièreent sur l'air des lampions: "A la porte! A la porte! A la porte!". Ce à quoi Coates, cet amateur doué, croisa les bras et, les regardant avec une fureur contenue, attendit queles cris cessent.
    Ce soir là, la pièce se joua jusqu'au dernier acte, mais s'acheva en bagarre quand Coates fit une entrée imprévue, armé d'une pince-monseigneur, pour ouvrir le tombeau des Capulet
    CEla va de soi, un acteur de ce calibre s'arracha très vite dans tous les théâtres. Le 9 décembre 1811 dans "Le pénitent", Coates n'en finissait plus de mourir en scène. Le public attendait poliment, tandis que son visage se convulsait de plus en plus, spasme après spasme, heureux de savoir qu'on en était à l'acte IV et que Coates une fois défuncté, il y aurait encore tout un acte sanslui. Il mourut enfin et le rideau tomba.
    Après l'entracte, le génial agonisant se présenta devant le rideau, annonçant qu'il n'y aurait pas de cinquième acte ce soir là. En remplacement, il réciterait ses monologues favoris.
    Après avoir embelli les soirées théâtrales londoniennes pendant plusieurs années, il quitta la scène ou il avit englouti toute sa fortune.

    bens, 07.10.2001 à 21:287067
    Comme nous le pensions tous les trois (toi mon Claudinounichou, le vendeur de la fnac, ainsi que mon auguste personne), la tentative s'est soldé par un chou blanc zéro pointé.
    Et oui, c'est malheureusement for me épuised depuis fort longtemps.

    Dieu m'en est témoin c'est une tragédie, mais ma passion n'était pas aussi intense que le cosmos des chevaliers de bronze (enfin, pas cette tapette de Shun ni ce lèche-cul de Seiya), ce qui fait que j'abdique là et que les pauvres bouquinistes lyonnais n'auront pas la joie de me voir apparaître devant leurs yeux ébahis.

    Mais ce qui me chagrine vraiment c'est que je n'aurai pas droit à ton admiration cher Mr_Claude, alors que pourtant c'est l'intention qui compte et que je comptais de ce livre me faire mien, sniff.

    Léon le Wacky, 07.10.2001 à 19:057065
    Tiens, ça me rappelle un gag de Modeste et Pompon (époque Franquin) dans lequel Félix réussit à vendre à Modeste un bouquin qui explique comment devenir un grand écrivain, et dont le premier chapitre s'intitule "Comment causer français comme pas un".

    MR_Claude, 07.10.2001 à 15:057061



    Un surprenant voyage surprise


    En 1971, M et Mrs Farmer de Margate, se rendirent en vacances au pays de Galles. Au début de la semaine, ils s'inscrivirent dans un voyage-surprise qui les conduisit directement à Margate, alors qu'ils s'attendaient à découvrir la Belgique.En reconnaissant Margate, les Farmer faillirent tomber raides morts. Ils avaient rêvé une année entière de s'en éloigner... Refusant dignement une visite guidée de la ville, M et Mrs Farmer allèrent prendre le thé chez eux.




    Va, rime ailleurs


    Peut-être est-ce parce qu'il avait travaillé toute sa vie dans les douanes, mais le poète Edward Edwin Foot a laissé des oeuvres d'une absolue précision, qui ne laissent au lecteur pas la plus petite chance d'interprétation personnelle.
    A peine avait-il créé une image poétique qu'il s'empressait de l'expliquer par une note en bas de page. Prenons par exemple son "Désastre en mer", dont voici le premier vers:
    "Le capitaine scrute la zone enfiévrée (1)"
    (1)expression figurative signifiant dans l'esprit de l'auteur "l'horizon"

    Sa meilleure performance consiste dans les notes expliquant son élégie sur la mort de Palmerston, lesquelles sont plus longues que le poème lui-même. Voici les deux premiers vers:
    "Nous (1) pleurons celui qui est parti,
    Le grand Palmerston (2) au poil gris."
    (1) la Nation
    (2) l'Honorable Henry John Temple, Vicomte Palmerston, Chevalier du Roi, Grand-Croix de l'Ordre du Bain, ex-Premier Ministre du Gouvernement Brittanique, mourut à Brocket Hall, à onze heures moins le quart du matin, le mercredi 18 octobre 1865, âgé de 81 ans (moins 2 jours). Il était né le 20 octobre 1784. Le poème ci-dessus fut écrit à l'occasion de sa mort.




    Le dictionnaire le plus incohérent


    Pedro Carolino est cher à notre coeur. En 1883, il publia un lexique anglais-portugais sans avoir la moindre notion de la langue de Shakespeare.
    Son célébrisiime ouvrage "Nouveau guide de conversation en portugais et en anglais" vient d'être réédité sous le titre plus approprié de "L'anglais telle qu'on la parle". Dès la dédicace, on est averti: "Nous espérons alors qui cette petit livre (du souci que nous l'avons écrit et pour sa utilisation pratique) puissera recueilir l'acceptation des studieuses personnes, et spécialement des jeunes, de qui nous le dédions présentement."
    Carolino embraye sec avec quelques phrases courantes que les touristes portugais pourraient trouver utiles. En voici quelques unes:
    "Dressez vos cheveux"
    "Ce chapeau s'en va bien"
    "Déshabillez-vous en"
    "Accusez-moi auprès de votre frère"
    "Elle fabrique la mijaurée"
    "Vous êtes un bon raseur"
    "Déportez mes bagages"
    Puis il en vient aux dialogues familiers qui comportent entre autres les rubriques "Pour le dire le bonjour" et "Pour le visiter un malade". Le dialogue 18 "Pour le monter à cheval" commence ainsi: "Voici un cheval qui a un vilain visage. Donnez-m'en un autre. Je ne ferai. Il ne sait pas fonctionner. Il respire poussif. Il est fourbu. N'êtes-vous pas honte de me donner une vilaine de la sorte? Il est déchaussé, les ongles à nu."
    Dans la partie anecdotes, Carolino raconte celle-ci, destiné à faire hurler de rire ses auditeurs:
    "Un éborgné joue avec un homme qui a ses deux oculaires qu'il y voit mieux que lui. La^pari est fini. Je gagné, dit l'éborgné, à cause que je vois tes deux oculaires, alors que tu ne m'en vois qu'un."
    Il semble difficile de faire mieux, mais Carolino y parvient dans son chapitre fulgurant "Idiotismes et proverbes". Parmi ceux-ci:
    "Point de monnaie, point d'Helvète"
    "Un tenir vaut mieux que deux vous tiendrez"
    "Caillou qui filoute n'amasse pas mousse"
    "Qui trop baise mal presse"
    Enfin une expression populaire "L'air ne fait pas la chanson" devient dans sa version portugaise anglicisée "Le vent ne fait pas d'air", ce qui laisse rêveur.
    Le génie linguistique de Carolino fut transcendé par le fait qu'il ne possédit aucun dictionnaire anglais-portugais. Mais il possédait un dictionnaire portugais-français et un dictionnaire français-anglais, grâce auxquels il se livra à une traduction au troisième degré. Le résultat dégage une poésie indéniable et une beauté sauvage. Trouve-t-on dans l'anglais ou le français traditionnels une expression plus subtile que "grignoter le marmouset"? Ca vous a une autre gueule que "Croquer le marmot", non?

    MR_Claude, 05.10.2001 à 22:237002
    Alors, les références... En fait c'est un"vieux" bouquin de 1982, je suis pas sûr que tu le trouves facilement, c'est un livre qu'on se transmet dans la famille depuis des générations, euh non... c'est pas ça...
    Auteur: Stephen Pile
    Titre: Le livre des bides (titre original, on sait jamais: "The Book of heroic failures")
    Editeur: Editions du Cygne (je sais pas si ça existe encore ça)
    Voilà, bon courage en tout cas, personnellement, j'en ai jamais vu ailleurs ni entendu parler ailleurs que chez moi, à mon avis, c'est limite collector %))) (pour une fois que j'ai un truc rare). Je précise que c'est pas vraiment de la bd hein, y'a juste des illus de dessinateurs plus ou mons connus (plutôt plus que moins d'ailleurs) en marge de chaque page. M'enfin, voilà si tu le trouves tu as droit à toute mon admiration.
    Allez encore un peu pour la route...


    Comment ne pas se faire banquer


    A rothesay, en 1975, trois hommes s'apprêtaient à braquer le Banque Royale d'Ecosse quand ils se trouvèrent coincés dans la porte à tambour. Les employés durent venir les libérer, et les voleurs, les ayant chaleureusement remerciés, vidèrent honteusement les lieux.
    Ils revinrent quelques minutes plus tard, exprimant l'intention de voler l'argent de la banque, mais personne ne voulut les croire. Ils commencèrent par exiger 5000 livre, ce qui provoqua l'hilarité de la caissière, convaincue d'avoir affaire à des farceurs.
    Assez décontenancé par cette attitude peu encourageante, le chef de la bande réduisit ses exigences à 500 livres, puis à 50 livres, et enfin à 5 livres. A ce stade la caissière hurla de rire.
    Alors, l'un des complices sauta par dessus le comptoir, et tomba malencontreusement sur le dallage, se brisant une cheville. Les deux autres prirent la fuite, mais se retrouvèrent coincés dans la porte à tambour, chacun poussant désespérément ensens contraire.


    Détournement de mineure


    Darsun Yilmaz, de Damali, quelque part sur la Mer Noire, se voyant repoussé avec dédain par la file de son voisin, se mit en tête de l'enlever.
    Peu après minuit, l'intrépide Yilmaz surgit dans le jardin de sa bien-aimée, une échelle sur l'épaule. Une fois dans sa chambre, il lui jeta sa couverture sur la tête, et la descendit jusqu'à sa voiture, chuchotant dans l'extrèmité de la couverture susceptible de pouvopir les entendre.
    La voiture fonça dans la nuit, le ciel luisait d'étoiles romantiques et le galant avait la joie au coeur.
    Toutefois, quand il déballa son précieux chargement et s'apprêta à poser sur sa bouche un baiser enflammé, il s'aperçut avec un certain désappointement que c'était la grand mère de la dulcinée, une dame solide de 91 ans, qui répondait avidement à sa passion.


    (même dans un film, on oserait pas de trucs gros comme ça... %))) )

    bens, 05.10.2001 à 18:166987
    Vas-y Claudie, n'hésite pas à continuer c'est trop drôle.

    Au fait, pourrais-tu me donner les références du livre stp (titre exact, éditeur...), j'envisage de le faire mien. Et si tu le faisais ce soir ça m'arrangerait même, vu que demain c'est samedi...

    MR_Claude, 05.10.2001 à 11:556951


    La projection la plus trouble


    Rio de Janeiro, novembre 1974. Au cinéma La Pampa, on projetait "L'Exorciste". Le public devint houleux en voyant un énorme rat se promener ça et là devant l'écran panoramique. Le peu d'attention qu'il portaint encore au film fut encore plus troublée par l'apparition d'une ouvreuse qui se mit à poursuivre le rat avec un balai.
    Ces évolutions gênaient la vue des spectateurs, et brisèrent tout le suspense de la scène des vomissements métaphysiques. De toute part jeillirent les cris furieux de "enlevez-les".
    Se méprenant sur les voeux des spectateurs, l'ouvreuse, ayany assomé le rat d'un coup de balai, se mit à ôter tous ses vêtements. Elle dansait nue dans la lumière du projecteur quand une escouade de policiers en armes vint faire évacuer la salle.


    Pour en finir avec Shakespeare


    Si vous voulez monter un festival Shakespeare, il vous sera difficile de surclasser celui qui se déroula à Strafford-sur-Avon en 1769 pour célébrer le bicentenaire de la naissance du barde. Ces festivités furent organisées par l'acteur David Garrick.
    Pour commencer le festival se déroula avec cinq ans de retard, et au mauvais mois. Mais cela n'était qu'un début. Un orage torrentiel noya tous les feux d'artifice, dont aucun ne fonctionna. Un mur s'écroula dans la Rotonde, assomant Lord Carlisle, la plus haute personnalité présente. Puis la rivière déborda, inondant tout et obligeant Mrs Baddeley à chanter "O toi douce rivière Avon" sous un auvent. Le cortège triomphal fut annulé deux fois, et au bal costumé, les joyeux ripailleurs dansèrent le menuet, de l'eau jusqu'aux genoux. A la sortie, 150 d'entre eux tombèrent dans un fossé.
    Poyr couronner le tout, une seule réplique de Shakespeare fut citée au cours de ces quatre funestes journées, et la citation était fausse! Le quatrième jour, la fête s'acheva en eau de boudin, et tout le monde s'en alla à l'hippodrome célébrer la naissance de Shakespeare.


    Les voyants les plus mirauds


    Un congrès de la voyance se déroula en avril 1978 à Paris, à l'hôtel Sheraton. Diseuses de bonne aventure, cartomanciennes et lecteurs de marc de café ou de boules de cristal s'y présentèrent en grand nombre, et la manifestation attira d'innombrables curieux.
    Le dernier jour, un journaliste anglais demanda s'il y aurait un autre congrès l'année suivante.
    "Comment voulez-vous qu'on le sache?" dit une des voyantes...

    MR_Claude, 03.10.2001 à 15:026853
    Allez deux petits exemples (c'est dur d'en choisir):

    La pompe à incendie la moins efficace


    En 1973, un incendie se déclara au 2 Crisp Road, à Henley. Les occupants téléphonèrent aux pompiers locaux, pour apprendre que ceux-ci participaient à un exercice d'entraînement hors du village.
    Les occupants, alarmés s'empréssèrent de téléphoner aux pompiers du village voisin, Wallington, qui envoyèrent aussitôt une voiture-pompe. A mi-chemin, le moteur surchauffé brûla, et les soldats du feu sortirent du véhicule en toussant et pleurant.
    Bien que le réservoir ad hoc contînt deux mille litres d'eau, ils ne purent s'en servir, le moteur de la pompe se trouvant à l'intérieur de la voiture en flammes.
    A ce moment, la brigade de pompiers locale, de retour de son simulacre d'incendie, surgit sur la route. Les pompiers s'arrêtèrent et déclarèrent qu'ils n'avaient plus une goutte d'eau, ayant tout usé à force d'arroser une prairie. Ils firent cependant de leur mieux, tandis que les pompiers de Wallington arrêtaient les automobilistes pour leur emprunter leurs extincteurs.
    Quant à l'incendie du 2 Crisp Road, il fut circonscrit par les sinistrés eux-mêmes à grand renfort de seaux d'eau.

    Le bulletin météo le plus hallucinant


    A Jeddah, après une importante inondation, la Télévision Arabe transmit en janvier 1979 le bulletin météorologique suivant: "Nous regrettons de ne pouvoir vous donner le temps qu'il fait. Nous obtenons nos bulletins météo de l'aéroport, qui est fermé en raison des intempéries. Nous vous donnerons le temps qu'il fera demain dès que le temps nous le permettra."

    Thorn, 03.10.2001 à 14:566850
    Bens, moi, je l'ai lu entièrement jusqu'au bout !!!! Mais bon, c'est assez long... T'aurais pas pu résumer, Olid ? ;o)

    MR_Claude, 03.10.2001 à 14:506849
    Bon, je vais réutiliser ce beau sujet pour vous fair part de quelques extraits d'un livre (rassurez-vous ce sera moinslong que notre gars Olid). Il s'agit du "Livre des Bides" écrit par un anglais Stephen Pile, et traduit en français sous l'impulsion de Gotlib et illustré par de nombreux dessinateurs: Gotlib, Alexis Edika, Franquin, loisel, mezieres, F'murr, Will... (comme quoi on se rapproche de la bd là...). Il s'agit de recenser, les plus plus beaux bides, les eches les plus retentissants, ou les ratés les plus minables, toujours dans le but de faire rire. Un livre dont on peut lire quelques pages avant de s'endormir et être assuré de se marrer encore le lendemain.
    Je ne serais long que cette fois-ci qu'en vous livrant la préface du maître Gotlib.
    "Stephen Pile, responsble de la magistrale compilation qui suit, s'exprime ainsi dans l'introduction à l'édition anglaise de son livre (je traduis): "le succès est surestimé. Chacun implore le, en dépit journalière preuve que de l'homme, réel génie repose en tout-à-fait opposée direction. L'incompétence est ce que nous sommes bons à: elle est la qualité qui distingue nous des animaux et nous devrions apprendre à révérer elle". Fin de citation.
    Ce texte, lourd de sens, m'a plongé dans des abîmes de réflexion dont je vous ferai grâce (mise à part celle, douloureuse découverte, par laquelle j'étais amené à reconsidérer totalement mes compétences en matière de traduction. A partir dela langue anglaise notamment).
    Toujours est-il que le sujet du présent livre pouvant se paraphraser par: "De l'Insuccès considéré come un des Beaux-Arts (si Stephen Pile s'était appelé Thomas de Quincey), l'entreprise comportait de nombreux pièges que l'auteurasu habilement éviter. Le principal étant, d'écrire un livre sur l'Echec. Je m'explique.
    En toute logique, ce livre se devait d'être une réussite. Faute de quoi son auteur n'aurait plus été en accord avec lui-même. On l'aurait taxé d'insincérité, on se serait gaussé de lui en le traitant de "rigolo" et on lui aurait lancé des cailloux. Mais voilà: le livre fut, Outre-Manche, un énorme succès. "L'un des rares livres qui m'ait fait hurler de rire" en dit un monsieur de "l'Express du Dimanche" (Sunday Express), tandis qu'un autre, des "Temps Irlandais" (Irish Times) n'hésite pas à le qualifier de "Livre le plus drôle del'année". Ainsi donc, Stephen Pile a tenu et gagné ce pari hasardeux et paradoxal: réussir un livre sur l'Echec. Rien que pour cela, il mérite d'ores-et-déjà sa statue.
    Il faut noter au passage que le théorème "Réussir un livre traitant de l'Echec" n'est pas valable dans l'autre sens. Si Untel, par eemple, souhaite écrire un livre traitant de la Réussite, il serait maladroit qu'il le conçoive dans un but avoué d'échec (échec des ventes en librairie par exemple). Sauf... si ce untel s'appelle Stephen Pile, puisque cet individu semble avoir choisi l'Echec comme Philosophie de l'existence. Il apar conséquent eu le nez creux, comme on dit vulgairement, en prenant justement l'Echec comme thèse de son livre. Ce qui l'a amené directement à échouer dans son entreprise (pour être en accord avec lui-même) et partant, à la réussite.
    Imaginez un instant que, fidèle à sa Philosophie, il ait décidé d'écire le livre des Réussites. de deux choses l'une. Ou bien c'est effectivement une réussite et tout ce à quoi Stephen Pile a voué son existence s'écroule comme un château de cartes. Ou bien c'est un échec et il a une fois de plus gagné son pari. Mis à part le fait qu'au lendemain de sa parution, on solde ou pilonne l'ensemble du stock et que son auteur ne ramasse pas un rond. La précédente démonstration dont le bon sens n'a d'égale que sa rigueur mathématique n'est là que pour prouver le fait suivant: mieux vaut faire un bouquin sur l'Echec qui soit une réussite qu'un bouquin sur la Réussite qui fasse un bide. C'estentre ces deux propositions séparées par une frontière extrèmement ténue que Stephen Pile a su choisir avec bonheur. D'où son fameux "nez creux" cité plus haut. Je ne sais pas si vous me suivez. En tout cas, je ne recommence pasdu début, je vous le dis tout de suite.
    Et puis au diable Ethique et Philosophie, qu'elles soient d'Echec ou de Réussite! L'important est d'entrer en hilarité, au sens où l'on entre en religion, c'est-à-dire avec de grands rires douloureux. Inutile donc d'en dire plus, ouvrez n'importe où, lisez n'importe quel paragraphe au hasard, et dites m'en des nouvelles.
    Par ailleurs est-il bien nécessaire de signaler que tout cela est évidement authentique et vérifiable? Ces anecdotes, si elles étaient inventées, ne présenteraient plus aucun intérêt. Et la vie même perdrait son sens.
    Enfin, et pour terminer, il vous faut noter que l'adaptation française estde Michel Lebrun qui n'est rien moins que le Traducteur Officiel des Ecrits de Woody Allen (toute personne se prévalant de ce titre ne pouvant être qu'un misérable imposteur). Ajoutez à cela les illustrations dûes à quelques grands noms de la Bande Dessinée et vous aurez alors, réunis, tous les ingrédients pour faire de ce Livre des Bides la seule et unique choqe qu'il se devait d'être: une Réussite.
    Car en effet, si, philosophiquement fidèle aux principes Ethiques de l'Auteur, l'option d'un échec avait été retenue comme Prolégomènes, il auraitalors été nécessaire... ah non, merde, je vais pas recommencer.
    Gotlib"

    La vache j'ai été long quand même... je m'olidifie moi %)))

    Léon le Wacky, 01.10.2001 à 22:196777
    Moi, je fais souvent des gaffes, mais jamais (rarement?) de gaffes d'envergure. C'est normal, je n'ai pas le génie d'un Gaston, même si, à mon grand regret, j'ai croisé quelques Boulier et quelques De Mesmaeker dans mon existence. En revanche, peu de Longtarin, mais c'est normal aussi, vu que je ne conduis pas.

    bens, 01.10.2001 à 21:356776
    J'ai fais une gaffe... j'ai essayé de lire les petits messages de ce cher olid ;-D
    Remarquez j'ai pas trop perdu de tps, puisque après avoir lu le début j'ai un peu (enfin bcp) zappé certains passages. Je suis bien allé voir la fin pour voir si ça s'améliorer, mais j'avais pas l'impression...

    Question véridique : qqun a-t-il lu entièrement ça jusqu'au bout ?
    (et j'insiste autant sur le entièrement que sur le jusqu'au bout)

    bens, 28.09.2001 à 3:546569

    Soit pas triste olid déprime pas, moi au moins je t'aime bien !!!
    (et puis de toute façon sur bulledair ce sont que des gougnafiers (n'est-ce pas), alors si ils te répondent pas c'est normal après tout)

    Même hier soir, j'ai vu ton sujet je me suis dit il est cool, j'aimerais bien il répondre mais j'ai pas d'idée je vais plutôt aller dormir. Remarque moi aussi je pensais que y'aurait du monde, les voies du destin seraient-elles impénétrables ?
    En tout cas ce soir...euh... ben en fait c'est le même cas qu'hier donc bon... (j'ai même pas eu le temps de lire ta gaffe à gogo, ce sera pour demain ou après-demain plutôt)
    Mais déprime pas stp (sinon moi j'ouvre un sujet "l'olidathon: écrivez un message pour olid ça lui fera plaisir !!!").

    olid, 28.09.2001 à 2:186566
    Cà, c'est une super gaffe ; la France qui perd une guerre (comme d'habitude, vous me diriez !!!), l'histoire ci-dessous m'a été racontée par un ancien du 43° Régiment d'Infanterie où d'ailleur j'ai fais mon service militaire, elle m'a tellement ému que je peux pas ne pas vous en faire profiter. Préparez le pop-corn, car c'est un peu long :

    Appelé sous les drapeaux le 15 octobre 1938, je fus incorporé au 2ème bataillon du 43ème régiment d'infanterie où je fus employé dès les premiers jours comme secrétaire de la 2ème compagnie.
    Au mois d'août 1939, le régiment était en manoeuvre au camp de Mourmelon (Marne) pour sa période annuelle d'instruction.

    Le 22 août, nous recevons l'ordre de regagner notre caserne de Lille afin de mettre sur le pied de guerre notre bataillon et quitter la caserne. Il fallait laisser la place aux réservistes. Le lendemain soir, nous quittions notre garnison pour gagner Beaucamps près de Lille, puis Bellaing près de Valenciennes. J'assurais, à cet endroit pour quelques jours, la mission d'agent cycliste de liaison entre le bataillon et la compagnie.
    Du 23 août au ler septembre, des réservistes arriveront et complèteront nos effectifs du temps de guerre.

    Le 3 septembre, nous apprendrons par la radio que la mobilisation générale est décrétée et que la guerre éclate. Nous ferons alors mouvement à pied jusque Bévillers (près de Cambrai). Puis, en utilisant les convois automobiles du Train des équipages, nous nous déplacerons dans la Marne (à Maurupt le Montois, près de Sermaize les Bains) où nous resterons un mois. Nous coucherons sur la paille dans une école réquisitionnée. Nous nous fixerons ensuite dans l'Oise, à Orvillers-Sorel, dans la région de Tricot, petit village situé sur la route Paris - Lille. Nous logions dans des maisons désaffectées du hameau de Sorel. Le bureau de compagnie était installé dans une dépendance de la ferme Caron.
    C'est l'époque de la "drôle de guerre". L'hiver 1939-1940 a été particulièrement rigoureux et neigeux. Au début, nous couchions sur la paille à même le sol et grelottions, puis des bas-flancs ont été installés, rendant nos nuits plus supportables. Plusieurs alertes avaient marqué notre stationnement jusqu'au 10 mai 1940 où nous avons reçu l'ordre d'alerte générale n°3 et d'embarquement immédiat. Nous apprendrons, par différentes sources, que les forces allemandes ont attaqué sur un large front et pénétré en Belgique, en Hollande et au Luxembourg. Cela faisait six mois que nous attendions ce jour dans ce coin perdu ; beaucoup de camarades étaient lassés ou s'ennuyaient. Les permissions étaient rares ou exceptionnelles et le moral était bas... Heureusement que la nourriture était abondante et le vin distribué avec largesse. Les hommes comprenaient la gravité des évènements. Le souvenir des combats tragiques de la guerre 1914-1918 racontés dans les familles par les anciens combattants étaient présents dans leurs esprits. Nous partions au "casse-pipe". Mais, embrigadés et entraînés par des officiers de valeur en qui nous avions confiance, nous partions faire notre devoir. Nous ne connaissions pas l'heure du départ. Nous attendions les autobus...
    Nous prenons place dans des autobus de la R.A.T.P. réquisitionnés qui prennent aussitôt la route vers le nord ; le convoi grossissant au passage par l'arrivée d'autres unités du régiment qui stationnaient aux alentours. Passés Noyon, nous arrivons sans encombre à Gouzeaucourt (Nord) où une alerte aérienne nous fait stopper. Nous repartons ensuite pour Douchy-les-Mines (près Bouchain) où nous nous arrêtons le soir. C'est là que j'ai vu pour la première fois, un combat aérien d'appareils français avec de nombreux appareils ennemis et entendu le bruit de bombardements lointains.
    Appelé à la mairie par le commandant du bataillon, j'y dressais des plans, évidemment secrets, de la future zone de combats qui nous était impartie. C'est ainsi que j'apprenais que le bataillon devait tenir le secteur d'Hévillers sur la Dyle, petit cours d'eau affluent de l'Escaut, près de Gembloux (Belgique).

    Le 11 mai, la population belge en délire nous salue en criant "Vive la France". Nous traversons Mons puis Nivelles où de nombreux incendies et des bâtiments endommagés témoignent du passage terrifiant de l'aviation ennemie. La nuit est venue. A diverses reprises, des alertes aériennes font arrêter le convoi, feux éteints. La marche est lente et paraît interminable. Nous traversons des villages qui semblent déserts. Des lueurs d'incendies illuminent le ciel au loin...

    Le 12 mai à l'aube, les autobus s'arrêtent enfin, nous laissent et font demi-tour.
    Fatigués par une nuit sans sommeil, nous nous arrêtons à proximité d'un bois et nous nous endormons, allongés à même le sol. Au réveil, un café chaud est distribué. Nous prenons conscience des graves périls qui nous attendent. C'est à Hévillers que nous allons prendre contact avec l'ennemi. Nous nous dirigeons vers nos emplacements de résistance le long de la ligne de chemin de fer Bruxelles - Namur.
    Les camarades des sections creusent des tranchées... Des avions d'observation à croix gammée passent très haut. On pressent de graves évènements et l'inquiétude nous gagne.
    Le lieutenant Lavoine est notre commandant de compagnie ; je suis son secrétaire. Il ne porte pas le casque comme nous tous mais un large béret qu'il ne quitte jamais. Il est pour nous un chef digne, brave, inspirant confiance. Il me prie de faire un croquis panoramique de la zone de combat devant nos positions puis je remplis divers imprimés et états des effectifs. Nous sommes assis sur des caisses de munitions dans un chemin creux desservant les champs, perpendiculaire à la voie ferrée que nous voyons à 400 m devant nous.
    Nous descendons, quelques camarades et moi, chercher des vivres au village. C'est le jour de la Pentecôte, des communions solennelles. Les cloches sonnent, il fait très beau ; si ce n'est le va-et-vient de soldats casqués, on se croirait en temps de paix...
    Les gens s'apprêtent à quitter leur maison. Ils attendent l'ordre d'évacuation. Cependant, les Allemands ne sont pas loin, leurs avions d'observation continuent de passer au-dessus de notre secteur, des mitrailleuses sont braquées vers le ciel. Une attaque aérienne sur le village oblige à nous abriter dans une grange. La population fuit vers la France avec de pauvres bagages : voitures d'enfant, bicyclettes, chariots attelés de chevaux de labour. Nous regagnons nos emplacements.

    Le lundi 13 mai, l'ennemi se heurte à nos positions. Le 15ème R.A.D. de Douai commence à tirer des salves d'obus. Ils passent au-dessus de nous en déchirant l'air. L'artillerie allemande riposte. De nombreux impacts se remarquent autour de nous et plus particulièrement du côté de Mont Saint Guilbert. Suit une légère accalmie. Sortis de nos tranchées respectives, nous nous installons, le lieutenant Lavoine et moi, dans le chemin creux. Il me dicte un ordre. Tout-à-coup, des balles perdues passent près de nous en miaulant. Ouf ! nous l'avons échappé belle !
    Alors que les tranchées des camarades sont presque terminées, la mienne est à peine commencée et ne peut me protéger. Avec mes camarades, un agent de liaison et le clairon de la compagnie, nous l'approfondissons. C'est ce jour-là que nous entendons dire qu'il y a des parachutistes allemands tombés derrière nos lignes. Une patrouille (dont je fais partie) est aussitôt désignée pour les annihiler : des coups de feu sont échangés entre soldats français : une véritable panique s'était emparée de nous. Heureusement, à ma connaissance, il n'y a pas eu de victime.

    Le 14 mai, tout s'accélère. Les Stukas, par vagues de plusieurs appareils, ayant repéré nos tranchées (les terres crayeuses extraites sont très visibles sur le terrain ensemencé de blé), commencent leur oeuvre de destruction et de démoralisation, piquant vers nous, sirènes hurlantes, crachant le feu de toutes leurs mitrailleuses, lâchant leurs bombes, passant à quelques dizaines de mètres au-dessus de nous, recroquevillés au fond de la tranchée. Nous sommes complètement apeurés au milieu du vacarme grandissant des explosions toutes proches qui font trembler la terre. Après le passage des avions, les artilleries des deux camps reprennent leur pilonnage qui dure toute la journée.
    La nuit du 14 au 15 mai apporte quelque répit: les tirs se font sporadiques. Je m'endors au fond de la tranchée... Vers minuit, je suis brusquement réveillé par des obus qui tombent au bord de la tranchée, la comblant partiellement et me couvrant de terre. Je suis terrorisé. Peu après, à l'aube, nous apprenons la mort d'un observateur du 15ème R.A.D., tué à quinze mètres devant nous par un obus.

    Le mercredi 15 mai amène une recrudescence des attaques aériennes. Par vagues de vingt à quarante appareils, les stukas reprennent leur ballet infernal. Aucun appareil français n'apparaît dans le ciel : un sentiment d'abandon nous gagne. A la fin de l'après-midi, l'ennemi attaque nos positions. Le 15ème R.A.D. tire toujours ; les obus passent au-dessus de nos têtes en déchirant l'air. Ces tirs clouent sur place l'infanterie ennemie et empêchent l'arrivée des renforts. Nous restons terrés dans nos tranchés car les obus continuent de tomber autour de nous. Vers 21 heures, un agent de liaison en motocyclette arrive de l'arrière par le chemin creux, cherche le lieutenant Lavoine parti visiter les sections malgré les bombardements, lui remet un ordre de repli, à notre grande surprise. Nous ne savions pas que les Allemands avaient percé nos lignes avec des engins blindés sur les deux ailes de la lère D.I.M. et entre notre régiment et le 110ème R.I.
    Traînant des caisses de munitions, nous courons vers l'arrière à travers champs, sous un déluge d'explosions et de mitraille et nous gagnons un petit bois afin de nous abriter. Des obus tombent autour de nous, très près. Les Allemands ont-ils observé notre repli ? Ils allongent leur tir. Nous continuons en courant vers l'arrière. Déjà, des mitrailleurs ont pris positon en haut d'une crête ; un lieutenant les commande. Leur mission consiste à retarder l'ennemi pour assurer notre repli. Les camarades se sont égaillés dans d'autres directions. Je me retrouve avec un bon copain, motocycliste au P.C. du bataillon. Nous nous engageons sur la route de Nivelles par Bousval et Genappe.
    Je revois encore cette route pavée, toute droite, bordée de grands arbres, à ce moment totalement déserte. Une silhouette se profile au lointain. Toujours hantés par cette idée fausse que les parachutistes ennemis attaquent nos arrières, nous nous approchons avec précaution, nous défilant dans le fossé bordant la route et derrière les arbres.
    Il s'agit, en fait, d'une pauvre vieille femme marchant avec peine en pleurant. Nous l'aidons à se rendre jusqu'à la ferme la plus proche. Nous nous dirigeons vers Nivelles. Nous nous arrêtons à Mons, exténués, à l'entrée d'un boulevard extérieur. Le repli général est commencé, des convois militaires de toutes armes passent sans discontinuer et gagnent la France. Les habitants fuient devant l'envahisseur.
    Les pieds en sang, un brodequin décousu et baillant, j'éprouve les plus grosses difficultés à marcher. Je m'assieds au bord du trottoir, appuyé contre un arbre et m'assoupis. J'ai soif, j'ai faim, je suis fiévreux... Une ambulance s'arrête, le chauffeur me fait monter et je me retrouve ainsi à Valenciennes avec d'autres blessés. A l'entrée de la ville, il m'est donné une paire de chaussures neuves, provenant d'un proche magasin. Je n'avais pu faire ma toilette depuis le 10 mai. Je souffrais terriblement des pieds et ne pouvait marcher. Une chenillette de notre régiment s'arrête, me conduit jusqu'à Saultain dans une ferme, déjà occupée par des soldats, où je peux enfin changer de vêtements, me faire soigner, me restaurer et me reposer.

    Le 17 mai, le bataillon reconstitué partiellement mais amoindri, transporté par camions, reprend la route vers Somain où nous retrouvons les échelons et équipements de ce qui reste du régiment. Sur la nationale, vers Marchiennes, le convoi s'arrête longuement puis fait demi-tour pour gagner Villers-Campeau où nous nous abritons dans le bois pour échapper aux vues aériennes. De là, je vois le clocher dAniche où j'habite, à trois kilomètres.
    N'y tenant plus, malgré l'état d'alerte, j'emprunte une bicyclette dans la ferme voisine et retourne chez moi. Je déjeune avec mes parents et leur recommande de partir aussitôt avec les autres réfugiés. Je reprends la route.

    Le samedi 18 mai, des avions ennemis prennent la gare de triage de Somain pour cible. Cette gare est située à 300 m du bois où nous sommes. Nous voyons les explosions. Des bombes tombent sur des wagons remplis de munitions et tout saute dans un vacarme infernal... Des incendies se déclarent. Le samedi se passe dans l'attente du départ.

    Le dimanche 19 mai, une messe de plein air est dite par l'aumônier du régiment à laquelle participent de nombreux soldats. Nous avons l'ordre de partir. Il fait chaud. Nous sommes trop vêtus : capotes de drap, casque, musette, bidon, cartouchières, couverture en bandoulière et fusil à l'épaule comme les poilus de 14-18. Au prix d'une marche fatigante, survolés par les avions ennemis volant bas, croisant les colonnes d'évacués, nous arrivons à Beuvrages, près de Valenciennes, où nous couchons dans une ferme, sur la paille.

    Le 20 mai, vers 5 heures du matin, nous reprenons notre marche, traversons la forêt de Raismes et de Saint Amand où nous faisons halte. Sur la route de Saint Amand - Condé, une maison isolée sert de refuge à notre section. L'artillerie ennemie commence à tirer, nous nous abritons dans la cave. Nous apprenons que nous sommes à proximité immédiate de la ligne de défense principale qui suit l'Escaut. La 2ème compagnie prend position devant le bloc dit "du moulin" surmonté d'une tour. Il est situé sur un point haut entre Bruille Saint Amand et Odomez, à Notre Dame aux Bois. Il n'y a ni porte, ni plaques blindées aux ouvertures. Il n'est pas armé ni ventilé. Des fossés antichars ont été creusés dans l'alignement d'autres blocs. Les sections creusent des tranchées le long de l'Escaut qui passe dans le thalweg.
    Le lieutenant Lavoine installe son P.C. dans le bloc. Un couloir central dessert deux salles circulaires. Une échelle permet d'accéder au haut de la tour où existent des embrasures d'observation et de tir. De là, on découvre tout le secteur; un guetteur s'y installe.
    Des sacs de terre sont placés en chicane à l'entrée du bloc. Des mouvements ennemis sont signalés devant notre secteur. L'artillerie commence à bombarder nos positions. Des avions d'observation ennemis survolent, à basse altitude, nos emplacements.
    Nous sommes entourés de champs et de prés. Les fermiers ont abandonné leurs exploitations. Les vaches errent dans les champs. Les villages ont été évacués.

    Le 21 mai vers midi, l'artillerie ennemie commence à tirer. La tour du moulin est prise pour cible ainsi que le secteur devant nous, là où sont terrées nos sections. Les premiers blessés sont amenés au bloc. Il n'y a ni docteur, ni infirmier. On utilise nos pansements de premier secours. Les blessés sont allongés sur la paille sur le sol, dans la salle à droite, en entrant. Ils souffrent et gémissent. Le ravitaillement se fait avec difficulté. Les chenillettes ne peuvent plus approcher l'ouvrage et servent la nourriture à partir du chemin creux où elles se défilent. Il est vrai que l'approche du bloc devient très difficile : des obus tombent à chaque instant aux alentours. Des obus de mortier percutent derrière l'entrée, crevant les sacs de terre. Malgré le bombardement, mon camarade René Berteloot de Saint-Omer, agent de liaison, apporte les ordres du bataillon au lieutenant Lavoine, en suivant le chemin creux. Il nous apprend que de violents bombardements se sont produits en forêt de Raismes, sur nos trains régimentaires.

    Le 22 mai à l'aube, les tirs sur la tour du moulin reprennent plus denses encore que la veille. Des camarades aménagent les ouvertures du bloc. Ils placent des sacs de terre dans les créneaux laissant une fente pour tirer. Toute la journée, nous supporteront le terrible bombardement. Vers 15h00 nous apprendrons la mort de l'adjudant-chef Vincent, chef de section, tué par un obus ; avec deux planches de caisses, je ferais une croix et y inscrirais son nom.
    La tour est touchée de plein fouet. Le caporal-chef Averland, en observation dans la salle du haut, est touché mortellement... Vers le soir, le bombardement redoublant d'intensité et ne pouvant plus tenir leur position, des camarades des sections devant nous, se replient au bloc. Les chenillettes de ravitaillement ne peuvent plus nous atteindre. Nous avons faim et soif.

    Le 23 mai, les Allemands franchissent l'Escaut vers le pont d'Hergnies et se sont avancés vers nos avant-postes auxquels ils se sont heurtés, le bloc "du moulin", paraissant être leur objectif. Ils s'acharnent sur la tour et le martèlement ne cessera plus ni le jour, ni la nuit. Impossible de dormir la nuit, le bloc tremble, le béton s'effrite.
    Les blessés geignent et souffrent... La faim continue de nous tenailler. Je mange des oignons au vinaigre qu'un camarade a trouvé dans une cave du village. Je soulage comme je le peux mes pauvres camarades blessés et prie pour eux.

    Le 24 mai, au lever du jour, une brume épaisse s'installe sur l'Escaut. Le lieutenant Lavoine me fait sortir du bloc et me montre nos positions. Il pressent une attaque sur le secteur. Effectivement, l'ennemi a concentré ses forces et a passé le canal devant nos emplacements. L'artillerie tire sans discontinuer sur la tour bétonnée, la brèche s'élargit et un deuxième observateur est tué.
    Par-devant, dans les sections, les pertes sont importantes. Les blessés sont ramenés vers le bloc. Le 43ème RI recule sous la pression. Ce qui reste de la 2ème compagnie se regroupe au P.C., derrière la tour. Le lieutenant Lavoine donne l'ordre de contre-attaquer. Béret sur la tête, revolver au poing, il montre l'exemple. Tous, nous nous élançons à travers la mitraille, tirant sur des formes courant dans le champ de blé. Les assaillants reculent. Certains groupes combattent corps à corps. Les hommes reprennent leurs positions puis ils sont de nouveau attaqués. Une nouvelle attaque sera repoussée et de nouvelles victimes seront à déplorer, qui seront ramenées au bloc.

    Le 25 mai, nous apprendrons que le régiment dont notre 2ème bataillon a repoussé l'ennemi plusieurs fois vers l'Escaut, dégageant ainsi la ligne de soutien et le bloc "la tour"... Le village de Notre Dame au Bois a été bombardé par l'aviation, de nombreuses maisons brûlent... Une fumée intense couvre le front et une forte odeur de poudre se répand à la suite des explosions, pénètre et envahit le bloc. Le 15ème régiment d'artillerie tire des feux de barrage pour clouer au sol les assaillants. L'artillerie allemande continue de tirer sans discontinuer.

    Le 26 mai, canonnades et fusillades redoublent d'intensité la nuit et perdurent le jour venu. Vers 5 heures du matin, les Allemands attaquent et sont d'abord contenus puis, sous la violence des assauts, des éléments de nos sections sont contraints de se replier vers le bloc.
    Des canons de gros calibres continuent de viser le haut de la tour. Les embrasures sont atteintes par des obus spéciaux. Les obus percutent le béton. Un bruit assourdissant est perçu à chaque impact. Le bloc entier est secoué. Sous la tour où nous sommes, l'atmosphère devient maintenant irrespirable : l'odeur de poudre s'ajoute aux fines poussières et cailloux qui se détachent du plafond et des murs en béton. Nous ne savons pas que nous sommes à demi encerclés et que les blocs voisins ont été détruits.
    Un nouvel assaut ennemi a lieu vers 10 heures. Notre situation devient critique. Des mitrailleurs tirent au travers des embrasures. Beaucoup de camarades des avant-postes se sont repliés au bloc. Vers midi, après une recrudescence des bombardements, c'est le "sauve qui peut", annoncé par un adjudant-chef replié au bloc. Par groupe de deux, entre deux explosions, les soldats sortent du bloc en courant et en se défilant vers le chemin creux situé à quarante mètres en arrière. Je cours vers le village de Notre Dame au Bois où des sections sont encore en position aux fenêtres des habitations, prêts à tirer. Par bonds successifs, je gagne la forêt de Raismes avec d'autres camarades. Des obus éclatent en l'air (schrapnels), d'autres explosent au sol, non loin de nous. Ces explosions nous suivent; les tirs s'allongent en même temps que notre progression.
    Nous arriverons dans la forêt de Saint Amand affamés et épuisés. Nous gagnerons Hasnon où nous savons trouver la cuisine roulante du bataillon. Après un bref repos, nous avons l'ordre de nous diriger vers Lille. Nous pensons au triste sort de nos camarades blessés, laissés au bloc...

    * * * * *

    Après mon retour de captivité, j'apprendrais que 232 de mes camarades ont laissé leur vie dans ces combats qui n'ont duré que six jours. L'importance des pertes démontre leur âpreté. Un monument, érigé sur le bloc de "la tour du moulin", rappelle le sacrifice de mes camarades que je pleure encore au aujourd'hui.
    Leurs noms figurent, inscrits à jamais, sur la pierre. Chaque année, je m'y rends et prie pour eux.

    (La suite ci-dessous) (j'ai découpé en plusieur messages car ça a planté quand j'ai essayé de l'envoyer, et pis je suis sympa j'ai fais en sorte que vous puissiez lire du haut vers le bas)

    olid, 28.09.2001 à 2:126565
    (La suite de l'histoire ci-dessus)

    A la date du 26 mai 1940, nous ignorions que les divisions blindées allemandes avaient percé le front dans la région de Sedan et qu'elles avaient atteint la Manche à Calais, alors que nous tenions toujours sur l'Escaut. Nous ignorions également que l'armée du nord et le corps expéditionnaire anglais étaient coupés du reste de nos armées. Avec deux autres camarades, je quitte Hasnon et prends la route de Saint Amand.
    A l'entrée de la ville, à proximité du pont sur la Scarpe, des Stukas piquent sur nous, sirènes hurlantes, mitraillent et bombardent. Nous nous jetons à terre, à l'abri d'un garage. Les bombes tombent près de nous ; les Stukas reviennent, mitraillent à nouveau et disparaissent. Des débuts d'incendie se déclarent dans la ville pratiquement déserte. Nous nous frayons un passage au travers des décombres, parfois enflammés, étalés sur la route par les explosions. Nous traversons Saint Amand où des magasins sont pillés.
    Nous pénétrons dans la brasserie Bouchart où nous nous désaltérons. A la sortie de la ville, après le pont S.N.C.F., tout un quartier brûle, une épaisse fumée se dégage.
    Il fait chaud, la marche est fatigante et nous avons faim. Nous gagnons Auchy les Orchies, vide d'habitants, où nous pénétrons dans une ferme. Une marmite, remplie de pommes de terre mi-cuites (peut-étre préparée par des réfugiés) est posée sur le feu éteint. Nous achevons leur cuisson et nous les mangeons.
    Vers Templeuve, un avion volant en rase-mottes nous prend en enfilade dans l'axe de la route. Nous plongeons dans le fossé latéral, les mitrailleuses crépitent, les balles s'écrasent sur la chaussée pavée. Nous passons une partie de la nuit dans une ferme.
    Le lendemain, toujours survolés par l'aviation, craignant à tout instant pour nos vies, nous arrivons à Lille, exténués. Comme en Belgique, j'ai les pieds en sang. Mon fusil me sert de canne. Le soir, un orage éclate, apportant un peu de fraîcheur. Au cours des alertes aériennes, nous nous mettons à l'abri sous des porches d'immeubles. Place Faidherbe, nous croisons une dame âgée qui, nous voyant sales, exténués, boitant, nous invite la nuit venue, à venir nous reposer chez ses maîtres, rue des Poissonceaux. C'était la grande et jolie demeure d'un agent de change. La dame, gouvernante, nous prépare un excellent repas et nous offre le champagne. Originaire d'Ypres, qui avait subi durant la précédente guerre les pires tragédies, elle nous dit qu'il valait mieux que "les petits Français" le boivent plutôt que les "boches".
    Après la toilette et des soins, nous couchons, avec mon copain, dans le grand lit d'une "chambre bleue". C'était une grande pièce parquetée aux murs garnis de magnifiques et grands tableaux de maîtres, aux fenêtres ornées de somptueuses tentures d'un bleu pastel. Nous demandons à la dame de nous réveiller tôt le matin mais, voyant notre état de fatigue, elle nous laisse reposer.
    Après le déjeuner, nous nous dirigeons vers la Grand Place et achetons de quoi manger, ne voulant pas abuser de l'hospitalité de notre bienfaitrice et revenons rue des Poissonceaux. La dame nous sermonne, dit avoir préparé un bon repas et que nous n'aurions pas dû dépenser nos faibles économies. Nous déjeunons au champagne. Malgré les évènements, nous trouvons ces instants délicieux.
    Le soir, vers 21 heures, nous voyons arriver le fils de la maison, agent de liaison motocycliste. Effaré, pressé, il prend quelques objets personnels et nous annonce l'arrivée imminente des Allemands et la destruction des ponts sur la Deule par le Génie, à 04h00 du matin. Il repart en courant. Après le repas du soir, toujours arrosé de Champagne et de vins fins nous nous couchons et prions la dame de nous réveiller à 03h00 du matin...

    Nous sommes le 27 mai 1940. Réveillés brutalement par des explosions, nous sautons du lit et nous nous rendons compte que c'étaient les ponts qui sautaient: il était 04h00. Allions - nous être faits prisonniers ? Nous quittons précipitamment la maison après avoir embrassé et remercié la brave femme, emportant chacun un colis de linge de corps et des vivres. Nous nous engageons vers la Citadelle. Le boulevard de la Liberté est encombré de véhicules de toutes sortes, à l'arrêt. Des soldats de tous grades les entourent. Interrogés, ils attendent. Un officier nous explique que les Allemands sont déjà aux abords de la métropole et que nous devons nous diriger vers Dunkerque par la seule route encore libre, celle d'Ypres. "Vers Dunkerque ? Vers la mer ? Pourquoi faire ?" Pensons-nous tout étonnés. L'idée d'embarquer nous vient à l'esprit.
    Voyant un autobus vide démarrer, nous demandons au chauffeur l'autorisation d'y monter et c'est ainsi que nous passerons la Deûle sur le dernier pont encore intact, celui de la Citadelle. Les soldats du Génie nous laissent passer in-extremis, en faisant de grands signes, se préparant à le faire sauter. Le chauffeur prend la direction d'Ypres et traverse Warneton à la frontière franco-belge.
    Nous nous retrouvons seuls sur la route. Après une dizaine de kilomètres, nous voyons des soldats anglais accroupis dans le fossé bordant la route, prêts à tirer. Que se passe-t-il ? Sommes-nous déjà sur le front ?
    Le chauffeur continue sa route et tout-à-coup, nous entendons le tac-tac d'une mitrailleuse. Le pare-brise est atteint et vole en éclats ainsi que les vitres de l'autocar. Le chauffeur arrête son véhicule ; nous nous aplatissons dans le couloir ; la mitrailleuse continue de tirer puis s'arrête. Nous plongeons dans le fossé bordant la route et, tout en nous défilant, courons vers l'arrière. Nous l'avons échappé belle !
    Peu après, je vois une fourgonnette arriver, seule sur la route, je fais signe au chauffeur d'arrêter et de faire demi-tour. Je saute à l'arrière du véhicule et me retrouve seul au milieu de pains et de boîtes de conserves...
    Je laisse ainsi à leur sort mes copains et le chauffeur, dans l'affolement. "Direction Dunkerque par Poperingue" dit le chauffeur. A l'entrée de ce village, devant le cimetière, nous essuyons un bombardement d'avions en piqué. Nous courons dans le cimetière et nous nous abritons derrière une tombe. Puis, nous reprenons notre route, les destructions, la mort jalonnent notre chemin. Nous dépassons de nombreux soldats isolés et des véhicules en panne renversés sur les bas-côtés de la route. Des chevaux morts sont couchés sur le flanc, le ventre gonflé...

    (La suite ci-dessous)

    olid, 28.09.2001 à 2:096564
    (La suite de l'histoire ci-dessus)

    Nous arrivons à Dunkerque. Un spectacle de désolation nous attend. A l'entrée de la ville, des matériels militaires de toutes sortes (canons, camions, chenillettes, etc) sont abandonnés et rangés le long de la route. D'épaisses fumées noires montent vers le ciel. Des réserves de pétrole brûlent -, de nombreux immeubles sont démolis ou brûlent. Des pompiers luttent contre les incendies. La ville a déjà subi de nombreux bombardements. Des milliers d'hommes essaient d'atteindre le port pour embarquer ou cherchent leur régiment. Ce 27 mai, l'aviation ennemie venait de bombarder sans interruption la ville et le port.
    Par un officier du train, J'apprends que des éléments du 43ème RI ont gagné la plage de Bray Dunes, non loin du sanatorium de Zuydcoote et que nous devons nous y rassembler en vue d'embarquer pour l'Angleterre. Sommes nous encerclés ? Nous ignorons tout de la situation militaire.

    Le 28 mai, dans les dunes, où se trouvent déjà de nombreux soldats, des Anglais pour la plupart, je retrouve avec joie le lieutenant Lavoine et des copains de la 2ème compagnie du 43ème RI où je suis affecté. Je creuse un trou dans le sable boulant et pose dessus une tôle que je recouvre de sable. Cet abri précaire ne peut me protéger mais je m'y installe à chaque bombardement. En piqué, des avions essayent d'atteindre les bateaux d'embarquement qui se rapprochent au plus près de la côte. Quelques-uns sont coulés et on aperçoit leurs superstructures.
    Des colonnes de soldats britanniques descendent des dunes vers la mer et ils s'y enfoncent jusqu'aux épaules, fusils à bout de bras. Ils attendent l'arrivée d'un bateau.
    Sur les plages, quand un avion ennemi passe au-dessus d'eux, Ils tirent tous en même temps avec leurs fusils. J'admire le courage et le flegme de ces soldats.
    Dans les dunes, près de nous, des mitrailleurs anglais, assis sur leurs canons légers antiaériens à plusieurs tubes, tirent à chaque passage d'avions ennemis et en touchent quelques-uns en poussant des hourrahs de joie ! La Royal Air Force les attaque sans cesse. Ces combats aériens nous distraient. Quelques appareils ennemis sont atteints et tombent en flammes sur le rivage non loin de nous, d'autres en mer. Des parachutistes ennemis sautent des avions endommagés et sont pris à partie par des tireurs isolés ils n'en sortiront pas vivants.
    Les soldats continuent d'affluer et de s'installer dans les dunes. Des milliers d'hommes sont ainsi rassemblés sur les plages et attendent l'ordre d'embarquer...
    Des cadavres de soldats, anglais pour la plupart, rejetés par la mer, gisent sur la plage. A chaque passage d'avions ennemis, tout le monde se couche. Les balles sifflent et tuent. Des brancardiers transportent les blessés vers le sanatorium de Zuydcoote et dégagent les morts.
    Les Français ne peuvent embarquer, priorité est donnée aux Anglais.

    Le 29 mai, la Royal Air Force attaque en nombre les bombardiers allemands. Une armada de bateaux, réquisitionnés en Angleterre, du plus petit au plus gros, essaient de s'approcher des plages.
    Nous nous regroupons sur l'ordre de nos officiers et tentons un embarquement sur une colonne de camions avancés vers la mer, jusqu'à la limite du possible. Nous attendrons plusieurs heures à découvert sous un déluge de feu. Un contre-ordre arrive et nous revenons nous terrer dans les dunes.

    Le 30 mai, un défilé est organisé avenue de la mer à Malo, constitué par les effectifs rassemblés du régiment, par ceux du 1l0ème R.I.
    Éléments motorisés en tête, armes sur l'épaule, au pas cadencé, nous défilons devant les généraux de Laurencie et de Camas. Nous sommes harassés, sales mais fiers. Au passage devant les généraux, un "tête droite" est commandé. Quelques groupes de civils applaudissent. Nous regagnons nos trous dans les dunes.
    Autour de Dunkerque, des régiments défendent opiniâtrement la tête de pont. C'est grâce à leur sacrifice que nous pourrons peut-être échapper à cet enfer et éviter d'être prisonnier.
    L'artillerie ennemie a gagné du terrain et bombarde maintenant nos emplacements. Des obus tombent dans les dunes ; heureusement quelques uns n'explosent pas dans le sable mou.
    J'apprends avec peine que le frère d'un cher ami, Pierre Broussier, originaire d'Aniche, vient d'être tué dans le secteur de l'usine des Dunes. Il s'agit de Jean Broussier, prêtre mobilisé.
    Nous craignons pour nos vies. Nous avons faim et soif. Avec mon copain motocycliste, nous partons vers Dunkerque, chercher du ravitaillement. Nous prenons des bidons et malgré le danger, nous nous rendons à Malo où nous trouvons un dépôt de vins. De nombreux tonneaux pleins sont alignés le long des murs d'une grande pièce. De grosses barriques sont percées et se vident. Le vin ruisselle vers l'extérieur. Une forte odeur remplit l'air et nous saôule. Nous remplissons les bidons et retrouvons les copains. D'autres hommes ont trouvé des grosses boîtes de jambon. Nous partageons ces victuailles.
    Des soldats français commencent à embarquer sur les bateaux britanniques. Depuis la veille, des bateaux français ont reçu l'ordre d'évacuer les troupes et s'approchent des côtes. Les soldats embarqués ne sont pas sauvés pour autant : les avions de bombardement prennent les embarcations pour cibles. Quand elles sont atteintes, les hommes se jettent à l'eau et beaucoup périssent noyés.
    Avec un copain, je transporte un blessé au sanatorium de Zuydcoote. Les couloirs sont remplis de blessés, ils attendent, gémissant sur leur brancard. Certains agonisent et meurent. Les chirurgiens sont débordés. Dans la cour, des dizaines de cadavres sont allongés, côte-à côte, à même le sol. Quelle misère que cette guerre !
    Et nous resterons dans cet enfer jusqu'au 3 juin, les bombardements aériens et l'artillerie continueront sans interruption.

    Vers 22 h 00, ce 3 juin, l'ordre d'embarquement est donné aux éléments du 43ème RI. Nous empruntons l'avenue de la mer et gagnons le port. En colonne par trois, nous suivons les quais et attendons notre tour d'embarquer. Il fait nuit noire, les incendies éclairent et rougeoient le ciel. Des obus tombent non loin de nous. Nous progressons lentement. La mer est basse.
    Au bout du quai, un sous-officier me pousse et je tombe deux ou trois mètres plus bas, dans une petite embarcation à moteur, au milieu d'une douzaine de camarades. Nous gagnons la haute mer.

    (La suite ci-dessous)

    olid, 28.09.2001 à 2:066563
    (La suite de l'histoire ci-dessus)

    Du côté de Dunkerque, le ciel est embrasé, les réserves de pétrole brûlent toujours. Une fumée épaisse et noire monte vers le ciel.
    Un énorme bateau, toutes lumières éteintes, apparaît dans l'obscurité. Une trappe est ouverte au-dessus de la ligne de flottaison. Au moment de poser pied sur le bateau, la barque s'éloigne et je manque de tomber à l'eau ; les copains me retiennent par la capote !
    Ce bateau anglais s'appelle "La malle d'Ostende". Il reprend la mer sans attendre davantage. Il aurait pu embarquer plus de mille des nôtres. Une porte s'ouvre sur une grande pièce fortement éclairée. De nombreux marins sont ivres. Ils demandent des souvenirs. Je leur donne mon bidon rempli d'anisette, liqueur prisée à cette époque, qu'ils boivent goulûment à tour de rôle. Ils arrachent les boutons de ma capote.
    Epuisé, je m'allonge sur un banc bordant la pièce et m'endors. Il est 02h00 du matin. Vers quatre heures, je suis réveillé par des klaxons tonitruants. Alerte ! Des gilets de sauvetage sont distribués. Nous montons sur le pont. Nous apercevons deux mines flottantes. Des haut-parleurs hurlent des ordres en anglais. Ils tirent du canon sur ces mines. La manoeuvre du commandant est habile et nous évitons la collision.
    Vers 06h00, nous débarquons dans le port de Douvres, sauvés et heureux. Un train nous attend en gare maritime, déjà rempli de soldats français. Il démarre peu après. Il s'arrête dans une gare. Des femmes de la Croix-Rouge anglaise nous distribuent des toasts chauds, des petits pains sucrés au jambon et des boissons.
    Nous descendons du train à Plymouth, en gare maritime. Des ballons antiaériens retenus par des câbles entourent et protègent le port. En colonne, nous embarquons sur un énorme paquebot, le "Ville d'Alger" surchargé de soldats français.
    Nous nous installons sur le pont et nous nous reposons. Il fait beau et chaud, la mer est calme, nous sommes heureux de nous retrouver sains et saufs et d'avoir échappé à la captivité.

    Le 6 juin, c'est le départ vers la haute mer ; un convoi se forme. J'aperçois d'autres bateaux chargés de troupes, dont un grand paquebot peint en noir: "le Général Huntzinger", ancien "Europa" récupéré aux Allemands en 1918. Des destroyers torpilleurs et autres bateaux de guerre français nous protègent. Je n'en avais jamais vu tant. A l'approche des côtes françaises, nous voyons des avions français qui nous survolent...
    A l'aube, nous débarquons à Brest. Des bateaux de guerre sont ancrés dans la rade.
    En colonne par trois, les rescapés de Dunkerque, fatigués, gagnent un cantonnement anglais, à la sortie de la ville. Les soldats anglais nous accueillent avec joie. Du thé et des rations alimentaires nous sont distribués. Le soir, enfin libres et joyeux, avec un camarade, je gagne Brest où nous passons un moment agréable dans un restaurant. Le lendemain, on nous distribue des uniformes kakis, des sous-vêtements neufs, des nouveaux fusils de guerre MAS 36, bref, toute la panoplie militaire de l'époque.

    * * * * *

    Nous prendrons le train en gare de Brest et débarquerons à Saint André de l'Eure, près d'Evreux.
    Pendant tout ce temps, les combats se sont poursuivis en France. Les divisions allemandes occupent le pays jusqu'à la Seine. Nous devons les contenir coûte que coûte !
    Démoralisés, nous ne pouvons croire à la victoire et pensons que la fin de la guerre est proche. A nouveau, nous craignons la captivité.

    Le 12 juin, à l'occasion d'un rassemblement, je retrouve mon ami Pierre Broussier. Ordre est donné à trente cinq hommes environ dont moi-même de se rendre à Bernay (Calvados), chercher des chevaux dans un haras pour les conduire à L'Aigle (Orne) distant d'une cinquantaine de kilomètres.
    Chaque soldat est chargé de conduire quatre chevaux. Une colonne est formée. Nous traversons Bernay par une forte chaleur. Les chevaux se suivent comme des moutons. Au bout de vingt kilomètres, le convoi est déjà dispersé, par petits groupes. Nous sommes fatigués et nous nous arrêtons, Pierre et moi, dans une ferme où nous passons la nuit. Les chevaux sont laissés dans le pré attenant. C'étaient de superbes chevaux de trait. Nous nous aidons mutuellement à placer le cheval le moins gros à la gauche des trois autres, à le couvrir d'un sac ficelé sous l'abdomen. Ce stratagème nous permet de le monter et de terminer notre mission sans trop de fatigue.

    Le 14 juin, à L'Aigle, nous retrouvons peu de conducteurs et, donc, peu de chevaux.
    Le lendemain, c'est le départ en camion. On nous dit faire partie d'une compagnie de marche. En fait, nous arriverons à Cabourg, sur la côte et nous y retrouverons les camarades du 43ème R.I. que nous avions quittés à Saint André de l'Eure. Nous creusons des tranchées le long de l'Orne à proximité d'un pont que le Génie vient de détruire. Je passe une partie de la nuit dans une maison voisine. Une patrouille dont je fais partie est désignée pour chercher le contact en avant de l'Orne. Pas d'ennemi en vue, nous rentrons, mission accomplie.

    Le 17 juin, une longue marche nous conduit à Caen. A la sortie de la ville, plusieurs sections prennent position le long d'une voie ferrée en déblai. Je reçois l'ordre de partir en patrouille avec le sergent Dubrulle d'Aniche et quatre autres copains. Nous suivons la voie ferrée et pénétrons dans la ville quasi-déserte. Nous avançons avec précaution. A un carrefour, nous voyons arriver un motocycliste allemand, à vive allure. Nous entendons un tir de mitrailleuses. Le motard fait demi-tour et démarre en trombe. Nous revenons vers notre emplacement où nous passons la nuit, couchés sur des matelas empruntés aux maisons environnantes. A l'aube, nous apprendrons que des sections voisines ont été faites prisonnières par l'ennemi. Nous n'avons rien entendu. C'est le départ précipité de ce qui reste du régiment, environ un bataillon, vers Vire. Nous apprenons que le 17 juin, la France a demandé l'armistice. Il nous est interdit de tirer sauf en cas d'attaque. Le maréchal Pétain a lancé son appel sur les ondes.

    Le 19 juin, par des réfugiés, nous savons que des éléments avancés allemands sont à Villers Bocage. Nous traversons la ville, déjà occupée par l'ennemi, arme sur l'épaule, au pas cadencé. Les Allemands ne réagissent pas. Avant Vire, un agent de liaison motocycliste nous déclare que les Allemands sont déjà à Saint Lo et que leurs divisions blindées avancent vers Cherbourg. Nous sommes donc encerclés. Inutile d'aller plus loin ! C'est dans une ferme isolée, près de Montchamp, petit village situé à dix kilomètres de Vire que nous nous arrêtons enfin. Nous prenons place dans les dépendances de la ferme. Je couche dans une mangeoire à poules remplie de poux.

    Nous sommes le 20 juin. Le Général de Gaulle a lancé le 18 juin, un appel à tous les Français pour continuer la lutte auprès des alliés mais, démoralisés et lassés, nous considérons cet appel comme sans importance. D'ailleurs, beaucoup de fausses nouvelles, non vérifiables, circulaient à cette époque.
    Le ravitaillement diminue, les réserves s'épuisent.
    Le 24 juin, le commandant Tartar, chef du bataillon, se rend à Saint Lô pour informer les Allemands de notre présence. Il nous promet la liberté puisque l'armistice est signé.

    Le 26 juin, une Mercédès décapotée entre dans la ferme, cernée par des motocyclistes allemands. Quatre officiers en descendent. Ils parlementent avec le commandant. Celui-ci nous ordonne de déposer les armes et nous informe que nous devons nous rendre à Saint Lô par nos propres moyens, pour y être libérés... Le lendemain, colonne par trois, nous gagnons cette ville en deux étapes, par Torigni. Nous passons la nuit à Guilberville.

    Le 28 juin, nous pénétrons dans le haras de Sainte Croix, au pas cadencé. Un grand portail se ferme derrière nous, des mitrailleurs allemands sont prêts à tirer... Nous avons le sentiment d'avoir été trahis ! Nous sommes le 28 juin 1940 !

    FIN

    olid, 26.09.2001 à 2:526406


    Bonjour,

    Je dédie ce sujet de forum à mon maitre spirituel : FRANQUIN, qui est surement pour nous tous l'enchanteur de notre initiation à la BD.

    Alors, en sa mémoire, utilisons ce forum pour faire part à tout le monde de nos meilleures gaffes, surtout si elles sont drôles !!! Histoire que l'on se marre tous ensemble de nos bétises...

    Je vais me permettre quelques petits rappels pour les plus jeunes d'entre nous :

    Avec Charlie Chaplin et Jacques Tati, André Franquin est l'un des géants de l'humour au XXème Siècle. Il a passé à la moulinette de son humour jamais vulgaire les grandes tendances de l'après-guerre. Au cœur de la guerre froide, Le dictateur et le Champignon ridiculise le militarisme. Fasciné par les découvertes de la science, il sait, avec Zorglub, se moquer de ceux qui veulent maîtriser Mère Nature.

    Modeste et Pompon, ancêtre propret de Gaston Lagaffe, inaugure le gag en une page et sa mécanique subtile. Ce module deviendra un standard (Boule et Bill, Achille Talon…) de la BD grand public. Avec Gaston, Franquin invente un personnage trop bête pour être un héros. Il deviendra le précurseur de tous les antihéros. Au marathon de l'histoire, beaucoup sont passés de mode. Pas Gaston. Parce qu'il ne faut pas abuser, dira le modeste génie.

    Le secret de son humour réside dans la justesse de ton. Bien avant le succès des Verts, il traite de la pollution (la voiture de Gaston) et du massacre de la faune (chasse à la baleine, mouettes goudronnées). En fin de gag, on sourit, tout en sachant que le propos est grave. Il en sera de même pour les droits de l'homme (planche pour Amnesty International).

    Par facilité, Gaston est classé gros nez. La grosse farce est pourtant absente. Sentiments, humour et narration s'y entremêlent pour tisser une fine dentelle. Lorsque la crise économique saisit l'Europe, Franquin abandonne la couleur. A l'inverse de Gaston, série pour rire qui aide à réfléchir, Les Idées Noires broient le charbon de la vie sans oublier qu'il vaut mieux sourire de tout.

    Et dites pô que vous faites jamais de gaffes, Rogndugjû!



    NB : N'oubliez pas de terminer votre message par le célébrissime M'enfin !!?

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