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Ronin Dessin et scénario : Miller Frank Volume 1 - 1989 | Volume 2 - 1989 | Volume 3 - 1989 | Volume 4 - 1989 | Volume 5 - 1990 | Volume 6 - 1990 |
  Matt Murdock
| Il fut un temps où Frank Miller n’était pas l’auteur de comics, aussi renommé et controversé qu’il est actuellement. En effet, il faut se replonger en 1983, Miller vient juste de finir son run sur Daredevil chez Marvel. Et, bien que cette BD ait ouvert la porte vers des comics plus adultes, Miller a envie d’aller plus loin, mais le personnage ne lui appartenant pas, il ira créer une mini-série chez DC Comics : ce sera Ronin.
L’histoire de Ronin est assez tordue, sachez qu’un samouraï déchu, car son maître a été tué par un démon polymorphe Agat, se retrouve projeté dans un futur post-apocalyptique, où il devra livrer son combat final avec Agat. Mais ce futur-là est en pleine reconstruction, et un ordinateur géant Virgo est en train de remettre de l’ordre dans tout ça. Ronin devra survivre à cet enfer, face à des gangs rivaux, à la police et bien sûr, à Agat.
Avec Ronin, Miller tient là son premier récit, où la plupart de ses thèmes sont présents : le héros vit avec le poids d’une culpabilité énorme (son maître est mort par la faute de la négligence du Ronin), et doit subir humiliations et déchéance jusqu’à la souffrance, avant de gagner sa rédemption, et pouvoir évacuer sa frustration en massacrant à coup de Katana, les ennemis qui traînent sur son passage. Ses considérations un peu limite sur le fond, permettent à Miller de justifier l’extrême violence de ce récit. L’auteur s’inspirera beaucoup des films de sabre japonais comme Baby Cart et de son adaptation en manga Lone Wolf & Cub. Mais aussi le film Yojimbo de Kurosawa, qu’il reprend, à son tour, lors d’un épisode, où Ronin décide de travailler en même temps pour deux gangs rivaux.
Les dessins de Frank Miller sont très bons (surtout si on les compare à des BD de Miller beaucoup plus récentes...) et restitue parfaitement la déchéance et résurrection du Ronin, ainsi que les combats particulièrement violents et surtout parfaitement découpés. Miller n’hésitant pas à charger ses dessins de traits pour restituer tous les mouvements des combats, qui sont autant de petits morceaux de bravoure. Miller décrit aussi parfaitement un futur glauque et hautement dépressif. Les couleurs sont de Lynn Varley, ceci étant une des premières collaborations communes.
Malheureusement le public bouda ce comics lorsqu’il sortit chez DC. Ce fut le seul échec public retentissant de Miller. Il en reviendra, pas content, avec The Dark Knight... Pourtant Ronin est régulièrement réédité (en France feu-Zenda s’était déjà chargé de le traduire) et constitue le petit chef d’œuvre caché de Miller.
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