|
Une vraie critique de la bande dessinée [ Bandes Dessinées : auteurs, séries, et toutes ces sortes de choses... ] retour forum Pages : 1 - 2
| | | | depechez-vous de casser les bouquins que vous n'aimez pas dans vos verdicts panoramiques & autres bullechroniques, parce que bientot, ca ne sera peut-etre plus possible
Australian ruling on food review leaves critics with a sour taste
Saturday, June 16, 2007
Australian food critics were mulling whether they could ever write a bad review again after the High Court ruled that an unfavorable appraisal of a Sydney restaurant was defamatory.
Critics say the decision could stifle true reviews of not just restaurants but theater, concerts and art.
The long-running legal case revolves around a bad review of Coco Roco restaurant carried in the Sydney Morning Herald in 2003 in which the reviewer said the flavors of one dish "jangled like a car crash."
The critic, Matthew Evans, wrote that "more than half the dishes I've tried at Coco Roco are simply unpalatable" and scored it a nine out of a possible 20.
He dined twice at the restaurant, which he said "was touted as `Sydney's most glamorous restaurant."' He added: "If glamour peaked at about 1985, then perhaps they're right."
Coco Roco closed within months of the review and its owners, who had spent A$3 million (HK$19.65 million) refitting the waterside premises, claimed they lost 2,700 customers immediately after it was published.
In a 6-1 decision, the High Court ruled the review was an attack on the restaurant as a business.
"Business capacity and reputation are different from personal reputation," the judgment said. "Harm to the former can be, as here, inflicted more directly and narrowly than harm to a person's reputation."
Further hearings will now be held for the newspaper to present its defense and for the court to determine what, if any, damages are applicable. But the judgment, according to the Herald's current chief restaurant critic, Simon Thomsen, meant that now "anything short of hagiography will be defamatory."
Veteran critic Leo Schofield was also unimpressed: "If a poor review leads to diminished returns at the box office of the theater, are we now going to say that it is due to the review and not to the quality of the work?"
|
| Herbv, 01.06.2007 à 9:08 | 286645 |
| | | Malheureusement l'enregistrement n'est plus disponible sur le site de la BPI. J'en possède un pour ceux qui seraient intéressés mais il est de piètre qualité (il est rapidement insupportable d'entendre au premier plan le bruit que je fais avec des feuilles de papier :)). |
| Xavier, 01.06.2007 à 8:22 | 286642 |
| | | Nicolas : | Je me suis avancé sur deux points dans mon texte. A savoir que je considerais que Cornélius publiait des mangas dans le sens original de lecture par respect des oeuvres (et non pour les réserver à des initiés) et que la "mangamania" avait facilité l'édition d'auteurs japonais alternatifs. J'ai donc écrit à Cornélius pour avoir une confirmation. Ils m'ont répondu (brèvement à cause d'un planning chargé) "qu'en gros" je ne m'étais trompé en m'avançant ainsi. |
Ce qu'avait indiqué Jean-Louis-de-Cornélius à une conférence sur les mangas à la BPI du Centre Pompidou, c'est qu'il lui avait d'abord fallu découvrir le manga avant de pouvoir en publier. Et que pour lui, les cloisonnements géographiques n'avaient pas de sens, et qu'il refusait de créer une collection "manga" -- pour lui, tout cela c'est de la bande dessinée.
Pour ceux que ça intéresse de l'entendre expliquer tout ça, un enregistrement de la conférence doit être disponible en ligne. |
| | | | Je me suis avancé sur deux points dans mon texte. A savoir que je considerais que Cornélius publiait des mangas dans le sens original de lecture par respect des oeuvres (et non pour les réserver à des initiés) et que la "mangamania" avait facilité l'édition d'auteurs japonais alternatifs. J'ai donc écrit à Cornélius pour avoir une confirmation. Ils m'ont répondu (brèvement à cause d'un planning chargé) "qu'en gros" je ne m'étais trompé en m'avançant ainsi. |
| | | | Bon, je suis entièrement d'accord avec tout ce que dit Marie et je tenais à le dire !... (et puis comme elle est d'accord avec moi par ailleurs, c'est cool !...) |
| Marie, 25.05.2007 à 9:22 | 286225 |
| | | Merci pour ta réponse plus nuancée Xavier.
Xavier : | [...] il y a un chapitre là-dessus dans le bouquin de ... Harry Morgan, je crois, sur les Littératures Dessinées. En gros, il revient sur la manière dont les historiens de la bande dessinée des années 60-70 mettaient en avant les strips qu'ils avaient lus durant leur jeunesse, en se basant plus sur la nostalgie que sur une quelconque valeur intrinsèque avérée. |
Bah, c’est une réaction naturelle. Mais il n’est pas nécessaire de remonter aux années 60-70 pour entendre cette sentence qui se révèle naturellement aux hommes d'expérience. Rassemblez sur un forum quelques amateurs de bd ayant passé la trentaine et il y a de grandes chances pour qu'ils vous sortent sans sourciller qu’avant c’était génial et qu’actuellement on ne fait plus rien de bon ;o)
|
| Dieu, 24.05.2007 à 20:21 | 286195 |
| | | Xavier : | Dieu : | Les éditeurs, par ce qu'ils publient et ne publient pas peuvent nous influencer. Chez beaucoup de lecteurs, le fait qu'il y'a beaucoup plus de mangas que de comics publiés aujourd'hui peut amener à penser qu'UN manga a plus de chance d'être meilleur qu'UN comics. Donc regarder de plus près le patrimoine manga, s’intéresser un peu à l’histoire de la bd, cela permet simplement de relativiser ces phénomènes d’édition et de trouver plus facilement des auteurs intéressants. |
D'accord avec cette version des choses. Ton post précédent semblait laisser entendre une supériorité d'un patrimoine sur un autre, sujet qui (comme je l'ai signalé) me laisse parfaitement indifférent.
Et en effet, l'avantage de se pencher sur le patrimoine, également, c'est de pouvoir bénéficier d'un tri fait par la postérité, d'un recul qui permet de séparer le bon grain de l'ivraie. |
Alors comme ça tu n'aimes pas les concours de bites? Pour l'anecdote, une petite blague dans un comics d'Adrian Tomine (l'Américain d'origine japonaise): "What's the difference between Asian and Caucasian? The cock." |
| Dieu, 24.05.2007 à 20:17 | 286194 |
| | | Noir Firebird : | Dieu : | Ca ne me semble pas être une mauvaise démarche de ma part de connaître la réalité au moment d'une surproduction française de manga que certains présentent comme révélatrice de la richesse de la bd japonaise. |
J'ai pas dit ça, hein.
J'ai dit qu'au milieu de l'océan de titres mangas qui sortent dans l'anonymat, y'a de vrais beaux titres. Qui me touchent.
Et à cette aune, je trouve dommage que tu fasses des généralités basées sur le manque de discernement de certains éditeurs qui n'ont aucune démarche éditoriale.
Et, évidemment, tu as raison, on ne peut pas vraiment juger le patrimoine de la BD japonais avec seulement ce qui est traduit. Mais ça ne réduit en rien la qualité, à mes yeux, des titres que j'ai cités. |
J'essaye simplement de me faire une opinion en fonction des informations dont je dispose. Qu'on me dise qu'il y a encore des trésors à découvrir dans la bd japonaise c'est bien, qu'on me le prouve c'est mieux.
Pour ce qui est du manque de discenement des éditeurs qui éditent des mangas, je tiens à préciser ma pensée. Ils ont su publier des grands livres (Matsumoto, Hino etc) il n'y a pas si longtemps. Donc je ne pense pas qu'ils soient mauvais. Il y a ceux qui veulent faire du chiffre et ceux qui (même dans une optique qualitative) doivent bien être obligés de publier des trucs moins bons après avoir déjà publié la crème du manga. Ce n'est pas normal qu'après avoir acheté tant de mangas il y a 3-4 ans, je ne trouve plus rien qui m'emballe. Il y a forcément un problème. |
| Xavier, 24.05.2007 à 17:43 | 286186 |
| | | Marie : | Xavier : | Et en effet, l'avantage de se pencher sur le patrimoine, également, c'est de pouvoir bénéficier d'un tri fait par la postérité, d'un recul qui permet de séparer le bon grain de l'ivraie. |
Ah ben non quand même, le tri fait par la postérité n’est pas une référence indiscutable. Même à ce niveau l’influence des effets de mode se fait sentir. On peut y rajouter les manœuvres commerciales ou intellectualisantes et même le hasard. Pour prendre un exemple connu, le musicien exceptionnel qu’était Vivaldi n’a été redécouvert que vers la moitié du XXème siècle. Alors quand plus personne ne se souvenait de lui, il était nul ? |
Je n'ai pas dit que le tri était bon, j'ai dit qu'il avait le mérite d'exister. Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu mentionnes, et il y a un chapitre là-dessus dans le bouquin de ... Harry Morgan, je crois, sur les Littératures Dessinées. En gros, il revient sur la manière dont les historiens de la bande dessinée des années 60-70 mettaient en avant les strips qu'ils avaient lus durant leur jeunesse, en se basant plus sur la nostalgie que sur une quelconque valeur intrinsèque avérée.
Bref. Sans compter qu'il existe des oeuvres qui sont importantes d'un point de vue historique (parce qu'elles étaient pionnières ou en rupture avec ce qui se faisait) mais qui, avec le recul de l'évolution accomplie, n'ont plus le même impact ou la même pertinence. |
| Marie, 24.05.2007 à 17:04 | 286179 |
| | | Xavier : | Et en effet, l'avantage de se pencher sur le patrimoine, également, c'est de pouvoir bénéficier d'un tri fait par la postérité, d'un recul qui permet de séparer le bon grain de l'ivraie. |
Ah ben non quand même, le tri fait par la postérité n’est pas une référence indiscutable. Même à ce niveau l’influence des effets de mode se fait sentir. On peut y rajouter les manœuvres commerciales ou intellectualisantes et même le hasard. Pour prendre un exemple connu, le musicien exceptionnel qu’était Vivaldi n’a été redécouvert que vers la moitié du XXème siècle. Alors quand plus personne ne se souvenait de lui, il était nul ?
Pour la question de Nicolas, je dirais que les conseils d’un libraire peuvent me convaincre s’il témoigne d’une réelle connaissance du sujet et s’il ne se montre pas trop cantonné dans un seul genre de bd. Les discussions sur certains forums peuvent facilement éveiller ma curiosité et je lis également les avis de chroniqueurs dont je connais plus ou moins les goûts. Par exemple : je sais que si certains on adoré, moi je détesterai à coup sûr :o)
Un des grands intérêts des (bonnes) chroniques reste quand même l’analyse après lecture qui parfois peut faire évoluer notre première impression.
Charlie Brown : | Juste une réserve, une remarque qui n’est basée sur aucune étude concrète mais seulement sur mon ressenti. Je ne trouve pas que la qualité générale soit en baisse dans la production BD actuelle, je pense juste que la quantité d’œuvres de qualité est la même, seulement noyée dans une production exponentielle de choses probablement sans intérêt (je dis "probablement" parce qu’il y a beaucoup de choses que je ne lis pas)... Personnellement, je trouve toujours mon compte dans la bande dessinée d’aujourd’hui.
|
Tout pareil et pourtant je lis de la bd depuis un paquet d'années.
Bravo et merci également à Nicolas pour son article très intéressant qui a eu pour effet indirect de me persuader de lire Là où vont nos pères ;o) |
| Xavier, 24.05.2007 à 13:25 | 286158 |
| | | Dieu : | Les éditeurs, par ce qu'ils publient et ne publient pas peuvent nous influencer. Chez beaucoup de lecteurs, le fait qu'il y'a beaucoup plus de mangas que de comics publiés aujourd'hui peut amener à penser qu'UN manga a plus de chance d'être meilleur qu'UN comics. Donc regarder de plus près le patrimoine manga, s’intéresser un peu à l’histoire de la bd, cela permet simplement de relativiser ces phénomènes d’édition et de trouver plus facilement des auteurs intéressants. |
D'accord avec cette version des choses. Ton post précédent semblait laisser entendre une supériorité d'un patrimoine sur un autre, sujet qui (comme je l'ai signalé) me laisse parfaitement indifférent.
Et en effet, l'avantage de se pencher sur le patrimoine, également, c'est de pouvoir bénéficier d'un tri fait par la postérité, d'un recul qui permet de séparer le bon grain de l'ivraie. |
| | | | Dieu : | Ca ne me semble pas être une mauvaise démarche de ma part de connaître la réalité au moment d'une surproduction française de manga que certains présentent comme révélatrice de la richesse de la bd japonaise. |
J'ai pas dit ça, hein.
J'ai dit qu'au milieu de l'océan de titres mangas qui sortent dans l'anonymat, y'a de vrais beaux titres. Qui me touchent.
Et à cette aune, je trouve dommage que tu fasses des généralités basées sur le manque de discernement de certains éditeurs qui n'ont aucune démarche éditoriale.
Et, évidemment, tu as raison, on ne peut pas vraiment juger le patrimoine de la BD japonais avec seulement ce qui est traduit. Mais ça ne réduit en rien la qualité, à mes yeux, des titres que j'ai cités. |
| Dieu, 23.05.2007 à 20:15 | 286105 |
| | | Xavier : | Dieu : | J'ai comparé le patrimoine japonais au patrimoine européen car Noir Firebird m'a amené à le faire en disant qu'il y'avait autant de richesses. Je crois que ça tient plus du discours idéologique que de la réalité. Ca ne me semble pas être une mauvaise démarche de ma part de connaître la réalité au moment d'une surproduction française de manga que certains présentent comme révélatrice de la richesse de la bd japonaise. Dire que le patrimoine de la bd américaine est (peut être) plus riche que celui de la bd française est aussi une information qui a son intérêt. |
Hm. Je n'aime pas trop ce genre de discours sur les mérites comparés de tel ou tel patrimoine -- il s'y cache toujours quelque chose de nauséabond, qui sous-entendrait une suprémacie culturelle de l'un sur l'autre.
Sans compter que franchement, je m'en fous largement -- je trouve plus important de trouver des oeuvres qui me touchent, m'émeuvent ou m'intéressent, que de se lancer dans un concours de longueur d'organe qui n'apporte finalement rien à rien.
|
Moi aussi je veux "trouver des oeuvres qui me touchent". Mais pour trouver il faut savoir où et jusqu'où on peut chercher.
Les éditeurs, par ce qu'ils publient et ne publient pas peuvent nous influencer. Chez beaucoup de lecteurs, le fait qu'il y'a beaucoup plus de mangas que de comics publiés aujourd'hui peut amener à penser qu'UN manga a plus de chance d'être meilleur qu'UN comics. Donc regarder de plus près le patrimoine manga, s’intéresser un peu à l’histoire de la bd, cela permet simplement de relativiser ces phénomènes d’édition et de trouver plus facilement des auteurs intéressants.
|
| | | | Nicolas : | Voici une question que je désirais vous poser: comment quantifieriez-vous l'impact des chroniques internet, des autres médias et des conseils des libraires sur vos choix d'achat? Les sélections des libraires ont-elles un impact sur les vôtres? |
Je vais essayer de te répondre de la manière la plus précise possible.
La bande dessinée est un produit cher (de plus en plus cher), et comme je suis pas pété de thunes et que j’ai d’autres centres d’intérêt par ailleurs, ça fait longtemps que je ne me risque plus à acheter un album "pour essayer", pour découvrir... J’essaie toutefois d’acheter 1 à 2 albums par mois.
Mes critères d’achats sont les suivants :
- chaque nouvel album de mes auteurs favoris
- la suite d’une série que j’aime
- le comblement de trous dans une de mes collections
- les bouquins qui m’ont vraiment beaucoup plu après les avoir empruntés à la bibliothèque
- parfois, plus rarement, l’album d’un auteur rencontré lors d’un festival
Jusqu’à présent, je faisais mes choix de lecture en fonction de mes "connaissances" en histoire de la BD ainsi que de mes envies lorsque je fouille les bacs de la bibliothèque municipale.
Depuis que je fréquente les sites BD sur internet, je me fie de plus en plus aux "avis" des internautes que je considère comme dignes d’intérêt. Par exemple, quand un album est super bien "noté" sur BulleDair, j’en retiens immédiatement le titre, l’auteur et la couverture. Quand, en plus, les internautes avec lesquels je me sens des affinités en font des éloges flatteurs ou attribuent des notes plus qu’honorables, ça devient vraiment une priorité de lecture !
En revanche, je dois l’avouer même si j’en ai un peu honte, les sélections et/ou avis des libraires n’ont quasiment jamais d’impact sur mes achats.
La bibliothèque est le véritable lieu de découverte. J’emprunte et je lis des trucs que j’aurais même pas eu l’idée de regarder en librairie. Et quand un truc me plaît énormément, au point que je veuille le relire ou le prêter pour le faire découvrir, je vais l’acheter. J’ai découvert plein d’auteurs fondamentaux pour moi comme ça.
Bref, au bout du bout, pour résumer l’impact sur mes choix d’achat :
- impact des découvertes personnelles en bibliothèque : primordial
- impact des avis d’internautes : très fort
- impact des autres médias : nul
- impact des sélections des libraires : quasiment nul
|
| | | | Xavier : | je trouve plus important de trouver des oeuvres qui me touchent, m'émeuvent ou m'intéressent, que de se lancer dans un concours de longueur d'organe qui n'apporte finalement rien à rien.
|
Importer chez nous le seppuku et faire des concours de longueur d'intestin n'aurait en effet pas beaucoup d'intérêt. |
| NDZ, 23.05.2007 à 15:09 | 286081 |
| | | Xavier : | et que les personnes qui défrichent et tentent de mettre en avant des choses nouvelles ou différentes sont assez rares. |
(et aussi à propos des rapports annuels de M G. Ratier)
Rentabililté et logique économique obligent. Quel éditeur aussi courageux soit-il, aussi amoureux de l'art soit-il est prêt à crever de faim en prenant des risques avec un catalogue exigent mais donc pas "populaire". On voit bien l'état actuel de l'édition (tous livres confondus) tant soit peu soucieuse de tout cela (qualité des oeuvres, choix éditoriaux forts, etc) face au rouleau-compresseur des "gros". Le modèle économique unique, omnipotent et imposé à tous conduit donc bien à un formatage culturel (relayé par la presse qui ne fait plus sont boulot et qui assure surtout l'auto-promo déguisée car elle appartient aux mêmes grands groupes)... Bigard en BD, les Blondes et les Profs, c'est ça la vraie diversité culturelle aujourd'hui.
Donc pour attendre les nouvelles traductions de chefs-d'oeuvre encore inaccessibles, il vaut certainement mieux regarder du côté des philanthropes que sont Cornélius, Imho, Ego comme X, etc.
Et du coup ça risque d'être long. Très long. |
| Xavier, 23.05.2007 à 14:42 | 286080 |
| | | Dieu : | J'ai comparé le patrimoine japonais au patrimoine européen car Noir Firebird m'a amené à le faire en disant qu'il y'avait autant de richesses. Je crois que ça tient plus du discours idéologique que de la réalité. Ca ne me semble pas être une mauvaise démarche de ma part de connaître la réalité au moment d'une surproduction française de manga que certains présentent comme révélatrice de la richesse de la bd japonaise. Dire que le patrimoine de la bd américaine est (peut être) plus riche que celui de la bd française est aussi une information qui a son intérêt. |
Hm. Je n'aime pas trop ce genre de discours sur les mérites comparés de tel ou tel patrimoine -- il s'y cache toujours quelque chose de nauséabond, qui sous-entendrait une suprémacie culturelle de l'un sur l'autre.
Sans compter que franchement, je m'en fous largement -- je trouve plus important de trouver des oeuvres qui me touchent, m'émeuvent ou m'intéressent, que de se lancer dans un concours de longueur d'organe qui n'apporte finalement rien à rien.
Cela ne fait que confirmer ce qu'évoquait le premier article dans la revue Labyrinthe n°25 ("La bande dessinée, ce qu'elle montre, ce qu'elle dit", de mémoire), à savoir que l'on souffre d'une absence de critique, et que l'on est principalement face à diverses populations (historiciens, théoriciens et collectionneurs) qui s'attachent à considérer la bande dessinée uniquement dans sa globalité. Tiens, c'est comme l'analyse annuelle de Gilles Ratier, qui met tout dans le même sac et se gargarise de comptabilités plus ou moins douteuses.
Ca nous apprend quoi? Rien.
Donc. Comme toutes les autres bandes dessinées, la bande dessinée Japonaise est riche d'oeuvres importantes -- par contre, elle est moins accessible, ce qui fait qu'il est souvent plus difficile de pouvoir découvrir les oeuvres en question.
Au passage, si l'on se limite à ce qui est traduit en Français, la bande dessinée anglo-saxonne est elle aussi, plutôt mal lotie. Mais on peut plus facilement lire en Anglais, alors que d'aller explorer les archives de Garo en Japonais n'est pas donné à tout le monde.
Rajoutons là-dessus qu'il me semble que la bande dessinée japonaise manque aussi pas mal de guides du côté occidental, et que les personnes qui défrichent et tentent de mettre en avant des choses nouvelles ou différentes sont assez rares. |
| Herbv, 23.05.2007 à 14:03 | 286074 |
| | | Dieu : | J'attends aussi la sortie de Xie Picabian Nights mais il vaut mieux ne pas trop s'emballer, il est annoncé depuis 2 ou 3 ans... |
Ça... Je vanne Benoît Maurer (le responsable de IMHO) à chaque fois que je le vois à ce sujet. Et ça m'étonnerait qu'il y échappe à Japan Expo :) |
| Dieu, 23.05.2007 à 13:03 | 286059 |
| | | asacem : | Dieu : | ok merci pour ces quelques titres. J'ai l'impression d'avoir déjà feuilleté tout ça mais bon. Les éditeurs bénéficient poutant de toute l'histoire du manga pour nous étonner. Ces derniers temps, je lis surtout des "vieilles bd" et je vais de claques en claques avec Marc Caro, le dernier Francis Masse, Daniel Torres etc. Si un éditeur japonais se mettait à publier de la franco-belge de qualité, je ne sais pas si un lecteur japonais aurait eu la même impression de tarrissement de la source après 4 ou 5 ans en ayant comme base tout le patrimoine ancien ou récent de la francobelge.
|
Je comprends ce que tu veux dire et en même temps ça me paraît un jugement un peu trop général pour qu'il tienne la route. Comparez les mérites patrimoniaux de tel ou tel "genre" de BD de par leur origine géographique, franchement... A ce compte là, le patrimoine "comics" serait susceptible d'exploser le franco-belge. Et après?
Sur les futures claques en manga, je pense qu'on a pas encore épuisé le filon Garo, d'ailleurs une prochaine sortie chez Imho à l'air bien tentante (Xie Picabian Nights).
|
J'attends aussi la sortie de Xie Picabian Nights mais il vaut mieux ne pas trop s'emballer, il est annoncé depuis 2 ou 3 ans...
J'ai comparé le patrimoine japonais au patrimoine européen car Noir Firebird m'a amené à le faire en disant qu'il y'avait autant de richesses. Je crois que ça tient plus du discours idéologique que de la réalité. Ca ne me semble pas être une mauvaise démarche de ma part de connaître la réalité au moment d'une surproduction française de manga que certains présentent comme révélatrice de la richesse de la bd japonaise. Dire que le patrimoine de la bd américaine est (peut être) plus riche que celui de la bd française est aussi une information qui a son intérêt. Alors qu'on republie les 250 versions de Tintin, il n'y a plus d'équivalent à la collection copyright de Futuropolis. Si les éditeurs ne font pas parfaitement leur boulot, on est bien obligé d'avoir pour nous même une sorte de démarche éditoriale qui repose plus sur le patrimoine culturel que le patrimoine économique. |
| | | | Nicolas : | Je grossissais le trait pour signaler qu'il fallait aussi prendre en compte le contexte de production et calibrer ses attentes en fonction. |
Ce qui est aussi vrai pour des titres franco-belges qui n'en finissent pas... Et je parle d'une partie de la production japonaise. Toutes les bandes dessinées japonaises ne sont pas conçues selon ce principe. Et comme je l'avais dit plus bas, certaines séries conçues de manière "commerciale" parviennent à allier rythme soutenu de parution et de nombreuses qualités. Un feuilletoniste comme Alexandre Dumas le démontre bien en littérature. |
| | | | Xavier : | Hm. C'est un point de vue un peu caricatural, d'un côté comme de l'autre. La forme, l'objet sont différents, mais ils ne dictent en rien la qualité du contenu (sa pérennité d'intérêt, pour synthétiser rapidement ce que tu sous-entends). D'autant plus qu'il me semble que la "dictature" du cartonné en France relève plus de l'habitude de tous les intervenants que d'un choix délibéré. (sachant que la couverture cartonnée coûte 1€ par album à fabriquer) |
Tu as raison. C'est caricatural. Le manga est aussi une "école de la vie" pour les jeunes Japonais (comme signalé par Thierry Groensteen). Le manga est aussi important (voire plus important) que de nombreux autres médias au Japon. Je grossissais le trait pour signaler qu'il fallait aussi prendre en compte le contexte de production et calibrer ses attentes en fonction. |
| Xavier, 23.05.2007 à 9:47 | 286026 |
| | | Nicolas : | Il faut aussi considérer la plupart des mangas pour ce qu'ils sont: des lectures jetables. C'est le paradoxe de notre production. On ne partage pas avec le Japon ce goût du livre-objet. Chez nous, une bande dessinée doit être digne de trôner dans nos étagères (avec leur couverture cartonée...). |
Hm. C'est un point de vue un peu caricatural, d'un côté comme de l'autre. La forme, l'objet sont différents, mais ils ne dictent en rien la qualité du contenu (sa pérennité d'intérêt, pour synthétiser rapidement ce que tu sous-entends). D'autant plus qu'il me semble que la "dictature" du cartonné en France relève plus de l'habitude de tous les intervenants que d'un choix délibéré. (sachant que la couverture cartonnée coûte 1€ par album à fabriquer)
Pour répondre à asacem, je suis un peu à penser comme Herbv sur le "filon" Garo. Il y a de grands auteurs qui ont été publiés dans Garo, mais il y a aussi énormément de déchets ou de choses moins remarquables -- ce qui est le lot de toutes les anthologies.
A cela s'ajoute le fait que, parmi les éditeurs qui s'y intéressent, il y en a quelques-uns dont l'approche éditoriale ne semble pas tendue vers le long terme (cf. le Seuil avec sa collection Mangaself), et d'autres qui publient peu pour des questions de capacité (cf. IMHO ou Cornélius).
Par contre, je ne serai pas aussi catégorique qu'Herbv pour dire "qu'il ne reste plus grand chose du manga de totalement inédit à découvrir". En effet, on a pu voir pas mal d'auteurs enfin traduits, mais à mon sens pas toujours avec l'oeuvre qu'il aurait fallu (je pense à Takahashi Tsutomu et Jiraishin, à Hara Hideo et Uchi ni oide yo, à Usamaru Furuya et Palepoli, à Shiriagari Kotobuki et Hako-bune ou Yaji-Kita).
Sans compter qu'à nouveau, on peut se demander quelle approche à long terme on va avoir avec ces auteurs. C'est bien d'en avoir un volume traduit, mais si il n'y a pas de suivi, la qualité globale de l'offre peut s'en ressentir.
Ce n'est peut-être pas forcément très clair ou cohérent, ça m'apprendra à répondre avant le café.
|
| | | | Noir Firebird : | Liste forcément subjective mon cher Herbv. J'avais même pris soin de le préciser car je savais qu'il y en aurait bien un pour venir me chercher des poux, mais j'attendais plus Ingweil à ta place. Et ce n'est pas parce que tu n'aimes pas Sorcières (qui est le très bof, j'imagine) que d'autres n'aimeront pas.
Et en ce qui me concerne, Pink, c'est juste la BD de l'année, hein (enfin, jusqu'à maintenant). |
Qu'il est taquin :o)
Je ne réagis pas à la liste, parce que je n'ai pas tout lu et que j'ai le sentiment que là-dedans ce n'est pas ma came. Je jetterai un coup d'œil à ce que je ne connais pas.
Pour Sorcières, on aime ou on n'aime pas certes, mais je n'y vois rien de fondamentalement nouveau (contrairement à Pink que je n'ai pas aimé non plus mais je reconnais un style et une écriture intéressants). C'est joli mais convenu. Je doute que tu aies pris une claque à sa lecture ;o) |
| Herbv, 23.05.2007 à 9:12 | 286022 |
| | | NF -> Bien sûr que ta liste est subjective. Trop, justement, et c'est ce que je lui reproche :)
Nicolas -> Pour répondre à ta quesrtion qui rencentre bien le sujet, je dirais que c'est surtout le net, pour être plus précis, les avis de certaines personnes, qui m'ont principalement conseillé. Actuellement, le bulleclasement des nouveautés m'aide pas mal pour mes achats.
J'ai un problème avec les libraires : il n'y a aucune bonne librairie proche de chez moi. Résultat, comme tout bon banlieusard parisien pressé, je fais mes achats dans deux chaînes d'une totale nullité : FNAC et Album (tenus par de simples pousse-cartons). Je n'attends rien d'eux autre que de mettre en rayon les nouveautés rapidement. Je n'ai pas le courage d'aller affronter la foule de Paris intra-muros le samedi, je ne fréquente donc aucune des éventuelles bonnes librairies qui s'y trouvent. En fait, le seul libraire dont j'écoute de temps en temps les conseils est celui qui tiend la seule librairie où je me rends avec plaisir : 9ème quai à Annecy. Mais comme ce n'est qu'une fois tous les 3-4 mois...
Dieu -> Il me semble qu'il ne reste plus grand chose du manga de totalement inédit à découvrir en francophonie. A part les vieilleries d'avant guerre, les oeuvres barrées de Tsuge, du Shitaro, un peu de Hagio et King Terry, je ne vois pas trop ce qui nous reste à découvrir d'ancien. 2006 nous a apporté un sacré lot de nouveautés en matière de mangasse. |
| asacem, 23.05.2007 à 8:57 | 286021 |
| | | Dieu : | ok merci pour ces quelques titres. J'ai l'impression d'avoir déjà feuilleté tout ça mais bon. Les éditeurs bénéficient poutant de toute l'histoire du manga pour nous étonner. Ces derniers temps, je lis surtout des "vieilles bd" et je vais de claques en claques avec Marc Caro, le dernier Francis Masse, Daniel Torres etc. Si un éditeur japonais se mettait à publier de la franco-belge de qualité, je ne sais pas si un lecteur japonais aurait eu la même impression de tarrissement de la source après 4 ou 5 ans en ayant comme base tout le patrimoine ancien ou récent de la francobelge.
|
Je comprends ce que tu veux dire et en même temps ça me paraît un jugement un peu trop général pour qu'il tienne la route. Comparez les mérites patrimoniaux de tel ou tel "genre" de BD de par leur origine géographique, franchement... A ce compte là, le patrimoine "comics" serait susceptible d'exploser le franco-belge. Et après?
Sur les futures claques en manga, je pense qu'on a pas encore épuisé le filon Garo, d'ailleurs une prochaine sortie chez Imho à l'air bien tentante (Xie Picabian Nights).
Ceci étant dit je recommande très fortement l'art attentat de Masse cradokolorisé par Bolino. C'est clairement un des plus beaux livres sortis ces derniers mois dans nos contrées.
|
| Dieu, 23.05.2007 à 1:11 | 286007 |
| | | ok merci pour ces quelques titres. J'ai l'impression d'avoir déjà feuilleté tout ça mais bon. Les éditeurs bénéficient poutant de toute l'histoire du manga pour nous étonner. Ces derniers temps, je lis surtout des "vieilles bd" et je vais de claques en claques avec Marc Caro, le dernier Francis Masse, Daniel Torres etc. Si un éditeur japonais se mettait à publier de la franco-belge de qualité, je ne sais pas si un lecteur japonais aurait eu la même impression de tarrissement de la source après 4 ou 5 ans en ayant comme base tout le patrimoine ancien ou récent de la francobelge.
|
| | | | Je base mes achats de BDs à 75% sur ce que j'en lis sur le web. Pour le reste, c'est au feeling sur les étals ou sur des conseils de mon libraire.
Les sélections, j'y jette un oeil distrait, mais elles ne m'influencent que rarement. |
| | | | Les claques franco-belges manquent tout autant...
Pour en revenir au débat initial, ce n'est pas tant notre perception du manga qui est en question mais bien celle des moins de vingt ans. Et je crains que Tatsumi les laissent bien froid... Mais moi aussi à leur âge...
Voic une question que je désirais vous poser: comment quantifieriez-vous l'impact des chroniques internet, des autres médias et des conseils des libraires sur vos choix d'achat? Les sélections des libraires ont-elles un impact sur les vôtres? |
| | | | Liste forcément subjective mon cher Herbv. J'avais même pris soin de le préciser car je savais qu'il y en aurait bien un pour venir me chercher des poux, mais j'attendais plus Ingweil à ta place. Et ce n'est pas parce que tu n'aimes pas Sorcières (qui est le très bof, j'imagine) que d'autres n'aimeront pas.
Et en ce qui me concerne, Pink, c'est juste la BD de l'année, hein (enfin, jusqu'à maintenant). |
| Herbv, 22.05.2007 à 22:53 | 286000 |
| | | Pas terrible ta liste, Noir Firebird. Je ne sais pas si tu vas convaincre grand monde avec ça. Dans tout ce que tu cites, à par Les dessins de la vie et, à la limite, le best of de Golgo 13, le reste... ça va du très bien au très bof, mais rien qui puisse donner la claque mangasse de l'année, je pense. |
| | | | Tiens, j'ai vu que Dieu n'avait pas aimé Les Dessins de la vie. Je me permets de la remplacer dans ma liste par Tensui, de Kazuichi Hanawa. ;)
Sinon, personnellement, mon auteur japonais préféré, c'est Hideki Arai. Je ne sais pas trop expliquer pourquoi, mais son travail me fait me sentir tout petit tant je le trouve puissant.
Mais oui, c'est sûr, faire mieux qu'un Matsumoto, c'est difficile! |
| THYUIG, 22.05.2007 à 22:25 | 285998 |
| | | Noir Firebird : | Je n'ai pas trop le temps de détailler, mais, dans les grandes lignes:
Ce que j'appelle "prodondément asiatique", ce sont des titres profondément ancrés culturellement, dotés d'une narration qui déroutera probablement les lecteurs de BD "classique". Pour moi, lire et aimer Ki-Itchi, ce n'est pas une évidence, tant ce titre est suprenant narrativement et met en cases des réactions qui paraîtront exagérées sans une certaine connaissance de la BD japonaise.
Sinon, bien sûr, tu as raison, une grande oeuvre est universelle, mais je pense quand même qu'il est plus simple pour un européen d'apprécier immédiatement une création culturelle qui barbote dans la même matrice que la sienne. Ce qui semblera drôle à une culture ne le sera peut-être pas pour une autre, par exemple.
Après, tu me demandes des bons mangas sur ces deux dernières années.
En dehors des titres que j'ai déjà cités, je vais exclure volontairement de ma liste (non exhaustive et bien sûr subjective) les titres ados et mainstream (qui ne te plairont clairement pas):
- Tout l'école Kyoko Okazaki qui inclut des auteurs comme Kiriko Nananan, Moyoco Anno et des titres comme Blue, In the clothes named fat, Pink (et d'autres).
- Le Pays des Cerisiers, de Fumiyo Kôno
- Les dessins de la vie, de Hirosuke Kizaki
- Les classiques de Takao Saito (Survivant, Golgo 13)
- Shiori et Shimiko de Daijiro Mohoroshi
- Le Cortège des 100 démons, d'Ima Ichiko
- Sorcières de Daisuke Igarashi
Je m'arrête là, mais je pourrais encore en citer un certain nombre.
Et puis si tu cherches des trucs vraiment différents, il y a d'excellentes choses dans la collection Hanguk de Casterman. Dans le même registre, je ne sais pas trop ce que les mangas de chez Picquier valent, mais ils n'ont pas mauvaise réputation.
|
Entièrement d'accord avec tout ça, ce genre de titres permet vraiment de croire que tout n'a pas été épuisé du paysage nippon.
Après, une claque comme celle d'Otomo ou de Matsumoto, ça fait moi aussi un bail que je l'attends, mais en franco-belge également. |
| | | | Je n'ai pas trop le temps de détailler, mais, dans les grandes lignes:
Ce que j'appelle "prodondément asiatique", ce sont des titres profondément ancrés culturellement, dotés d'une narration qui déroutera probablement les lecteurs de BD "classique". Pour moi, lire et aimer Ki-Itchi, ce n'est pas une évidence, tant ce titre est suprenant narrativement et met en cases des réactions qui paraîtront exagérées sans une certaine connaissance de la BD japonaise.
Sinon, bien sûr, tu as raison, une grande oeuvre est universelle, mais je pense quand même qu'il est plus simple pour un européen d'apprécier immédiatement une création culturelle qui barbote dans la même matrice que la sienne. Ce qui semblera drôle à une culture ne le sera peut-être pas pour une autre, par exemple.
Après, tu me demandes des bons mangas sur ces deux dernières années.
En dehors des titres que j'ai déjà cités, je vais exclure volontairement de ma liste (non exhaustive et bien sûr subjective) les titres ados et mainstream (qui ne te plairont clairement pas):
- Tout l'école Kyoko Okazaki qui inclut des auteurs comme Kiriko Nananan, Moyoco Anno et des titres comme Blue, In the clothes named fat, Pink (et d'autres).
- Le Pays des Cerisiers, de Fumiyo Kôno
- Les dessins de la vie, de Hirosuke Kizaki
- Les classiques de Takao Saito (Survivant, Golgo 13)
- Shiori et Shimiko de Daijiro Mohoroshi
- Le Cortège des 100 démons, d'Ima Ichiko
- Sorcières de Daisuke Igarashi
Je m'arrête là, mais je pourrais encore en citer un certain nombre.
Et puis si tu cherches des trucs vraiment différents, il y a d'excellentes choses dans la collection Hanguk de Casterman. Dans le même registre, je ne sais pas trop ce que les mangas de chez Picquier valent, mais ils n'ont pas mauvaise réputation.
Après, ça ne te plaira peut-être pas, je n'en sais rien. Mais tu me permettras d'être un peu gêné aux entournures pas ton affirmation péremptoire concernant le manga alors que tu ne connais pas vraiment ce qui sort. |
| Dieu, 22.05.2007 à 20:53 | 285994 |
| | | Noir Firebird : | Ce que j'appelle un effort culturel c'est ne pas rechercher la même chose dans la BD asiatique que dans la BD occidentale, c'est tout. C'est une autre approche du monde qui nécessite un temps d'adpatation (du même genre qu'il m'a fallu pour enfin accrocher à la BD américaine).
J'essaye pas de te casser, hein, je te trouve juste réducteur.
Quant à des bons titres, pourquoi pas Ki-Itchi, de Hideki Arai? Ou Jacaranda, de Kotobuki Shiriagari? C'est des titres riches, différents. Sauf qu'ils sont profondément asiatiques et de fait, difficiles d'accès. |
Moi je veux bien voir mais 2 titres sur les 2 dernières années c'est un peu mince. J'exagère volontairement mais honnètement je veux bien voir d'autres titres.
J'aimerais bien que tu m'expliques ce que tu veux dire par "profondément asiatiques". J'ai tendance à penser que les grandes oeuvres sont universelles et dépassent le "folklore" national. Et si tu fais référence à la pagination, ça ne me pose AUCUN problème. Je ne recherche rien en particulier dans la bd occidentale si ce n'est d'être surpris par la forme, le ton, le dessin etc et j'arrive encore à l'être alors que je ne vois plus un manga qui éveille ma curiosité depuis 2 ans. |
| | | | Je voulais juste féliciter Nico pour son super article. |
| | | | Mon message précédent est adressé à Dieu, pas à Nicolas, évidemment. ;) |
| | | | Ce que j'appelle un effort culturel c'est ne pas rechercher la même chose dans la BD asiatique que dans la BD occidentale, c'est tout. C'est une autre approche du monde qui nécessite un temps d'adpatation (du même genre qu'il m'a fallu pour enfin accrocher à la BD américaine).
J'essaye pas de te casser, hein, je te trouve juste réducteur.
Quant à des bons titres, pourquoi pas Ki-Itchi, de Hideki Arai? Ou Jacaranda, de Kotobuki Shiriagari? C'est des titres riches, différents. Sauf qu'ils sont profondément asiatiques et de fait, difficiles d'accès. |
| | | | Noir Firebird : | Dieu : | Et puis finalement je me dis que la bd japonaise n'est pas si riche et variée que ça. |
Tu as tort.
Y'a un océan de merdes qui sort en manga, mais bon, ça manque pas de richesse, y'en a autant qu'en franco-belge.
Mais c'est sûr que ça demande un petit effort culturel... |
Il y a sans doute autant de richesses mais je crois que le meilleur de la bande dessinée nippone est loin d'être disponible en français.
Il faut aussi considérer la plupart des mangas pour ce qu'ils sont: des lectures jetables. C'est le paradoxe de notre production. On ne partage pas avec le Japon ce goût du livre-objet. Chez nous, une bande dessinée doit être digne de trôner dans nos étagères (avec leur couverture cartonée...). On attend d'elle autre chose que ce qu'attendent les Japonais. Pour eux, la bande dessinée se lit dans une revue le temps d'un trajet de métro puis se jette. Ceux qui désirent conserver leur série culte se les procurent ensuite dans une version "spéciale" (qui la forme que l'on connaît ici). Mais il y aussi des auteurs japonais plus alternatifs qui abordent leur art de manière différente (sans tomber dans le péril de la série), hors de la pression des éditeurs. Et puis il y a ces auteurs qui parviennent à faire des séries "mainstream" mais qui possèdent une fond (comme une certaine tendance du cinéma made in Hong Kong).
J'aime le manga pour sa capacité à me transporter dans des univers décalés mais cohérents. Comme je le signalais dans mon texte, "Blame!" est un univers cyberpunk très riche et très personnel. J'adore ce titre même si je n'ai pas été comblé par le final. Mais au fond, ce n'était pas trop grave car pendant 9 tomes, j'ai évolué avec le personnage dans un labyrinthe sublime (sans équivalent en franco-belge). "DragonHead" reste sans doute ma série favorite. Là aussi, j'ai découvert un univers post-apocalyptique captivant. L'auteur propose une réflexion sur la peur sous toutes ses formes. Un chef d'oeuvre de l'angoisse psychologique! Là aussi, je n'ai pas trouvé d'équivalent en franco-belge. En fait, je dirais que je trouve dans le manga ce que la bd franco-belge ne m'offre pas (et inversement). Et je ne place pas les mêmes attentes quand je lis l'une ou l'autre de ces productions.
Maintenant, des oeuvres comme l'Homme sans Talent (Japon) ou le Pont de No-Gun-Ri (Corée) ont dépassé le cadre de mes attentes. Ce sont des oeuvres majeures qui ne demandent pas d'"effort culturel". Comme les "Watchmen" ou "V pour Vendetta" dépassent du cadre des "albums de justiciers et de super-héros".
Mais au vu du programme de Cornélius, j'ai bon espoir que nous découvrions bientôt de nouvelles oeuvres de cette trempe.
|
| Dieu, 22.05.2007 à 18:11 | 285978 |
| | | Noir Firebird : | Dieu : | Et puis finalement je me dis que la bd japonaise n'est pas si riche et variée que ça. |
Tu as tort.
Y'a un océan de merdes qui sort en manga, mais bon, ça manque pas de richesse, y'en a autant qu'en franco-belge.
Mais c'est sûr que ça demande un petit effort culturel... |
C'est quoi un effort culturel? Si c'est lire du Tatsumi, du Hino ou du Yokoyama je l'ai fait. Ce que je dis, c'est que ça fait deux ans que je n'ai pas vu un manga de cette trempe. Plutôt que chercher à me casser (vainement), donne moi quelques bons titres sortis ces deux dernières années en manga. |
| | | | Dieu : | Et puis finalement je me dis que la bd japonaise n'est pas si riche et variée que ça. |
Tu as tort.
Y'a un océan de merdes qui sort en manga, mais bon, ça manque pas de richesse, y'en a autant qu'en franco-belge.
Mais c'est sûr que ça demande un petit effort culturel... |
| Xavier, 22.05.2007 à 13:28 | 285960 |
| | | stanislas : | Xavier : |
sachant que les éditeurs sont pour beaucoup dans une dynamique de pressage de citron. |
Pas de racisme envers nos amis bridés s'il vous plait ! |
Oops, c'était complètement involontaire. Je cherchais une expression correspondant au "milk the cow" anglais. Damned. |
| | | | Xavier : |
sachant que les éditeurs sont pour beaucoup dans une dynamique de pressage de citron. |
Pas de racisme envers nos amis bridés s'il vous plait ! |
| NDZ, 22.05.2007 à 11:42 | 285947 |
| | | NDZ : | comme je disais à ChrisB hier autour d'une bière |
On est sobres, une bière pour deux...
NDZ : | Parcours très proche à celui de Charlie |
Proche de ou comparable à, décidément, il ne faut pas me laisser seul à m'auto-commenter. Je vais aller bosser en fait. |
| NDZ, 22.05.2007 à 11:09 | 285945 |
| | | NDZ : | ...et surtout via bibliothèque publique... |
oui, ChrisB est une sorte de bibliothèque... |
| NDZ, 22.05.2007 à 11:07 | 285944 |
| | | Tout presque pareil que Charlie sauf que je suis à cheval sur la Génération Anime et celle qualifiée de "Taniguchi" (mes mangas préférés sont d'ailleurs dans cette deuxième catégorie, suite à quoi je me suis dit "quel vieux con je fais quand-même avec mes tout juste 30 ans", comme je disais à ChrisB hier autour d'une bière). Parcours très proche à celui de Charlie (même si, inscrit sur bulledair de longue date j'apparais comme beaucoup plus lent à la détente concernant les mangas du coup).
Je suis plein d'espoir dans la découverte de pépites pouvant me convenir sur le continent Manga, mais j'y vais lentement, sans vraiment acheter et surtout via bibliothèque publique, donc c'est plus lent comme exploration mais peut-être plus sûr quant à la qualité des achats (et notamment des séries éventuellement à rallonge).
Concernant mon propre point de vue de lecteur non lié à la profession (auteur, libraire ou autre), je suis tout à fait d'accord sur le rôle du Libraire tel que le décrit Nico : les libraires d'Expérience à Lyon ont énormément compté dans l'évolution de mes goûts et dans mon éducation (pas sentimentale).
Concernant la jeune génération, les bibliothèques jouent un rôle énorme à mon humble avis (pour cause de budget limité, empirisme basé sur une demi-douzaine de specimen proches), et donc les ventes ne sont pas UNIQUEMENT le critère représentatif de ce qui est lu et donc de ce qui plaît (comme le box-office pour le ciné) mais surtout représentatif des effets marketing (télé et bourrages de mou autres). Hélas comme pour les libraires, tout dépend des interlocuteurs qui sont face aux gamins, les parents ne s'y intéressant pas trop risquant de ne jamais voir leurs progénitures avoir dans les mains des Toto l'ornithorinque, Jules, De cape et de Crocs ou autres (les non-conseillés de mes specimen ne sortent pas du Titeuf-Lanfeust-Manga cheap). |
| Xavier, 22.05.2007 à 10:01 | 285940 |
| | | Dieu : | Je me suis mis au manga avec Matsumoto et j'ai poursuivi avec Tatsumi et une poignée d'autres. Ca fait peut être deux ans que je n'ai pas acheté un manga d'un nouvel auteur à part un Mizuki (offert) que je n'ai pas fini depuis 6 mois. Pas un dessinateur ne m'attire que ce soit dans l'underground ou le mainstream. Parfois je me dis que je passe à côté de quelque chose, que je ne suis pas capable d'apprécier les nouveaux Tezuka ou Wally Wood japonais. Et puis finalement je me dis que la bd japonaise n'est pas si riche et variée que ça. |
Attention, il s'agit peut-être tout simplement de la bd japonaise qui est traduite -- sachant que les éditeurs sont pour beaucoup dans une dynamique de pressage de citron, et par conséquent vont chercher beaucoup de "me-too" products. Ah oui, et aussi que parmi ces éditeurs et directeurs de collection, il s'en trouve très peu qui savent lire le Japonais, et qui par conséquent voient leurs champs d'exploration d'autant limités.
Bon, ceci dit, il est vrai qu'une bonne partie de la production Japonaise donne dans la formule et le systématique. Mais il y a quand même pas mal de découvertes à faire. Après, c'est plus la place dans les étagères qui pose problème ... |
| | | | Nicolas : |
Je me pose la même question. Est-ce que mon sentiment de déception face aux nouvelles sorties est lié au fait qu'après sept ans de travail en libraire je sois en partie désabusé? Suite à une discussion avec mes collègues, nous en arrivons à la conclusion que 90% de ce que nous lisons tient tout simplement de la perte de temps. Alors je fais preuve d'un enthousiasme débordant dès que je défends les 10% restants. |
C'est bien tu as découvert la Sturgeon's Law (Ninety percent of everything is crud).^^ |
| Dieu, 21.05.2007 à 13:06 | 285901 |
| | | Je me suis mis au manga avec Matsumoto et j'ai poursuivi avec Tatsumi et une poignée d'autres. Ca fait peut être deux ans que je n'ai pas acheté un manga d'un nouvel auteur à part un Mizuki (offert) que je n'ai pas fini depuis 6 mois. Pas un dessinateur ne m'attire que ce soit dans l'underground ou le mainstream. Parfois je me dis que je passe à côté de quelque chose, que je ne suis pas capable d'apprécier les nouveaux Tezuka ou Wally Wood japonais. Et puis finalement je me dis que la bd japonaise n'est pas si riche et variée que ça. |
| | | | Merci Nicolas pour cet article intéressant et plutôt bien vu.
Même si je ne travaille pas dans ce milieu, j’ai déjà bossé en librairie et je trouve assez juste tes remarques sur le rôle du libraire.
J’ai bien aimé la typologie du lecteur de mangas et je me reconnais pleinement dans la catégorie des trentenaires (la "génération Taniguchi") telle que tu la dépeins.
Amateur de bande dessinée "mainstream" autant que de bande dessinée d’auteurs ("l’autre bande dessinée" comme ils disent sur du9...), j’ai effectivement commencé à pénétrer l’univers manga, après quelques réticences, par le biais de Taniguchi (j’avais commencé par Akira sur les conseils d’un ami plus jeune, mais je n’avais pas accroché), et c’est seulement après m’être inscrit sur BulleDair (il y a moins d'un an), et après avoir demandé conseils aux membres adeptes de mangas, que je me suis lancé dans la lecture d’auteurs comme Tatsumi, Tsuge, Mizuki, Oda ou Sasô, dont j’apprécie plus ou moins le boulot. De l’importance d’internet dans la découverte, l’ouverture et l’échange stimulants des points de vue, des goûts et des couleurs...
Petit à petit, je m’ouvre aussi au manga "mainstream" et aux séries "cultes" grâce à ma fille de 9 ans (pour l’instant je découvre Takahashi et j’aime beaucoup son univers et son humour).
En contrepartie, pour ne pas qu’elle s’enferme dans le manga et la tendance Witch mag, je lui fais découvrir la BD franco-belge depuis sa plus tendre enfance et je lui achète Spirou heBDo toutes les semaines (en même temps, ça me permet de le lire aussi...).
A ce propos, je te rejoins entièrement sur le travail éditorial de Dupuis que je trouve assez intéressant. D’ailleurs, je ne suis revenu au journal de Spirou que depuis leur très bonne nouvelle formule, au rédactionnel tendance "Fluide Glacial light", permettant différents niveaux de lecture. La réédition de classiques de la maison Dupuis aux côtés des nouveautés est une très bonne initiative aussi (même si je suis conscient qu’ils ne font pas ça uniquement pour faire découvrir au jeune public les "trésors" Dupuis comme ils disent, mais aussi pour flatter la nostalgie du père de famille que je suis et relancer les ventes du fonds de catalogue de la maison... Ça reste tout de même une bonne initiative).
Bref, je me retrouve bien dans cet article bien fichu.
Juste une réserve, une remarque qui n’est basée sur aucune étude concrète mais seulement sur mon ressenti. Je ne trouve pas que la qualité générale soit en baisse dans la production BD actuelle, je pense juste que la quantité d’œuvres de qualité est la même, seulement noyée dans une production exponentielle de choses probablement sans intérêt (je dis "probablement" parce qu’il y a beaucoup de choses que je ne lis pas)... Personnellement, je trouve toujours mon compte dans la bande dessinée d’aujourd’hui.
|
| | | | Nicolas : | J'ai écrit un texte en réponse à l'Objet Culurel Non-Identifié de Thierry Groensteen sur mon blog. J'y aborde surtout la responsabilté des libraires et le "péril" manga. Pour les amateurs: Xeroxed.be. |
Voici la réponse de Thierry Groensteen (que je remercie d'avoir été aussi attentif à mes remarques):
"Merci de m’avoir lu aussi attentivement et d’avoir pris le temps de coucher vos réflexions par écrit.
Vous avez sans doute raison, il manque à mon O.C.N.I. un développement sur les librairies. Le problème est que, pour le faire convenablement, il faudrait mener une enquête de terrain dont je n’ai pas les moyens. Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’il y a de bons (vous en faites partie) et de mauvais libraires, qu’ils n’ont pas tous la même superficie, la même politique commerciale, la même clientèle, etc. Les généralités me semblent sans intérêt, et je ne disposais pas de données suffisamment précises pour dresser un état des lieux de la librairie spécialisée.
J’ajoute que, tant qu’à faire, il aurait aussi fallu parler de la place de la bande dessinée dans les bibliothèques publiques, autre sujet que j’ai négligé, un peu pour les mêmes raisons. C’est une question importante, qui reste à étudier, que celle des médiateurs entre les livres et le public, et de leur rôle prescripteur.
Mais je me permettrai de rappeler que mon sujet n’était pas le marché de la bande dessinée, ses structures, ses réseaux et fonctionnements, mais bien le statut culturel de cet art qui nous est cher.
J’ai été très intéressé d’apprendre les résultats de l’émission sur les “Grands Belges”, dont j’ignorais qu’elle avait eu lieu. En effet, les différences avec la France sont très significatives."
A+
Nico |
| | | | Merci pour vos interventions!
Herbv : | Je partage aussi le même point de vue concernant les dernières sorties "grand public" que je trouve de moins en moins enthousiasmantes. Mais peut-être est-ce tout simplement le fait qu'on peut me rattacher à la génération des trentenaires et que je commence à être un "vieux con" :)
|
Je me pose la même question. Est-ce que mon sentiment de déception face aux nouvelles sorties est lié au fait qu'après sept ans de travail en libraire je sois en partie désabusé? Suite à une discussion avec mes collègues, nous en arrivons à la conclusion que 90% de ce que nous lisons tient tout simplement de la perte de temps. Alors je fais preuve d'un enthousiasme débordant dès que je défends les 10% restants. S'il n'y avait pas eu Gipi, Anders Nilsen, Shaun Tan, Tom Gauld, Vincent Perriot et quelques autres révélations, je crois que j'aurais jetté l'éponge... Mais il est difficile d'être objectif. Je suis tenté de voir mes premières années de libraire comme une sorte d'Age d'Or. Mais comme tous ceux qui commencent, j'ai en fait découvert à ce moment-là tous les auteurs de l'Association, tous ceux de l'école alternative américaine (Chester Brown, Adrian Tomine...) et plein de "grands classiques" que je n'avais jamais lu. Une fois le retard rattrapé, il faut attendre les nouveaux chefs d'oeuvres. Et là le temps se met à sembler long. Est-ce une illusion?
Je crains que ce ne soit pas le cas. J'ai le sentiment que les éditeurs publient aujourd'hui des auteurs qui n'ont pas encore fait leurs armes. Je m'explique. Les auteurs de l'Association ont d'abord évolué en toute liberté, en ne se pliant à aucun code et ne sont passés qu'ensuite à la bd 48cc. Aujourd'hui, de nombreux jeunes auteurs se voient catapulter directement chez de "gros" éditeurs en n'ayant pas eu l'occasion d'enrichir leur approche, leur style, leur singularité. Les blogs ont aidé dans ce sens, mais trop peu.
Max de Radiguès, Marshall Joe et Dampremy Jack (pour parler d'auteurs que je connais) apportent du neuf et je pense que ce n'est pas étranger au fait qu'ils se soient d'abord auto-publiés. En fait, mon blog ne se nomme pas "Xeroxed" pour rien. C'est en découvrant les comix auto-édités d'Adrian Tomine que je me suis lancé dans l'édition de ces carnets photocopiés. Les auteurs dont j'apprécie le travail sont presque tous passés par l'auto-édition: Chester Brown, Julie Doucet, Liz Prince, Adrian Tomine, Jeffrey Brown, Kevin Huizenga... Certains d'entre eux poursuivent d'ailleurs l'auto-édition même s'ils sont publiés chez Fantagraphics ou Drawn & Quarterly.
Mais loin de moi l'idée de sous-entendre que les jeunes auteurs ont "trop facile". Je suis content qu'ils n'aient pas à galèrer. Mais j'ai le sentiment que la "sélection (non-)naturelle" opérée par les éditeurs soient très cruelles pour certains en cas d'échec dans les ventes... Seuls les meilleurs resteront mais de nombreux lecteurs auront décroché entre-temps suite aux déceptions expérimentées au cours de cette période "test"... |
| THYUIG, 19.05.2007 à 21:29 | 285803 |
| | | Excellent article qui a du te demander un temps fou à écrire. Je partage vraiment tes opinions sur la desaffection des trentenaires (ou pré-) quant à la qualité qui baisse sérieusement en ce moment. Personnellement, je n'achète plus que 5 ou 6 titres par mois depuis janvier, chose inconsevable il y a un ou deux ans. |
| Herbv, 19.05.2007 à 20:16 | 285801 |
| | | Texte très intéressant à lire, Nicolas, merci. Il est toujours intéressant de lire le point de vue d'un professionnel et on entend trop rarement les libraires s'exprimer. Et je conseille aussi à tout le monde de lire OCBI de TG, c'est un excellent ouvrage.
Je dois dire que je n'ai jamais trop cru au péril manga en France ou en Belgique, du moins, tel qu'il a pu être annoncé ici ou là. Certes, il est difficile de prévoir comment va pouvoir évoluer le monde de l'édition de la bande dessinée franco-belge, mais je ne pense pas qu'il disparaîtra de sitôt, balayé par son homologue nippon.
En effet, le manga francophone a de gros soucis de rentabilité actuellement : la multiplication des éditeurs qui se font une concurrence féroce sur les achats de droits, l'explosion du nombre des sorties alors que le CA global ne progresse pas dans la même proportion, ont conduit à une baisse notable de la rentabilité moyenne. Depuis quelques mois, les problèmes se multiplient à commencer par les arrêts de séries (officiels ou non car certains n'osent pas le dire) suivi de l'augmentation continuelle du prix de vente des mangas. Les titres se vendant biens ne sont pas nombreux, ceux faisant un bide commercial sont légions.
Je partage aussi le même point de vue concernant les dernières sorties "grand public" que je trouve de moins en moins enthousiasmantes. Mais peut-être est-ce tout simplement le fait qu'on peut me rattacher à la génération des trentenaires et que je commence à être un "vieux con" :)
PS : Par contre, mon budget BD n'a jamais été aussi important, même s'il s'est déplacé en grande partie du FB 48CC sur le Manga puis de plus en plus sur l'Indé.
|
| | | | J'ai écrit un texte en réponse à l'Objet Culurel Non-Identifié de Thierry Groensteen sur mon blog. J'y aborde surtout la responsabilté des libraires et le "péril" manga. Pour les amateurs: Xeroxed.be. Et n'hésitez pas à réagir!
A+
Nico |
| | | | dans ses "6 lecons americaines" , pour parler de la legerete , calvino citait quelqu'un qui prend appui sur la pesanteur du monde pour s'envoler (de memoire, hein, j'ai lu ca cela fait tres longtemps); ce n'est pas parce que l'on echappe a la gravite universelle que l'on est leger de propos |
| | | | MR_Claude : |
Je ne vois rien de leger chez Blutch, et au contraire, s'il sacrifie quelque chose sur un autel de virtuosite, ca serait meme plutot la simplicite d'acces, voire le recit (a prendre dans un sens tout flou pour facher personne, je trouve plus mon costume de choisisseur de mots justes). Blutch donne une impression de facilite dans ce qu'il fait, mais il me semble a 100 lieues de l'aproche "spontanee" qu'on peut trouver critiquable. Ceci sans chercher a definir une pratique meilleure qu'une autre. C'est juste que Blutch me semble assez loin de ce qu'il semble vouloir denoncer chez d'autres (mais il semble se baser beaucoup sur Blotch, qui n'est evidemment pas le top niveau de Blutch). |
Aaaah M. Claude, je crois que nous voilà engagés dans un dialogue de sourds, car figure-toi que je suis d'accord avec toi !
Quand je parlais de "légèreté" (preuve que ce n'est pas moi qui ait piqué ton costume de "trouveur de mots justes"...), c'était pour tout de suite le dissocier de toute forme de "facilité" ou de "spontanéité". La "légèreté" pour moi est un terme POSITIF, qui relève de l'impression finale laissée par l'oeuvre, elle n'a pas toujours à voir avec une légèreté de propos, ni forcément avec une légèreté de forme et encore moins avec une écriture automatique ou un travail baclé.
Concernant Blutch, je trouve ses livres (Mitchum et encore plus particulièrement ses deux derniers Futuro) parcourus d'une omniprésente légèreté (de mouvement tout particulièrement mais en résonnace avec tout le reste), absolument fascinante pour le laborieux gribouilleur de planches que je suis à mes heures perdues...
Elle est obtenue je n'en doute pas un instant au prix d'un travail monumental qui ne relève en rien de la facilité ou du vite-torché.
Blutch maîtrise si magnifiquement cette liberté de mouvement, cette "légèreté", qu'il mène la bande dessinée aux confins de l'art du mouvement par excellence, à savoir la danse (je ne suis pas le premier à l'écrire et il le revendique...), dont on pourrait pourtant penser a priori qu'elle est aussi éloignée de l'art dessiné que le Groenland de l'Australie.
C'est peut-être un bien monumental raccourci de regrouper comme je me le permets Blain, Blutch, De Crecy, Sfar et d'autres sous la banière mal taillée de la "légèreté" mais ne m'accuse pas de les regrouper sous celle de la "facilité" et encore moins sous celle du "bâclé", c'est aux antipodes de ce que je pense. |
| | | | L M : |
Je crois qu'il s'agit, en effet, d'une critique portant essentiellement sur le "propos", et sa profondeur, des travaux.
Attention, cependant, à cette association un peu courte entre profondeur du propos et "douleur de l'expression" : c'est comme ça qu'on en vient à caricaturer et à moquer la conception d'"artistes qui souffrent"... alors que personne n'a cette conception.
Il y a pourtant, je crois, une origine véritable à cet amalgame art/souffrance, qui est aussi une conception de ce que doit être un travail artistique (conception pas très partagée et qu'on pourrait supposer être à l'origine d'un plus grand intérêt du propos, justement). On peut la résumer comme ça :
"on fait un travail artistique quand un problème (esthétique, mais aussi philosophique, "éthique", etc) se pose ; problème que le travail artistique devrait au moins poser, sinon résoudre."
Du coup, qui dit "problème" dit éventuellement "douleur de l'exécution" (si le problème touche de très près son auteur); mais pas forcément. On peut lire un essai intéresssant, qui va s'attaquer à un problème intéressant, constater une grande profondeur de propos, sans que cela soit empreint d'une souffrance quelconque... |
Je suis parfaitement de ton avis et si j'ai utilisé ce raccourci certainement abusif c'est bien sûr pour concire maladroitement mon intervention, mais aussi parce que je le ressentais comme sous-jacent à l'axe critique dont nous parlons ici...
J'y vois effectivement un amalgame discutable entre trois idées répandues (et sans doute elle-mêmes discutables et discutées pour elles-mêmes) :
1- L'art véritable est celui qui implique si intimement l'artiste qu'il est forcément douloureux, sinon on tombe dans le savoir-faire.
2- Cette douleur doit transparaître dans l'oeuvre.
3- S'agissant d'art narratif, cette douleur doit (donc) rejoindre le propos.
L M : | Par rapport à la "définition" ci-dessus, on peut poser cette question de la manière suivante : "quelle serait la valeur d'un travail artistique qui se donnerait pour objectif de "parler" de choses qui ne posent pas ou peu problème?" |
C'est effectivement une des questions posées ! |
| | | | entierement d'accord avec ce que pose L M
j'ajoute que le fait de lier directement apparence graphique & discours me semble un peu simpliste ; pourquoi un trait dur , epais (joe matt , burns , crumb) serait-il plus adapte a un discours profond que des traces de plume ou pinceau juste lachees (en apparence) sur le papier ?
c'est comme dire que le rock'n'roll est plus profond & rebelle , par essence , que la pop... (petit rappel du sujet kstr) |
| THYUIG, 29.03.2007 à 23:06 | 282176 |
| | | C'est celle là que j'aime particulièrement :
"Pourquoi prendre la peine de mettre une telle énergie merveilleuse dans le travail de tellement peu de conséquence ?"
Et pourquoi pas, justement ? Et combien de livres pour quelles conséquences ? A part un gros volet il y a 5000 ans, j'ai du mal à voir la profondeur d'un tel questionnement. Mon dieu, Blain est vain. Alors que Eisner l'est tellement moins, ou Seth, ou Giraud. Rigolons un peu tous ensemble avec ce grand comique-critique, nouvelle forme d'investigation du premier pas en faculté, option Actuel et Monde Diplo sous le bras, c'est tellement classe. Le Master crétin oriente-t-il sur une profession viable économiquement ? Déontologiquement ? |
| THYUIG, 29.03.2007 à 22:57 | 282175 |
| | | Bah, c'est toujours l'art de la critique de puiser chez les uns ou chez les autres, dans certaines oeuvres mais pas toutes, ce qu'on aimerait pouvoir leur faire dire. L'autre imbécile si prend mal, surtout à voir le lectorat qui sévit ici. Et à vouloir tout aglomérer on finit souvent souvent désarmés dans le bêton... |
| | | | Manu Temj : | MR_Claude : | des auteurs critiques initialement, celui qui me parait le plus incongru, c'est Blutch (avec aussi De Crecy, quand meme). Son dessin me parait tout sauf leger ou spontane. Brillant, direct, peut-etre, mais ca n'est pas la meme chose. Quant a la facilite... S'il y en a un qui semble se remettre en question (en danger) presque a chaque fois, c'est bien lui.
|
L'attaque va plutôt au sacrifice supposé d'une certaine profondeur du propos, et (donc ?) d'une certaine douleur de l'expression artistique, sur l'autel tantôt de la virtuosité du trait, tantôt de la "poésie graphique" ou d'un contenu ludique et forcément plaisant, voire positif et souvent optimiste (vulgarisation ?).
Et finalement, c'est peut-être un peu vrai. La question que je me pose alors, c'est en quoi ce choix artistique (cette voie de recherche) a-t-il intrinsèquement moins de valeur ? Je le comprends assez bien quand il s'agit d'autobiographie revendiquée telle et l'argumentaire de F. Neaud est très intéressant, mais peut-on transférer systématiquement ce reproche à d'autres oeuvres ? |
Je ne vois rien de leger chez Blutch, et au contraire, s'il sacrifie quelque chose sur un autel de virtuosite, ca serait meme plutot la simplicite d'acces, voire le recit (a prendre dans un sens tout flou pour facher personne, je trouve plus mon costume de choisisseur de mots justes). Blutch donne une impression de facilite dans ce qu'il fait, mais il me semble a 100 lieues de l'aproche "spontanee" qu'on peut trouver critiquable. Ceci sans chercher a definir une pratique meilleure qu'une autre. C'est juste que Blutch me semble assez loin de ce qu'il semble vouloir denoncer chez d'autres (mais il semble se baser beaucoup sur Blotch, qui n'est evidemment pas le top niveau de Blutch). |
| Pierre, 29.03.2007 à 21:37 | 282167 |
| | | La profondeur. Bande dessinée, critique, critique de la bande dessinée ... Voilà la vraie question. |
| L M, 29.03.2007 à 20:46 | 282165 |
| | | Manu Temj : | L'attaque va plutôt au sacrifice supposé d'une certaine profondeur du propos, et (donc ?) d'une certaine douleur de l'expression artistique, sur l'autel tantôt de la virtuosité du trait, tantôt de la "poésie graphique" ou d'un contenu ludique et forcément plaisant, voire positif et souvent optimiste (vulgarisation ?). |
Je crois qu'il s'agit, en effet, d'une critique portant essentiellement sur le "propos", et sa profondeur, des travaux.
Attention, cependant, à cette association un peu courte entre profondeur du propos et "douleur de l'expression" : c'est comme ça qu'on en vient à caricaturer et à moquer la conception d'"artistes qui souffrent"... alors que personne n'a cette conception.
Il y a pourtant, je crois, une origine véritable à cet amalgame art/souffrance, qui est aussi une conception de ce que doit être un travail artistique (conception pas très partagée et qu'on pourrait supposer être à l'origine d'un plus grand intérêt du propos, justement). On peut la résumer comme ça :
"on fait un travail artistique quand un problème (esthétique, mais aussi philosophique, "éthique", etc) se pose ; problème que le travail artistique devrait au moins poser, sinon résoudre."
Du coup, qui dit "problème" dit éventuellement "douleur de l'exécution" (si le problème touche de très près son auteur); mais pas forcément. On peut lire un essai intéresssant, qui va s'attaquer à un problème intéressant, constater une grande profondeur de propos, sans que cela soit empreint d'une souffrance quelconque...
Manu Temj : | Et finalement, c'est peut-être un peu vrai. La question que je me pose alors, c'est en quoi ce choix artistique (cette voie de recherche) a-t-il intrinsèquement moins de valeur ? |
Par rapport à la "définition" ci-dessus, on peut poser cette question de la manière suivante : "quelle serait la valeur d'un travail artistique qui se donnerait pour objectif de "parler" de choses qui ne posent pas ou peu problème?"
C'est intéressant que des auteurs aient l'air de se poser la question en ce moment (même si en réalité c'est difficile de savoir qui ça intéresse exactement), parce que ça concerne vraiment les motivations de départ du travail, qu'est-ce qui fait qu'on va parler de telle chose ou de telle autre. |
| | | | MR_Claude : | des auteurs critiques initialement, celui qui me parait le plus incongru, c'est Blutch (avec aussi De Crecy, quand meme). Son dessin me parait tout sauf leger ou spontane. Brillant, direct, peut-etre, mais ca n'est pas la meme chose. Quant a la facilite... S'il y en a un qui semble se remettre en question (en danger) presque a chaque fois, c'est bien lui.
|
Mais justement, la légèreté n'a pas forcément à voir avec la spontanéité (et inversement). C'est une voie, peut-être (peut-être...) celle de Sfar, et encore s'il revendique parfois une "spontanéité" du trait, il est aussi très volubile sur le travail en amont de ses tentatives et que dire de ses textes.
Cet amalgame, c'est la critique de base faite à ces auteurs. Elle ne résiste évidemment pas longtemps et je ne crois pas que ce soit de ça qu'il s'agisse dans les critiques citées précédemment.
L'attaque va plutôt au sacrifice supposé d'une certaine profondeur du propos, et (donc ?) d'une certaine douleur de l'expression artistique, sur l'autel tantôt de la virtuosité du trait, tantôt de la "poésie graphique" ou d'un contenu ludique et forcément plaisant, voire positif et souvent optimiste (vulgarisation ?).
Et finalement, c'est peut-être un peu vrai. La question que je me pose alors, c'est en quoi ce choix artistique (cette voie de recherche) a-t-il intrinsèquement moins de valeur ? Je le comprends assez bien quand il s'agit d'autobiographie revendiquée telle et l'argumentaire de F. Neaud est très intéressant, mais peut-on transférer systématiquement ce reproche à d'autres oeuvres ? |
| Xavier, 29.03.2007 à 13:42 | 282108 |
| | | MR_Claude : | des auteurs critiques initialement, celui qui me parait le plus incongru, c'est Blutch (avec aussi De Crecy, quand meme). Son dessin me parait tout sauf leger ou spontane. Brillant, direct, peut-etre, mais ca n'est pas la meme chose. Quant a la facilite... S'il y en a un qui semble se remettre en question (en danger) presque a chaque fois, c'est bien lui.
|
En fait, il me semble que c'est justement la critique que faisait Matthias, le fait de se mettre en question sur le dessin, mais beaucoup moins sur les thématiques abordées.
Et j'avoue que le dernier De Crécy est loin de m'avoir convaincu, et pour ce qui est de Blutch, oui il y a du talent là-derrière, mais Mitchum par exemple me reste vaguement impénétrable (pas le même univers, sans doute). |
| alban, 29.03.2007 à 13:01 | 282104 |
| | | yan : |
Une bonne âme pour traduire?… |
Les textes sont un peu longs. La traduction ci dessous c'est pas parfaite mais donne une bonne idée :
page 1
et
Page 2 |
| | | | des auteurs critiques initialement, celui qui me parait le plus incongru, c'est Blutch (avec aussi De Crecy, quand meme). Son dessin me parait tout sauf leger ou spontane. Brillant, direct, peut-etre, mais ca n'est pas la meme chose. Quant a la facilite... S'il y en a un qui semble se remettre en question (en danger) presque a chaque fois, c'est bien lui.
|
| | | | Xavier : |
Euh, en fait, non. Les gens du Metabunker sont Danois, pas américains. Et si l'on discute en Anglais, c'est que le Danois, c'est pas facile, comme langue.
Ce que j'ai pu voir des quelques américains qui ont relayé cette discussion sur leurs blogs et autres sites, c'est plutôt une sorte de révérence polie, et pas du tout un esprit de "haro sur les Français".
Et au final, ça me semble plus être une tempête dans un verre d'eau, que les miracles de l'Internet amènent sur le devant de la scène. |
Oups ! Au temps pour moi pour les Danois, à lire trop vite on s'égare...
D'accord avec toi sur la "tempête dans un verre d'eau", celà dit, cette scission artisitique qui a effectivemment toujours été, fait à nouveau beaucoup écrire et parler ces derniers mois. Du coup, elle me semble intéressante en celà - aussi - qu'elle casse au grand jour un sorte d'infantilisation "nouvelle BD - tout le monde il est beau, gentil et copain contre le grand méchant mainstream". Il se pourrait qu'en sorte une forme de légitimation - ou en tout cas de mise au jour des démarches artistiques parfois fondamentalement divergentes des uns et des autres, plus porteuse en terme de reconnaissance que les seuls "troncs communs" de la revendication contre une certaine idée de l'édition BD, ou du phénomène de mode.
Concernant l'échec relatif de la transposition papier des blogs et courts travaux en ligne, la bande dessinée "d'auteur" n'échappe pas plus que les autres à une forme de récupération par ses "fans" qui s'avèrent bien souvent - pour la plupart - guère autre chose que des copistes enthousiastes, parfois très honorables, mais rarement comparables à leurs idoles.
Internet permet la mise au jour de ce qui était autrefois réservé aux fanzines les plus confidentiels et aux journaux d'étudiants. Tant mieux pour la reconnaissance des plus talentueux, mais gare au retour de bâton pour certains autres. Le passage au livre c'est un autre monde avec un autre niveau d'exigences (qui peuvent d'ailleurs être diverses en fonction du type d'édition ou des publics visés...). La "sélection" qui s'opérait par le passé avant l'accès au livre n'est pas - je crois - fondamentalement remise en question par l'avénement du web. Les éditeurs qui voudraient s'en affranchir au nom d'une certaine modernité et/ou pour surfer sur une vague, pourraient s'en mordre les doigts.
|
| | | | ChrisB : peut être, j'avoue qu'en lisant moins d'une bande dessinée par mois depuis au moins un an, j'ai du mal à me rendre compte :).
Manu Temj : la scission entre ces deux courants, je crois qu'elle a toujours été là. Les attaques de Neaud sur le travail de Sfar, elles ne datent pas d'hier. Par contre je crois qu'on a passé un nouveau cap avec les blogs et surtout la publication pratiquement tel quel de ceux ci. Parce qu'un blog dessiné, en France, SE DOIT d'être léger, sympa. et de parler de soi. Les exceptions sont rarissimes (everland, qui se permet plus de liberté dans le journal d'un remplaçant? qui d'autre?). On peut d'ailleurs dire à peu près la même chose des blogs écrits (dont je fais partie, et dont je ne suis pas une exception, loin de là), et de leurs avatars publiés qui commencent à fleurir en ce moment, avec pour fer de lance ce machin:
qui aurait bien calé ma table de salon si on ne me l'avait pas prété. on parle de soi, de soi et encore de soi mais on ne questionne rien. on survole, on ne se met jamais en danger, et lorsqu'on le fait, il faut voir la réaction des lecteurs...
tant que ça reste en ligne, qu'il s'agit d'essais, de tâtonnements, de recherches, je trouve juste dommage cette surreprésentation et quasi obligation du léger-sympa à tendance anecdotique "universelle" qui ne se remet pas en cause et forme un réseau de gens du même bord qui se congratulent mutuellement par commentaires interposés (et dont encore une fois je fais partie). Mais je n'y vois pas de mal.
Mais quand on passe à la publication, c'est autre chose. Le résultat, la plupart du temps est ce que j'ai écrit plus bas, un truc bancal, sans grande saveur, qui a peur d'être sérieux plus de 5 minutes parce que ça serait chiant et qui du coup est chiant parce que le propos est aussi profond que le nombril de l'auteur. |
| Xavier, 29.03.2007 à 11:11 | 282086 |
| | | Manu Temj : | A vous lire, je me demande s'il n'est pas effectivement possible de regrouper un certain nombre d'auteurs "phares" de la bande dessinée francophone contemporaine autour du concept d'une certaine recherche de "légèreté" (de ton et de trait pour Sfar ou De Crecy, de mouvement chez Blutch, de narration chez Blain...), une volonté commune (mais ne procédant pas obligatoirement du même cheminement) de rendre leurs travaux aériens, d’y ajouter une dose de poésie... |
Légèreté qui, à mon sens, peut également être une ambition. Ce que Matthias du Metabunker classe dans la facilité ou une focalisation sur la forme.
Manu Temj : | Pas surpris non plus que cette attaque viennent des Etats-Unis, |
Euh, en fait, non. Les gens du Metabunker sont Danois, pas américains. Et si l'on discute en Anglais, c'est que le Danois, c'est pas facile, comme langue.
Ce que j'ai pu voir des quelques américains qui ont relayé cette discussion sur leurs blogs et autres sites, c'est plutôt une sorte de révérence polie, et pas du tout un esprit de "haro sur les Français".
Et au final, ça me semble plus être une tempête dans un verre d'eau, que les miracles de l'Internet amènent sur le devant de la scène. |
Pages : 1 - 2 retour forum |
|