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La vallée des merveilles Dessin et scénario : Sfar Joann Albums indépendants, terminé |
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Volume 1 - 2006 |
  FrancisBF
| Samedi, 14h38 : tout seul à la maison, avec les cafards et mon tricot. Je loupe une maille, je détricote tout et je décide de m’aérer le cerveau. Ne possédant pas de jeux vidéos (ni de télé de toute façon), et n’étant pas adepte des gros pétards Georges, je décide d’aller tranquillement dépenser les sous que mes pauvres parents se saignent à m’envoyer.
Je vais donc à la librairie du coin (enfin, assez loin le coin quand même), et je m’achète un des rares Larcenet qui me manquent (A l’Ouest de l’infini), et je me lance dans un investissement plus lourd : La Vallée des Merveilles, de Joann Sfar.
Retour à la maison, je me remet à mon tricot, sans louper mon coup jusque là, et je me mets à la lecture de ce gros truc. Et ben franchement, j’ai été agréablement surpris.
C’est une BD vraiment agréable à lire, pour plusieurs raisons. La première est que visiblement, Joann Sfar s’est fait plaisir, il l’explique d’ailleurs à la fin de l’album : on a vraiment l’impression qu’il l’a fait pour lui, ses gosses et ses copains, sans pour autant que ça soit envahissant. Puis aussi en hommage à Conan le barbare. L’histoire n’est pas très compliquée : Pot-de-Miel, grand costaud préhistorique qui possède les traits de Joann Sfar, vit pépère avec sa femme Nuit-des-Câlins ses deux enfants, Tigre et Esprit-des-Anciens. Il pêche, cueille, se laisse vivre. Un jour, sa femme en a marre du poisson et du manioc, il part donc à la chasse avec son son gros gourdin, son épée en silex, et son copain Grand Nez qui Déniche, qui se balade les couilles à l’air avec un étui pénien.
On ne s’encombre pas de souci historique, on mélange un peu tous les genres, dans une ambiance jamais énervée, comme le héros, qui même pendant la baston, ne s’énerve jamais, il cogne, c’est tout. Et encore, seulement si on tape assez fort. Un couillon, heureux, comme le définit Sfar. Y’a quand même de l’action, hein ! C’est pas du tout chiant non plus !
Les personnages sont tous attachants, puisque la plupart ont les traits de la famille de Sfar ou de ses amis, il les aime et ça se voit.
Les situations alternent la vie de famille (très attachante) l’aventure, la baston, le philosophique un peu quand même c’est du Sfar mais ça va pas très loin là, et le comique qui est souvent très réussi : le passage où le héros lance une diatribe contre la culture de légumes est assez fort :
Franck (un ami du héros) : -On plante les graines, on les arrose, et ça donne des légumes.
Pot-de-Miel : -Hou, c’est pas naturel ! Moi je boufferais jamais ça !
-Goûte, andouille !
-Non, non. Il faut respecter les rythmes biologiques. Un légume, ça doit pousser là où la nature l’a voulu. Sinon, c’est pas un légume biologique. Et si c’est pas biologique, c’est mauvais pour l’organisme. Qui sait les saloperies qu’on va choper si on bouffe vos machins ?
En tant qu’agronome, je cautionne :D.
Bref, une BD de bon aloi, amusante, émouvante parfois (pas vraiment dans le genre dramatique cependant), bien dialoguée, poétique. Sfar s’est fait sa BD « à la Astérix », mais à la Sfar quand même. Je regrette pas mes sous !
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