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Comment Betty vint au monde - L.L.de Mars

Bandes Dessinées : auteurs, séries, et toutes ces sortes de choses... ]


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Pages : 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7

lldm, 30.11.2012 à 2:02347872
Pour ceux qui voudraient en commander un exemplaire dédicacé, « Hors sujet » est disponible là

lldm, 30.11.2012 à 2:01347871

Une série d'Annonciations

lldm, 25.11.2012 à 19:43347747
lldm :
Présentation du Callot publié par Ion à Suresnes (concert, rencontre, projection, expo des planches)

https://lecturesenscene.wordpress.com/


contrairement à ce qui est annoncé sur le site, la réservation est inutile.

lldm, 24.11.2012 à 11:49347731


Présentation du Callot publié par Ion à Suresnes (concert, rencontre, projection, expo des planches)

https://lecturesenscene.wordpress.com/

lldm, 20.11.2012 à 14:58347665
Une expansion de la planche 28 de «Comment Betty vint au discours», qui sera visible à l'exposition Hoochie Coochie d'Angoulême

lldm, 14.11.2012 à 2:27347576


C'est la matrice Judex


textes de D. Christoffel, J. LeGlatin,
C. de TRogoff, L.L. de Mars

dessins de L.L. de Mars

bonnes lectures

lldm, 17.10.2012 à 22:35347192
"Barbès-La Goutte d'Or : Histoires de saute-frontières", une petite brochure qui compile trois bribes de vie de sans-papiers confrontés à la gentrification en cours du quartier, publiées dans CQFD.
Textes de Mickaël Correia, illustrations de bibi:

la brochure est téléchargeable en couleur là, en planches

par pages là

Mr_Switch, 17.10.2012 à 14:16347172
Intéressant projet, sans doute fastidieux pour qui voudrait s'y atteler sérieusement.

lldm, 17.10.2012 à 10:40347164
Projet Ekphrasis

lldm, 13.10.2012 à 3:36347084
un récit en ligne d'une dizaine de planches, adaptation personnelle du beau poème de Baudoin de Condé, le « Dit des trois vifs et des trois morts ».
Vous connaissez sans doute, sinon ce poème lui-même ou une des variations sur cette trame, son argument ( http://www.lamortdanslart.com/3m3v/3m3v.htm ).
Baudoin écrit son texte au XIIIe, plus ou moins prototype des danses macabres écrites et peintes qui vont fleurir les siècles suivants, des grandes fresques de Pisa au Campo Santo aux verrières de Niklaus Manuel.

C'est là

lldm, 04.09.2012 à 11:08346317
On approche de l'issue de ce long travail d'animation collectif autour de la musique de Élémarsons, avec ce court-métrage de Philippe De Jonckheere et moi-même, « Philippe » :

lldm, 13.08.2012 à 13:35346079
Mouse :

http://8p.cx/mouse

L'important c'est de participer :

http://8p.cx/l-important-c-est-de-participer

lldm, 01.08.2012 à 0:40345851


Douze premières planches d'un work-in-progress, consultables ici , avec un pdf pour l'impression.






Récit complet en neuf planches, consultable ici (pdf pour l'impression téléchargeable à la fin)

lldm, 04.07.2012 à 0:03345405


treizième film du Labo Élémarsons ; je n'ai pas foutu grand-chose d'autre que la musique là-dessus, mais je ne résiste pas au plaisir de vous montrer le beau travail de Karine Bottega et Jérôme LeGlatin

lldm, 03.07.2012 à 17:35345390
Un autre mini comix à imprimer, PF le chen.

lldm, 23.06.2012 à 0:31345149


douzième film issu du laboratoire collectif d'animation expérimentale du Terrier ( le-terrier.net/musique/elemarsons/laboratoire/ ), sur une musique de Élémarsons.
Animation, peintures additionnelles, scenario, montage : L.L. de Mars
Dessins et aquarelles : Docteur C.
Perles et broderies : Christianne Chapelat

lldm, 18.06.2012 à 22:30345049
Docteur C :
Je ne me lasserais jamais de ces pages...


C'est un médicament à épingler (je les ai conçu d'abord pour ma propre santé, mais tant mieux si ça en soigne d'autres que moi)

Docteur C, 18.06.2012 à 20:28345046
lldm :


La dernière double page de CQFD (n°100) mise en ligne



Je ne me lasserais jamais de ces pages...

lldm, 18.06.2012 à 19:47345043
Mr_Switch :
(Tu sais qu'il y a un petit problème de noirs sur cette image ? Le "noir" autour du crâne est plus pâle que le contour et les traits de retouche ?)


je viens de changer d'écran, et j'arrive pas à le calibrer (j'ai toujours eu des écrans cathodiques, je viens de changer pour un plat, ça m'agace ce truc, j'ai horreur de ces machins LCD)
merde... ça promet pour les travaux à venir...

Mr_Switch, 18.06.2012 à 19:17345041
(Tu sais qu'il y a un petit problème de noirs sur cette image ? Le "noir" autour du crâne est plus pâle que le contour et les traits de retouche ?)

lldm, 18.06.2012 à 19:04345040


La dernière double page de CQFD (n°100) mise en ligne

lldm, 18.06.2012 à 16:50345038
lldm :

Du coup, j'en ai fait un autre, allez hop :

L'important c'est de participer


Et un autre :
Mouse

lldm, 15.06.2012 à 12:43344988
lldm :
Merci à Bicéphale pour la découverte de « 8 pages comics » , notamment les deux volumes de « Comment dresser un cheval» de Ronald Grandpey.
ça donne envie d'en faire plein.


Du coup, j'en ai fait un autre, allez hop :

L'important c'est de participer

lldm, 14.06.2012 à 18:27344984
Merci à Bicéphale pour la découverte de « 8 pages comics » , notamment les deux volumes de « Comment dresser un cheval» de Ronald Grandpey.
ça donne envie d'en faire plein.

lldm, 03.06.2012 à 17:48344846
lldm :

Les 9 et 10 juin au festival Bulle Zik à Paris ; je me demande évidemment si c'est pas une erreur de casting, mais y voir Bertoyas et Baladi au menu me rassure un peu ; on tremblera ensemble jusqu'à ce que l'organisation se rende compte du malentendu et nous chasse à coups de canettes


Les organisateurs du festival trouvaient abusif que Bertoyas et moi profitions de notre passage à Paris pour aller signer également deux heures au monte-l'air le « #3 » sorti chez Hoochie-Coochie. Il faut croire que pour un repas chaud et un billet de train, des saloperies de crève-la-faim de branleurs de dessinateurs de BD sont censés se visser le cul sur un fauteuil sans s'en décoller pendant l'intégralité de ce que Bulle Zik prend sans doute pour des horaires de bureau. Des pauvres clodos dans notre genre devraient déjà se sentir honorés qu'on les invite à côté d'un demi dieu comme Margerin.
J'ai donc réexpédié à ces malotrus leurs putains de billets de train dont ils commençaient à exiger une partie de remboursement à Hoochie Coochie si nous avions l'outrecuidance de bouger de notre stand au-delà d'un passage aux chiottes.
Toutes mes excuses à ceux à qui j'avais filé un rencard là-bas. Je les invite à s'épargner une perte de temps chez d'aussi sinistres comptables, et à aller voir les belles peintures d'A. Gentileschi au musée Maillol ou les incroyables enluminures des "Belles Heures du duc de Berry" au Louvre.

lldm, 12.05.2012 à 18:27344552
Aba Sourdi :
Cool ! Je viendrai à Meyzieu, c'est suffisamment près pour un taïeb.


j'apprends à l'instant que Julien Meunier ( http://www.le-terrier.net/jiko/index.htm ) vient y présenter « découverte d'un principe en case 3 », le film qu'il a coréalisé avec Guillaume Massart, consacré à Pierre Feuille Ciseaux ( http://www.case3.fr/ )

Aba Sourdi, 23.04.2012 à 18:32344352
Cool ! Je viendrai à Meyzieu, c'est suffisamment près pour un taïeb.

lldm, 22.04.2012 à 0:49344324
quelques rencontres possibles dans les prochains jours :

d'abord un passage à Toulouse pour le Festival Indélébile (image bizarrement taillée, désolé) :



Puis passage à Marseille du 5 au 10 aux locaux de CQFD pour le bouclage du prochain numéro ; l'occasion de boire des coups ensemble, peut-être pour vous de découvrir le canard et d'une manière générale la généreuse foison d'écritures libertaires de toutes sortes à Marseille.

Du premier au 3 juin, au festival "Tant libre" à Meyzieu. C'est leur premiere moûture, je ne sais pas du tout ce que ça va donner mais ça fait très longtemps que je n'ai pas trainé dans le monde du Libre, c'est une bonne occasion de voir où ça en est et de rencontrer des tas de nerds amicaux et poilus :

http://www.tant-libre.fr/

Les 9 et 10 juin au festival Bulle Zik à Paris ; je me demande évidemment si c'est pas une erreur de casting, mais y voir Bertoyas et Baladi au menu me rassure un peu ; on tremblera ensemble jusqu'à ce que l'organisation se rende compte du malentendu et nous chasse à coups de canettes.

href="http://www.bulleszik.com/

Du 28 au 30 juin, au FIRN, à Frontignan, où je viendrai prétendument pour présenter mon prochain bouquin, "Hors sujet" (sortie prévue en mai) quand, en vérité seule l'odeur de la brazoucade et la perspective de me dorer les burnes au soleil pendant trois jours avec un tas de feignasses alcooliques m'attire aussi loin de ma pluvieuse Broutagne.

http://www.polar-frontignan.org/

lldm, 20.03.2012 à 15:52343694
c'est un récit au carré réalisé par Benoit Préteseille et moi-même, sur une matrice narrative de Ibn Al Rabin. Les détails de sa naissance et sa lecture en ligne sont ici :

http://www.le-terrier.net/graphistes/bdlldm/carre_preteseille/index.html

lldm, 14.03.2012 à 19:08343632


Dédicace après-demain à Rennes, à 18h

pour les trois derniers ("3#1" - chez Hoochie Coochie, "Les misères et les malheurs de la guerre d'après Jacques Callot noble lorrain" - chez Ion - et le "Dialogue de mort à propos de musique" chez Scutella)

pirik2, 06.03.2012 à 15:31343380
Je me trouve encore bien paresseux, mais merci.

lldm, 06.03.2012 à 15:00343379
pirik2 :
"sidération" comme dirait Cardon. Cela rend d'autant plus triste la situation du dessin d'humour dans la presse d'aujourd'hui, mais je n’incomberais pas cet échec aux dessinateurs.



il y en a de bons :

http://www.mister-hyde.com/search/label/Pirikk

lldm, 06.03.2012 à 12:30343375
pirik2 :
sursaut dans le dessin de presse est inconcevable sans supports dignes de ce nom, et le chemin pour une distribution en kiosques semble plus dissuasif qu'à nulle autre époque.


Oui, je n'ai pas en tête les détails techniques et financiers qui ont récemment envenimé les modes de distribution en kiosque pour les structures économiquement faibles (ça figure forcément quelque part là-dedans http://www.cqfd-journal.org/), mais on sent bien dans ces transformations des règles économiques la volonté de faire passer, une fois de plus, la violence idéologique pour une rationalité structurelle ou une harmonisation du marché (de la Presse comme de n'importe quel autre).
Sans ces supports, qu'imaginer? Un fanzinat politique semble en contradiction avec la mission prosélyte du militantisme, là où le faible tirage n'a pas grande importance pour un dessinateur de bandes dessinées. Peut-être des supports en ligne? mais ça contraint beaucoup le dessin, ça risque de nuire encore une fois aux choses les plus minoritaires, les moins « lisibles », qui sont mises en bouillie par la pixellisation. Une nouvelle promesse de normativité, avec ces foutus dessins linéaires, instrumentalisés au discours qu'ils servent, que précisément j'attaquais.
Bon. Faut attendre de voir, bien entendu. Je n'ai pas une âme de Cassandre, je n'ai aucune espèce de foi en une linéarité historique, celle qu'on arrime à un âge d'or d'un côté et à un crépuscule des valeurs de l'autre. Je ne vois, moi, que du chaos, des faits singuliers qui s'assemblent ou se ratent. Il n'y a aucune raison pour que manquent, là, les belles oeuvres, les bons dessins, les bons artistes, etc. C'est une période où les choses s'assemblent mal, il y en a eu d'autres («des déserts» comme disait Deleuze), ça n'est pas si grave. Travaillons juste à forcer la situation en fléchissant les chemins possibles vers notre but avoué.

pirik2, 06.03.2012 à 12:03343373
lldm :

L'odeur de mousses et de cyprès que dégagent tes références en disent long sur ce que tu n'avoues pas, petite anguille rhétrice. Comme j'ai pu remarquer que, depuis quelques numéros, tu travailles dans le même canard que moi (je m'en réjouis, crois-moi), je n'aurai peut-être pas besoin de te rappeler que ce que je peux en dire ici est l'objet d'un âpre travail à faire jusque dans "nos" rangs (et pourtant, CQFD est de loin le seul canard contemporain politique à avoir pour le dessin comme puissance politique nue une sincère considération ; il n'est qu'à voir ses pages, flanquées d'un Bertoyas par exemple, et de les comparer à n'importe quelle publication politique).
J'ai écrit sur le dessin à la française, pas sur le dessin à la française des morts (un regard sur le Courrier International de temps en temps expose des pratiques contemporaines étrangères autrement plus vivaces, plus spirituelles, moins contractuellement liées au temps, moins bavardes, que celles qu'on se dépite de trouver en ouvrant le Canard Enchaîné, le Monde Libertaire, ou même Fakir)


(Mais que n'avouerais je pas?)

Étant constamment plongé dans ces "dessins à la française des morts", c'est vrai que je profitais de l'occasion pour rappeler que "ça n'a pas toujours été comme cela".
De la presse de ce pays est née une grande lignée de dessinateurs radicalement singuliers, capables de provoquer "sidération" comme dirait Cardon. Cela rend d'autant plus triste la situation du dessin d'humour dans la presse d'aujourd'hui, mais je n’incomberais pas cet échec aux dessinateurs. Tu le soulignes, l'émergence d'un nouveau sursaut dans le dessin de presse est inconcevable sans supports dignes de ce nom, et le chemin pour une distribution en kiosques semble plus dissuasif qu'à nulle autre époque.

Que Siné qui représentait en son temps un des plus forts espoirs de bouleversement en soit désormais réduit à faire appel à de petits humoristaillons télévisuels symbolise bien cette défaite cuisante.

lldm, 06.03.2012 à 11:26343369
ça n'a rien à voir avec rien, mais comme je ne saurai pas où poster ça, voilà un entretien avec Al Columbia sur lequel je viens de tomber :
http://comicscomicsmag.com/2010/06/al-columbia-interview.html

lldm, 06.03.2012 à 10:49343366
pirik2 :

Je ne rectifie pas par chauvinisme mais tu vas quand même un peu vite en besogne! Avant d'être pris à parti par les tristes Jul, Riss et compagnie; le dessin de presse "à la française" c'est Grandville, Travies, Jossot, Grandjouan, Caran d'Ache, Roubille, Paul Iirbe....


L'odeur de mousses et de cyprès que dégagent tes références en disent long sur ce que tu n'avoues pas, petite anguille rhétrice. Comme j'ai pu remarquer que, depuis quelques numéros, tu travailles dans le même canard que moi (je m'en réjouis, crois-moi), je n'aurai peut-être pas besoin de te rappeler que ce que je peux en dire ici est l'objet d'un âpre travail à faire jusque dans "nos" rangs (et pourtant, CQFD est de loin le seul canard contemporain politique à avoir pour le dessin comme puissance politique nue une sincère considération ; il n'est qu'à voir ses pages, flanquées d'un Bertoyas par exemple, et de les comparer à n'importe quelle publication politique).
J'ai écrit sur le dessin à la française, pas sur le dessin à la française des morts (un regard sur le Courrier International de temps en temps expose des pratiques contemporaines étrangères autrement plus vivaces, plus spirituelles, moins contractuellement liées au temps, moins bavardes, que celles qu'on se dépite de trouver en ouvrant le Canard Enchaîné, le Monde Libertaire, ou même Fakir)

pirik2, 06.03.2012 à 9:57343364
De ce point de vue, rien ne me parait plus condamnable comme mode de dessin politique qu'un phylactère posé au-dessus d'une figure dispensable, dont le dessin est si indifférent qu'on pourrait sans peine s'en passer. L'essentiel du dessin satyrique à la française, en somme.


Je ne rectifie pas par chauvinisme mais tu vas quand même un peu vite en besogne! Avant d'être pris à parti par les tristes Jul, Riss et compagnie; le dessin de presse "à la française" c'est Grandville, Travies, Jossot, Grandjouan, Caran d'Ache, Roubille, Paul Iirbe.... (sans compter le grand réveil de la presse dans les années 60/70s, après un long sommeil faits de mauvais vaudeville et de bons mots)

Mais le constat que tu fais dans ce texte (que faisait aussi l'excellente revue "bizarre" dans un édito de 1964), est très juste. Pacome Thiellement vient d'ailleurs de consacrer un livre à ce sujet.

lldm, 06.03.2012 à 1:18343361
effer :
Merci encore, là c'est Hilberg lui même qui parle.


De rien.
Rien à voir avec tout ça, mais je viens de mettre à jour les archives de mes dessins de presse pour CQFD à cette adresse :
http://www.le-terrier.net/polis/archivesjournaux/index.htm
les derniers dessins parus sont numérotés de 47 à 60.

effer, 05.03.2012 à 16:54343351
lldm :
effer :
Merci pour ce lien vers la dénomination à apporter à "L'Extermination des juifs d'Europe"



Non non, Hilberg dit bien « destruction » et s'en explique dans l'excellent site anti-rev :

http://www.anti-rev.org/textes/Hilberg98a/


Merci encore, là c'est Hilberg lui même qui parle.

lldm, 05.03.2012 à 15:57343346
effer :
Merci pour ce lien vers la dénomination à apporter à "L'Extermination des juifs d'Europe"



Non non, Hilberg dit bien « destruction » et s'en explique dans l'excellent site anti-rev :

http://www.anti-rev.org/textes/Hilberg98a/

effer, 05.03.2012 à 15:35343345
Merci pour ce lien vers la dénomination à apporter à "L'Extermination des juifs d'Europe" ( selon Raoul Hilberg), j'attendais depuis longtemps une telle analyse!
Pour ma part, avant la parution de son livre, j'utilisais le mot "Solution finale", terme inventé par les nazis à la conférence de Wandze

lldm, 04.03.2012 à 23:19343332
je voulais juste rajouter que c'est par une certaine paresse que je sacrifie à l'usage en parlant de Shoah, plutôt que d'hurban, ou tout bêtement, de destruction des Juifs d'Europe (pour reprendre l'expression de Hilberg). Je souscris à ce qu'en disait Meschonnic dans ce texte http://joelle.zask.over-blog.com/article-32671466.html , mais c'est toujours un peu compliqué, lorsque cette tentative d'extermination n'est pas l'objet-même d'une conversation, de la pointiller avec mes digressions à ce sujet. J'ajoute ça en appendice, donc, notamment pour faire connaitre de texte de Meschonnic (après tout, je reviens souvent sur lui pour évoquer sa théorie du langage, il n'est pas inutile de préciser que mon intérêt pour lui excède cet objet).

lldm, 03.03.2012 à 15:48343296
Bicephale :
As-tu lu le récit réalisé par Tim Danko dans le dernier Turkey Comix ? Les dix pages adaptées de Primo Levi, avec ses spectres de lavis bleu, ses doubles pages qui alternent à l’intérieur du même espace diégétique couleurs et noir et blanc ?



bien sûr, que je l'ai lu, et pas seulement parce que je suis attentif à l'environnement dans lequel je publie ; ces couleurs apparaissent comme une ponctuation abominable, elles offensent avec une régularité terrible, l'oeil, la lecture. On supplierait pour avoir du noir et blanc, c'est-à dire : pour retrouver des conventions esthétiques et une pruderie de narrateur spécifique au traitement de l'histoire. Elles viennent hideusement faire remuer l'épaisseur des vies prises dans la Shoah. C'est à peine discible tout ce qu'elles peuvent faire jouer, ces couleurs, tout ce que cette alternance simple, rigoureuse, peut créer de polyphonie dans ces quelques pages. L'abstraction des grandes généralités (tout ce qu'on se donne pour mots simples qui évacuent les innombrables accidents) se voit tiquetées de fait singuliers : va et viens de la mémoire entre le camp et avant le camp, mais également va et viens plus immédiat, plus compact, entre l'entrée dans le camp et le déroulement de ses jours, le dépliement de ses règles fragiles. Des miettes de repas prises dans des tremblements d'aquarelle, des butées de la langue dans le babélisme du cauchemar. L'histoire est généralement très connement traitée, en bande dessinée. Quand aux emprunts littéraires, qu'ils aient le poids terrible des livres de Primo Levi ou la légèreté apparente des grands romans, c'est tellement bête, en général, tellement vassal (ai-je vraiment besoin de me pmerdre dans des exemles, quand nous aurions tellement de mal à trouver, surtout, des contre-exemples)... Qu'il lise Walser (dans son récit publié dans le 3#1) ou Primo Levi, Danko fait une oeuvre de lecteur. Comme Welles lisant Ka fka ou Ruiz lisant Proust. il est, comme eux, sans humilité, il avance. Il ne se plie pas sous le devoir. il n'agite pas des fétiches d'historiens ou des fétiches littéraires, c'est un vrai lecteur, qui nous offre une forme parachevée de sa lecture.


Bicephale :
Danko est sans doute l’auteur qui m’impressionne le plus en ce moment. C’est que son travail émerge en langue française au compte-gouttes, et chaque nouveau récit confirme qu’on est en présence d’un auteur majeur. Je ne suis pas allé visiter son site internet, s’il en a un. Je ne sais pas depuis combien il travaille, quel âge il a, si des centaines de planches sont en attente ou pas de publication. Il y a une aura de mystère dans son travail, que je prolonge, à mon petit niveau, en évitant très volontairement d’en apprendre plus sur l’auteur.



il y a des chose,s là, des pdf, des images en flash ; c'est peu, mais c'est déjà quelques pages... http://www.deadxeroxpress.com/td_cv/index.htm


Bicephale :
Bertoyas commence certains (beaucoup ? à vérifier...) de ses récits ainsi : plusieurs pages muettes, succession de cases apparemment sans lien, avant qu’un récit ne s’enclenche. On pourrait croire que ça patine, que Bertoyas hésite, que Bertoyas commence en "improvisant" (et on aurait pas dit grand chose en disant ça...), on pourrait même se demander pourquoi ces pages, à quoi bon...


Oui, du moins cette pratique d'ouverture tend-elle à se systématiser dans ses derniers bouquins ; ça se met en place comme les curieuses ritournelles de Albert Ayler, ces espèces de mélodies puériles ou ronflantes par lesquelles, pas à pas, il disloque, syncope, fait éclater les timbres comme des paillettes et invite à ses merveilleuses improvisations insaisissables dans les appareils d'analyse usuels du jazz et de ses canons. Une espèce de monstre ébourriffé en sort, sali par une boue dissonnante invraisemblable, pour une des musiques les plus violentes et les plus généreuses qui soit. Je suppose que Bertoyas a développé, lentement, lui-aussi, quelque chose comme "son train", qu'il a trouvé comme albert Ayler, une forme de départ ritualisé avec lequel tout peut partir en furie.

Bicephale :
recherché), ce processus se réalise à couvert : brouillons jetés, pages raturées, poubelle pleine... Bertoyas et toi, chacun à votre manière, l'inscrivez à même la page, révélant ainsi le mouvement nécessaire à l’émergence d’une langue : tout ce qu’il faut détruire et bâtir d’un même geste pour réunir les conditions de son apparition. Et peut-être n’est-il plus possible aujourd’hui de faire l’économie d’un tel acte, de son énonciation.


Je ne peux pas parler des motifs de Bertoyas, que je ne connais pas (mais tu peux lui demander, d'ailleurs) je vais donc répondre à propos de mes propres raison d'agir de cette façon. Il y a plusieurs aspects à ces espèces de plans en coupe, de radiographies du travail ; d'une part, il y a le sentiment joyeux de toujours être en train de commencer quelque chose. Je pense qu'il est toujours bon, chaque matin, de ridiculiser son propre travail par la mise en pièce des acquis sur lesquels repose sa prétendue maîtrise. Se considérer comme un débutant, un singe idiot à mains d'ours. Les virtuoses sont surtout des dormeurs debout. Rien de tel, donc, que de puiser directement dans le travail exécuté la veille pour commencer la saccage, rien de tel que d'étaler toutes les pièces sur la table, ne serait-ce que pour s'exposer à la destruction du mécanisme, de tout ce qui resterait de mécanique au travail.
L'autre aspect est peut-être plus souple, plus fluide : le dessin qui commence est déjà une histoire qui commence : on peut le suivre. Et se planter. Là s'ouvre un choix politique : est-ce que je cache l'errance par les repentirs pour reprendre la main, ou est-ce que je considère que l'errance est le bon chemin même si elle révèle que je suis un piètre promeneur?
Et puis, il semble que lorsque se pose la question du « bon dessin » se pose également celle de sa disparition, de son articulation si parfaite au récit qu'il n'agrippe rien. Le « bon dessin » serait le « dessin adéquat ». Mais s'il y avait des plis internes, des récits invaginés, que la gomme ou le repentir réduit systématiquement à néant? Est-ce qu'il ne serait pas passionnant d'impliquer de nouvelles temporalités de lecture précisément par un dessin qui agrippe, qui ralentit, qui interrompt, qui digresse? Toutes ces chose semblent s'éloigner de tes propositions alors qu'elles s'y raccordent toutes par un point : l'advention du sujet. il y a tout ce qui arrive, et il y a avec tout ce qui arrive des rapports de vérité. Ce n'est pas « la vérité » dont il est question, bien entendu (cette notion est sans intérêt, c'est plus du silence fait sur la parole que de la parole), mais bien la trame complexe des arrangements que le sujet peut faire avec ce qui, de lui, advient dans ce qui, par lui, advient. On considére généralement que ces processus de subjectivation en jeu dans le travail artistique sont appelés à disparaître, du moins comme objet visible du récit, que ce sont des questions génétiques, des choses de ce genre ; mais c'est pour moi l'enjeu d'une assonnance, une assonnance de situation qui vise à inviter un chemin - de lecture - à en poursuivre un autre - d'écriture. Quelque chose comme une puissante conjonction de deux devenirs.

Bicephale, 29.02.2012 à 18:38343230
lldm :
ainsi, évidemment, des la numérotation des sujets à Auschwitz

As-tu lu le récit réalisé par Tim Danko dans le dernier Turkey Comix ? Les dix pages adaptées de Primo Levi, avec ses spectres de lavis bleu, ses doubles pages qui alternent à l’intérieur du même espace diégétique couleurs et noir et blanc ? Danko est sans doute l’auteur qui m’impressionne le plus en ce moment. C’est que son travail émerge en langue française au compte-gouttes, et chaque nouveau récit confirme qu’on est en présence d’un auteur majeur. Je ne suis pas allé visiter son site internet, s’il en a un. Je ne sais pas depuis combien il travaille, quel âge il a, si des centaines de planches sont en attente ou pas de publication. Il y a une aura de mystère dans son travail, que je prolonge, à mon petit niveau, en évitant très volontairement d’en apprendre plus sur l’auteur.

lldm :
Je suppose que l'ouverture de "Une Brève et longue histoire du monde" est la pire ouverture qu'on puisse imaginer pour un livre, elle donne envie de partir en courant.

Ce qui est, bien sûr, dans le même mouvement, terriblement attirant, et fait de l’ouverture d’Une Brève et longue histoire du monde la meilleure ouverture qu'on puisse imaginer pour un livre...

lldm :
si elle bredouille, c'est parce qu'elle prétend ouvrir à la construction d'un monde, d'un récit, et qu'il faut beaucoup bredouiller pour que ça avance sans destinée.

Bertoyas commence certains (beaucoup ? à vérifier...) de ses récits ainsi : plusieurs pages muettes, succession de cases apparemment sans lien, avant qu’un récit ne s’enclenche. On pourrait croire que ça patine, que Bertoyas hésite, que Bertoyas commence en "improvisant" (et on aurait pas dit grand chose en disant ça...), on pourrait même se demander pourquoi ces pages, à quoi bon...

Mais ces pages me paraissent être d’une très grande nécessité, entre autre parce qu’elles ne cachent rien de ce qui peut (de ce qui doit ?) aujourd’hui amorcer une machine narrative. Elles ne cachent rien des efforts que nécessite l’émergence d’une langue. Et ce non pas pour se targuer de la difficulté de l’opération (simple posture), mais bien plutôt pour en révéler très clairement la stratégie (véritable position) : ces ouvertures, ainsi (dé)constituées, sont aussi des manuels de guerre (ou d’apprentissage du langage, si l’on préfère), desquels nombre d’enseignements peuvent être tirés. C’est qu’il faut toujours du temps, des efforts, et quelque technique (mêlant le plus étroitement édification et destruction), pour se débarrasser du "bon sens", de ce qui "coule de source", autant de versions de la parole la plus morte, la plus stérile, celle qui agite en premier lieu la bouche. Ces pages offrent nombre de pistes à ce sujet. Souvent (si tant est qu’il soit effectivement recherché), ce processus se réalise à couvert : brouillons jetés, pages raturées, poubelle pleine... Bertoyas et toi, chacun à votre manière, l'inscrivez à même la page, révélant ainsi le mouvement nécessaire à l’émergence d’une langue : tout ce qu’il faut détruire et bâtir d’un même geste pour réunir les conditions de son apparition. Et peut-être n’est-il plus possible aujourd’hui de faire l’économie d’un tel acte, de son énonciation.

lldm, 25.02.2012 à 14:10343162
je suis con, j'ai oublié l'astérisque dans le texte...

C'est à « Parce qu'à la manière d'un schiste de Burgess » que renvoie la note.

lldm, 25.02.2012 à 14:08343161
Bicephale :

mausolée". La ronde des prénoms, c’est le m(a)us(ol)ée des vivants : une fois fiché, pointé, nommé, bien rangé, déterminé, c’est toujours un peu de l’entreprise de mort qui s’impose (qu’elle vise directement celui qui est nommé ou qu’elle l’enjoigne à y collaborer). Échapper du mieux qu’on peut à toute définition, empêcher le nom qui circonscrit, serait alors aussi bien une question de survie que de morale. Et bien sûr, ce mouvement ne connaît pas de fin. Et, dans le même mouvement, un mot ("Betty", par exemple) peut a contrario ouvrir aux limites, figurer une échappée. Mais alors, pour que le mot conserve cette puissance, il faut en prendre soin, ne pas le figer, en multiplier les résonances, le déséquilibrer sans cesse ; ce que tu fais justement avec Betty.



il y a un long temps durant lequel le mantien du nom offre la garantie du mantien d'une humanité, dans l'espace historique comme dans le récit de fiction, c'est l'espèce de seuil par lequel nous serions avertis de la chute, du drame, de la machine de mort : ainsi, évidemment, des la numérotation des sujets à Auschwitz (qui vit un étrange retour d'abolition du sujet victime dans « l'instruction » de Peter Weiss par le maintien du nom chez les seuls bourreaux) mais également de toutes les signes de la désubjectivation dans les récits de SF qui passent par des nouveaux cadres nominaux, par des séries bureaucratiques ou d'autres inventions romanesques (on pourra aller jusqu'au couple Toto / Chouquette dans le « Martian, go home! » de F. Brown, pour éjecter toute distinction autre que biologique dans une espèce) .
Mais le cauchemar climatisé ne se satisfait plus d'être le cadre du monde, il faut aussi qu'il soit aimé. Obtenir l'humilation, quotidienne d'une population entière, son infantilisation et sa subordination, ne suffit pas au puissant du XXIe siècle. Il veut qu'on le remercie pour sa bienveillance. S'il rase la ville pour la transformer en parc à bourgois confits et en église marchande avec l'aide de la police pour éjecter les habitants peu solvables, ceux-ci doivent tout de même, eux-aussi, brûler un cierge à la gentrification et considérer leurs oppresseurs comme des bienfaiteurs dont ils ne comprennent tout simplement pas à quel point ils oeuvrent pour le bien de tous.
La fonction prénom joue ce rôle, le prénom pas-vraiment-nom-mais-quand-même, le prénom qui oblitère la question du nom, désingularise mais prétend maintenir la proximité de la vie et de la singularité, de la vérité charnelle. Ce sont, par exemple, les enfilades de créatudes de médias dont la chair de crabe ne porte qu'un prénom. Domestication super cool, néant copain.
Un de mes précédents bouquins, « quelques prières d'urgence à réciter en cas de fin des temps » faisait valser les visages autour de noms-pivots, à tel point qu'il y devenait complètement indifférent d'avoir plus d'une fois la même peau, la même forme d'un personnage, pour tenir, pourtant, une source de parole : quelques noms entêtant qui tiennent les positions, et des centaines de peaux possibles pour une forme de discours qui doit très peu à la parole, et tout à la construction de mots d'ordre. Ainsi, par un procédé très simple, enfantin, ce livre met à sa manière en lumière certains fonctions du nom, d'une part, mais également tout ce qui disparait du sujet dans les formes institutionnelles du langage, tout ce qui se désubjective également dans les dicsours de vérité. Dans « Le secret », ce que dessinent ces prénoms, c'est une crête de sable, une ligne sonore très fragile où l'abolition menace toute nouvelle saillie parce que, comme tu le soulignes, « Ça tient à peu de choses »... Ils sont tellement rien, tellement ammoindris, et surtout tellement assujettis à une seule fonction, ces pauvres noms, qu'il suffit d'un tout petit mouvement de vent pour que la crête de sable les avale.

Bicephale :
Faire trembler le mot, rejouer le mot, le relancer inlassablement. Non seulement le mot, mais l’image. Comment le dessin, lui aussi, bégaye, dans ton travail : les premières pages d’Une Brève et longue histoire du monde par exemple, pour en pointer un moment de très haute intensité, où le bégaiement pointe la limite du dessin, de la langue (mais ce bégaiement du dessin habite plus largement toutes tes planches). Rien à voir a priori, mais je pensais aussi à Betty comme figure de "sorcière", désir inaltérable cloué au pilori, hétérogénéité essentielle (limite qui échappe) sacrifiée (Betty tragique), créature "bègue et crucifiée" pour reprendre une expression de Deleuze : Betty n’en finit pas d’échapper et d’échouer, de filer là et de chuter ici.


Je suppose que l'ouverture de « Une Brève et longue histoire du monde » est la pire ouverture qu'on puisse imaginer pour un livre, elle donne envie de partir en courant. Effectivement, elle bredouille. Mais si elle bredouille, c'est parce qu'elle prétend ouvrir à la construction d'un monde, d'un récit, et qu'il faut beaucoup bredouiller pour que ça avance sans destinée. Parce qu'à la manière d'un schiste de Burgess, il y a des promesses non tenues qui y apparaissent, s'y déploient un instant, et meurent sans destinée. Il y a donc une tentative de créer des invaginations, des zones d'effondrements habitées, du récit, comme des ouvertures dont on n'apercevrait que furtivement la naissance mais que la vitesse de déplacement laisserait loin derrière soi, dans une zone d'inconnu en gestation. Il y a beaucoup de place laissée également au piétinement, au foirage, et ceci est également une question de vitesse (rien à voir avec les idées de "dessin libre", de "vie du dessin" et toutes ces foutaises d'académiciens à la con). C'est très important pour moi que des vitesses très différentes sillonnent un récit, que des modes de lectures s'interdisent mutuellement par leur vitesse respective, qu'il faille soi-même hoqueter pour me lire, puis glisser trop vite vers une sortie etc.

Bicephale :
"Si la parole de Gerashim Lucas est ainsi éminemment poétique, c’est parce qu’il fait du bégaiement un affect de la langue, non pas une affectation de la parole. C’est toute la langue qui file et varie pour dégager un bloc sonore ultime, un seul souffle à la limite du cri (…)."


Il y a également ce fait, très simple et qui ne suffirait évidemment pas à faire la cause d'un tel bégaiement — la cause en étant Gerashim Luca lui-même — d'une langue étrangère qui résiste et s'apprend, pour un roumain qui écrit en français, dans l'activité d'une autre langue ; c'est ça, qui fait le fond d'une expérience réllement neuve du poème (même si elle n'est pas unique dans ce cas), c'est de se saisir dans le mouvement du langage, c'est-à dire dans sa conception dynamique (le langage-activité), et non dans sa conception dépliée (le langage inventaire d'ossements articulés des communications), de l'écriture poétique. Or, l'écriture poétique est toujours prise dans un travail de déstabilisation des écritures institutionnelles, elle se fait toujours contre tout ce qui fixe le langage dans sa conception instrumentale, elle est, nous disent Meschonnic et les chercheurs qui tiennent à sa théorie du langage, problématisation du langage, et critique. Très intéressant, du coup, de voir ce qui s'ouvre d'une aire tout-à fait neuve de cette critique par la pénétration d'une langue en train de se refaire par le train d'une autre en train de se défaire au coeur d'une activité poétique ; voilà qui redéfinit complètement cette notion commune « apprendre à parler une langue étrangère ».

Bicephale :
Et une citation que Deleuze fait des Carnets d’un toqué d’André Biely :
"Le lecteur ne verra défiler que des moyens inadéquats : fragments, allusions, efforts, recherches, n’essayez pas d’y trouver une phrase bien léchée ou une image parfaitement cohérente, ce qui s’imprimera sur les pages sera une parole embarrassée, un bégaiement…"


Je n'ai lu de Biely que son « Kotik Letaïek » et son « Petersbourg », mais il y a très très longtemps ; il me semble que c'était plus une tentative expressive qui se dégageait du désordre forcené de l'écriture de Biely, que son tourbillon devait beaucoup à une forme « mentalisée » de l'écriture romanesque et à une volonté de trouver un réalisme psychologique à l'écriture elle-même (qui la frapperait par toutes sortes de troubles dont les formes « symptomatisent », en quelque sorte). Bon. Evidemment, je peux n'y avoir pas compris grand-chose (quand je relis en ce moment quelques livres que j'ai adorés à 20 ans, je suis effrayé d'avoir établi le socle de mon travail intelelctuel sur des trucs auxquels je n'avais visiblement rien compris... Pauvre de moi...)





* si tu ne connais pas ce grand classique de S. Jay gould, je t'encourage vivement à la découverte de son « La vie est belle » qui m'avait des perspectives riches et inattendues pour certains de mes récits ( dans le troisième ou quatrième volet de ça, par exemple http://enculer-revue.net/spip.php?rubrique10#ancre_contenu_35 ) et qui féconde encore aujourd'hui ma façon de diriger, dans des bandes dessinées, le « devenir » de mes personnages

Bicephale, 25.02.2012 à 12:42343158
lldm :
Les noms ont un fonction particulière, ici, une fonction politique bien entendu

Oui, la ronde des prénoms du Secret est entêtante parce que lourde de menaces. On reconnaît très bien, dans cette insistance à les dire, le plaisir qu’ils procurent à ceux qui en usent : le plaisir provoqué par le pouvoir qu’ils actualisent. A quel point un prénom, un mot, n’est jamais neutre, son utilisation jamais anodine, et le signifié qui lui est alloué jamais fixe, toujours à déterminer : Marguerite, c’est une fleur, Marguerite, c’est une femme, Marguerite, c’est une employée de maison… et Marguerite, ça risque toujours un peu d’être un arrêt de mort : c’est un des potentiels du mot. Je me rappelle cette très belle première page du deuxième volume du Sock Monkey de Tony Millionaire, volume pas traduit en français je crois et le meilleur de la série selon moi, où Uncle Gabby fait d’entrée un lapsus, en confondant les mots "musée" et "mausolée". La ronde des prénoms, c’est le m(a)us(ol)ée des vivants : une fois fiché, pointé, nommé, bien rangé, déterminé, c’est toujours un peu de l’entreprise de mort qui s’impose (qu’elle vise directement celui qui est nommé ou qu’elle l’enjoigne à y collaborer). Échapper du mieux qu’on peut à toute définition, empêcher le nom qui circonscrit, serait alors aussi bien une question de survie que de morale. Et bien sûr, ce mouvement ne connaît pas de fin. Et, dans le même mouvement, un mot ("Betty", par exemple) peut a contrario ouvrir aux limites, figurer une échappée. Mais alors, pour que le mot conserve cette puissance, il faut en prendre soin, ne pas le figer, en multiplier les résonances, le déséquilibrer sans cesse ; ce que tu fais justement avec Betty.

lldm :
disons que de livre en livre, une telle créature peut devenir un véritable opérateur de signification, entre le corps de fiction qui érotiste et fait trembler toutes les écritures approchantes de Roberte* et les figures de saints dans les polyptyques gothiques qui sont des sortes d'entrées exégétiques pour une scène infiniment rejouée

Faire trembler le mot, rejouer le mot, le relancer inlassablement. Non seulement le mot, mais l’image. Comment le dessin, lui aussi, bégaye, dans ton travail : les premières pages d’Une Brève et longue histoire du monde par exemple, pour en pointer un moment de très haute intensité, où le bégaiement pointe la limite du dessin, de la langue (mais ce bégaiement du dessin habite plus largement toutes tes planches). Rien à voir a priori, mais je pensais aussi à Betty comme figure de "sorcière", désir inaltérable cloué au pilori, hétérogénéité essentielle (limite qui échappe) sacrifiée (Betty tragique), créature "bègue et crucifiée" pour reprendre une expression de Deleuze : Betty n’en finit pas d’échapper et d’échouer, de filer là et de chuter ici.

lldm :
Ce doit être en préface à un truc, mais quoi?

J’ai retrouvé le texte de Deleuze (si c’est bien celui-ci) : Bégaya-t-il ? dans Critique et Clinique (Éditions de Minuit, 1993). Quelques extraits que je trouve intéressants :

"(…) peut-on progresser si l’on n’entre pas dans des régions loin de l’équilibre ? La physique en témoigne. Keynes fait progresser l’économie politique, mais parce qu’il la soumet à une situation de "boom" et non plus d’équilibre. C’est la seule manière d’introduire le désir dans le champ correspondant. Alors mettre la langue en état de boom proche du krach ?"

"Si la parole de Gerashim Lucas est ainsi éminemment poétique, c’est parce qu’il fait du bégaiement un affect de la langue, non pas une affectation de la parole. C’est toute la langue qui file et varie pour dégager un bloc sonore ultime, un seul souffle à la limite du cri (…)."

Et une citation que Deleuze fait des Carnets d’un toqué d’André Biely :
"Le lecteur ne verra défiler que des moyens inadéquats : fragments, allusions, efforts, recherches, n’essayez pas d’y trouver une phrase bien léchée ou une image parfaitement cohérente, ce qui s’imprimera sur les pages sera une parole embarrassée, un bégaiement…"

lldm, 24.02.2012 à 14:57343139
Un long entretien qui s'est développé par courrier avec Julien Meunier (vous pouvez découvrir son boulot de bandes dessinées ici : http://quadrature.canalblog.com/ et son travail de cinéaste, en partie seulement, ici : http://triptyquefilms.blogspot.com/) au cours du mois de décembre vient d'être mis en ligne sur le site de du9 :

http://www.du9.org/L-L-de-Mars

pas mal de pistes de travail y sont amorcées, notamment sur le mode du dessin comme couple opérateur discursif / état de la connaissance et sur les rapports complexes entre les différentes activités en jeu dans le travail de bande dessinée et les errances typologiques où elles égarent ses critiques et ses théoriciens.
J'espère que ça ouvre un peu à d'autres formes de la lecture des bandes dessinées (et pas seulement les miennes, évidemment)

lldm, 09.02.2012 à 17:06342847
Bicephale :
Ça tourne et ça retourne sur soi-même (voir à ce titre la ronde des prénoms qui reviennent, qui s'en vont, réapparaissent, disparaissent, entêtante), ça tresse, ça file, ça tricote. Que tu décides, qui plus est, d’en faire un work-in-progress, quand d’autres de tes travaux n’émergent pas avant d’avoir été achevé, n’est sans doute pas anodin.


Les noms ont un fonction particulière, ici, une fonction politique bien entendu : les individuations n'ont pas le temps d'apparaître qu'elles sont avalées par la machine de destruction capitaliste en moins de temps qu'il n'en faut pour décider ce qu'on va écrire sur l'urne, hop! Ci-git un petit moment de production, amen.

Bicephale :
Mais Betty est singulière dans cette économie globale et ouverte. Je l'ai réalisé avec son apparition (totalement inattendue en ces pages, quand d'autres livres, de par leur titre, l'annoncent haut et fort). Un être habite (ou hante)


disons que de livre en livre, une telle créature peut devenir un véritable opérateur de signification, entre le corps de fiction qui érotiste et fait trembler toutes les écritures approchantes de Roberte* et les figures de saints dans les polyptyques gothiques qui sont des sortes d'entrées exégétiques pour une scène infiniment rejouée (dans les saintes conversations, par exemple, voir ce que certaines présences changent du questionnement central, comment Pierre ou Paul changent l'interrogation sur la naissance du Christ et sa substance, son devenir - prêche ou temple -, comment Véronique la déplace vers les questions de Jean Damascène etc - là, c'est une chose que tu retrouves dans le "Hors-sujet", notamment, si tu relis la double-page finale).

Bicephale :
C’est tactique (tu me connais), ça s’appelle du teasing : Hors-sujet, bientôt dans une librairie près de chez vous !


Moi, je ne crois dans l'existence des livres que quand je touche la couverture imprimée, tu sais

Bicephale :
Tant de choses à voir, encore. C’est très excitant. Incertain, risqué, attirant. Quant à la crainte d’un "chevrotement pendulaire d'obsessions qui tournent à vide", l’évolution essentielle de chacun de tes derniers livres, le prolongement des reprises, leur épanouissement, prouve incontestablement le contraire.


on verra ce que ça dure. Je suis beaucoup plus bête que tu ne l'imagines.

Bicephale :
Ah ? je regarderai ça.


Ce doit être en préface à un truc, mais quoi? Je ne sais plus, bon sang (dans mes souvenirs, il n'y a pas de préface aux bouquins de Luca au Soleil Noir, mais je me trompe peut-être). Je superpose ça à une lecture simultanée de ce qu'il écrivait sur Carmelo Bene, mais ça m'étonnerait que ce soit au même endroit, quand même. Faudrait que je fouille un peu.




*Pierre Klossowski ayant lui-même beaucoup écrite sur la fonction de son personnage, je vous renvoie plutôt à son boulot, à ses essais, à Roberte ce soir bien entendu, mais aussi Roberte et Gulliver etc. Sinon, Jean Decottignies (orthographe?) avait fait un assez bon boulot là-dessus dans son "Pierre Klossowski" ; et même si mes souvenirs sont plutôt flous, je crois que le bouquin de Daniel Wilhelm, chez 10/18 (oublié le titre) était assez bon.

Bicephale, 08.02.2012 à 16:55342816
lldm :
pour une fois, le développement que je choisis (et qui me choisit si on prend en considération les conditions dans lesquelles j'avance dans ce livre-là) est un peu long, prudent, et moins dense (j'abandonne pour celui-là mon goût pour les trous noirs).

Oui, c'est ce qui se dévoile dans cette version. J'avais considéré Le Secret, lorsque j'en avais lu les premières pages, comme une explosion, un surgissement, une vision un peu moins convaincante que d'autres (ainsi celles qui trament Une brève et longue histoire du monde). Je ne savais pas encore que les pages seraient suivies d'autres pages. Là, tout-à-coup, avec ces vingt ou vingt-cinq pages accumulées, un espace se dégage et un tout autre rythme se révèle , très intrigant. Ça tourne et ça retourne sur soi-même (voir à ce titre la ronde des prénoms qui reviennent, qui s'en vont, réapparaissent, disparaissent, entêtante), ça tresse, ça file, ça tricote. Que tu décides, qui plus est, d’en faire un work-in-progress, quand d’autres de tes travaux n’émergent pas avant d’avoir été achevé, n’est sans doute pas anodin. Pas de flashes ici, ni d’œuvres fracturées (Prières) ou blocs d’intensité (Docilités, Betty). Un mouvement, qui se dessine peu à peu, qui tend à sa propre détermination, plus prégnant que dans d'autres livres.

lldm :
Et puis ça met en lumière le jeu discursif qui se donne au-dessus des livres qui, pas à pas, en constituent l'échiquier (un échiquier sans bord, sans limite, sinon ma propre mort, bien entendu). Un jeu où chacun des livres féconde les autres de son apparition

Mais Betty est singulière dans cette économie globale et ouverte. Je l'ai réalisé avec son apparition (totalement inattendue en ces pages, quand d'autres livres, de par leur titre, l'annoncent haut et fort). Un être habite (ou hante) désormais ces livres : Betty. Ce n’est pas rien, cette évocation (à mille lieux du « personnage de bd », est-il besoin de le préciser ?). Et elle offre, je trouve, quelque chose de nouveau dans ton travail, d’un point de vue émotionnel, quelque chose de terriblement touchant. A l'occasion d'une relecture, je ne serais pas étonné de découvrir Betty dans Prières, déjà là, ignoré même de toi.

lldm :
Tu parles d'un livre qui n'existe pas encore, petit étourdi!

C’est tactique (tu me connais), ça s’appelle du teasing : Hors-sujet, bientôt dans une librairie près de chez vous !

lldm :
On verra ça à l'usage. On verra déjà si j'arrive au bout de ce Secret. On verra ce qui bégaye chez moi, si c'est un vrai ressac de l'esprit sur ses lignes fondatrices ou si c'est, au bout du compte, le chevrotement pendulaire d'obsessions qui tournent à vide. Et puis on verra ce que j'arriverai à faire de cette foutue Légende Dorée C'est ça, qui pour moi sera déterminant.

Tant de choses à voir, encore. C’est très excitant. Incertain, risqué, attirant. Quant à la crainte d’un "chevrotement pendulaire d'obsessions qui tournent à vide", l’évolution essentielle de chacun de tes derniers livres, le prolongement des reprises, leur épanouissement, prouve incontestablement le contraire.

lldm :
(pour la langue du bégaiement, c'est la façon dont Deleuze parlait des poèmes de Gerashim Luca).

Ah ? je regarderai ça.

lldm :
Lâcheté et paresse d'un côté, propagande lourde de l'autre. Pas beaucoup d'oeuvres qui font autre chose. Bertoyas, oui, sans conteste. Clowes aussi dans son Rayon de la mort, très finement, imperceptiblement mais sûrement. Le Journal de Neaud souvent.

Oui, oui, et oui (et pendant ce temps, Blain bisouque Villepin…). Le Nycy 2 de Bertoyas est un livre impressionnant, plus impressionnant que celui qui a précédé, qui lui-même était plus impressionnant que, etc. Et la poursuite du Journalde Neaud manque à notre présent...

lldm :
Même le ciel est obscurci des flocons roses de la hideur bourgeoise. Il suffit donc de délaver le rose à la pisse pour que le combat commence. Tu vois, c'est pas si compliqué. Pas besoin de mot d'ordre.

Amen

lldm, 08.02.2012 à 14:15342815
Bicephale :

J'avais le souvenir que les premières pages du Secret m'avaient laissé un peu froid à l'époque : elles s'inscrivaient dans un train de travaux variés, explosifs, dont d'autres pages me paraissaient plus pertinentes, plus intrigantes, plus affriolantes, plus des-tas-de-choses et puis... le récit se développant, l'"histoire", puisqu'il y en a une, se dévoilant, je découvre la spécificité du Secret. Alors, c'est différent, tout change.


c'est pas très facile d'y voir clair dans un récit qui se donne sans ambiguïté pour avancer à tâtons, avec juste une ligne directrice, très maigre, un poil de cul directeur, en fait :la nature même du secret. Forcément, c'est un peu faible dans cette ouverture, puisque, pour une fois, le développement que je choisis (et qui me choisit si on prend en considération les conditions dans lesquelles j'avance dans ce livre-là) est un peu long, prudent, et moins dense (j'abandonne pour celui-là mon goût pour les trous noirs).

Bicephale :
(tiens, en passant, c'est peut-être idiot mais : l'apparition de Betty au détour d'une case est touchante, troublante, émouvante, vraiment : il faudrait creuser pourquoi, ce serait passionant)


Ça m'amuse aussi de tenter de déjouer la question "la mort du personnage est-ce la mort?" par des plis ouverts (ça "déplace" la mort) . Et puis ça met en lumière le jeu discursif qui se donne au-dessus des livres qui, pas à pas, en constituent l'échiquier (un échiquer sans bord, sans limite, sinon ma propre mort, bien entendu). Un jeu où chacun des livres féconde les autres de son apparition, d'une part parce qu'il en contredit le système apparent (je suppose qu'un coup d'oeil rapide suffit pour voir à quel point chacun de mes bouquins s'écarte plus ou moins violemment des propriétés des précédents) et d'autre part parce qu'il l'étend (il y a donc un double mouvement d'identité et de différence qui s'y trame)

Bicephale :
On découvre là un nouveau prolongement de ton travail en couleurs, différent de Betty, différent d'une Brève, qui creuse par certains cotés une voie proche de celle qu'emprunte Hors-Sujet, mais différemment là aussi.


Tu parles d'un livre qui n'existe pas encore, petit étourdi!

Bicephale :
C'est très excitant. Tu ne lâches rien de ce que tu as fait et pourtant jamais tu ne te répètes, jamais tu ne bégayes. Ou bien, autre façon d'éclairer quelque chose qui me résiste : tu bégayes sans arrêt, et c'est une langue, une langue du bégaiement qui émerge (ce serait une bonne chose, ici, pour moi, que cette "langue du bégaiement", je ne sais pas en quoi, mais ce serait une bonne chose).


On verra ça à l'usage. On verra déjà si j'arrive au bout de ce Secret. On verra ce qui bégaye chez moi, si c'est un vrai ressac de l'esprit sur ses lignes fondatrices ou si c'est, au bout du compte, le chevrotement pendulaire d'obsessions qui tournent à vide. Et puis on verra ce que j'arriverai à faire de cette foutue Légende Dorée C'est ça, qui pour moi sera déterminant. (pour la langue du bégaiement, c'est la façon dont Deleuze parlait des poèmes de Gerashim Luca).

Bicephale :
Et puis, comme chez Bertoyas, c'est une œuvre guerrière. Et l'on manque terriblement d’œuvres guerrières (quand il y a plein d'oeuvres-soldats, d'oeuvres-médecins, d'oeuvres-professeurs, d'oeuvres-larbins, etc.). Deleuze, dans son Nietzche, dit que la philosophie n'a d'autre but que d'agresser (pas d'apprendre à vivre ou rassurer ou je ne sais quelle autre ânerie que les philosophes de télé nous bavouillent). Agresser... Ton travail agresse, et c'est salvateur.


C'est une vieille histoire qui hante la bande dessinée, son rapport avec le politique est l'histoire éternelle d'un rendez-vous foireux. Dandinant entre le billet d'excuse de l'humilité pour les uns et la subordination aux mots d'ordre pour les autres, ça ne donne pas souvent grand-chose de bon. Lâcheté et paresse d'un côté, propagande lourde de l'autre. Pas beaucoup d'oeuvres qui font autre chose. Bertoyas, oui, sans conteste. Clowes aussi dans son Rayon de la mort, très finement, imperceptiblement mais sûrement. Le Journal de Neaud souvent.Comme si c'était compliqué de trouver la cible, hein : le monde lui appartient. Même le ciel est obscurci des flocons roses de la hideur bourgeoise. Il suffit donc de délaver le rose à la pisse pour que le combat commence. Tu vois, c'est pas si compliqué. Pas besoin de mot d'ordre.





Bicephale, 08.02.2012 à 13:44342812
lldm :
Le secret - Work-in-progress - état du premier trimestre 2012



J'avais le souvenir que les premières pages du Secret m'avaient laissé un peu froid à l'époque : elles s'inscrivaient dans un train de travaux variés, explosifs, dont d'autres pages me paraissaient plus pertinentes, plus intrigantes, plus affriolantes, plus des-tas-de-choses et puis... le récit se développant, l'"histoire", puisqu'il y en a une, se dévoilant, je découvre la spécificité du Secret. Alors, c'est différent, tout change.

(tiens, en passant, c'est peut-être idiot mais : l'apparition de Betty au détour d'une case est touchante, troublante, émouvante, vraiment : il faudrait creuser pourquoi, ce serait passionant)

On découvre là un nouveau prolongement de ton travail en couleurs, différent de Betty, différent d'une Brève, qui creuse par certains cotés une voie proche de celle qu'emprunte Hors-Sujet, mais différemment là aussi.

C'est très excitant. Tu ne lâches rien de ce que tu as fait et pourtant jamais tu ne te répètes, jamais tu ne bégayes. Ou bien, autre façon d'éclairer quelque chose qui me résiste : tu bégayes sans arrêt, et c'est une langue, une langue du bégaiement qui émerge (ce serait une bonne chose, ici, pour moi, que cette "langue du bégaiement", je ne sais pas en quoi, mais ce serait une bonne chose).

Et puis, comme chez Bertoyas, c'est une œuvre guerrière. Et l'on manque terriblement d’œuvres guerrières (quand il y a plein d'oeuvres-soldats, d'oeuvres-médecins, d'oeuvres-professeurs, d'oeuvres-larbins, etc.). Deleuze, dans son Nietzche, dit que la philosophie n'a d'autre but que d'agresser (pas d'apprendre à vivre ou rassurer ou je ne sais quelle autre ânerie que les philosophes de télé nous bavouillent). Agresser... Ton travail agresse, et c'est salvateur.

lldm, 07.02.2012 à 23:36342799

déjà évoqué plus bas, voici le « Les misères et les malheur de la guerre, d'après Jacques Callot noble lorrain », chez Ion (avec Laurent Grisel)

Détails ici

lldm, 07.02.2012 à 23:30342798
Le secret - Work-in-progress - état du premier trimestre 2012




25 planches pour l'instant, pdf téléchargeable à la fin

Mise en ligne inaugurée par la publication de l'état précédent dans Turkey Comix XX

lldm, 07.02.2012 à 23:21342797


Projet Zappa en cours.
Publication en mai >>>>>>>

http://zappa-by-us.blogspot.com/

lldm, 06.02.2012 à 16:50342764
lldm :

http://www.le-terrier.net/concerts/2012_troispublications/index.htm


une fiche a été créée sur Bulledair à propos de ces accordéons :

lldm, 05.02.2012 à 13:42342748


Des nouvelles sorties, présentées là ("Les malheurs et misères de la guerre d'après Jacques Callot noble Lorrain" avec Laurent Grisel, chez Ion, et la série de sept accordéons de Kündig chez Bicéphale, avec les frères LeGlatin et le docteur C.):

http://www.le-terrier.net/concerts/2012_troispublications/index.htm




lldm, 22.01.2012 à 23:07342449

Il sera visible au festival d'Angoulême.
Des détails sur cet avant-dernier bouquin de l'année ici.

Pourquoi avant dernier? Parce que le livre coécrit avec Laurent Grisel consacré au cycle de gravures sur la guerre de Jacques Callot sera également disponible au stand de Ion (les éditions singulières et raffinées de Benoît Préteseille, type pas mal singulier et raffiné dans son genre également) (et bon avec ça, ce qui dénote terriblement dans ce monde de brutes).

Ceux qui auraient l'idée bizarre de me vouloir me rencontrer là-bas devront donc courir un peu entre les stands de Tanibis, Scutella, Délicates/Bicéphale, Hoochie Coochie et Ion. Drôle d'année. Le coup de fouet vivifiant avant le naufrage, sans doute.


lldm, 19.01.2012 à 0:07342300
Aba Sourdi :
Toujours aussi superbe, ce travail d'animation. Je ne te l'ai jamais dit alors je le dis ici publiquement, il faut une première à tout.

(Concernant le dernier en date, je ne sais pas s'il est fait pour ça mais perso ça me donne envie de continuer à être végétarien !)


Le prochain est en cours ; il sera réalisé à partir des dessins de Docteur C. et animé par mes soins.

Aba Sourdi, 11.01.2012 à 23:23341948
Toujours aussi superbe, ce travail d'animation. Je ne te l'ai jamais dit alors je le dis ici publiquement, il faut une première à tout.

(Concernant le dernier en date, je ne sais pas s'il est fait pour ça mais perso ça me donne envie de continuer à être végétarien !)

lldm, 06.01.2012 à 1:19341843


Tapis pour lui from Elemarsons on Vimeo.



lentement mais sûrement, le pari de mettre en images l'intégralité du second album de Élémarsons se tient, et c'est un huitième film — après le troublant «Popouille papouille» de C. de Trogoff (ci -dessous) — qui vient d'être ajouté
huitième film réalisé dans le cadre du Laboratoire collectif d'animation expérimentale Élémarsons (le-terrier.net/musique/elemarsons/laboratoire/ ), "Tapis pour lui" est un court-métrage réalisé avec les papiers découpés et sur un scénario de Albane Moll et animé par mes soins ( durée de 3:23 mn, comme tous les autres construit autour de la musique de Élémarsons : J., François coquet, LLDM)

lldm, 20.12.2011 à 15:29341624
Dernier film sorti du Laboratoire collectif d'animation, expérimentale du Terrier, « Popouille papouille ». Prises de vue et animations de C. de Trogoff, montage de bibi.

lldm, 30.11.2011 à 18:05341273
effer :
Belle bande annonce du livre.


merci

effer, 30.11.2011 à 15:04341271
Belle bande annonce du livre.

lldm, 30.11.2011 à 13:28341268

Une brève et longue histoire du monde - Trailer from L.L. de Mars on Vimeo.



La bande annonce du livre « Une brève et longue histoire du monde »

lldm, 22.11.2011 à 16:53341158
à propos de l'expo à Lyon, un texte éclairant un peu la visée de ce maillage apparemment confus de travaux (bandes dessinées, dessins, toiles) :
http://news.tanibis.net/index.php/post/Le-monde-autour-de-Betty

Pierre, 21.11.2011 à 23:39341145
lldm :
Pierre :
Endive :
http://pif-gadget.deviantart.com/gallery/32192759


Ce n'est donc pas du fan art ... The Pif is father of the man ?


Je ne suis pas sûr de savoir ce qu'est du fan art (ces planches sont malgré tout classées par moi comme telles sur ce site). Pour faire court, c'est un travail souterrain sur la transmission, la généalogie, la filiation et de multiples autres choses qu'il est inutile d'éclaircir. Pif, comme auparavant Vaillant pour mes parents, fait partie des références centrales de mon enfance. Mais ce sont surtout les figures de Top et Pif comme possibles maillons d'une chaîne historique, intime ou étendue, ça dépend des récits, qui structurent tout ça ; ils sont profondément doubles, pour répondre précisément à ta question, père et fils comme puissances et comme pôles d'engendrement.


C'est un travail intéressant. Merci pour ces explications et merci à Arnaud également, pour le lien.

lldm, 15.11.2011 à 23:34341081
Pierre :
Endive :
http://pif-gadget.deviantart.com/gallery/32192759


Ce n'est donc pas du fan art ... The Pif is father of the man ?


Je ne suis pas sûr de savoir ce qu'est du fan art (ces planches sont malgré tout classées par moi comme telles sur ce site). Pour faire court, c'est un travail souterrain sur la transmission, la généalogie, la filiation et de multiples autres choses qu'il est inutile d'éclaircir. Pif, comme auparavant Vaillant pour mes parents, fait partie des références centrales de mon enfance. Mais ce sont surtout les figures de Top et Pif comme possibles maillons d'une chaîne historique, intime ou étendue, ça dépend des récits, qui structurent tout ça ; ils sont profondément doubles, pour répondre précisément à ta question, père et fils comme puissances et comme pôles d'engendrement.

Pierre, 15.11.2011 à 22:32341079
Endive :
http://pif-gadget.deviantart.com/gallery/32192759


Ce n'est donc pas du fan art ... The Pif is father of the man ?

lldm, 14.11.2011 à 18:15341053
Une expo à Lyon, à partir du 1er décembre, au cours de laquelle je montrerai dessins, peintures, planches :

des renseignements précis là

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