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Germain et Nous...
Dessin : Jannin Frédéric
Scénario : Culliford Thierry / Jannin Frédéric / Honorez Serge

Albums indépendants, terminé


Volume 0 - 1979

Volume 1 - 1980

Volume 2 - 1981

Volume 3 - 1982

Volume 4 - 1983

Volume 5 - 1984

Volume 6 - 1984

Volume 7 - 1985

Volume 8 - 1986

Volume 9 - 1987

Volume 10 - 1987

Volume 11 - 1988

Volume 12 - 1989

Volume 13 - 1990

Volume 14 - 1993


Prépublication

  • Hors albums (ou indéterminés)

  • Le plus fort tirage des hebdomadaires clandestins de langue française #1

    Le seul hebdomadaire clandestin offert dans un emballage cadeau #2

    Le seul hebdomadaire clandestin garanti aux additifs chimiques et aux colorants artificiels #3

    L'hebdomadaire clandestin biomagnétique qui apporte fortune, bonheur et haleine fraîche #4

    Comme le temps passe! Déjà le n°5 de notrre hebdomadaire clandestin #5

    L'hebdomadaire clandestin underground (loi du 31-12-75) #6

    L'hebdomadaire clandestin le plus respectueux de la loi et de l'ordre #7

    Le seul hebdomadaire clandestin qui n'a pas peur de se cacher #8

    L'hebdomadaire de moins en moins clandestin vu qu'il se fait remarquer de plus en plus #9

    L'hebdomadaire qui en a marre de la clandestinité parce qu'il gagne à être connu #10

    L'hebdomadaire clandestin qui dit à celui qui le lira #11

    L'hebdomadaire qui, comme M. Giscard, fait partie du clan d'Estaing #12

    L'hebdomadaire clandestin qui paraît chaque semaine sous le manteau #13

    Le magazine pirate qui n'a pas de concurrents, que des confrères #14

    Le jounal pirate dont la qualité est en raison inverse du nombre de ses pages #15

    Le journal pirate qui vous en donne plus grâce à son ingrédient secret : pas de pub #16

    L'hebdomadaire pirate aussi inexorable que le doigt du destin dan sl'oeil de la providence #17

    L'hebdomadaire pirate qui sans façon danse le soir sous les lampions aux flonflons de l'accordéon. Tsoin tsoin #18

    L'hebdomadaire pirate sans peur et sans reproche dont la fière devise est : #19

    L'hebdomadaire pirate qui a le plus besoin de se sentir aimé par ses lecteurs #20

    Le journal pirate qui porte bonheur à tous ceux qui ont de la chance #21

    L'hebdomadaire pirate qui paraît toutes les semaines, sauf les deux prochaines #22

    L'hebdomadaire pirate qui reprend le collier pour en metre un bon cou #23

    L'hebdomadaire pirate et gratuit offert à tous ceux qui paient le prix adéquat #24

    Franchement, entre nous, est-ce que vous la lisez, cette ligne sous le titre, chaque semaine ? #25

    L'hebdomadaire pirate mais écologique qui défend la qualité de la vie dans l'environnement de la contre-culture #26

    La feuille pirate qui pourrait bien tomber comme les autres en automne #27

    L'hebdomadaire qu'on fait dans la cave parce que l'on est en-dessous de tout #28

    L'hebdomadaire pirate dont le grand format compense les petits moyens #29

    L'hebdomadaire pirate qui vous présente l'assurance de sa parfaite considération #30

     

    1 avis


    Thierry
    "Germain... et nous" est né dans les pages du Trombone Illustré, supplément pirate qui sévit dans le journal de Spirou en 1977. Après l'arrêt du Trombone, Germain rejoignit les pages de l'hebdomadaire et y officia pendant plus de 20 ans.
    Bien qu'il donnait son nom à la série, Germain disparut vite de cette galerie de personnages créé par Frédéric Jannin, avec l'aide de Thierry Culliford, Yvan Delporte puis Sergio Honorez (avec qui Jannin partagea également l'aventure des Snuls, pendant belge des Nuls, et actuel redacteur en chef du journal de Spirou). Cette série-chorale vit de nombreux personnages aller et venir autour d'un noyau dur composé de Luc-Luc, André-Marie, Pilou, Calorine et quelques autres.
    L'air de rien, Jannin avait réussi à capturer l'ambiance d'une époque: les annees 80 et la "bof generation". Les idéaux de 68 étaient déjà loin, et les préoccupations alter-mondialistes n'étaient pas encore à la mode. Ces jeunes vivaient dans les golden eighties, sans trop se poser de questions, même si le titre de chaque album se décline en interrogation. Le titre du premier tome résume bien leur état d'esprit: "Qu'est-ce qu'on fait ?" Pourtant, cette décennie fut celle d'une révolution du mode de vie, la société devenant définitivement une société de consommation. Apparurent les fast-foods, les magnétoscopes, les vidéo-clubs... Au milieu de ce petit monde en pleine effervescence tranquille, Germain et les autres vivaient, tombaient amoureux, tentaient vainement de perdre du poids comme Calorine, rêvaient à leur gloire future de rock-stars comme Pilou, se passionnaient pour les Bowling Balls, vrai-faux groupe fictif...
    Jannin possède un vrai sens de l'observation et a croqué des personnages drôles et touchants. Sous l'apparente simplicité d'une série de gags en une planche, il animait des personnages moins typés qu'il n'y paraît. Le plus emblématique reste le père de Pilou, calqué sur un certain Pierre Culliford, père de Thierry Culliford et plus connu sous le nom de Peyo. Fan de foot, colérique, parfois ridicule certainement (Peyo disait vraiment "Tais-toi quand tu parles a ton père !", selon Thierry Culliford), mais il serait trop facile de le réduire à une caricature du père beauf. Comme tous les autres, il acquit une vraie dimension humaine, malgré, ou à cause de son aspect caricatural. Car Jannin éprouve de la tendresse pour ses personnages, sans doute parce qu'ils sont inspirés de ses proches.
    Germain fut une des premières séries "generationnelle", adoptant le langage et le point de vue des adolescents, un peu comme Titeuf le fait pour les enfants. Le "... et nous" du titre ne faisait-il pas directement référence à ... nous, les lecteurs, qui pouvions nous identifier d'autant plus facilement à cette petite bande qu'ils nous ressemblaient vraiment ? Pour l'époque, il s'agissait d'une petite révolution. Je me souviens d'un de mes profs qui était tombé sur un album de Germain et avait été choqué par ce qu'il y avait lu. Pourtant, Jannin restait très sage, mais, au sein d'une institution d'illustrés pour le jeunesse où prévalait une certaine tradition bien-pensante, il incarnait une impertinence malvenue.
    Mais cet aspect generationnel finit par jouer en défaveur de cette série. Cette chronique d'une génération, qui découvre les fast-foods, les magnétoscopes et les vidéoclubs, peut-elle intéresser un autre lectorat que les trentenaires qui se replongent avec nostalgie dans ces histoires qui leur rappellent leurs jeunes années ? Jannin dut aussi se rendre a l'évidence: Pilou, Andre-Marie, Calorine et les autres avaient fini par ne plus être en phase avec leur époque. La série s'arrêta donc en 1993.
    Parce que l'histoire de la bande dessinée est un éternel recommencement ,il est bon de se rappeler que Jannin était la cible de pas mal de critiques. Son style relaché attira les célèbres "mon petit filleul de 5 ans ferait aussi bien" comme la leffe attire les mouche a bieres (en general, l'auteur de ce genre de critique ne dira jamais "je pourrais faire aussi bien", ce qui met en evidence la vacuité de l'argument). Ces mêmes critiques fusèrent plus tard lors des débuts de Trondheim ou Sfar, et fuseront encore. Cet élève de Franquin est pourtant un travailleur acharné. Lors de la réédition de "Arnest Ringard", qui était scénarisé par Delporte et Franquin, il eut l'excellente idée de joindre des commentaires de Franquin sur certaines planches. On y prend la mesure du travail nécessaire pour une planche réussie, où chaque détail compte.
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