| |
| |
 |
|
|
|
| Alger, 1957. Les attentats se succèdent : ceux du FLN et ceux des commandos européens d’“ ultras ”. La bataille d’Alger fait rage. Plusieurs personnages se débattent dans cette tourmente. Samia, qui a eu une liaison avec Octave, fait désormais partie du FLN, mais rejette la violence aveugle des attentats. Arrêtée, elle est manipulée par Loizeau : il lui fait croire que ses chefs mènent un double jeu. De retour dans le maquis, elle en informe ses camarades, mais elle est accusée de trahison et risque d’être exécutée. Saïd et Youssef, incorporés dans l’armée française, sont, eux, en butte au racisme ordinaire dans la caserne. Quant à Octave le militaire, il purge une peine de trente jours dans une forteresse pour s’être opposé à la torture. Sorti de là, il découvre le jeu pervers de Loizeau et part à la recherche de Samia pour tenter de la sauver… |
didi
| "Amère Algérie", dit la préface.
En effet, ce que nous montre Ferrandez l'est, et même davantage que dans les précédents albums de la série. Cette plongée simultanée dans deux milieux opposés -d'un côté les paras et de l'autre, le mouvement nationaliste algérien- appuie là où ça fait mal, et plus particulièrement en axposant de façon très fine les états d'âme des personnages: Samia, poseuse de bombes qui remet en cause sa propre action (jusqu'à ce qu'on lui dise "A force d'avoir des amis français, tu vas finir par leur ressembler!Choisis ton camp") et Octave, capitaine des paras, qui ose parler de la torture, et donc traître aux yeux de ses supérieurs. Avec une construction graphique prenantes, utilisant des montages de journaux éclaboussés de sang, le lecteur est avant tout spectateur d'une farce; les humains y sont victimes de leurs choix, mais aussi d'une situation qui semble s'enliser de plus en plus au fur et à mesure que les événements se suivent, que l'horreur domine et que l'intransigeance des uns et des autres se révèle.
Un album (et une série surtout) marquant, pour une fois sans complaisance dans le morbide, et avec un parti pris plus discret que ce à quoi on peut être habitué. Sans compter que l'ensemble est réellement bien construit, et que le graphisme est fascinant (de belles aquarelles en milieux de pages, par exemple), trompeusement "facile". Une indispensable et amère mémoire d'une "guerre fantôme". |
|
|
|
|
|
| |
| |
