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La Prière aux étoiles Dessin : Holgado Iñaki Scénario : Scotto Serge / Stoffel Eric / Pagnol Marcel Albums indépendants, terminé |
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Volume 1 - 2021 | Volume 2 - 2022 |
  Rohagus
| Nouvelle adaptation de Marcel Pagnol chez Bamboo, La Prière aux étoiles est une œuvre plus ou moins inédite : c'est originellement un projet inachevé d'une trilogie de films. Ses premières scènes laborieusement tournées avant-guerre seront ensuite détruites durant l'Occupation de la main de Pagnol lui-même pour empêcher la propagande nazie de s'en emparer. Le projet sera alors définitivement abandonné.
Dans les années 1930, Florence est une jeune actrice entretenue par un riche industriel avec qui elle vit sans l'aimer. Quand ce dernier lui propose le mariage mais cherche en contrepartie à lui faire abandonner sa passion d'actrice, elle le quitte pour un musicien qu'elle a rencontré par hasard. Auprès de ce dernier, elle se fait passer pour une simple vendeuse pour cacher son passé d'actrice et sa vie intime dissolue. Ils iront vivre leur amour en toute simplicité dans le sud de la France, tandis que l'industriel gardera l'espoir de faire revenir sa fiancée à la raison. Mais la passion des deux amoureux transis sera menacée par les mensonges qu'ils maintiennent l'un envers l'autre.
Le dessin d'Holgado Iñaki fonctionne bien pour ce genre. Il est souple, maîtrisé, et il offre des personnages et décors réussis quoique parfois un peu trop lisses pour un récit à la Pagnol. L'encrage fin se laisse aussi quelques fois écraser par la colorisation parfois trop intense, même si globalement celle-ci est également de bonne qualité.
L'histoire mêle plusieurs thématiques chères à Pagnol et donne parfois l'impression d'être un condensé de ses œuvres précédentes, à l'image du port de Cassis qui rappellera fortement le vieux port de Marseille et ses fameux Panisse et autre César. On ressent toutefois beaucoup le fait qu'il s'agisse d'une trilogie adaptée en deux albums BD seulement : le contenu est dense, le rythme un peu abrupt, et surtout les dialogues sont très bavards, parfois trop. Ce souci de rythme empêche de s'attacher correctement aux protagonistes et de bien ressentir leurs émotions. On notera en particulier le revirement brusque des sentiments de l'un d'entre eux vers la fin du second tome qui contraste avec la pureté de son affection dans les pages précédentes. La conclusion assez rude, presque moralisatrice, laisse un goût un peu amer en bouche. De fait, on n'y retrouve pas la poésie et le charme des meilleures œuvres de Pagnol. |
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