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Le Déserteur - Interview de Kris et Obion par cubik

Interview de Kris et Obion, scénariste et dessinateur de la série Le Déserteur à l'occasion de la sortie de Nuit de chagrin, premier tome, chez Delcourt.
Interview réalisée par cubik.




  • Bonjour. Tout d'abord, pouvez-vous présenter un peu votre parcours, comment vous êtes arrivé à la bd?

    Kris : Bonjour. Donc j'ai commencé à faire de la bande dessinée à l'age de 6 ans. Un scénario de Tif & Tondu, jamais publié, totalement inédit. Après, régulièrement, j'y revenais. J'ai fait plutôt des sketchs de théâtre à un moment. Et puis arrivé en faculté, j'ai rencontré Loisif avec qui on a édité un premier fanzine de bande dessinée. Et à ce moment là, j'ai commencé à travailler de manière "plus professionnelle". La rencontre avec Obion nous a permis de créer les Violons Dingues, il y a 5 ans de ça maintenant, et de se lancer vraiment dans la bande dessinée. 2 ans de fanzine, amateur d'abord, et puis ensuite, préparation d'un premier projet avorté mais qui a débouché ensuite sur le Déserteur, qui a été signé relativement rapidement, il y a plus de 2 ans et demi maintenant. Premier bouquin sorti, il y a un an, Toussaint 66 dessiné par Julien Lamanda, dans la collection Encrages chez Delcourt. Voilà.

    Obion : Bonjour. Ben en fait, j'ai commencé à dessiner tout petit à l'école, un peu comme tout le monde en fait... Et dans le but de faire de la bande dessinée plus tard, parce que j'avais dans l'idée de devenir une superstar et je savais que la bande dessinée, c'était assez facile pour ça...

    K. : La cocaïne, les femmes...

    O. : Les filles faciles... Et puis finalement, j'ai trouvé ça vulgaire, alors j'ai décidé de faire des études scientifiques. Après mon bac, je me suis orienté vers les Beaux-arts, pensant que ça allait m'ouvrir des portes vers la bande dessinée mais je me suis évidement trompé puisque c'est deux mondes qui n'ont rien à voir. Ca m'a quand même permis de rencontrer du monde, des gens qui s'étaient aussi plantés comme moi et qui voulaient aussi faire de la bande dessinée. Du coup, on s'est regroupé pour créer l'aventure du fanzine. Et après, tout s'est enchaîné, des boulots d'illustration jusqu'au contrat sur le projet du Déserteur.




  • Est-ce que vous pouvez nous présenter un peu les Violons Dingues?

    K. : C'est une association qui est née en février 98, qui est partie de quatre personnes au départ: moi, Obion, un dessinateur qui s'appelle Gwendal qui va dessiner dans les Contes de l'Ankou chez Soleil bientôt et qui a d'autres projet en cours, et puis Loisif qui pour l'instant a juste son site internet puisqu'il est prof sur Paris et qu'il a mis un peu la bande dessinée de coté. Rapidement, l'idée de base, c'est qu'il y avait énormément d'auteurs en Bretagne et que le Finistère était vraiment un peu le parent pauvre, puisqu'il n'y avait que Pellerin et Chauvel qui étaient déjà des auteurs installés. Il n'y avait pas de fanzine. Il n'y avait pas du tout de structure bédéphile. Donc on a créé ça et 3 mois plus tard, on était une bonne quarantaine. Donc il fallait juste créer une structure. Il y avait une vraie demande. On a sorti très rapidement un premier numéro du fanzine éponyme, le Violon Dingue. Il y a eu 6 numéros en tout de ce fanzine sur un an et demi, qui nous ont vraiment vu progresser et aussi "écrémer" un peu l'association entre les gens qui avaient vraiment la motivation de faire des pages régulièrement, de travailler vraiment de manière professionnelle et les autres. Et puis ça nous a permis aussi de rencontrer pas mal d'auteurs professionnels qui nous ont fait progresser. On a mis deux ans après pour la création de l'atelier et les premiers projets ont commencé à voir le jour. Le tout premier signé a été les Cercles D'Akamoth, sur un scénario de Mickaël Le Galli qui faisait partie des créateurs de l'atelier aussi, puisqu'il nous avait rejoint très rapidement. Le deuxième a été le Déserteur, le troisième Toussaint 66...

    O. : Sorti un an avant le Déserteur, mais c'est pas grave (rires)...

    K. : Le quatrième est encore tout frais, puisqu'il s'agit de Land Soldier, dessiné par Mike, également issu des Violons Dingues qui sortira à la rentrée prochaine. Il y a un contrat chez Soleil avec Gwendal aussi. Voilà, maintenant on est une douzaine d'auteurs sur Brest avec des connexions un peu en dehors, comme Gelmir qui est sur Caen, et puis d'autres auteurs avec qui on peut travailler... Maintenant, c'est devenu un groupe informel de bons copains. Il n'y a pas actuellement de réalisation collective. Peut-être qu'on en refera quand on aura le temps, mais pour l'instant, la priorité, c'est les albums à sortir.


  • Comme vous le dites souvent en dédicace, le premier contact entre vous deux n'a pas été forcément très heureux?

    O. : En fait, au départ, on voulait, chacun de notre coté, créer un fanzine, sans se connaître, sur Brest. Et c'est comme ça qu'on a été présenté par l'intermédiaire d'un libraire qui avait entendu parler des deux projets. Donc on a eu un premier rendez-vous "pour tâter le terrain". Et chacun, on est sorti de là en se disant qu'on ne se recontacterait jamais tellement l'autre avait l'air naze. (rires)

    K. : J'en garde un souvenir très froid.

    O. : Moi aussi. Les apriori étaient atroces. En plus, Kris avait participé à un autre fanzine avant avec son copain Loisif, qui était aussi au rendez-vous. Et on avait pas mal de copains qui avaient participé à ça et qui avaient eu des mauvais souvenirs du genre des dessins pas publiés, jamais rappelé, des trucs comme ça... Du coup, ça faisait toute une légende: les vieux salauds qu'on va rencontrer...

    K. : Après j'ai plus de souvenir précis, mais on avait organisé une réunion où on était plus nombreux. On était une douzaine parce qu'ils avaient ramené tout ceux des Beaux-arts qui avaient envie de faire de la bande dessinée aussi. Il y en avait peut-être des plus marrants dans le tas, puisqu'il y avait au moins Raspoutine qui était un peu plus grande gueule, qui a peut-être mis un peu plus d'ambiance. Les idées ont commencé à fuser à ce moment là. On a mis le premier numéro en place assez rapidement. Il était vraiment pas bon. Je me souviens, je n’étais pas du tout content de ce qu'on avait fait dedans. Mais par contre, ça a eu le mérite d'exister, et de ramener beaucoup d'autres personnes qui sont devenus l'autre partie importante du Violon Dingue. C'est à ce moment là que Mike nous a rejoint, Oxo avec qui je travaille aussi sur un projet. Enfin, il y en a 3, 4 très bon qui nous ont rejoint à ce moment là. Et puis dès le numéro zéro prime, qui était le numéro 2, ça commençait à avoir un niveau acceptable.



  • Kris, tu as fait des études d'histoire. As-tu dans tes projets une bd historique?

    K. : Ah ouais, complètement. Ce sera tiré de mon mémoire avorté d'histoire, puisque quand j'ai fait mon mémoire, je travaillais déjà comme libraire. Et puis la bande dessinée se lançait. Donc il a fallu faire un choix entre les trois et c'est les études qui ont sauté. Moi je voulais pas aller sur Paris faire prof pendant 10 ans. Par contre, j'adore vraiment la bande dessinée. Il y a une réflexion historique que m'a apporté mes études d'histoire qui se retrouve d'ailleurs dans le Déserteur, même si c'est une bd imaginaire, mais que je vais conclure en faisant un projet purement historique qui s'appelle de Lycée d'hermine, qui se passe au XVème siècle en Bretagne, pendant les guerres d'indépendance franco bretonnes.



  • Pour le Déserteur, vous avez mis 2 ans et demi. Pourquoi aussi longtemps?

    O. : C'est quoi la question suivante? (rires) Ca a pris autant de temps pour plusieurs raisons. Déjà, sur un premier tome, on apprend beaucoup de choses. On teste différentes pistes. Après, il y a aussi qu'un premier tome, pour les auteurs, c'est pas tellement rémunéré. Donc moi qui ne vit que du dessin, j'ai été obligé de faire pas mal de boulots d'illustration, à coté. Donc ça retarde considérablement la fin de l'album. Et puis le projet a beaucoup évolué au cours de la réalisation. Des fois, on a eu des périodes où on remettait des trucs au point, ce genre de choses.

    K. : Et puis on a jamais été disponible à 100% tous les 2 en même temps quasiment. C'est ça le problème puisque je travaille à coté aussi. C'est ce qu'on va régler sur le tome 2 puisque j'arrête de travailler. On veut mettre une priorité absolue sur le tome 2 pour vraiment travailler autrement, pour que ce soit vraiment bien réglé. Donc on va faire l'effort de vraiment travailler beaucoup plus ensemble, même si on se voyait tout le temps régulièrement. Le Déserteur est un peu né d'un magma de discussions. On avait un peu l'impression de le créer en permanence mais peut-être pas de manière aussi rigoureuse qu'on devrait.

    O. : Disons qu'on pensait avoir une bonne méthode pour créer des choses intéressantes mais avec le recul, je trouve qu'on était vraiment des patachons...

    K. : Il y avait de la création mais pas de discipline.

    O. : Il y avait aucune rigueur dans ce boulot.




  • Vous avez trouvé un rythme maintenant?

    K. : On te dira ça quand on l'attaquera. Début Octobre, on peut estimer qu'on débute vraiment l'album.

    O. : Dans l'idéal, je pense qu'avec ce qu'on a fait sur la fin, on peut passer à un bon rythme. Enfin si tu peux enchaîner sur le scénar, je pense vraiment qu'on peut passer à un rythme plus soutenu. Je dis pas en six mois mais plus soutenu.



  • Dans le premier tome, il y a beaucoup de choses qui sont mises en place. Vous avez mis beaucoup de temps pour savoir ce que vous alliez mettre dedans?

    K. : Non, le premier tome, je l'avais écrit très rapidement quand on a signé. Bon après, il s'est considérablement étoffé au fur à mesure des discussions et tout ça. Mais les grandes bases étaient là depuis le départ, son arrivée dans la cité et le fait qu'on termine après l'assassinat de Foreman, le début de la fuite. On voulait surtout pas démarrer le tome 2 encore dans la cité et devoir mettre en place la fuite. On voulait que le tome 1 se termine avec la fuite du déserteur et puis hop! Ce qui nous permet aussi une ellipse dans le tome 2 puisqu'on se retrouve quelques jours après la mort de Foreman. Ca nous évite de raconter cette ellipse, si ce n'est par quelques dialogues qui permettent de résumer ce qui s'est passé entre-temps. Après, on a constamment retravaillé et tout ça. C'est vrai que sur la fin, il nous a manqué scénaristiquement 3, 4 pages. Ca c'est sur. D'où le fait qu'on ait du retravailler les dernières pages pour enlever un ou deux éléments parce que ça ne marchait pas. Alors il y a un peu trop de trucs dans ce tome 1. En même temps, maintenant, ça va être du plaisir parce qu'on a tout posé. Maintenant on va expliquer, remonter la mécanique... Au niveau narration, ça va être sûrement plus plaisant.


  • Comment bossez-vous ensemble? Obion participe-t-il à l'histoire? Kris donne-t-il des idées sur les cadrages, la narration?

    K. : C'est un allez retour permanent.

    O. : Les premières étapes en tout cas, c'est vraiment un échange. On en discute beaucoup. Après, une fois que c'est enclenché et qu'on est après le story-board, chacun fait ce qu'il a à faire. Une fois qu'on s'est vraiment mis d'accord sur la scène, Kris en fait vraiment un truc détaillé et moi j'en fais ce que j'ai à faire.

    K. : Ca m'arrive encore de retravailler les dialogues des fois, même arrivé au stade de l'encrage... au final, comme dans une pièce de théâtre où tu vois le dialogue joué puisqu'il se dessine et tu te dis que ça ne marche peut-être pas trop. C'est vrai que moi, j'écris jamais des dialogues très définitifs. J'écris souvent en premier jet tout ce qui doit venir, la teneur au moins. Après, au story-board, j'affine. Et ça m'arrive souvent d'affiner encore après. Sur les scènes, je sens qu'il faut laisser Obion aller graphiquement au niveau narration. C'est plus intéressant de le laisser. Et tout bêtement, j'ai moins d'idées pour les mettre en scène. Par contre, j'ai vraiment une succession de cases précises en tête, parce que scénaristiquement, j'ai besoin de tel enchaînement, donc telle vue. Ca m'intéresse. De toute façon, je peux pas écrire autrement. Je suis obligé de prévoir un minimum quel angle de vue, ce qu'on va mettre exactement dans cette case. Après, Obion enrichit souvent, du genre "Là tu me dis qu'ils sont accroupis. Ils étaient déjà accroupis une page avant, ça me fait chier. Si on les mettait sur un mur?". Et c'est du scénario quelque part. Mais ça appartient beaucoup au dessin.



  • Pour arriver au Déserteur, vous avez laissé tomber un projet qui s'appelait Requiem. Est-ce qu'il est définitivement abandonné?

    K. : Oh non! Dans le sens où chaque fois qu'on revoit nos pages...

    O. : On a envie de le refaire.

    K. : On se dit que déjà, c'était pas si mal. Je pense qu'à la limite, maintenant on le signerait. Il y a peut-être quelques défauts graphiques encore, mais là on le signerait sûrement sans problème. C'était un peu le coté il fallait qu'on nous refuse un projet pour voir si on tenait la route pour en représenter un autre. C'est un peu ça. A la limite, on se serait peut-être vu refuser le Déserteur au départ et signer le Requiem après. Moi j'ai vraiment envie de le faire ce projet là. Et donc je me retiens, parce qu'évidement, ce ne serait pas Obion qui le ferait à ce moment là. Il a autre chose à faire. Donc pour l'instant, il est bien au frais dans le frigo. Et si un jour, Obion a envie de le faire, c'est lui qui le fera.



  • Il y a 2 ans, vous vous étiez proposé pour participer au collectif d'auteurs bd en réaction au premier tour des présidentielles. Dans le Déserteur, il y a une grosse partie politique quand même. Faites-vous passer des messages à ce niveau dans votre bd?

    K. : Ouais, ouais. Je me sens pas prédicateur. Mais je me sens impliqué. La bd de divertissement, ou un récit de divertissement en général, que ce soit littérature, film ou autre, c'est très bien, il y en a qui le font vachement bien, mais j'en suis absolument incapable. Il faut vraiment qu'il y ait un propos derrière. Et évidement, le mien.

    O. : Et puis là, c'est vrai que c'est un message très engagé, très original. Les gens d'extrême droite, c'est des méchants. (rires)

    K. : Ouais, ce sera peut-être un peu plus subtil que ça au fur et à mesure du scénario quand même. Non, l'idée, c'est vraiment que les choses sont vraiment souvent très loin d'être simple, très loin d'être noir ou blanc, quelque soit le coté où on se place. Je suis quelqu'un d'assez tolérant. Et j'aime bien essayer de comprendre ce qu'il y a derrière les attitudes de telle ou telle personne. C'est ce qu'il y a aussi dans le Déserteur. Le poids des évènements, le poids de l'historique, l'histoire de chacun sont souvent très importants dans les choix qu'on est amené à faire dans la vie en général. Donc voilà, oui, le Déserteur est certainement une bd engagée.



  • Le Déserteur est un mélange de beaucoup de choses, du polar, de la politique, de l'heroic-fantasy... Quelles ont été vos influences?

    O. : Ben, les films d'Aldo Maccione déjà. (rires)

    K. : Les westerns spaghetti, ça c'est sur. Tout gamin, j'ai vraiment été grand fan de ça, la mise en scène très lente, les personnages super typés...

    O. : Moi graphiquement, c'est pareil. C'est le même genre d'influences.

    K. : C'est des gueules, des tronches. Tout de suite, t'as une biographie du personnage qui apparaît, puisque d'ailleurs, je suis parti des dessins. Tu vois, en partant des dessins, on arrive à faire un 5 tomes super complexe, comme quoi, il y avait déjà une richesse dans le dessin. Donc, il y a ça. Après, il y a beaucoup l'actualité, ou l'historique en général, notamment l'histoire du XXème siècle et les bouleversements politiques qu'il y a pu avoir au XXème siècle., ou depuis la révolution française, on va dire. Depuis la révolution, il y a eu plein d'évènements qu'on retrouve quelque part en sous-main dans le Déserteur. Il y a des bouts de guerre d'Algérie, il y a des bouts de révolution française, il y a des bouts d'actualités récentes qui ont une résonance au moins dans le Déserteur. Après, au niveau littérature, Trône de fer dernièrement qui sont des choses que j'adore...

  • Ca t'a influencé sur le Déserteur?

    K. : Ca peut, dans les tomes à venir certainement, parce que c'est vraiment aussi des luttes politiques de clans, de factions et des choses comme ça. En fait, on est tous des éponges, mais sur un projet comme ça, on l'est particulièrement. Il n'y a pas de chose très précise, mais il y a un ensemble de choses qui peuvent influencer.


  • Et graphiquement?

    O. : Graphiquement, mes influences sont assez éparpillées. C'est pas forcément des influences de la bande dessinée. C'est des petits bouts de trucs qui me plaisent. C'est pour ça que le monde du Déserteur, c'est vraiment le mélange de plein de petits bouts de trucs. Je ne sais même pas où je suis allé les chercher d'ailleurs.


  • Ca ne t'énerve pas qu'on te catalogue constamment dans la lignée de Springer ou Wendling?

    O. : Non. Je trouve pas vraiment que ce soit dans ce genre de lignée. Bon, graphiquement c'est vrai que, surtout sur les premières planches, on sentait sans doute ces influences là. Après, c'était pas du tout mon but d'être dans cette lignée, même si j'aime beaucoup leur boulot. Moi, j'essaye de faire ce qui me plait. Après, si ça ressemble à quelqu'un d'autre, c'est pas voulu. Si c'est bien, tant mieux, si c'est nul, tant pis.


  • Obion, tu aimes bien varier de style. On peut le voir sur les KrOb'art ou les illustrations que tu fais. Le style va-t-il évoluer sur la série?

    O. : Sur la série en elle-même, je pense pas. Je vais essayer de rester plutôt dans ce genre de ligne... Disons que, ne serait-ce que pour la lecture de l'ensemble, quand on varie trop de style sur un 5 tomes, ça n'est plus très cohérent au final. Mais c'est vrai que pour chaque projet que je vais faire par la suite, ou que je fais même maintenant, par exemple avec KrOb'art, c'est vraiment un plaisir de chercher une nouvelle façon de représenter les choses, la plus appropriée à ce qu'on veut raconter. Et là, pour de l'heroic-fantasy, c'est vrai qu'un style pseudo réaliste, c'est quand même mieux que du gros nez, même si c'est pas vraiment de l'heroic-fantasy. C'est vrai que tous mes projets en cours ou à venir sont très différents les uns des autres.


  • Puisqu'on en parle, que deviennent les KrOb'art?

    K. : Tu vas peut-être avoir l'exclusivité, même si elle est pas encore définitive. On va les mettre sur bulledair toutes les 2 semaines à priori, dès que ça pourra s'enclencher.

    O. : Des reportages, dessins, mini-reportages, ce genre de choses...

    K. : Et sinon, Delcourt vient de nous parler d'en mettre un toutes les semaines sur leur nouveau site. Donc ça, c'est les deux pistes pour l'instant. Après, je pense qu'on va remonter un dossier puisque ce serait intéressant d'avoir une publication papier régulière. Donc on va envoyer à Spirou, à Calliope... En tout cas, on veut continuer. Après, si on veut faire un album un jour, un mélange de retour, de planches, de dessins gags, ça serait un tirage un peu limité chez un petit éditeur ou si Delcourt nous propose de faire un 1000 exemplaires comme Lili & Winker, je sais pas. Mais vu les demandes qu'on a, ce serait dommage d'arrêter là.


  • Et pour la théorie du cacao?

    O. : Ben ça porte bien son nom. Là, c'est un peu n'importe quoi... Disons que c'est un projet qu'on a fait pour se marrer au départ. On a eu l'occasion de le développer un petit peu dans Pavillon Rouge, mais après... Si Matthieu a des projets plus intéressants, c'est sur... Là, il a un projet d'album avec LOL, qu'ils sont en train de proposer, donc je sais pas si on va continuer à faire des gags. D'un autre coté, ça nous prend 30 secondes à chacun pour le faire...


  • Obion, dans tes projets, tu as un one-shot intimiste. Est-ce qu'il est toujours prévu?

    O. : Ah c'est toujours prévu. Je l'ai bien avancé cet été au niveau de la trame. En fait, je ferai le scénario, le dessin et probablement les couleurs. Il a avancé, mais la priorité, c'est vraiment le tome 2 pour le moment. Donc je le développerai vraiment quand la série du Déserteur sera avancée.

    K. : Quand il sera plus amoureux de moi, mais pour l'instant, c'est loin d'être gagné. Je crois qu'il est accroché.


  • Donc, le tome 2 du Déserteur, quel est l'avancement?

    O. : Hum hum, merci pour cette interview. (rires)

    K. : Le synopsis est prêt, ça y est. Enfin, il était déjà écrit avant l'été mais j'ai un peu fignolé là. Et puis 5, 6 pages d'écrites, les trois premières retour, les recherches commencent à être à peu près bonnes puisqu'il y a quand même un nouveau peuple qui apparaît, et puis 2, 3 personnages qui rajoutent pas à l'intrigue, je rassure, mais qui par contre, amènent un peu des compagnons au déserteur. L'un d'entre eux amène un peu une légèreté de ton qu'il n'y avait pas dans le tome 1. C'est pas un gros déconno mais c'est quand même un peu un frappé. Faut mettre un petit peu d'humour quand même. Donc on va attaquer vraiment ça au mois d'Octobre, entre 2 séances de dédicaces, jusqu'à début Novembre, puisqu'on a pas mal de dates. Et après, sérieusement, j'espère à partir de Novembre, Décembre.


  • Dernière question pour Obion. Tu devais faire boire Sfar et Trondheim pour leur demander de faire un Donjon. As-tu pu profiter du festival pour ça?

    O. : Non, c'est pas dans mes projets pour le moment. (rires)

    K. : Moi par contre, Sfar m'a proposé, vu mon dessin très intimiste, ce coté fil de fer et bouilles bien rondes. Donc j'ai dit non, parce que je suis amoureux d'Obion et que je peux pas...

    O. : Arrête, je vais pleurer.


    Merci à vous.


    Interview réalisée le 21/09/2003 au festival Delcourt à Bercy Village.



Images Copyright © Obion - Kris - Delcourt 2003

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