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Thanéros
Dessin : Larnoy Eric
Scénario : Carré Claude / Parent Denis

Albums indépendants, en cours


Volume 1 - 1989

Volume 2 - 1990

Volume 3 - 1994

 

1 avis


Thierry
Parfois, la poisse semble s'amuser à coller aux basques de certains. Dans la cas présent, elle s'est prise d'affection pour "Thanéros", une série qui promettait beaucoup mais dont elle aura eu raison. Il y eut d'abord la faillite de son éditeur, Novedi. Après un hiatus de 4 ans, la série fut reprise par l'encore jeune collection Repérages de Dupuis. Mais elle se copntenta de publier le troisième tome de cette série, sans prendre la peine de rééditer les 2 premiers épisodes, parus chez Novedi. Sans doute comptait-elle profiter de la publication du quatrième et dernier tome pour intégrer complètement cette série à son catalogue. Mais la poisse en décida autrement. Le dessinateur, Eric Larnoy, mourut subitement, alors qu'il venait de commencer de dessiner le dernier épisode. Las, les scénaristes jetèrent l'éponge et "Thanéros" est restée inachevée.
Et pourtant, cette série promettait tellement.
Le point de départ est classique. Harold et Hannah se retrouvent dans un monde parallèle. Ils doivent s'en échapper au plus vite, et, comme de juste, ils deviennet l'enjeu d'une lutte d'influence entre les Majordomes et les Scribes, les deux forces s'opposant pour le contrôle du monde de Thanéros. Rien de terriblement excitant dans ce canevas. Mais Thanéros se distingue tout de suite par un ton très particulier. Dès les premières pages, Harold et Hannah débarquent dans un bal masqué. Tous les convives sont costumés à la mode vénitienne. L'arrivée des 2 amis déclenche une étrange réaction, entre curiosité et hostilité. Le malaise est palpable.
La grande force de Thanéros réside dans ce genre de moments, qui doit beaucoup au talent d'Eric Larnoy. Il excelle à entretenir un climat inquiétant. Le monde de Thanéros mélange une fantaisie assez débridée, renforcée par le sens du détail de son dessinateur, et une cruauté parfois très dure.
Par exemple, l'une des meilleures trouvailles des auteurs occupe le centre de l'intrigue du deuxième volume: "Délit d'enfance". Thanéros est régi par des lois incongrues. L'une d'elle impose l'invisibilité aux enfants. Cette loi étrange et cruelle réveille une ancienne blessure d'Hannah: la mort de son petit frère. Les auteurs donnent alors au récit un ton plus grave, plus intime. L'intrigue en devient plus attachante et Thanéros y prend une dimension particulièrement riche.
Le troisième épisode continue de développer l'univers de Thanéros, introduisant le personnage de Peliqan, leader du GOSSE et de la révolution du puérilariat. Cette caricature hallucinée de Staline s'inscrit parfaitement dans la mythologie d'un monde absurde mais qui entre étrangement en résonance avec la réalité. Ce troisième épisode jouait le rôle ingrat de l'avant-dernier tome d'une série. il se devait de mettre en place tous les éléments préalables à la confrontation finale, ce qui implique souvent une relative baisse de rythme. Mais ce dernier acte ne verra jamais le jour, laissant le lecteur orphelin d'une série originale et subtile, et d'un dessinateur particulièrement prometteur. On pourra évidemment regretter les bonnets C ou D d'Hannah, et le fait qu'elle se déshabille sans trop de raison, mais cette réserve reste une des rares que je nourris envers Thanéros, mis à part la frustration qu'elle ne sera jamais achevée.

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