|
Demon Slayer Dessin et scénario : Gotouge Koyoharu La série est rééditée et continuée sous le titre Demon Slayer dès 2019 Volume 1 - 2017 | Volume 2 - 2017 | Volume 3 - 2018 | Volume 4 - 2019 | Volume 5 - 2019 | Volume 6 - 2020 | Volume 7 - 2020 | Volume 8 - 2020 | Volume 9 - 2020 | Volume 10 - 2020 | Volume 11 - 2020 | Volume 12 - 2020 | Volume 13 - 2020 | Volume 14 - 2020 | Volume 15 - 2021 | Volume 16 - 2021 | Volume 17 - 2021 | Volume 18 - 2021 | Volume 19 - 2021 | Volume 20 - 2022 | Volume 21 - 2022 | Volume 22 - 2022 | Volume 23 - 2022 |
Albums indépendants, en cours |
|
|
Volume 1 - 2021 |
  Rohagus
| Poussé par mon fils qui adorait la série animée, j'ai acheté les premiers tomes du manga, il y a bien deux ans, je crois. Mais après les avoir lus et les avoir trouvés simplement sympas, je n'avais pas eu la motivation d'acheter ni de lire la suite. Ce n'est que maintenant, bien plus tard, que je viens de lire l'intégrale de la série pour enfin m'en faire un avis complet... et, comment dire..., j'ai une drôle d'impression en demi-teinte.
Il y a beaucoup de bonnes choses dans ce manga.
Pour commencer, il y a une certaine originalité de ton, entre l'aventure façon nekketsu (le jeune héros plein de bravoure qui va se donner à fond pour grimper les échelons, affronter les épreuves et chercher sans relâche à atteindre son but, entouré d'amis fidèles qui lui apporteront leur soutien), la tragédie romantique, et ci et là une part d'humour léger qui contraste étrangement avec le sordide et le gore de certaines scènes. Nous avons en effet d'une part un héros qui porte sa petite sœur comme un éternel fardeau et combat les terribles monstres qui l'ont transformée en démon, tandis que ceux-ci dévorent, asservissent, déforment et anéantissent des humains comme de simples proies animales. Et d'autre part, nous avons des compagnons du héros un peu foufous, entre un Inosuke survolté avec sa tête de sanglier débile sur la tête, un Zenitsu à la fois agaçant de lâcheté et raide dingue de la sœur du héros, et même certains des piliers pourfendeurs de démons qu'il est difficile de prendre au sérieux, comme le pilier de l'amour, et même certains démons eux-mêmes. Cet étrange cocktail permet de nettement mieux assimiler l'horreur de certaines situations. On notera d'ailleurs que la majorité des protagonistes sont jeunes, beaucoup sont mêmes des pré-adolescents alors qu'ils combattent les pires dangers. Cela joue à nouveau dans la réussite à alléger une histoire qui autrement serait vraiment trop noire si on ne gardait que ses aspects cruels et réalistes.
Ensuite, il y a l'originalité dans les spécificités de tous ces démons. J'avoue que c'est ça qui m'a tenu en haleine, bien plus que les ennuyeuses attaques des gentils, « souffle de machin », « ixième mouvement ». Chaque démon a des caractéristiques physiques, intellectuelles et des pouvoirs très différents qui les amènent chacun différemment à s'en prendre aux humains sous des formes parfois très brutales, parfois bien plus psychologiques ou dérangeantes. Et d'ailleurs sur ce plan, j'ai trouvé certaines des lunes supérieures bien plus intéressants que leur maître démon, Muzan.
Quant au graphisme, il est bien, clair à la lecture malgré des combats parfois embrouillés, et suffisamment doué pour bien distinguer chaque personnage. Je n'ai pas grand-chose de plus à en dire.
Du coup, pourquoi n'ai-je pas ressenti à la lecture de ce manga la même envie dévorante de lire la suite que pour nombre de bons nekketsu ?
Peut-être parce qu'il manque une forme de fil rouge narratif. Une intrigue plus linéaire aurait aussi été bienvenue, je crois. Je m'y suis pas mal perdu dans tous ces démons et ces pourfendeurs, et ces affrontements souvent si denses que j'en suis venu à les mélanger en lisant toute la série d'un coup.
En outre, même si le héros a bien un but à accomplir dès le premier tome, je ne me suis jamais senti l'envie pressante de savoir comment il allait y arriver. Je n'ai pas ressenti l'engouement de son évolution et de sa montée en puissance : les capacités des démons comme de leurs pourfendeurs sont trop impalpables pour bien ressentir qui est plus fort que qui, et c'est bien souvent par une pirouette, une force de la volonté qui tout à coup leur permet de se dépasser, que les héros retournent la situation quand tout semble perdu. Je n'ai jamais ressenti de véritable risque pour le héros car la narration m'a donné trop souvent l'impression qu'un deus ex machina pouvait intervenir à tout moment pour le sauver.
A noter aussi que les flash-back en cours de combat se font de plus en plus nombreux, surtout vers la fin. Certes ils ont pour but de donner de la profondeur à chaque combattant, gentils comme méchants, et d'expliquer leurs motivations et comment ils en sont arrivés là, et même ça peut amener à quelques dénouements touchants quand ils viennent finalement à mourir, mais ça brise aussi fortement le rythme de la lecture et du combat, et ça m'agace.
Dans l'ensemble, j'ai aimé ce manga et je comprends l'engouement qu'il a fini par y avoir autour de lui, peut-être davantage du fait de l'anime que du manga d'ailleurs, mais je n'arrive pas à le classer au même niveau que mes mangas préférés. Peut-être mériterait-il une seconde lecture toutefois car il est assez intelligent et suffisamment varié dans son intrigue pour se permettre d'être redécouvert une deuxième fois. Quand j'en aurais le temps... et l'envie... |
|
|