je vous signale la sortie de mon "Manimana", dont je vous avais présenté le petit tirage sérigraphié par PCCBA, chez Tanibis, dans un format plus ample :
Acheté et lu après son prix remarqué aux Bulles d'or 2020 (l'argent), va falloir que je le relise, là comme ça, sois je suis pas vraiment rentré dedans, sois je suis resté un peu dehors :)
c'est le problème des anthologies. Il ne faut pas le lire d'une traite, mais par petites touches. C'est une mosaïque qui se dévoile au fur et à mesure, un mélange de sensations et d'émotions subtiles. Il faut sans doute être dans le bon état d'esprit pour l'aprrécier.
Je l'ai lu et ai bien aimé, surtout les deux derniers d'ailleurs (mais ai apprécié le premier aussi. Une grande question m'est cependant venue avec la page 98, dans le dernier récit donc "Un objet d'art".
Pendant toute cette pages, on voit le couple danser sur "Der Computer Nr. 3 ", une chanson bien connue de la carrière allemande (moins connue certes) de France Gall lors de son creux de la vague post-Eurovision et pré-Berger.
Alors en tant que fanatique de France Gall j'étais certes content mais curieux, je doute que D.J. Bryant ait mis cette chanson, mais peut être ! Première question donc est-ce cette chanson dans le VO ? Si non quelle est-elle et pourquoi ce choix (une chanteuse anglophone pop qui a eu un creux de la vague et fait une carrière dans une autre langue ?) ? Si oui et bien ma foi wow, étonnant. Mais la traduction reste bizarre puisque le texte inscrit mêle allemand et français "Der Com-Pu-ter ist précis dans sa recherche de la Frau idéale" dans un curieux Frallemand (je tente, sur le principe de franglais) alors que la chanson citée est en allemand sans mots français. Comme "Die schönste Musik, die es gibt, Was will ein Boy" et autres "Ein bißchen Goethe, ein bißchen Bonaparte" (le portrait du garçon idéal).
Voilà.
Excellentes remarques de Maël R.
En bref : oui, dans la VO c'est bien cette chanson ; et dans la mesure où les paroles y sont retranscrites en "anglemand", il nous a paru assez naturel de les traduire en "frallemand".
Pourquoi ces choix de l'auteur ? Pour la chanson en elle-même, l'influence qu'a pu avoir le travail de Daniel Clowes sur celui de Bryant est certes difficile à nier, mais son travail se nourrit de beaucoup d'autres choses, d'origines et d'époques très diverses. En particulier, avec le récit Objet d'Art (qui est également le titre du récit en VO), il entendait rendre hommage à tout un pan de la bande dessinée et du cinéma francophones qui l'a beaucoup marqué.
On pourra trouver (ou pas) dans Cité irréelle des réminiscences du film noir, de Mœbius, de Jack Kirby période romance comics, de Crepax, de Maruo, de la Nouvelle Vague… et donc aussi de France Gall (précisément, sur son blog "Sequential Monitor", D. J. Bryant dit avoir découvert les chansons de France Gall… via les BD de Guy Peelaert.)
Ensuite, pourquoi retranscrire cette chanson en "anglemand" : on pourrait supposer que le but était tout simplement de rendre les paroles plus intelligibles auprès des lecteurs ne lisant pas l'allemand… mais il faut voir aussi que D. J. Bryant recherche une certaine étrangeté : quand il décide de faire référence à une autre œuvre, son but n'est pas forcément de lui être fidèle et parfaitement respectueux. Au contraire ses citations et reprises sont souvent l'occasion d'opérer des translations, des torsions et des carambolages… Voir par exemple ce qu'il fait dans Evelyn Dalton-Hoyt en partant d'un récit de Ditko ou même, de façon vraiment cryptique, en calquant le prologue d'Objet d'Art sur celui de L'homme du Ciguri de Mœbius.
assez surprenant, celui-là. On pense immanquablement à Daniel Clowes et Tomine, mais avec du cul. Ce n'est pas toujours maîtrisé mais pour un premier album, c'est prometteur. C'est aussi l'un des rares exemples ou parler d'influence lynchienne n'est pas usurpé.
Je l'ai lu et ai bien aimé, surtout les deux derniers d'ailleurs (mais ai apprécié le premier aussi. Une grande question m'est cependant venue avec la page 98, dans le dernier récit donc "Un objet d'art".
Pendant toute cette pages, on voit le couple danser sur "Der Computer Nr. 3 ", une chanson bien connue de la carrière allemande (moins connue certes) de France Gall lors de son creux de la vague post-Eurovision et pré-Berger.
Alors en tant que fanatique de France Gall j'étais certes content mais curieux, je doute que D.J. Bryant ait mis cette chanson, mais peut être ! Première question donc est-ce cette chanson dans le VO ? Si non quelle est-elle et pourquoi ce choix (une chanteuse anglophone pop qui a eu un creux de la vague et fait une carrière dans une autre langue ?) ? Si oui et bien ma foi wow, étonnant. Mais la traduction reste bizarre puisque le texte inscrit mêle allemand et français "Der Com-Pu-ter ist précis dans sa recherche de la Frau idéale" dans un curieux Frallemand (je tente, sur le principe de franglais) alors que la chanson citée est en allemand sans mots français. Comme "Die schönste Musik, die es gibt, Was will ein Boy" et autres "Ein bißchen Goethe, ein bißchen Bonaparte" (le portrait du garçon idéal).
En 2013 un mystérieux auteur nommé EMG sortait Tremblez enfance Z46. Récit imbriqué au fil narratif très simple, il happait cependant le lecteur par ses constructions graphiques rappelant les débuts du design assisté par ordinateur ou des logiciels d’architecture, créant une chose étrange, mais très convaincante. Il aura fallu sept ans pour qu’un nouveau livre paraisse, toujours chez Tanibis, malheureusement juste avant le confinement.
Si le dessin lorgne toujours du côté des souvenirs informatiques on se retrouve cette fois-ci du côté du pixel et des jeux vidéos. Le pixel art et ses dérivés paraissent a priori un peu plus éculés pour le lecteur, souvent utilisé pour jouer sur des ressorts nostalgiques. Ce serait sans doute mésestimer EMG qui utilise certes le pixel, mais dans des constructions complexes. Celles-ci sont proches des cinématiques apparues dans les jeux des années 90 pour leur donner plus de contenu et d’incarnation, au fur et à mesure que les stockages gagnaient en capacités. Laborieuses à construire pour des mouvements minimaux, ces cinématiques étaient souvent accompagnées de bulles aux lettrages caractéristiques. Certains y virent d’ailleurs les débuts de frontières floues entre bandes dessinées numériques, jeux vidéo, animation…
Ce procédé restait rare et long à construire, EMG l’étale sur plus de 120 pages et donne ainsi une dimension toute particulière à son livre. La pauvreté nécessaire de la palette de couleur est exploitée au maximum et donne de surprenantes scènes d’eau déchainée, de glace à perte de vue ou de machines de guerre en déploiements. L’effet donné par le traitement graphique aux onomatopées, hurlement de sirènes comme roulis, les ancrent totalement dans le dessin.
Un dessin qui efface presque l’histoire, celle de Nicolas, surfeur professionnel qui participe à un contest à San Telmo, lieu qu’il déteste, lieu où son père est mort. On le voit lutter sans trop de succès, son grand-père débarque, tout s’arrête soudain et il affronte sa mémoire en marchant sous la mer alors que semble surgir une attaque d’aliens, ou de Russes, qui débarquent sur la plage. Il se passe beaucoup de choses, mais le fil est simple, comme dans son premier livre où l’ambiance générale était bien plus importante que le strict récit. La Vague Gelée suit ce principe et, pour peu qu’il accepte un cadre sans doute plus référentiel, le lecteur peut de nouveau être surpris à se laisser prendre. Un peu moins fortement tout de même. Trois Air Roll Spin.
Je met ici plutôt que dans Derniers achats BD pour faire descendre Paquet
Il y a tout de même quelques bons albums parus chez cet éditeur, mais il est vrai pas suffisament pour avoir pu intituler ce sujet : "C'est le pied, Paquet."
assez surprenant, celui-là. On pense immanquablement à Daniel Clowes et Tomine, mais avec du cul. Ce n'est pas toujours maîtrisé mais pour un premier album, c'est prometteur. C'est aussi l'un des rares exemples ou parler d'influence lynchienne n'est pas usurpé.
En remerciement de la lecture (y compris la version dépixellisée des zines grâce à une maline astuce) j'ai acheté ces deux titres, le premier parceque j'avais vraiment beaucoup aimé "Tremblez enfance Z46" et attendait un autre livre de l'auteur, le second un peu au hasard après avoir feuilleté en ligne.
Je met ici plutôt que dans Derniers achats BD pour faire descendre Paquet et Humano en effet, mon dieu !
mais malheureusement la plupart sont dans une très faibles def et si les rédactionnels sont nets les BDs sont souvent illisibles car le texte est totalement pixellisé (le dessin on devine à peu près mais ce n'est pas lui rendre honneur).
Ah oui, tiens. Note cependant qu'en mode lecture en ligne, la définition est bien meilleure (en attendant que je remouline ces vieilles choses en PDF, ce qui n'est peut-être pas pour tout de suite...).
Ha super merci, je n'avais pas vu les deux modes de lecture !
mais malheureusement la plupart sont dans une très faibles def et si les rédactionnels sont nets les BDs sont souvent illisibles car le texte est totalement pixellisé (le dessin on devine à peu près mais ce n'est pas lui rendre honneur).
Ah oui, tiens. Note cependant qu'en mode lecture en ligne, la définition est bien meilleure (en attendant que je remouline ces vieilles choses en PDF, ce qui n'est peut-être pas pour tout de suite...).
OK, j'y étais pas du tout, j'étais parti vers "alors qu'une plus une bibliothèque est représentée" ou "alors que plus une bibliothèque n'est représentée". Il faut dire que j'ai un peu de mal en général à appliquer le rasoir d'Ockham...
la plupart sont dans une très faibles def et si les rédactionnels sont nets les BDs sont souvent illisibles car le texte est totalement pixellisé (le dessin on devine à peu près mais ce n'est pas lui rendre honneur). C'est dommage car il y a quelques étranges personnes qui sont particulièrement intéressées par lire ces zines ^^
Et peut-être même des pas étranges :)
Ceci dit, même des textes non pixellisés sont parfois incompréhensibles. Là par exemple:
Mael :
(alors qu'ne plus une bibliothèque est représentée)
Il y a quelques temps, nous avons mis en place sur notre site web une bibliothèque numérique dans laquelle nous avons placé avec l'accord des auteurs un certain nombre de nos titres en lecture en ligne et téléchargement libre (accès gratuit possible, dons bienvenus d'autant que nous aurons assez probablement besoin de soutien ces prochains temps).
Pendant cette période de confinement, nous alimentons régulièrement cette bibliothèque de nouvelles œuvres. Dernier ajout en date : le bus de Paul Kirchner. À venir, d'autres titres d'Ivan Brun, L.L. de Mars, Paul Kirchner…
À noter que tous ces titres resteront en accès libre même lorsque la situation redeviendra "normale".
Merci, j'apprécie particulièrement le fait que ça ne soit pas que lié au confinement et que ça reste dans le temps.
Une demande en passant, histoire d'abuser, j'étais très content de trouver des vieux zines et collectifs (Rhinocéros contre élépahant, Microbe, fourmi...) mais malheureusement la plupart sont dans une très faibles def et si les rédactionnels sont nets les BDs sont souvent illisibles car le texte est totalement pixellisé (le dessin on devine à peu près mais ce n'est pas lui rendre honneur). Les BDs d'Ivan Brun (alors qu'ne plus une bibliothèque est représentée) et Alexandre Kha dans le RCE 2 par exemple. C'est dommage car il y a quelques étranges personnes qui sont particulièrement intéressées par lire ces zines ^^
Il y a quelques temps, nous avons mis en place sur notre site web une bibliothèque numérique dans laquelle nous avons placé avec l'accord des auteurs un certain nombre de nos titres en lecture en ligne et téléchargement libre (accès gratuit possible, dons bienvenus d'autant que nous aurons assez probablement besoin de soutien ces prochains temps).
Pendant cette période de confinement, nous alimentons régulièrement cette bibliothèque de nouvelles œuvres. Dernier ajout en date : le bus de Paul Kirchner. À venir, d'autres titres d'Ivan Brun, L.L. de Mars, Paul Kirchner…
À noter que tous ces titres resteront en accès libre même lorsque la situation redeviendra "normale".
Parution inopinée de Free Zone par Ivan Brun et Tristan Perreton, récit intégralement dessiné au cours de séances de dédicaces entre juin et novembre 2017.
Ce fascicule de 24 pages imprimées sur un papier recyclé 170 g est disponible sur le site de Tanibis pour la modique somme de 5 €, port compris.
Pour rajouter au gag je signale que j'ai scanner mon exemplaire pour bubulle, mais a priori la couv a une erreur de couleur sur celui ci - mais peut-être que ça fait partie du projet aussi ?
Ça s'est intégré au projet par la force des choses. Il se trouve que l'imprimeur a réalisé un premier tirage avec une couverture complètement foirée, les noirs apparaissant plus clairs que certaines couleurs. En temps normal ces exemplaires auraient dû être pilonnés, mais comme cela résonnait de façon amusante avec le sujet du livre, il nous a paru opportun de régler avec une grosse remise ces exemplaires ratés à l'imprimeur et de les mettre en vente à moitié prix (5 € ça fait un peu cher pour un livre) en festivals.
Pour rajouter au gag je signale que j'ai scanner mon exemplaire pour bubulle, mais a priori la couv a une erreur de couleur sur celui ci - mais peut-être que ça fait partie du projet aussi ?
J'aime bien ses projets où l'erreur fait partie assumée du gag, surtout que j'ai mis une page en double dans le dernier gorgon (snif, on imprime la page de remplacement et on l'intière, hop).
Le livre est appelé un coup Achevé d'imprimer, un coup Achevé d'imprimé, autant dans l'accroche sur le site que dans cette planche.
C'est une coquille récurrente, ou bien c'est un élément comique à part entière ?
Va savoir… mais ça ne m'étonnerait pas que Ricky Chiquelette (le "correctreur" mentionné dans l'ours) ait relu avec les pieds.
Le livre est appelé un coup Achevé d'imprimer, un coup Achevé d'imprimé, autant dans l'accroche sur le site que dans cette planche.
C'est une coquille récurrente, ou bien c'est un élément comique à part entière ?
Hier après-midi, déambulant dans les rayons du Gibert Barbès, je tombe sur l'anthologie ci-dessous:
Les bras séjà encombrés de divers achats (dont le dernier Jonathan Safran Foer et un gros livre sur la bière), je me suis résolu à prendre une autre fois ce volume intrigant. Ce n'est que partie remise: le feuilletant j'ai été saisi vraiment, à la fois par la contemporanéité du trait et de l'univers qu'il met en scène (nonobstant son sous-titre: "travaux choisis 1974-2014") et par l'étrange écho que son contenu semblait renvoyer depuis certaines pages oubliées d'Yves Chaland publiées dan Métal, entre sa digestion de Moebius et la mise au point de sa synthèse de l'école de Marcinelle. Cela au point que je me suis demandé si l'un et l'autre avaient pu se connaître.
Une présentation de l'éditeur, ici: En attendant l'apocalypse (un titre qui ne déplairait par à Menu).
Parution de Sleeves, recueil de pochettes de disques, affiches de concert et autres images dissonantes d'Ivan Brun réalisées au cours des 27 dernières années.
21x21 cm // 56 pages couleurs // 10 €
Attention, diffusion restreinte : contrairement à nos autres livres — habituellement présents en piles dans tout supermarché, Sleeves est tiré à 150 exemplaires et est uniquement disponible sur notre site web et dans quelques festivals.
Sinon, c'est vraiment un ouvrage non recommandé aux buveurs d'huile d'olive.
J'avoue c'est très dur d'en parler, car cette BD remue mes tripes. Il n'y a pas un moment de lumière, j'avais l'impression d'avoir mis ma tête sous l'eau sans avoir un seul moment pour reprendre ma respiration.
Oui c'est personnel et ça me fait ressortir mes histoires personnelles.
Lecture terriblement troublante, je souhaiterai parler de la beauté du travail effectué mais ça parait totalement déplacé, oui ... lecture vraiment troublante.
Je termine juste avec une petite pensée pour l'auteur, voilà.
À l'occasion de la sortie en librairies de Sous les bombes sans la guerre, deux titres de L.L. de Mars, Comment Betty vint au monde et Pingouins, ont été placés en accès libre dans notre bibliothèque numérique.
À l'occasion de la sortie de Prof. Fall d'Ivan Brun et Tristan Perreton, une exposition de planches et illustrations d'Ivan Brun se tient pendant tout le mois de novembre au Tasse-Livre, café-lecture situé place Sathonay à Lyon.
Vernissage / rencontre avec les auteurs demain de 18h30 à 21h.
Au cas où le travail d'Ivan Brun vous donne envie de danser, sachez que la soirée se poursuivra à partir de 21h à la MéduZe (lieu situé à deux pas du Tasse-livre) avec des DJ Sets de Commando Koko + DJ Daf = Papa Freak.
Le Tasse-Livre
1, rue Louis-Vitet — Lyon 1er
Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 20h, les samedis et jours fériés de 11h à 20h
Un homme attend un bus puis y monte.
La référence à Queneau s'arrête là : alors que Madden dans ses 99 exercices de style a fait quelque chose de finalement assez mécanique et vain, Kirchner parvient à se renouveler à chaque nouvelle page et à maintenir tout au long du recueil un humour absurde de haut niveau, n'hésitant pas, généralement quand on s'y attend le moins, à glisser vers le fantastique, la satire sociale ou l'humour plus basique.
Le second tome (des planches inédites motivées par la réédition des planches du premier) m'a paru un peu plus répétitif, mais peut-être était-ce simplement l'effet de surprise qui s'était estompé.
Quoi qu'il en soit, ces deux albums portent l'art de la variation sur un même thème à des sommets à ma connaissance inégalés (même si je ne me départirai jamais de mon amour ancien pour la Rubrique-à-brac sur l'homme qui scie sa branche et les degrés d'humour).
Ce bouquin semble passer inaperçu sur bulledair. Malgré sa couverture peu attirante, son contenu est assez jouissif. A découvrir avant le bouclage des bulles d'or!
Je confirme que c'est sûrement un album intéressant. J'avais lu les histoires disparates dans des revues, je sais pas ce que ça donne ensemble, mais j'en avais trouvé de vraiment réussies, dans un genre mi-classique mi-expérimental (enfin je sais pas quoi dire comme mot).
Ce bouquin semble passer inaperçu sur bulledair. Malgré sa couverture peu attirante, son contenu est assez jouissif. A découvrir avant le bouclage des bulles d'or!
Un tout petit mot pour signaler le passage de l'argentin Lucas Varela, l'auteur du très chouette "Paolo Pinocchio" paru récemment chez Tanibis, du côté de Besançon à l'occasion de Ce Qui Nous Lie, au début du mois d'octobre, à la Librairie Les Sandales d'Empédocle.
Toutes les infos précises (encore à venir, hum hum !) sur le site de l'asso ChiFouMi, organisatrice de cette manifestation.
A bientôt !
Peintures, planches originales et dessins notamment tirés de Comment Betty vint au monde, Une brève et longue histoire du monde, M - une traversée des chants de Maldoror et Quelques prières d'urgence à réciter en cas de fin des temps.
Vernissage jeudi 1er décembre à partir de 18h30, projection de films d'animation du laboratoire Élémarsons.
Bibliothèque du 1er arrondissement de Lyon - 7, rue Saint Polycarpe, 69001 Lyon.
Je me dis depuis longtemps que monsieur Kha/Carrier est le David B. rhônalpin, et ce livre le confirme une fois de plus. Je ne sais pas si celui-ci est son meilleur, mon but est plutôt ici d'évoquer l'ensemble de son oeuvre. Expliquons cette comparaison : même puits de culture à la fois littéraire, historique et ésotérique, même profondeur onirique, même calme dans l'étrangeté, MAIS avec un style plus romantique, un folklore personnel, un travail poétique bien à lui, un souffle léger très touchant, bref un je-ne-sais-quoi d'indéfinissable et d'unique qui fait que c'est un grand artiste.
On a essayé de me vendre ça comme du Chris Ware français ('tain les libraires sont vraiment prêts à tout pour refourguer leur camelote !). Bon, je veux bien reconnaître qu'Aurélien Maury est graphiquement très influencé par "l'école" Ware-Clowes-Seth (et qu'il s'en sort pas trop mal sur ce plan là, même s'il n'arrive à la cheville d'aucun des trois... Son dessin, c'est quand même ce qui m'a fait acheter l'album à l'occasion d'un festival avec séances de dédicaces...), mais au niveau du fond, de la profondeur, des dialogues et de la fluidité de la narration, y'a encore du boulot.
Ça traite métaphoriquement (un peu trop lourdes les métaphores, même si l'ensemble est un peu trop léger...) du passage de l'adolescence attardée à l'âge adulte. J'ai forcément lu beaucoup mieux ailleurs. Cela dit, c'est pas désagrable non plus... Bon, c'est son premier album, la marge de progression est donc encore grande (et puis c'est un gars qui m'a paru très sympathique). Wait and see...
Sinon je viens de voir que Tanibis a été interviewé par Jackson Richardson pour une émission, et je vous jure que j'ai pas bu ! Il est sympa ?
Oui, Jackson est très sympa. Ce que l'on sait moins, c'est que c'est aussi un coloriste hors pair. Je défie quiconque de deviner quelle page du dernier cosmonaute il a mis en couleur.
Alexandre Kha, Sylvie Fontaine et Aurélien Maury (dont le premier album le dernier cosmonaute vient de paraître) en dédicace demain soir à la librairie lyonnaise Expérience :
Aurélien Maury sera également à Marseille ce samedi 19 à la Réserve à Bulles (76 rue des 3 frères Barthélémy).
[flood : album sans vignette] Relecture ce weekend de cette merveille signée Eric Drooker, que Tanibis a eu la très bonne idée de publier en français. lorsque j'ai lu Flood! pour la première fois, je ne connaissais pas le travail de Lynn Ward ou Frans Masereel. A me relecture, leur influence sur le travail de Drooker saute aux yeux. Drooker se place clairement dans la continuité de ses pionners de la bande dessinée. Comme eux, il adopte la gravure sur bois. Sa ville est étrangement tentaculaire, écrasante et toute en lignes brisées.
Flood!, ce sont 3 errances dans une New York fantasmée. Ce sont 3 personnages qui sont submergés par la ville.Dans le premier chapitre aux couleurs expressionnistes, un ouvrier se retrouve brutalement au chômage et entame une longue chute jusqu'à être avalé par la ville. le second chapitre met en scène un homme se transporte en songe dans les entrailles du New York païenne et joyeuse, où il prend part à une bacchanale joyeuse avant d'être arraché à sa rêverie. Enfin, un artiste penché sur sa planche à dessin imagine un déluge engloutissant une ville où la police harcèle des habitants en quête de liberté, galvanisés par une passionaria. Ces récits sont imprégnés de l'insécurité sociale des années Reagan. Chacun, à sa manière, illustre l'étouffement de l'individu face à une ville inhumaine et cruelle. On pourra trouver la vision métaphorique de Drooker facile, mais son choix des gravures aux traits volontairement indistinct, outre la référence évidence aux "novels in woodcuts", justifie cette vision poétique et donne à ses récits une force universelle et intemporelle.
Eric Drooker, on avait parlé ici avec Thierry, il y a genre 2 ans, eh oui c'est de la balle !!
C'est bien pour la diffusion et la visibilité, mais bon c'est du récit muet donc l'achat VO pour les non anglophones n'était pas spécialement problématique non plus.
ha ben , pour unr fois, je vais pouvoir trouver a hong kong la meme version d'un bouquin que celle dont on cause sur bubulle
chrisB :
Mais tant mieux, on pourra enfin en discuter autour d'un thé comme les gentlemen que nous sommes :o)
putain, le thé maintenant, ca aussi, je peux trouver a hong kong...c'est fete du slip aujourd'hui