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Léokun
Dessin et scénario : Hagio Moto

Edition spéciale Japan Expo 2012. Edition bilingue français/japonais.

Léokun, terminé


Volume 1 - 2012

Volume 2 - 2012

Volume 3 - 2012

 

1 avis


Herbv
Léo est un jeune chat de deux ans, amateur de pâtisseries et de plats en tous genres. Pour en manger, il ferait n'importe quoi, y compris devenir écolier, assistant mangaka ou s'inscrire à un club de rencontres. Pourtant, il n'est pas malheureux avec sa « maman », une jeune célibataire qui travaille à domicile. Il peut vivre une vie tout en oisiveté et liberté, souvent en compagnie de ses petite et grande « sœurs » qui habitent dans le voisinage. Il va pourtant aller à l'école pour essayer d'être un bon garçon, il va rendre service à une amie de sa maîtresse, dessinatrice de bande dessinée, il va essayer de trouver une épouse qu'il pourrait contenter, etc. Cependant, sa nature féline reprend immanquablement le dessus. Après tout, qui voudrait travailler quand on peut être en vacances à vie ?

Incontestablement, 2012 est une année particulièrement française pour Moto Hagio, l'auteure de Léokun. Après avoir été invitée en mars à l'occasion de Planète Manga organisée par la B.P.I. de Paris puis au Salon du livre de Paris en avril, elle était en juillet une des invitées de la dernière édition de Japan Expo, la grand-messe des amateurs de bandes dessinées asiatiques. À cette occasion, elle avait pris un stand pour proposer l’une de ses œuvres, (auto ?) éditée spécialement pour l'occasion. Moto Hagio n'est pas une inconnue des amateurs éclairés même si aucun de ses titres n'est encore sorti en version française (cela va changer avec la prochaine parution de Thomas no shinzo, Le cœur de Thomas, chez Kazé), En effet, il s'agit d'une des principales auteures de l'histoire du manga, allant même jusqu'à être surnommée la « Tezuka du shôjo », notamment grâce à plusieurs œuvres, pierres fondatrices du yaoi, ces mangas proposant des romances homosexuelles masculines à destination d'un public de jeunes filles.

Léokun n'est pas un fanzine (dôjinshi) mais bel et bien un travail professionnel. Cette courte série composée de neuf chapitres, et totalisant dans les 200 pages, est parue durant l'année 2007 dans le magazine pour filles Flowers de l'éditeur Shôgakukan. Un volume relié est sorti mi-2009 au Japon et c'est sous la forme de trois courts tomes en grand format (comportant les pages couleurs de la prépublication) que nous pouvons découvrir le titre en France. Comme Moto Hagio l'indique dans un entretien donné à un site américain à l'occasion de la sortie de son anthologie Drunken Dreams chez Fantagraphics (dont la lecture est indispensable pour mieux apprécier l'évolution du manga pour filles entre les années 1970 et 2000), il s'agit d'une courte série proposant de gentilles histoires à destination d'un jeune public mettant en scène un chat qui cherche à ressembler à un enfant humain.

Effectivement, la lecture de Léokun donne tout d'abord l'impression d'être un ouvrage destiné aux plus jeunes, ce qu'il n'est pas réellement si l’on prend en compte son support de prépublication. Le magazine Flowers est destiné aux filles plutôt âgées et a publié des séries comme 7 Seeds (Pika) ou Amakusa 1637 (Akiko). Immanquablement, on en vient aussi à penser à une sortie de mélange entre Chi, une vie de chat (Glénat) pour le comportement du personnage principal, un chaton, et à Nekomura-san (Kana) pour l'aspect « chat parlant tout naturellement avec les humains et intégré à la société japonaise ». Rappelons que ces deux titres sont publiés à destination d'un lectorat adulte. Incontestablement, le mélange des publics visés fonctionne ici aussi. Impossible de ne pas tomber sous le charme de Léo, naïf, immature, joueur et si sérieux parfois. Les histoires, aussi légères soient-elles, possèdent toutes un fond qui parle aux adultes, ainsi qu'un aspect didactique, pour ne pas dire moral, manifestement destiné aux plus jeunes. La bonne volonté de Léo se heurte régulièrement à sa nature de félin où l'inné prend régulièrement le pas sur l'acquis. Il en résulte des histoires touchantes et rythmées qui se lisent avec grand plaisir.

Si le fond est réussi, on ne peut pas en dire autant de la forme. Le dessin semble parfois étrange, presque bâclé, surtout quand on connaît la grande maîtrise de son art qu’a Moto Hagio. On peut penser qu'il s'agit de donner un aspect enfantin au récit. L'effet n'est pas toujours très heureux. Passons sur le lettrage amateur, utilisant une police de caractère horrible, à la lecture rendue parfois un peu difficile par le fait que l'édition est bilingue, proposant tous les textes et dialogues en japonais et en français. Passons aussi sur le français manquant parfois de travail d'adaptation pour le rendre plus fluide et pour éviter quelques notes de bas de page. Saluons plutôt l'effort fait pour nous proposer une impression en grand format d'une qualité tout à fait acceptable, y compris avec des pages couleurs. Et oublions le prix assez exorbitant de 15 euros par tome pour se précipiter sur une petite perle du manga qui permet au public francophone de découvrir une grande dame de la bande dessinée japonaise. Incontournable mais certainement déjà difficile à trouver !
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