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© ego comme x

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Ça va aller
ScénarioMéthé Lucas
DessinMéthé Lucas
Année2005
Editeurego comme x
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

 

1 avis

laurent ambre
« Ça va aller », publié en avril 2005, a manifestement bénéficié d’une longue période de gestation ; les derniers ouvrages de Lucas Méthé (« Des haricots » n° 1 et 2) dataient du début 2002, soit un intervalle de 3 ans. Il faut dire qu’il y a un monde entre les deux. Autant « des haricots » présentaient un travail autobiographique sensible, délicat, subtil, autant « Ça va aller » est rude et sans apprêt, sans lyrisme aucun, en totale rupture avec ce coté empathique.

Le ton est donné dès la première case : pas de récitatif, pas de mise en avant de l’auteur (qui apparaît de dos, subrepticement, à la quatrième case de la première page, et ne dit rien de toute la page. Sa première parole est une toux de gêne, par la suite il sera enseveli sous les paroles des autres), des dialogues pris sur le vif et à l’écriture particulière (phrases inachevées, hésitations, …) La première page est d’ailleurs un modèle du genre : tout y est posé, et pas seulement le ton : le décor, les personnages principaux apparaissant peu à peu comme sur une scène, et leur relation entre eux. Tout y est dit.
L’ouvrage est divisé en 3 parties. En son centre, la narration s’engouffre comme dans un trou noir, les cases se font de plus en petites et sombres, jusqu’à ne plus rien représenter, démontrant l’impasse dans laquelle se retrouve le protagoniste. Le récit est tout en dents de scie, tensions et relâchements se succèdent, le temps y est élastique : des événements très éloignés ou très proches dans le temps se suivent sans indication appuyée, seulement en montrant des changements de lieu ou des évolutions dans les relations. L’impression d’ensemble peut être oppressante : les personnages s’enlisent dans une relation amoureuse sans issue, non exempte parfois de moments de sérénité, très bien retranscrits. Des cases muettes ponctuent le récit, indiquant un changement de lieu, de temps, ou un moment de solitude ou d’apaisement.
Le graphisme n’est pas en reste, et on peut dire que l’auteur a un style : griffés, tourbillonnants, parfois grotesques, d’autres fois naïfs, les êtres comme les décors sont instables comme une vision fugace, comme surgies d’une mémoire parcellaire.
Lucas Méthé ne met pas le lecteur dans sa poche et ne se rend pas sympathique (certains autoportraits sont stupéfiants de férocité) Le genre autobiographique pratiqué ici – jamais revendiqué comme tel d’ailleurs, rien ne nous dit explicitement que c’est un récit vécu – est un rapport au monde et sa retranscription.

Un ouvrage fiévreux et tendu, très abouti, à la narration impressionnante de maîtrise. On attend son prochain ouvrage avec un grand intérêt.
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