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© Delcourt

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Les mauvaises gens
ScénarioDavodeau Etienne
DessinDavodeau Etienne
CouleursNoir et Blanc
Année2005
EditeurDelcourt
CollectionEncrages
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

Étienne Davodeau vient d’une région catholique et ouvrière, les Mauges. Ses propres parents sont un parfait exemple de gens, dont l’éducation s’est forgée entre l’église et l’usine, mûs très vite par la volonté d’agir. Leur parcours et leurs aspirations sont ceux d’une France à la recherche de justice et de progrès social, de l’après-guerre à l’élection de Mitterrand…

 

4 avis

Gilles
Après Rural publié en 2001, Etienne Davodeau revient à la bande dessinée de reportage chère à son coeur. Dans Les mauvaises gens, l'auteur aborde le monde ouvrier et l'histoire du syndicalisme dans la région des Mauges dans le Maine et Loire entre Angers et Cholet.

En s'appuyant sur l'exemple de ses parents, il nous montre le parcours de jeunes gens rapidement obligés de quitter l'école et dont l'éducation se forge entre l'église et l'usine (à ce titre, la couverture est explicite). Chronologiquement, mais pas seulement, Davodeau décrit la vie à l'usine et les efforts d'émancipation à travers des activités organisées autour des jeunesses catholiques, puis plus tard du militantisme syndicale et de l'engagement politique. Ponctué de références historiques et sociales (Mai 1968, la guerre en Algérie, l'élection de Mitterand, etc.), le récit de Davodeau parvient à travers l'exemple particulier d'une famille à illustrer le plus large essor du militantisme et du socialisme dans une région conservatrice.

Ce qui est extrèment intéressant dans cet album, c'est également la façon dont Etienne Davodeau utilise les spécificités de son moyen d'expression, la bande dessinée et plus largement le dessin - pour se différencier d'autres formes plus classiques de reportage (écrit, photographique ou télévisé par exemple). Je pense notamment aux scènes où Davodeau se montre en train de recréer en dessin les ateliers où travaillait sa mère à partir des descriptions qu'en fait cette dernière. Mais aussi, l'utilisation combinée au sein d'une case, de texte et d'images pour appuyer un élement du discours ou au contraire s'en détacher.

Bref, cet album est une vraie réussite qu'il convient de saluer.
nepenthes
Entre reportage et autobio, dans la droite ligne de l'épatant travail conduit sur Rural !, Etienne Davodeau fait là un très captivant recueil de témoignages, qui permet de saisir un demi-siècle de militantisme chrétien, social et rural.

Bien sûr, je suppose que la conviction politique du lecteur joue sur le degré d'enthousiasme et d'adhésion : ultras du Medef, je ne suis pas sûr que cela vous passionne autant que moi. Reste qu'indépendemment du caractère de cette épopée de la gauche rurale et chrétienne, le propos est plein de sensibilité et de finesse ; le rythme du découpage me plaît beaucoup, comme d'ailleurs le retour régulier vers les protagonistes découvrant au fur et à mesure les planches réalisées et ainsi le regard de l'auteur sur leurs propres témoignages.

L'exercice graphique et narratif n'est pas sans rappeler Squarzoni, même si le rapprochement peut paraitre bizarre en première analyse. EN tout cas, un très bon moment de lecture, un regard très pudique et qui prend aussi du recul.

Mode pinailleurs ON -
la qualification de Mitterrand par Davodeau comme "ex-Ministre vichyssois" qui peut faire tiquer : il n'a jamais été Ministre à Vichy pendant la guerre. Je suppose que l'intention était de condenser sa qualité d'ancien ministre de la IVe et son attitude trouble pendant la guerre, mais l'adjonction des deux peut prêter à confusion - Mode pinailleur OFF
Coacho
Ben voilà un gars que j'aime bien moi !
On l'attend au tournant, passionnés que nous sommes de son ton si particulier, de son dessin si irrégulier, le voilà qu'il traite d'un sujet qui me passe très loin à côté, peu concerné par le milieu et l'époque même si nous avons presque le même âge et pourtant, il réussit à nous intéresser avec sa fluidité narrative caractéristique.
C'est du documentaire avec beaucoup d'affection. En un sens raté par ce cafouillage sur le passé vichyssois de Mitterand mais qui n'en reste pas moins un très beau moment de lecture, instructif et plaisant qui parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... ;o)
J'en relirai bien un botz... euh... un bout ! ;o)
rohagus
Dans la lignée de Rural ! et de Un homme est mort, Davodeau s'attache avec réussite aux reportages/témoignages en bande dessinée sur le milieu ouvrier et rural français. Ce fut pour moi une lecture intéressante et instructive. Je m'y suis d'autant plus intéressé que je passe régulièrement dans la région d'Angers dont les Mauges, décor de cet album, sont proches.

Par le biais de cette lecture, j'ai découvert un pan de l'Histoire de France que je connaissais mal, du moins pas de ce point de vue aussi authentique et spécifique. J'ai ainsi appris l'origine de certains syndicats et de leurs membres de l'époque. J'ai appris le parcours de certains de ceux qui y ont adhéré, leurs raisons, leurs motivations et leurs passions. J'en ai appris un peu plus sur les conditions de vie et de travail dans une région à la fois rurale et ouvrière. Et j'ai aussi découvert à quoi cela peut ressembler de vivre sa jeunesse dans une famille militante ce qui est très loin de ce qu'a pu être ma propre jeunesse.

Davodeau raconte cela avec une certaine maestria narrative. Son dessin ne me charme pas plus que cela, mais il sait vraiment bien l'utiliser pour raconter ses histoires. C'est fluide, parlant et efficace.

Je n'ai cependant pas été totalement convaincu.
Premièrement parce que cette lecture m'a paru un peu longue, je me suis essoufflé avant la fin et j'ai dû lire l'album en deux fois, sans réellement accrocher à la reprise.
Ensuite, le message n'est pas toujours très bien passé pour moi, certains passages m'ayant laissé circonspect. Comme dans Rural !, sous la forme d'un témoignage impartial, Davodeau choisit en fait son camp sans ambigüité et se fait lui aussi militant, voire franchement manichéen.
Je l'ai ressenti fortement au moment où il rapporte l'interview de trois ouvriers qui viennent manifester pour aider la société qui vient tout juste de les mettre au chômage : il rapporte les déclarations de ces derniers qui expliquent faire cela dans l'espoir d'être réembauchés et laisse entendre juste après que ces comportements sont tellement "édifiants" qu'il ne ferait pas de commentaire. Dommage car j'aurais bien aimé comprendre en quoi c'était tellement édifiant : on peut les comprendre, ces trois personnes, et même si leurs maigres espoirs ont peu de chance d'aboutir et font le jeu de l'entreprise, Davodeau les présente implicitement trop en "social-traitres" à mon goût sans nuancer son propos.
Dans la même veine, j'ai tiqué sur la citation du père de Davodeau qui dit qu'il a "toujours combattu ses patrons" quels qu'ils soient, déclarant du coup de manière implacable une vision caricaturale de lutte des classes, de gentils ouvriers contre salauds de patrons riches et exploiteurs. Pas de nuance de nouveau et aucun placement possible de "l'autre côté de cette barrière" ainsi érigée comme fondamentale. Ça ne donne pas envie d'être employeur, mieux vaut rester du côté des employés et laisser les méchants créer leurs sociétés pour ensuite les combattre, ces salauds. Je caricature également, évidemment.

Bref, même si certaines parties manichéennes du message de cet album m'ont laissé circonspect, j'ai lu ce reportage et ces témoignages avec intérêt et j'y ai appris pas mal de choses. Une bonne et instructive lecture.
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