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© L'Association

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PyongYang
ScénarioDelisle Guy
DessinDelisle Guy
Noir et BlancDelisle Guy
Année2003
EditeurL'Association
CollectionCiboulette
SérieChroniques de Delisle, tome 2
autres tomes1 | 2 | 1hs
Bullenote [détail]

Après Shenzhen, Guy Delisle poursuit son travail nomade d'animateur à Pyongyang, la capitale de la Corée du Nord. En plus du regard personnel et circonspect que pose Delisle sur cet autre pays asiatique, cet album présente l'intérêt de donner des informations sur la vie quotidienne d'un des pays les plus secrets et les plus tyranniques du monde.

 

10 avis

Gilles
Chronique réalisée dans le cadre du focus sur PyongYang

Ma première impression en me saisissant de Pyongyang chez mon libraire, c'est le poid de l'objet. Avec ses 176 pages plutôt épaisses, ce trente-septième volume de la collection Ciboulette de l'Association se range du côté des poids lourds de la collection. Plus proche des Carottes de Patagonie que du Petit Christian si vous voyez ce que je veux dire. Du coup, le prix s'en ressent (23 euros) mais je peux vous dire qu'une fois l'ouvrage terminé, je n'ai pas regretté mon achat.

Disons-le tout de suite, Pyongyang est une réussite. Graphiquement, Delisle poursuit la simplification de son trait et la narration s'en trouve encore améliorée. Dans certaines scènes, son dessin tire même vers le cartoon. Mais il nous offre également quelques magnifiques pleine-pages entièrement travaillées au crayon.

En ce qui concerne l'histoire, on peut certes lui trouver une parenté très forte avec son grand frère Shenzhen et certaines scènes, comme les corrections d'animation ou les moments de solitude à l'hôtel, semblent d'ailleurs en sortir. Mais si les deux sujets comportent de nombreuses similitudes, il y a aussi de grandes différences entre les deux albums. Dans Pyongyang, l'austérité a bel et bien remplacé l'exotisme de la Chine et ce qui semblait étrange à Shenzhen est carrément incompréhensible voire effrayant en Corée du Nord. C'est d'ailleurs la découverte de ce pays si hermétique et tyrannique qu'est la Corée du Nord qui est une des forces de Pyongyang.

En conclusion, Pyongyang est un très bon album que j'ai pris plaisir à lire et je vous recommande. Si je n'avais pas déjà lu Shenzhen, je lui aurais d'ailleurs donné un coup de coeur.
man
Chronique réalisée dans le cadre du focus sur PyongYang

Ce n'est pas un reportage sur les vraies conditions de vie des Coréens du Nord que Guy Delisle nous a ramené de ses deux mois passés dans la capitale du dernier régime stalinien au monde. Mais j'en ai plus appris que je ne l'avais imaginé, notamment sur le revers "brillant" de la médaille, qu'on montre aux Occidentaux : propagande, comportements automatisés, rues nettes et peuple absent, tous les ingrédients d'un régime totalitaire sont là. Delisle semble s'être vraiment documenté, ce qui était nécessaire pour créer une distance vis-à-vis du discours officiel. Distance humoristique, comme il se doit. Car les considérations ironiques sur le "cher dirigeant" succèdent aux soucis les plus triviaux : y'aura-t-il du melon au restaurant de l'hôtel grâce à la nouvelle délégation étrangère ?
Au niveau du dessin, Delisle semble avoir trouvé le style qu'il lui fallait pour ses carnets de voyage. C'est beaucoup moins inégal que dans Shenzhen, et surtout moins fouillis, beaucoup plus lisse et propre. Peut-être est-ce aussi ce qui lui convenait le mieux pour parler d'une ville où tout est net, carré, sans bavures, contrairement à l'impression de fourmilière que donne la Chine ?
Au final, le même plaisir de lecture que pour Shenzhen, et l'impression d'avoir quand même appris quelque chose. Delisle va-t-il se prendre au jeu, et faire un album pour chaque nouvel intérim à l'étranger ? Je le souhaite, parce que c'est pour l'instant ce qu'il réussit le mieux.
Matthieu
Chronique réalisée dans le cadre du focus sur PyongYang

Avec Shenzhen, Delisle a montré qu'il maîtrisait parfaitement le genre autobiographique par son humour, son sens de l'observation et de l'analyse. Il est donc difficile, à la lecture de PyongYang, de ne pas jouer à comparer les deux livres.
Le dessin tout d'abord. Delisle ayant abandonné sa technique de dessin uniquement au crayon, pour y ajouter des cernes à l'encre, celui ci est devenu plus lisible, même s’il perd un peu de sa chaleur et de son charme. Il garde fort heureusement son efficacité narrative et comique qui reste son atout majeur.
Le récit quant à lui est beaucoup plus sombre. Même si on rit toujours, Delisle nous fait partager son malaise tout au long des pages. A travers des anecdotes quotidiennes il nous fait découvrir le fonctionnement du pays le plus fermé du monde, et la visite est édifiante. Peu à peu un certain malaise s'installe et ne nous quitte que longtemps après notre lecture.
Pourtant, Delisle n'est absolument pas moralisateur, il nous fait uniquement partager en toute honnêteté ce qu'il a pu vivre en Corée du Nord sans aucune lourdeur dans le récit. Une preuve de plus, pour ceux qui en doutaient, que Delisle fait parti des tous meilleurs auteurs de L'association.
everland