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421 Dessin : Maltaite Éric Scénario : Desberg Stephen / Maltaite Éric Albums indépendants, terminé |
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Volume 0 - 1983 | Volume 1 - 1984 | Volume 2 - 1985 | Volume 3 - 1986 | Volume 4 - 1987 | Volume 5 - 1987 | Volume 6 - 1988 | Volume 7 - 1989 | Volume 8 - 1990 | Volume 9 - 1991 | Volume 10 - 1992 |
  Rohagus
| L'intégrale publiée par Dupuis m'a permis de relire les premiers tomes de cette série que j'avais lue trop jeune à l'époque mais pour laquelle je gardais une certaine affection car j'y voyais de la bonne aventure franco-belge façon école Marcinelle mais avec un ton plus adulte que ce à quoi j'étais habitué dans ma jeunesse.
En réalité, cette série semble se scinder en deux époques, ou du moins subir une évolution assez visible au fil des albums.
Cela commence comme une série d'aventure et d'action relativement orientée vers la jeunesse, avec une bonne part d'humour. Le héros, Jim Plant, matricule 421, est une parodie de James Bond : plus attiré par les filles que par l'espionnage sérieux, il règle ses missions majoritairement à coups de bagarres et de courses-poursuites. Ce que j'aime dans ces premiers tomes de la série, c'est le graphisme de Maltaite qui est si similaire à celui de son père, Will, que j'adore (surtout pour la série Isabelle). On se croirait vraiment dans des albums de Tif et Tondu où ils joueraient les espions internationaux. Par contre, Jim Plant n'a pas le charisme de ces deux-là : il parait trop vide, superficiel, trop orienté vers la drague et la bagarre. J'ai trouvé un certain problème de rythme à ces histoires qui ont certes la qualité de raconter beaucoup de choses mais qui se retrouvent à l'étroit dans leur format 48 pages et se racontent trop vite pour permettre à l'ambiance de se poser. En outre, il y a un décalage qui fonctionne assez mal entre le manque de sérieux du héros et de certains passages, et d'autres moments bien plus graves avec quelques morts violentes. Cela donne l'impression que les auteurs ne savaient pas bien sur quel pied danser entre série d'espionnage sérieuse et récit pour la jeunesse.
La série change de ton à partir du cinquième tome à mes yeux. A partir de cet album, les récit prennent plus le temps de se poser et gagnent en maturité, tant dans la maîtrise narrative que dans la tonalité des intrigues. Et c'est à partir de ces tomes-là que la série devient vraiment bien pour moi. Le personnage de 421 reste assez peu attachant mais il devient plus crédible et surtout les aventures qu'il vit sont mieux menées, plus intéressantes et prenantes. Elles perdent en humour ce qu'elles gagnent en sérieux et en attrait. En outre, les auteurs se permettent quelques histoires sortant nettement des sentiers battus, comme Les Enfants de la Porte qui aborde les voyages temporels et surtout l'uchronie, sujet inexistant en BD à l'époque de sa parution, ou encore Les années de brouillard où 421 n'est plus le protagoniste principal mais le sujet lui-même d'une enquête. Cet album est d'ailleurs l'occasion pour les auteurs d'introduire celle qui deviendra plus ou moins la partenaire du héros dans les tomes suivants. En parallèle, le graphisme de Maltaite évolue lui aussi pour tendre vers son style personnel, plus adulte et réaliste que celui de Will, avec un peu moins charme à mes yeux mais que j'aime aussi beaucoup.
Je conseillerais donc la série surtout à partir de son cinquième tome, même si les premiers sont également plutôt agréables à lire et permettent de découvrir le personnage dans ce qu'on pourrait presque considérer comme sa jeunesse, contrairement au ton plus adulte des tomes suivants. |
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