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Le Lama Blanc Dessin : Bess Georges Scénario : Jodorowsky Alejandro Un enfant européen, né sur les hauteurs du Tibet, cache en lui la réincarnation d'un personnage millénaire et mystérieux. Volume 1 - 1988 | Volume 2 - 1988 | Volume 3 - 1989 | Volume 4 - 1991 | Volume 5 - 1992 | Volume 6 - 1993 |
La légende du lama blanc  flop
| Bess, Jodorowsky, des lamas, des moines et une bien belle histoire en 6 tomes.
Au Tibet, à l'époque où la région s'apprête à tomber sous domination anglaise, les traditions enfantent d'un messie, réincarnation du Grand Lama qui saura guider son peuple.
Intrigue classique, pour une série à l'ancienne.
Pour moi le plaisir de cette histoire, outre la scénarisation tout de même très solide de Jodo, réside d'abord dans le graphisme et le découpage de Georges Bess.
éLes planches explosent et se disloquent au fur et à mesure de la naissance des pouvoirs de Gabriel.
La palette colorée, elle aussi, s'impose par son originalité. Non pas qu'elle soit forcément toujours très belle, elle réussit néanmoins à poser et renforcer des ambiances.
Des ambiances très réussies, aussi! Les auteurs, sûrement grace à un travail de documentation assez énorme, nous transportent au Tibet, et les architectures, paysages, costumes, sont d'une grande beauté.
C'est le choc des cultures qui donne tout son sens à l'histoire et les deux peuples sont, respectivement, face à des dégénerés et des singes. Peu d'entente possible et le cours des évènements ne vient pas contredire cette idée. Au fil de l'album, on assiste à l'écrasement et l'annexion du Tibet, avec tout ce que ça implique de pertes lourdes de l'identité culturelle. La scène où le fils du Gyalpo joue au diabolo, et que son père lui annonce que son petit fils est une réincarnation est assez signifiante de ce point de vue: La société est forcée à une profonde mutation, au contact de l'Europe Colonialiste...
Pour autant, les auteurs ne tombent pas dans un manicheisme facile, et décrivent aussi la dureté de la société tibetaine, notamment lors de l'arrivée de Gabriel à la lamasserie, ou lors de la cérémonie pendant laquelle sa famille perd tout. On aurait pu aussi la croire non violente, mais le premier réflexe face à l'envahisseur, c'est la riposte immediate. Et s'ils se heurtent a la maestria guerrière des anglais, l'intention était bien la, de les repousser...
Le gros de l'Histoire c'est cependant Gabriel et son travail initiatique, pour acceder au rang qui est le sien. Parcours du combattant qui débute tout gamin d'abord avec son maitre dédoublé, puis à la mort de son père, puis à la Lamasserie, pour finir confronté au mode de vie des européens. Le coté magique et fantastique est bien sympathique à lire malgré quelques répétitions. Gabriel, bien sur, accomplit son destin et devient leader spirituel du peuple tibetain, tout puissant et immortel.
Après ce contact violent avec les anglais, c'est face au rouleau compresseur chinois que le peuple tibetain plie. La prophétie s'accomplit, du peuple tibetain dispersé aux quatre vents. Mais Gabriel Marpa a laissé sa marque, et les traditions vont vivre avec lui.
Je pourrais continuer assez longtemps cette chronique tant cette série est riche à de multiples niveau, mais mieux vaut vous la laisser lire, et ménager quelques surprises...
En résumé, Le Lama Blanc reste une très belle série, épique, haute en couleurs, et une leçon de dessin, certaines cases m'ont fait très longtemps bloquer... Certains regards, certains arrêts sur images. Du beau boulot. |
washkami
| Une grande fresque initiatique dans l'univers du Tibet. Le fond (orphelin recueilli par des Tibétains à sa naissance et promis à un grand avenir, persécution de sa famille par son oncle, lamasserie débauchée se vautrant dans la fange...) n'est pas particulièrement original, mais le rythme est soutenu, l'intrigue bien menée... et j'apprécie malgré tout la dimension mystique chère à Jodorowsky, ainsi que sa mise en images.
J'ai acheté cette BD directement en intégrale et elle m'a réellement fait passer un bon moment ! ^_^ |
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