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© Cornélius

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La poule et la pétanque
ScénarioTrondheim Lewis
DessinTrondheim Lewis
Année2003
EditeurCornélius
CollectionDelphine
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

La poule & le pétanque de Lewis Trondheim reprend deux histoires dessinées en 1988 (à la même epoque que Le Dormeur) et publiées cette année-là par l'auteur dans son fanzine ACCI H3319.
Ce fascicule est offerten 2003 par les éditions Cornelius pour fêter la renaissance de la sympatique collection Delphine.

 

4 avis

Mael
Bon alors déjà on peut pas être trop méchant ce fascicule on nous l'a offert pour l'achat de deux albums de la collection Delphine donc forcément excellents (Le dormeur, Francis ou James Bonk c'est du tout bon). Alors voir du vieux Trondheim c’est toujours amusant, bon graphiquement c’est très moyen, on sait ce que c’est que les débuts de Trondheim : l’intérêt n’est pas à chercher dans le graphisme. Sauf que là bon.. la première histoire on voit une poule qui pond, le poussin sort la tête de l’œuf, a peur et re-rentre dans son œuf, l’œuf retourne dans la poule. Maintenant c’est éculé et déjà vu, en 1988 peut être que c’était novateur bon. La deuxième histoire est tout simplement nulle. Deux personne jouent à la pétanque un lance une boule et trois pages de la même image.. wipi ! L’intérêt n’est pas à chercher dans le graphisme, ni dans le scénar apparemment. Ça fait toutefois un jolie objet rigolo, et on constate la flagrante évolution Trondheimienne.
1 étoile parce que c’est un cadeau.
NDZ
LE chef-d'oeuvre méconnu de Trondheim qui, si on y réfléchit bien, n'est sûrement pas étranger à son titre de Prez obtenu en janvier 2006 à Angougou...

En deux lignes : la réflexion psychanalytique du premier récit est profonde, subtile et amusante (le retour à la mère ? le syndrome Peter Pan ?) et dans le second, on accède à une vision très philosophique de la vie (carpe diem, peuchère, mais pas trop vite) et fait écho à l'histoire précédente (ce qui donne une superbe unité au recueil) grâce à la forme ovoïde des boules de pétanques - l'oeuf ou la poule ? ça dépend donc du sens dans lequel on lit le bouquin, par le début ou par la fin...

Nan j'déconne, c'est sans prétention (heureusement) et raté (malheureusement), une maigre consolation avec la prise de vue de "La pétanque", cet effet cinématographique bien senti et limite spectaculaire pour du Lewis : il joue super bien de la focale et au final, on a une impression de profondeur vertigineuse - mais non les boules ne sont pas aussi hautes que les joueurs !

à oublier...

NB : il est certain que vous aurez mis plus de temps à lire cette chronique qu'à savourer le bouquin, sagouins !
Nadine Heaumouc
Cet album de Lewis ne déroge pas à l'adage selon lequel c'est dans les p'tits pots qu'on fait la meilleure soupe.
Dans le premier récit (le volume en comporte deux), une poule pond un oeuf et le poussin, peut enclin à sortir de sa coquille, fera retourner l'oeuf dans le ventre de sa mère. Il y a du syndrome de Peter Pan, certes, mais comment ne pas voir dans ce récit à haute teneur autobiographique la résolution de l'Oedipe de son auteur : "nique ta mère" pense-t-il très fort quand l'oeuf pénètre la poule.
On ne sait pas si c'est la poule qui a fait l'oeuf, ou si c'est de l'oeuf qu'est sorti la poule, mais ce qu'on sait, c'est que l'oeuf s'est fait la poule, et ça, ça fait du bien par où ça passe.
Dans le second récit, on "plombe" nous dit l'auteur. On plombe surtout l'ambiance et la boule lancée en l'air semble de jamais vouloir retomber.
Ainsi, si le premier récit se lit comme un mouvement perpétuel (la dernière image nous renvoie à la première), ce plaisir nous est à jamais refusé dans le second. La boule lancée ne retombera jamais, laissant en rade la partie qui se jouait ... le lecteur est aussi dubitatif que les protagonistes ... C'est encore Lewis qui gagne la partie.
Un grand album !
chrisb
Quand un auteur de l’OUBAPO se propose de rendre hommage à un pilier de l’OULIPO, nous ne pouvons que nous réjouir... Quand, de plus, il s’agit de Lewis Trondheim et Georges Perec, personnellement j’en ai quasiment le vertige.
Sur 2 histoires, de 4 planches chacune, Lewis T invite les 2 œuvres majeures de Georges P : « Les Choses » et « La vie mode d’emploi » : la première pour en prendre un chemin différent, la seconde pour en illustrer l’essence.

Au niveau formel, Lewis T s’inscrit dans la contrainte chère à Georges P, des gaufriers de rigoureusement 6 cases, ne vous laissez pas induire en erreur par la nonchalance du trait, la rigueur de la démonstration est bel et bien là (du moins pour la première histoire).

Si, avec l’histoire de Jérôme et Sylvie, Georges P déroulait la mécanique de la société de consommation (ces objets qui nous entourent, omniprésents et indispensables) Lewis T, lui, dans l’histoire « la poule », nous montre un gallinacé et la naissance de son œuf. Que faut-il voir dans le fait que ce dernier remonte dans la matrice originelle (d’où l’expression « dans ton cul » lancée par Lewis en 1988), si ce n’est le rejet du monde, le refus de participer à cette déchéance universelle et inéluctable.
En prenant le contre-pied du roman (qui inondait le lecteur de choses, leur donnant le statut de personnages principaux), c’est à dire en ne montrant rien si ce n’est le nécessaire (la poule, l’œuf et le poussin), Lewis T se démarque au risque de laisser le lecteur sur la touche.

La seconde histoire « la pétanque », nous présente 2 personnages (volontairement de sexe indéfini) en train de pratiquer ce noble sport. Dans la première planche, un personnage tire sa boule. Cette dernière sera attendue religieusement par nos amis boulistes, quasi immobiles, durant les 3 autres planches... mais elle ne retombera pas !!!
Cette histoire n’est pas muette (contrairement à la première), case 2 le personnage qui joue dit « ôôh !...Je la plombe », en ce sens il marque le début de l’action, ou plutôt celui de la "non action"; en ce sens il stigmatise l’essence même de la pétanque, cet instant où tout se fige dans l’attente de l’impact.
Cette volonté de saisir un grand tout par le biais d’un plus petit est précisément la démarche de « La vie mode d’emploi ». Cet immeuble et ses habitants (passés et présents) ne sont rien de moins que le monde. Cette prouesse d’écrivain: condenser l’âme du monde en une succession d’histoires, en faire une peinture à un instant précis (celui du récit), Georges P ne la réalise pas tout à fait (ce chat dont il nous dit au début qu'il somnole, est endormi à la fin du roman).

L’immobilité que Lewis T, lui, nous offre n’est elle-aussi qu’apparente (et bien plus grossière) car, en y regardant de plus près, ses boulistes bougent légèrement, se baissent, regardent en l’air, se penchent, Lewis T nous avoue ainsi ne pas avoir réussi ce pari qu’il s’était imposé, c’est louable de sa part mais entache un peu sa démarche.

Enfin cet album reste un collector gratuit, un brouillon d’un projet plus grand, il n’a d’autre intérêt que de nous permettre de reparler de cet immense auteur qu’est Georges Perec.
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